Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Let me be a hero de Cristal_Aura



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Cristal_Aura - Voir le profil
» Créé le 08/05/2009 à 17:52
» Dernière mise à jour le 09/05/2009 à 20:03

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Chapitre 9: La corrida
Lieu: Ardèche, Maison de la famille Morbier
Jour: Inconnu +3
Heure: 06h00


De toutes les nouvelles qui auraient pu mettre Louka en rage, celle-là était la meilleure pour le faire démarrer au quart de tour.
"La seule piste qu'on a me hait à mort, est programmée pour avoir des plans démoniaques et est en plus dotée des pouvoirs de Palkia ainsi que d'une partie de ses connaissances millénaires sur l'humanité et les secrets du monde... Ben voyons, tant qu'à faire.
-Mais que comptais-tu faire avec cet homme de toute façon ? demanda Liz.
-C'est le cas zéro, l'origine des évènements... Si j'ai causé la formation de cet univers, c'est lui qui l'a façonné ainsi.
-Mais ça n'a pas de sens, remarqua Robert, votre affaire date de, disons à la louche, à peine deux ans et ma femme est morte il y'a plus d'une décennie.
-Selon votre théorie, fit Louka en levant le doigt comme un professeur plongé dans une réflexion qu'il veut partager, votre femme est morte il y'a dix ans à cause de comptes secrets, je me trompe ?
-Oui, et justement...
-Mais qui dirigeait ces comptes secrets ? Hélio peut très bien avoir infiltré puis "repris" un des business basé sur un des comptes, disons il y'a un an et demi et réinvestir dans la recherche sur les extracteurs. L'appât du gain de certaines personnes et les talents d'Hélio auront très vite convaincu ceux qui dirigent les opérations d'investir là-dedans. Il n'a plus qu'à disparaître et à attendre que les extracteurs soient inventés, puis perfectionnés. Et vu les capacités du bijou que j'ai avec moi, je ne pense pas qu'il tarde à réapparaître. Après avoir maîtrisé la matérialisation et la virtualisation d'objets...
-La prochaine étape, c'est la matérialisation du reste... termina Zak. Imagine le bazar si un super-Extracteur vient balancer une armée de PNJ qui sont programmés pour attaquer tout ce qui est dans leur champ de vision... En plus, le combat Pokémon ils savent y faire ! Même s'ils balancent des jets de sable, dans ce monde qui n'est pas dirigé par des statistiques, ça va être une pagaille monstre !"

Alors que tout le monde dans la pièce prenait conscience de cette nouvelle vision des choses, Liz crut bon de rappeler qui il y'avait pour lutter contre cette armée prête à bondir d'une minute à l'autre.
"On est quatre, et à peine la moitié pour maîtriser correctement les Pokémon. Et on doit affronter un nombre en théorie infini de dresseurs et de Pokémon sensibles uniquement à la même chose que Louka. Autant dire que si on doit se battre, c'est sans toi.
-Premièrement, tant qu'ils n'auront pas finalisé le "super Extracteur", comme le dit Zak, ils n'auront pas autant de dresseurs qu'ils le souhaitent, corrigea l'intéressé, et ça limite aussi le nombre de Pokémon disponibles, vu que chaque dresseur humain ne peut en porter que 6 à la fois. Après, il est certain qu'ils peuvent en rematérialiser à partir de l'Extracteur et nous envoyer autant de vagues qu'ils le veulent... Mais je m'occuperai des dresseurs. Et les Pokémon n'attaqueront plus.
-Et ton super-soldat, tu en fais quoi ? Tu comptes faire une corrida avec toi dans le rôle du torero sans défense ?
-Il ne sera pas là. Tu as vu comme il a fui le combat dans la vidéo ?
-Il a tué trois personnes, je n'appellerai pas ça fuir le combat, corrigea Robert.
-Oui, mais avec son pouvoir, il aurait pu tuer tous les gens présents dans le bâtiment pour se venger. Il n'est pas dans une logique d'attaque... mais de défense ! Il ne viendra que pour mettre au point le super Extracteur !
-Et si jamais il est là ? reprit Robert. Après tout, face à une telle situation, j'enverrai la personne la plus à même de combattre, même si elle n'aime pas se montrer.
-Dans ce cas, on improvisera, comme toujours... Enfin, j'improviserai. Je n'ai pas l'intention de laisser l'un d'entre vous interférer avec ce que je veux faire..."
Liz fut prise d'une subite colère en entendant cela.
"Pardon ? Tu as oublié que cette histoire nous concernait aussi, je crois !
-Tu as oublié de ton côté que si moi, je n'arrive pas à bout de cette organisation, alors il ne restera qu'un seul moyen ! La voie légale. Ernie ne devrait pas tarder de nous recontacter. De VOUS recontacter, vu que je n'ai aucun téléphone. Je vais essayer de faire quelque chose de spectaculaire, de manière à ce que, même si je dois y rester, on puisse attirer suffisamment l'attention sur la C-C."

