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Tome II : Le Nœud de Regigigas de Alecx



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Informations

» Auteur : Alecx - Voir le profil
» Créé le 28/01/2009 à 19:05
» Dernière mise à jour le 27/06/2009 à 15:32

» Mots-clés :   Action   Aventure   Sinnoh   Suspense

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Chapitre 3 : Éclat symbolique
-Et tu ne sais pas d'où te vient ce… cette… ce tatouage ? demanda Ambre, déconcertée.
-Je n'en ai absolument aucune idée, je te l'ai déjà dit, répéta Julien. Je me suis évanoui et lorsque je me suis réveillé, ce truc était là.

Voilà une demi-heure que Julien était rentré chez lui, cet étrange symbole sur la main. Après s'être réveillé dans la neige, il s'était levé tant bien que mal et était rapidement rentré chez lui pour en parler avec sa femme. A peine était-il arrivé qu'il lui avait montré le symbole. Qu'est-ce que cela pouvait être ? C'était la question que se posait le couple depuis son retour à la maison.
-Tu es sûr que tu n'as vu personne ?
-Certain, je te dis. Je me promenais SEUL, je me suis évanoui SANS L'AIDE DE PERSONNE et je me suis réveillé aussi seul qu'avant ma chute.
-Il faut téléphoner à l'Arène, déclara Ambre. Si quelqu'un s'amuse à faire des… signes… sur les gens, ils devraient être au courant. Non, voir sur Internet ! Téléphone pendant que je cherche.

Elle s'agita dans tous les sens, apparemment incertaine de ce qu'elle venait de dire et encore plus de ce qu'elle voulait faire. Elle s'arrêta au milieu de son mouvement, visiblement déconcertée, et demanda :
-On n'avait pas des livres là-dessus ? J'ai forcément un livre sur les sectes quelque part. Je vais voir !

Julien était complètement décontenancé. Quand elle était comme ça, ce n'était même pas la peine de chercher à l'arrêter. Elle finirait bien par s'épuiser. Elle était très intelligente, et cela devenait quelques fois même un problème. Bien que très posée lorsque la situation l'exigeait, il lui arrivait parfois d'avoir plus d'idées qu'il n'en fallait. Heureusement, cela n'arrivait que très rarement, lorsqu'elle atteignait un état de stress très élevé. Julien songea un instant qu'il ne survivrait pas si elle était constamment dans cet état.

Tandis que Ambre s'affairait dans la bibliothèque, Julien eut la présence d'esprit de se saisir du journal du jour et de celui de la veille, que sa femme achetait le matin en amenant les petits à l'école. Il n'avait pas encore eu le temps de lire celui d'aujourd'hui, mais il ne se souvenait pas avoir vu dans celui d'hier un quelconque article appelant à se méfier d'un tatoueur psychopathe. Tandis qu'il parcourait les articles des yeux, Ambre revint, une énorme pile de livres dans les mains.
-Alors, dit-elle en étalant les bouquins sur la table de la salle à manger, j'ai celui-ci, qui parle de toutes les sectes connues à ce jour et de leurs rituels, celui-là, qui traite des Pokémon Psy et des phénomènes étranges qui peuvent arriver en leur présence, celui-ci…
-Écoute, l'interrompit calmement Julien, si l'on cherche dans tous tes livres, on n'est pas près de trouver. Et plutôt que d'inquiéter tout le village, je te propose simplement de reproduire sur une feuille le motif que j'ai dans la main et d'aller demander à notre entourage. D'accord ? Comme ça, on reste discret et on n'alerte pas la population pour ce qui peut s'avérer n'être qu'une mauvaise blague.

Ambre s'immobilisa, le regard vide. Apparemment, il avait réussi à la tranquilliser. Elle inspira longuement par la bouche puis soupira pour se débarrasser de son stress, les yeux fermés. Lorsqu'elle les rouvrit, son regard était devenu plus doux, apaisant.
-Oui, c'est ce que l'on va faire, murmura-t-elle.

Elle alla chercher une feuille de papier et un fusain dans leur bureau. Lorsqu'elle revint, elle s'installa sur la table. Puis elle se releva. Il lui manquait quelque chose. Elle s'absenta dix secondes pour revenir avec un sous-main. Là, elle allait pouvoir dessiner.
-Tends ta main, demanda-t-elle. Mets-la bien à plat s'il te plaît.

Oui, elle était assurément de retour, songea Julien. Il s'assit à côté d'elle et mit sa paume en évidence sur la table, tournée vers le plafond. Alors, avec une extrême précision et le regard calculateur de l'artiste, Ambre commença à faire glisser sa mine sur la surface faussement lisse de la feuille. Elle descendait, remontait, appuyait un peu plus à certains endroits, jouait avec les ombres. Après un quart d'heure, la main de Julien se trouvait sur le papier, en noir sur blanc, presque aussi réaliste qu'une photographie.
-Bon, par contre, je ne mets pas la couleur, fit Ambre.
-La couleur ?
-Oui, pour les six petits points.