La déclaration jeta un froid parmi les membres de la famille Morbier.
"Tu... tu te rends compte de ce que tu dis ? Chaque vie est sacrée, commença Liz et...
-Je suis bien placée pour ne pas croire en un Dieu, répliqua Louka sans la laisser finir. Et je n'ai aucun instinct de survie parce que je ne suis pas un être vivant. Je ne suis qu'un human-like, un super-ordinateur à apparence humaine. C'est ce qui fera ma force s'il faut aller jusqu'au bout... Et c'est ce qui fait que vous devez rester en dehors de ça. Au moment où il faudra agir, il ne faudra pas hésiter.
-Alors là, mon coco, tu viens de dire exactement ce qu'il ne fallait pas ! reprit Liz en se levant. Je viens avec toi pour t'empêcher de faire une connerie que tu regretterais toute ta vie !
-Dans la mesure où je serai détruit instantanément, je n'aurai rien à regretter... Ce sera un aller sans retour..."
Louka ne se rendit pas compte que cette phrase dite sur un ton plus que morose avait des allures de dernières paroles...
"Je... je crois que nous avons tous eu beaucoup d'émotions aujourd'hui, les interrompit Robert. On devrait tous aller dormir un peu et en reparler une fois bien reposés."
Ainsi fut fait. Après avoir fouillé dans une ou deux encyclopédies, Louka s'effondra sur le lit et guetta le moindre bruit avec son ouïe aiguisée. La chambre, située au premier étage de la maison, était de ce fait isolée des autres. N'importe qui pouvait dormir ici alors qu'en bas, il y'avait toujours un peu de bruit. Mais pas Louka. Si quelqu'un avait pris sa température, il aurait frôlé les quarante-cinq degrés. Il n'était pas fiévreux, mais après avoir travaillé sans relâche pendant plus de quarante huit-heures, mais c'était ses "circuits" qui avaient chauffé. Il n'avait qu'à attendre de "refroidir" un peu. De toute façon, le coq allait chanter dans quelques minutes. Quand le calme le plus total régna dans la maison, il murmura pour lui-même:
"Désolé Liz, c'est entre eux et moi..."
Quand Robert monta pour lui proposer un petit-déjeuner plusieurs heures plus tard... Il était parti depuis bien longtemps...

Lieu: Inconnu
Jour: Inconnu +3
Heure: 10h30


Au milieu de nulle part, dans la campagne ardéchoise, une voiture noire s'engage sur un chemin de terre, puis s'arrête quelques mètres plus loin, à l'ombre d'un bosquet. A son bord, trois personnes. Yuri, Russe, le conducteur, qui préfère largement qu'on l'appelle le "pilote", Hans, allemand, l'armurier, et Vito, italien, qui se fait appeler Vitoglycérine... Inutile de vous dire qu'il est très doué avec les explosifs, mais on doit rajouter qu'il a d'excellentes connaissances des tout-derniers gadgets de pointe...
"On s'est trompé d'endroit ? demande le pilote.
-Non, j'ai vérifié sur la carte, c'est bien ici, répond Hans. Il est en retard, c'est tout.
-Ma qué vous êtes pressés... Laissez loui le temps au ragazzo... On n'a pas de pizza sulle feu non plou."
Sortant de la voiture le premier, l'allemand range furtivement un pistolet à silencieux dans la poche intérieure de sa veste. Au cas où...
"Vous en avez mis du temps !"
Cherchant de tous côtés d'où a pu provenir cette voix, Hans doit pourtant se rendre à l'évidence. L'endroit est vide.
"Psst, un indice, lève la tête !"
Alors que Yuri avance sa tête sous le pare-brise pour voir pourquoi Hans regarde le ciel, il voit un homme suspendu la tête en bas, retenu à une branche par ses jambes, qui leur fait coucou. C'est leur client.
"Je te voyais plus... vieux, fait Hans un peu déconcerté.
-Je suis un jeune et agile garçon, répond leur client. Notre connaissance commune n'est pas là ?
-Il fait un petit "stock" en prévision des jours mauvais.
-Dites-lui que c'est pour aujourd'hui. Vous avez ce que j'ai demandé ?
-Deux pistolets 9mm standard, numéros de série effacés avec quatre recharges plus les deux dans les pistolets, fait Hans en vrai professionnel.
-Parfait... Et mon petit "supplément ?""

Hans est méfiant. Il a raison. Le dernier à ne pas s'être méfié s'est retrouvé embauché par cette sordide organisation. Il aurait du rester avec eux...
"Ce fut très difficile de s'en procurer un. J'aimerai avoir des garanties...
-Des garanties pour quoi ? L'argent est sur un compte secret qui sera sous ma tutelle d'ici à ce soir.
-Sur votre efficacité ! On raconte beaucoup de choses sur vous ces derniers temps. Même s'il y'a des millions sur ce compte... Si vous ne vivez pas assez longtemps pour les virer."
Le client semble réfléchir. La question est justifiée...
"Je pourrais tous vous tuer avant même que l'un d'entre vous ne comprenne ce qui se passe. Mais ce ne serait pas très éthique non ? Mais si vous connaissez si bien que ça mon contact, ce petit objet doit vous être familier..."
Il lève sa manche, et montre une montre au design bien particulier. Hans reste méfiant. Il sait qu'il en manque une partie.
"La galette est dans ma poche arrière. Je ne souhaite pas traîner avec ça sur mon poignet, ça paraît évident.
-Nous achèterions très cher l'un de ces prototypes. Vraiment très cher, rajoute Hans en détachant tous les mots.
-Désolé, mais tous auront disparu d'ici ce soir. En laisser ne serait-ce qu'un à la C-C serait la première étape vers le suicide de l'humanité. C'est mon code d'honneur, ne vous en déplaise."
Hans acquiesce d'un signe de tête. D'un autre, il commande à son associé italien de descendre avec le produit. Ce dernier s'exécute et vient présenter au client une petite valise, qu'il ouvre devant ses yeux.
"Parfait encore une fois. Dites-moi comment l'activer...
-Réconnaissance vocalé, explique Vito avec son accent inimitable.
-Je prends donc le relais pour vous expliquer les commandes, fait Hans, plus à l'aise avec l'accent français. Une pression sur la pierre du verteX, elle devient noire et il est à votre écoute. Une autre pression, elle redevient blanche et vous le rendez sourd à tout ordre. Faites attention, il lui faut du temps pour s'initialiser."

Il récupère le contenu de la valise et rend le container à l'italien.
"Très bien. Prévenez mon contact. Je vais commencer au plus vite.
-Il est déjà en route à l'heure qu'il est. Il vous rejoindra sur place.
-Vous été sourds qué vous né voulez pas nous laisser oune dé cé bijoux, insiste l'Italien.
-Mon code d'honneur me l'interdit. Mais vous serez grassement payés, assez pour vous payer tous les autres gadgets que vous voudrez. Peut-être dans une dizaine d'années, on pourra s'en servir intelligemment. Mais pour le moment, je suis le seul sur Terre à comprendre le potentiel de cette chose.
-Chi va piano va sano, répond l'Italien. Yé m'occuperai avec d'autres joujoux moins dangereux en attendant !"
Le silence retombe. C'est l'heure de la séparation.
"Je donnerai l'argent à mon contact, qui vous redistribuera ce qu'il vous doit. Si jamais il y'avait un problème, c'est inutile de me chercher, j'aurai disparu une fois cette affaire finie.
-Comme prévu. ravi de faire affaire avec vous, fait Hans en tendant la main...
-Plaisir partagé, répond le client en tendant la sienne."
Après une dernière poignée de main, Vito rentre dans la voiture, suivi par Hans. Quand les trois experts regardent à nouveau le petit chemin de terre, il n'y a plus personne.
"Avec un champion comme ça, c'était prévisible, fait le pilote. Tu as pu lui poser l'émetteur ?
-Sans me faire remarquer, comme d'habitude. Quels sont les ordres du patron ?
-Tu les lui demanderas toi-même, il est en ligne."
Hans appuie sur un bouton du tableau de bord. Devant lui, le miroir du pare-soleil se teinte du visage d'un autre homme. Un écran camouflé lui diffuse des images d'un lieu fort loin.
"Nous avons accompli notre travail. Emetteur posé, et présence de la cible vérifiée.
-Très bien, attendez qu'il soit arrêté pour le rejoindre. Il vous montrera par où rentrer dans la base de la C-C.
-Quelles sont les consignes ?" insiste Hans en démontant le silencieux de son pistolet.
Une voix plate et entrecoupée de parasites leur répond à travers le haut-parleur de la voiture...
"Récupérez un des Extracteurs. C'est tout..."

Lieu: Locaux de la C-C
Jour: Inconnu +3
Heure: 11h59


"J'aurais bien aimé le côté mélodramatique d'une charge sonnée aux rythme des douze coups de minuit, mais si j'attends trop, ils ne vont pas tarder à me rejoindre..."
Louka contempla sa main droite. Dessus trônait une bague dont personne n'aurait su dire s'il l'avait jamais eu avant... Par contre on se rendrait très vite compte que le pistolet qu'il avait dans la main était tout nouveau,... et bien dangereux...
Il avait très vite senti sur lui la présence d'un mouchard, qui émettait bien trop fort pour qu'il puisse ne pas s'en rendre compte. La C-C qui voulait garder un oeil sur lui ? Les copains d'Ernie qui voulaient en savoir plus ? Qui que ce fut, il courrait actuellement après une moto lancée à deux cents kilomètres heures en rase campagne, sur laquelle Louka avait réussi à accrocher le mouchard en le lançant de loin et, comme d'habitude, en réussissant son tir. Et vu la jauge d'essence de la bécane, il avait encore de quoi rouler à cette vitesse deux ou trois heures minimum. Juste le temps pour lui d'infiltrer la C-C, de s'assurer que tous les Extracteurs seraient détruits... Et de retourner dans son monde.
Il avait réussi à berner Liz, Robert et Zak, même s'il avait un pincement en se disant que la dernière image qu'ils auraient de lui serait celle d'un garçon égoïste... Mais avait-il vraiment un coeur ? Pouvait-il vraiment ressentir tout cela alors qu'il n'était que processeurs et série de zéro et de un ? Après tout, s'il voulait retourner dans le monde virtuel duquel il provenait, c'était bien parce qu'il pensait que sa nature le lui permettait.
Et pourquoi retourner dans ce monde à vrai dire ? Aucune des questions qu'il pourrait jamais se poser n'aurait de réponse dans cet univers qui n'était même pas vraiment le sien, mais une version semblable formatée dans un jeu vidéo. Et pourtant, dans son for intérieur, il savait que si une logique informatique, donc mathématique existait, alors il pourrait mettre fin à tout cela en revenant à l'endroit exact où il avait fait ce voeu stupide et terminer ce qui avait été commencé par sa faute.
"Enfin bon, c'est pas encore fait. Il faut encore aller latter Hélio..."

Il remit la pokémontre à son poignet droit, avant de passer une mitaine qu'il avait pris dans les affaires de vélo de Robert en partant de sa maison. Dessus, il adapta la galette de l'extracteur qu'il attacha à la mitaine par une bande de tissu solide. Ainsi il avait accès aux fonctions de la montre et aux boutons du périphérique tout en gardant l'extracteur sur sa main. Evidement, il pouvait uniquement attraper les ball qui apparaissaient de la main gauche, mais l'ambidextrie n'était pas tellement un problème quand on était pour ainsi dire "bionique".
Il cala les deux revolvers chargés à l'arrière de son pantalon, alors que quatre autres chargeurs étaient présents plus au centre du jean. Prenant une posture plus que stéréotypée, il déclama dans un japonais parfait:
"Ore... futatabi sanjou !"
Et il se jeta en avant dans un saut de l'ange aussi gracieux que le premier qu'il avait exécuté douze heures plus tôt à partir du même promontoire surplombant la cour extérieure de la C-C. Atterrissant au même endroit, il reconnut dans le sol goudronné l'empreinte infime qu'il avait laissé dans le matériau quasiment, mais pas tout à fait, indéformable et se surprit lui-même d'arriver à un tel degré de précision. Mais l'heure n'était pas aux félicitations, car s'il avait réussi à passer inaperçu au même endroit au milieu de la nuit, ce n'était pas pareil en plein jour. A peine fut-il rentré que retentit la sirène d'alarme. Un bon code rouge de derrière les fagots... A peu près toute la C-C allait lui tomber dessus dans les secondes à venir...
"Pokéball,... go !"
Lançant les six balls à sa ceinture, il laissa apparaître en plus de Drattak, Zed et Gallame, un Yanmega, un Foretress et Elekable.
"Drattak, Elekable et Gallame, en première ligne, Zed, Foretress et Gallame, en couverture !"
Pendant ce temps, une horde de plusieurs dizaines, puis bientôt une centaine d'agents de la C-C au look stéréotypé, lunettes noires sur le nez, guns à la main ou encore à la ceinture, juste à côté de leurs balls. Pour en avoir vu un ou deux dans la garde rapprochée de Gominé, il avait vu de nombreuses différences dans leurs comportements, et autant dans leur façon d'aborder les choses... Pourtant, ce qu'il voyait ici n'avait qu'une explication. Le même look, la même tête, la même vitesse de déplacement, la synchronisation parfaite de leurs mouvements... Si l'escorte d'Helmut était bien humaine, ce n'était pas le cas de ce raz de marée d'agents.
"Et merde... Une armée de PNJ, on dirait bien que j'arrive trop tard..."

Louka prit une grande inspiration. Comme si cela avait été un ordre, Zed intervertit sa position avec celle d'Elekable.
"Onde de choc !"
Même si elle était moins puissante que l'attaque Tonnerre, Onde de choc balayait un rayon plus large que cette dernière et comme une seule personne, tous les PNJ s'effondrèrent, comme tombés inconscients.
"Je n'avais pas souvenir d'agents secrets dans mon monde... Serait-ce quelque chose d'exclusif au jeu ?"
Alors qu'il n'attendait aucune réponse, une voix fluette dans son dos s'adressa à lui...
"Ca ne vient pas du jeu... Ce sont des PNJ inventés de toute pièce."
Louka se retourna, non pas parce qu'il n'avait pas reconnu cette voix, mais parce qu'il pouvait se permettre de lui faire face maintenant que tous ces êtres virtuels avaient été mis en pièce.
"Zak ! Qu'est ce que tu fous encore là ?
-Je t'attendais... Quand papa a dit que tu avais disparu, je savais que tu reviendrais ici. Alors je suis venu sur le dos de Sulfura et je t'ai attendu à la limite du terrain de la C-C, camouflé par un Pokémon psy.
-Mais je t'ai dit que c'était dangereux...
-Avec Zed, tu les a tous mis KO d'un coup, j'aurais pu faire pareil. Il me suffisait de rentrer et de les attaquer en étant invisible.
-Tu sais qu'ils ont un détecteur d'anomalie électromagnétiques... Si tu étais rentré, ils auraient balancé une impulsion et tu aurais perdu ta couverture et tes Pokémon..."
Zak resta bouche bée devant la remarque de Louka. Un pas de plus et il aurait été poursuivi par toute une organisation, seul, sans moyen de défense ou de transport et à plusieurs dizaines de kilomètres de chez lui. Au même moment, le bruit caractéristique d'un condensateur qu'on charge se laissa deviner par l'oreille de Louka, assez aiguisée pour entendre ce son aigu et presque inaudible. Il était trop tard pour rappeler tous ses Pokémon et se téléporter, et il ne comptait pas, bien sûr, les laisser seuls, voués à être désintégrés par l'impulsion.
"Gallame, Mur-Lumière !"

Peut-être que c'était un coup dans l'eau... Si c'était le cas, il aurait tout perdu, y compris la vie, pour avoir voulu sauver ses Pokémon. Il appelait ça ne pas avoir d'instinct de survie mais n'importe quelle personne regardant cette scène aurait dit que c'était une abnégation immense...
Et la prise de risque paya. Etendant son bouclier aux autres Pokémon de Louka et à l'extracteur de Zak, il réussit à contenir les effets de l'IEM à l'extérieur du bouclier. Et heureusement, car si la petite vague qu'avait émis Zed n'avait fait que choquer les cellules électroniques, l'onde émise par l'appareil les avait toutes surchargées, et déconnectées physiquement les unes des autres. Les PNJ s'effondraient comme des tas de sable alors que certains commençaient tout juste de se remettre de l'attaque de Zed. Une bonne chose de faite en somme...
"Zak, toujours là ? Toujours envie de me filer un coup de main ?
-Oui aux deux questions, mon général.
-Les caméras doivent être protégées contre les IEM alors on va essayer de se faufiler à l'intérieur en restant hors de leur champ.
-Et leur machins détecteurs, il ne vont pas te voir ?
-Pas pendant un certain temps. L'énergie résiduelle doit les brouiller. Et le temps qu'ils rechargent à nouveau l'impulseur, on sera rentrés. Si ces PNJ ne viennent pas du jeu, c'est qu'ils les ont créés. En soit, ça montre qu'ils sont encore plus dangereux que ce que je pensais, mais ça veut aussi dire que ces PNJ sont en nombre limités... On y va !"
Profitant de ce répit pour avancer, Louka rappela ses Pokémon hormis Gallame, et avec Zak, ils se faufilèrent discrètement jusqu'aux murs des longs bâtiments qui abritaient les sombres activités de la C-C.
"Quoi qu'il arrive, tu restes derrière moi et tu ne me lâches pas d'une semelle. Tu couvres nos arrières si besoin, mais quelque soit le problème auquel tu ne pourrais pas faire face, tu me préviens avant toute décision impromptue. Compris ?
-Et si je te disais non ?"
Louka soupira... Il n'avait pas besoin de surveiller Zak, surtout maintenant... Et il avait plutôt besoin qu'il prenne des initiatives.
"Fais ce que tu veux. En cas de souci, je ferais de mon mieux pour être là, mais je ne garantis rien..."
Zak acquiesça d'un signe de tête. Plus question de reculer maintenant.

Avisant une porte, Louka entra après avoir crocheté la serrure comme il avait appris à le faire après quelques recherches sur le net. Encore une fois, il se surprenait par sa dextérité et par le foutoir innommable qu'était internet dans ce monde. En quelques clics, il avait même appris comment faire un cocktail molotov, même si ça lui servirait bien peu ici. Sous le regard ébahi de Zak qui se promettait de lui demander un jour comment il faisait, Louka ouvrit la porte sans efforts.
Atterrissant dans un débarras dont l'unique entrée était celle par laquelle ils étaient venus, Louka contempla le mur avec un sourire, alors que Zak restait sans comprendre.
"On se planque là et on attend la nuit, c'est ça ? demanda t'il.
-D'après les plans de Ernie, il y'a derrière cette paroi trente mètres de béton armé...
-Et on va creuser jusqu'à ce que le bâtiment s'effondre ? Je ne crois pas que ce soit une bonne idée.
-Si j'avais construit un tel bâtiment et que j'avais eu plus de place que je n'en avais besoin, j'aurais construit des bureaux, des débarras, des pièces inutiles quoi... Je n'aurais certainement pas coulé des centaines de mètres cubes de béton pour les casser ensuite...
-Tu penses qu'il y'a quoi alors derrière ?
-Quelque chose que personne ne veut faire figurer sur les plans... Donc l'endroit le plus sensible du bâtiment. Leur laboratoire expérimental.
-Et pourquoi un débarras te semble l'endroit le plus facile pour y rentrer dans ce lieu top secret ?
-Peut-être parce qu'il y'a un mur et que personne ne s'attend à nous voir rentrer par ici. Et peut-être parce que les recherches menées dans ce labo font qu'ils devraient éviter de le bombarder avec des impulsions à tout bout de champ.
-Une fois dans le "labo", on est à l'abri donc, selon toi... Mais ça ne me dit pas comment on rentre dans ce labo... Tu es passe-muraille à tes heures perdues ?
-J'ai de nombreux talents... Reste à savoir si tu veux être là pour les contempler..."

Pendant ce temps, dans les labos du niveau zéro, quelques scientifiques travaillaient sur le projet Heaven doors... Un bien grand mot pour parler de ces extracteurs qui permettraient de matérialiser des PNJ reprogrammés auparavant par un éditeur de lignes de codes. Comme le savaient les chercheurs, on pouvait matérialiser des êtres provenant du jeu uniquement en les convertissant en énergie auparavant. Pour des Pokémon, c'était simple, vu que c'était exactement de cette manière que les pokéball fonctionnaient. Et il était très facile de matérialiser ces objets inertes pour ensuite faire apparaître les créatures comme le faisaient certainement les dresseurs dans le jeu... Mais pour un être vivant, c'était différent. Les seuls PNJ qu'il avaient réussi à extraire avaient une puissance de calcul comparable à celle d'une petite console, et aucune notion d'humanité. Ils étaient formatés pour parcourir quelques mètres et entrer des données sur un clavier. La seule chose qu'on pouvait leur faire faire, c'était les calculs. Pour cela, ils étaient parfaits, ne commettaient jamais d'erreur en les tapant sur les machines et étaient toujours dans les délais... Mais pour le reste... Non, la Porte devait être un moyen d'intégrer à ce monde des personnages conscients de ce qu'ils faisaient. Et c'était possible, vu ce qu'ils avaient entendu au sujet des actions de Louka contre eux... Vu sa puissance de pensée et d'action, cela les motivait deux fois plus: d'une part parce qu'ils pouvaient être les premiers au monde à créer un tel chef d'oeuvre, et d'autre part parce que Louka pouvait leur tomber dessus et réduire la C-C à néant à tout moment... Maintenant, par exemple.
L'alarme a retenti quelques minutes auparavant et s'est désormais tue. Au fond du labo, un bruit semble venir de nulle part... On entend quelques sons, comme des touches de téléphone... six notes ressemblant à une gamme incomplète. Une voix métallique annonce:
"Standing by..."
Les scientifiques se retournent vers l'endroit d'où vient le son... Mais ils ne voient qu'un mur vide de tout... L'instant d'après, la voix artificielle reprend.
"Complete !"
Et le mur explose littéralement, alors qu'un être blanc à la coiffe verte reprend son souffle, après avoir fendu le mur avec une des lames qui sortent de ses avant-bras et qui brillent encore. Derrière lui, deux silhouettes... Et l'alarme qui retentit à nouveau.

La première chose qui inquiéta Louka fut le passage à la version anglaise de son Extracteur. L'IEM avait du passer en partie le bouclier de Gallame et griller un ou deux packages de langue...
"Pourvu que ce soit la seule partie qui ait été touchée, j'ai pas besoin que ça me lâche au milieu du combat..."
Et il se rendit compte de l'agitation autour de lui, alors que tous les scientifiques avaient enfilé leurs extracteurs, tels des gants et commençaient à matérialiser des balls.
"Zed, grille-moi ces joujoux..."
Il avança d'un pas, Zak sur ses talons. Au même instant, un canard en plastique rouge et blanc flotta furtivement dans la pièce avant de l'inonder d'une onde de choc particulièrement efficace qui grilla tous les circuits des extracteurs, laissant intacts les ordinateurs protégés contre ces agressions.
"Mais, tu devrais être mort ! s'étonna l'un des chercheurs.
-Et toi tu devrais te taire et apprendre, au lieu de croire que tu sais tout ! rétorqua Louka."
Derrière lui, Gallame avait déployé un bouclier qui avait absorbé l'attaque Onde de choc avant de la redistribuer dans une direction unique, épargnant Louka qui, s'il avait été touché par une telle attaque en milieu fermé, aurait péri sur le coup. Il continua à avancer, devant des savant médusés par tant d'intelligence. Le seul être humain à jamais avoir été matérialisé l'avait été par le hasard le plus grand. Enfin... le seul ?
"J'ai cru comprendre que tu étais doué pour certaines choses Louka..."
La voix désincarnée avait retenti dans les hauts-parleurs au plafond. Hélio ? Non, dans son souvenir, Hélio avait une voix claire, presque chantante quand il annonçait qu'il allait détruire ce monde pour s'en construire un ou il serait souverain. Cette voix-là était rauque, éraillée...
"Je vais te trouver, et je vais te mettre hors d'état de nuire une bonne fois pour toutes, lança Louka.
-Sais-tu au moins à qui tu as affaire ? Tu sembles un peu trop sûr de toi pour que je puisse te laisser gagner.
-Je ne veux pas discuter de choses aussi futiles avec toi... Je veux me battre contre toi... Oui Hélio, contre toi et cet étrange Palkia avec qui tu as fusionné."
La voix éclata d'un rire macabre... C'était bien Hélio, mais son côté Pokémon l'avait transformé. Elle eut tout de suite un air plus vivant lorsqu'elle annonça:
"Dans ce cas, si je suis démasqué, j'accepte ton défi..."

"Louka, derrière toi !"
Avant qu'il n'ait entendu l'alerte de Zak, il avait déjà sauté sous un bureau, évitant la lame d'énergie scintillante qu'avait lancé Hélio. Sous le bureau, il voyait la blouse tomber au sol. Pendant tout ce temps, il était à côté de lui, parmi les scientifiques. Il savait par où il allait rentrer, comment il allait faire... Il le connaissait mieux que lui-même.
"Enchanté de faire ta connaissance, fredonna Hélio, même si je suppose que tu n'es guère plus charismatique que les milliers d'avatar qui peuplent ces jeux. Comme tu l'as vu, tu es très prévisible."
Dans ce ton clair et sincère, Louka reconnut l'homme, ou peut-être était-ce une de ses copies, qu'il avait défié au sommet du Mont Couronné. C'était un peu comme si les deux personnalités coexistaient, celle de Palkia prenant parfois le dessus sur la personnalité humaine naturellement plus à l'aise dans ce corps.
"Il est inutile de te cacher. L'impulseur va redémarrer d'ici quelques secondes et il ne te restera même plus les yeux pour pleurer...
-Et tu vas mourir en même temps que moi ? Arrête, je ne te crois pas. Ou alors tu es encore plus con que l'ersatz de bad guy après qui j'ai couru pendant trois jours. Tu te rends compte ? Trois jours pour mettre à mal ta petite organisation bidon ? Et je ne suis pas loin de battre mon record cette fois-ci."
La voix se fit plus éraillée, la respiration plus saccadée... Palkia tentait avec de nombreux efforts de prendre le dessus sur un corps qui semblait le rejeter naturellement. C'était peut être une piste à exploiter, ou simplement un effet totalement négligeable du changement de personnalité.
"Humain, tu crois que tu peux échapper aux règles de ce monde, mais il n'en est rien. Tu es lié comme toutes les personnes ici aux lois de la vie... et de la mort. Qui a vécu par les Pokémon périra par les Pokémon. Je ferai un point d'honneur à appliquer cette sentence moi-même.
-C'est quand tu veux, gros sac !"

Un cri déchira la pièce, et fit éclater quelques erlenmeyers rangés dans un placard dont les vitres explosèrent en même temps. Entretemps, Louka avait bondi et attrapé Zak qui restait pantois devant tant de choses qu'il n'aurait jamais cru possibles la veille.
"Zak, c'est pas le moment d'être distrait, hurla Louka pour couvrir le cri de haine de Palkia et les bruits de destruction qu'il engendrait.
-On fait quoi ?
-Cette attaque ressemble beaucoup à un spatio-rift. Il va mettre du temps à s'en remettre. Cours droit devant toi en direction de la porte. Je le distrairais pendant ce temps.
-Je ne veux pas m'enfuir, je veux pas te laisser seul... On est une équipe !
-Qui t'a parlé de t'enfuir ? On va avoir des vrais gardes sur le dos d'ici peu. Je veux que tu les contiennes hors d'ici. Gallame et Zed t'accompagnent. Gallame pour les désarmer et Zed au cas où des PNJ viendraient te causer du souci."
Zak acquiesça, alors que la folie meurtrière de Palkia/Hélio battait son plein.
"Maintenant, cours !"
Surgissant de derrière le bureau, Louka sauta par dessus la zone étrange qui était apparue dans la pièce et atterrit de l'autre côté du point singulier. Comme lacérée et réparée un peu n'importe comment, certains endroits de la pièce devenaient attenants à d'autres situés à plusieurs mètres avant de changer de couleur, de forme, d'orientation... L'espace se courbait de manière totalement aléatoire et imprévisible. Si Louka avait été à cet endroit, il aurait été démembré, et tous ses membres éparpillés dans la pièce ou recombinés dans une absurde configuration.
"Eh, l'incapable, tu ne vois pas que je suis là ?"
Orientant le faisceau destructeur sur Louka, Hélio/Palkia sembla faire apparaître des griffes d'énergie qui déchiraient l'espace autour de lui. Bientôt, tout autour du garçon n'était plus que chaos spatial et haine mortelle. Il allait avoir besoin d'un miracle.

De son côté, Zak avait bien cru mourir l'espace d'un instant. Un pan de son maillot avait été happé par la zone de chaos informel et s'était retrouvé à plusieurs mètres de là, laissant un trou béant dans le vêtement. Quelques millimètres de plus, et c'était son flanc gauche qui était déchiré de la même manière. Mais Louka avait réussi à attirer l'attention de Palkia et Zak à s'enfuir.
Pour autant, il n'était pas tiré d'affaire pour autant. Autour de lui, les scientifiques sans plus aucun extracteur s'affolaient et se faisaient dévorer par le spatio-rift. Les murs du labo, et bientôt la peau du garçon furent teintés de leur sang.
"Gallame, Zed ! Vérifiez qu'il n'y a personne dehors !"
L'un sautant de mur en mur, l'autre lévitant nonchalamment malgré la destruction autour de lui, ils passèrent devant Zak. Le premier fit exploser la vitre blindée du laboratoire par la pensée tandis que le second irradiait la zone d'attaques électroniques, en prenant soin de ne pas toucher son compagnon. Un signe de tête de la part du Pokémon escrimeur... La zone était sécurisée. Zak pouvait sortir...
"Aidez-moi !"
Son attention fut détournée par ce cri. Derrière lui, la zone de chaos grossissait toujours, même si c'était moins rapidement. Bientôt, tout allait disparaître dans le néant intersidéral. En tout cas, c'était l'idée qu'il se faisait de cette attaque.
A ses pieds, un des scientifiques était à terre, le pied coincé par un lourd bureau qui lui était tombé dessus lors de l'attaque surpuissante de Palkia.
"Pitié, aidez-moi ! Je n'ai rien fait !"
Zak devait sortir, mais il n'en avait pas envie. Louka était derrière lui, dans le chaos. Ca voulait dire que...
"Mon ami est mort à l'heure qu'il est, et vous me dites que vous n'avez rien fait ?
-Je suis un scientifique travaillant sur un projet d'extracteur ! Ce n'est pas moi qui ai amené cette créature démoniaque dans ce monde !"
Il n'avait pas tort... Il n'avait rien fait pour qu'Hélio atterrisse dans ce monde. Comme Louka, il était arrivé par hasard. Et puis peut-être qu'avec ses connaissances dans l'extracteur, il pourrait aider Louka à...

A rien, Louka était mort... Du moins il n'allait pas tarder à l'être. Le seul Pokémon qui aurait pu le sauver était avec Zak et il ne pouvait pas compter sur les Pokémon qu'il avait avec lui pour l'aider.
"Il va être temps de l'utiliser, on dirait."
Sur l'annulaire de sa main gauche, un joyau blanc trônait, monté sur un anneau. Il exerça une pression sur ce dernier, et le blanc laiteux fut teinté de volutes grisâtres, de plus en plus nombreuses et de plus en plus sombres.
"Allez, dépêche-toi !" murmura Louka, alors que la zone de chaos l'entourait désormais. L'avantage était que Palkia ne devait plus le voir, ou plutôt le voir partout, en petits morceaux comme dans un miroir brisé. Il ne savait donc pas où concentrer son attaque. L'inconvénient était que dans quelques secondes il allait être réduit en morceaux lorsque le chaos allait l'atteindre et se rétracter dans une implosion qui le ferait disparaître à jamais de la surface de la Terre.
Les volutes grises devenaient encore plus foncées pour finalement virer au noir d'encre... Un noir mat et profond. Le chaos commençait à attaquer les épaules du T-shirt de Louka. Il était temps. Le noir mat devint brillant, réfléchissant tous les détails de la pièce fragmentée dans le petit joyau alors qu'une voix mécanique murmurait...
"V e r t X ! Activated !"
"Aspiration !" hurla Louka.
Le joyau noir sembla s'entourer d'un faisceau de rayon lumineux... En réalité, plutôt que de les émettre, il semblait les aspirer. Bientôt, ce fut un cône sombre qui émergea du joyau, aspirant sur son passage la matière éparse du chaos de Palkia. La matière fragmentée disparaissait dans la pierre de la bague alors que le vide lui succédait, et qu'un formidable appel d'air remplissait le lieu désormais en ruines, faisant voleter les cheveux de Louka. Toute la zone de chaos était bientôt détruite et il ne resta plus qu'un énorme trou circulaire dans le bâtiment. Au milieu, Louka et Hélio tombaient au sol alors que ce dernier reprenait le contrôle de ce corps.

Derrière, à l'entrée de la salle qui n'était plus qu'un cratère ravagé, Zak était à l'abri avec le scientifique qu'il avait sauvé par pure bonté d'âme. Tous deux, ils restaient médusés par la performance de Louka. Il ne pouvait pas s'en sortir, et pourtant il l'avait fait.
Hélio reprenait sa respiration. Chaque fois que Palkia utilisait cette technique, il puisait sur ses propres ressources pour la rendre plus destructrice. Pendant qu'il rechargeait ses batteries, c'était le chef de la Team Galaxie qui reprenait le contrôle du corps pour pallier à sa vulnérabilité ordinaire.
"Co... comment as-tu fait ?
-Dans ton plan démoniaque, tu as oublié un détail important, Hélio. Toi, comme Palkia n'êtes rien que des êtres issus de mon voeu. Tout cet univers est issu d'un voeu. Tu crois que cette planète s'appelle la Terre, mais elle ne s'appelle pas... Car elle n'existait pas avant que j'arrive ici. Tout ce qui s'est passé avant que j'arrive n'est qu'un background inventé... Ca ne te rappelle rien ?
-Ce n'est... qu'un jeu ? Un jeu comme celui duquel nous provenons ? s'étonna Hélio. Je refuse d'y croire. J'existais avant toi, et rien ne pourra m'enlever cette vie que Palkia m'a offert.
-Ce n'est qu'un jeu... Tout n'est qu'un jeu issu de l'imagination de Jirachi. Et je suis obligé de gagner, parce que je suis le héros de cette histoire. C'est pour cela que le verteX existe. Il devait y'avoir un objet qui me permettait de gagner contre vos deux puissances réunies, il me suffisait juste de le trouver. Tout est un gigantesque scénario. En avançant à l'aveuglette, je progressais naturellement vers mon but. Et le seul moment où j'aurais pu perdre, c'est lorsque j'ai pris conscience de tout cela. J'aurais pu prendre une initiative... Mais chacun de mes actes était calculé.C'est pour ça que tu as su où je serai quand je tenterais de t'attaque, mais c'est pour ça que je suis là devant toi, en vie. C'est pour ça que je vais te détruire, une bonne fois pour toutes avant qu'une armée d'Hélio tous plus déments que toi ne vienne détruire cet univers.
-Tu as oublié un détail dans ton plan bien huilé... Maintenant que je suis au courant de cela... Je peux tout faire pour t'empêcher d'avancer encore. Je vais te détruire, et plus rien ne m'arrêtera.
-En tant que bad guy, c'est exactement ton but... Tenter de me pousser au Game over... Mais je n'existe que pour ce combat, alors ne compte pas sur moi pour perdre."