Julien regarda le symbole en plissant les yeux. Il avait crut que tous les points étaient noirs mais en y regardant de plus près, il se rendit compte, comme sa femme bien avant lui, que les deux colonnes de trois points étaient colorées, mais tellement sombres cependant que cela était presque invisible. Le premier point était rouge, le deuxième bleu et le dernier gris. Mais la nuance était imperceptible pour un œil non-entraîné.
-Bon, je vais faire le tour du village pendant que tu cherches sur Internet, ordonna Ambre.
-Je ne viens pas avec toi ? demanda Julien.
-On va essayer de garder ta seconde main intacte, tu ne crois pas ?
-Et toi ?
-Je ne vais pas me promener loin de tout, vers le temple, je vais au village, lui rappela sa femme.
-Sois prudente quand même, rétorqua Julien.
-Tu n'as qu'à me prêter Togekiss, fit-elle.

Et quelques minutes plus tard, habillée d'un manteau chaud, les mains protégées par des gants et le cou par une écharpe, la Pokéball dans la poche, Ambre commença sa tournée dans le village. Le soleil brillait dans le ciel maintenant bleu et, en cette heure, le thermomètre annonçait la froide température de moins quinze degrés. Heureusement, Julien et elle n'habitait pas loin du village et elle ne marcha pas longtemps pour atteindre la première maison. Elle frappa à la porte. Ce fut une femme qui vint lui ouvrir.
-Bonjour madame, commença-t-elle, excusez-moi de vous déranger, je n'en ai pas pour longtemps. J'ai simplement une question à vous poser. Avez-vous déjà vu – elle sortit la feuille de papier de sa poche – ce symbole quelque part ?
-Vous faites partie d'une association ? demanda la personne en face d'elle, qu'elle estima âgée d'approximativement quarante-cinq ans.
-Non non, pas du tout, répondit Ambre en souriant. Pour tout vous dire, je compte écrire un article pour un journal du continent, et il me faut d'abord effectuer un petit sondage.

Elle savait mentir sans sourciller et n'éprouvait jamais le moindre remord.
-Je suis désolée, fit la femme, je n'ai jamais vu ce signe.
-Ne vous excusez pas ! rigola Ambre. Merci de m'avoir consacré un peu de votre temps. Je vous souhaite une bonne journée.
-Merci, à vous aussi.

Elle obtint la même réponse chez les cinq autres personnes qu'elle interrogea. La sixième fut légèrement différente, mais cela n'était qu'une façon plus ennuyeuse de dire qu'elle n'avait jamais vu ce symbole mais que l'homme en question aimerait bien voir autre chose d'elle.
-Bonjour monsieur, avez-vous deux minutes s'il vous plaît ?
-Bonjour mademoiselle.
-Madame, corrigea Ambre.
-Ah, excusez-moi. C'est pour quoi ?

Ambre sentait le regard de l'individu glisser lentement sur les lignes de son corps. Elle eut un frisson de dégoût. Mais en bonne comédienne qu'elle était, elle n'en laissa rien paraître.
-Avez-vous déjà vu ce motif quelque part ? demanda la jeune femme en tendant la feuille.
-Hum… Je ne crois pas. Vous avez demandé à l'Arène ?
-Oh, vous savez, je ne veux pas embêter le Champion pour si peu.
-J'ai un ami sur le continent qui connaît quelqu'un qui devrait pouvoir vous aider. A l'occasion, je pourrai lui demander. Avez-vous un numéro de téléphone sur lequel je peux vous joindre si jamais j'obtiens des résultats ?
-C'est gentil à vous, mais je dois clore mon article pour demain. Merci quand même.

L'homme sembla quelque peu agacé. Ambre se mémorisa la poche dans laquelle elle avait placé la Pokéball.
-Très bien, tant pis, lui dit-il en souriant d'un air crispé. Au revoir.

Elle n'eut même pas le temps de lui répondre que la porte se referma. Gros pervers. Au moins ne l'avait-il pas invitée à rentrer. Que se serait-il passer si cela avait été le cas ? Elle préféra ne pas y penser et se remettre au boulot. Cette dernière tentative l'avait cependant un peu découragée. Il était clair que les gens du village n'avaient jamais vu ce dessin. Résignée, elle décida de faire encore quatre tentatives, pour rentrer chez elle avec un chiffre rond. Le septième essai fut un échec, comme les précédents. Sans plus y croire vraiment, elle frappa à la porte de la huitième maison. Ce fut un vieil homme qui lui ouvrit. Il avait l'air aussi âgé que Sinnoh elle-même. Il était vêtu d'un élégant pantalon noir et d'une chemise proprement repassée blanche. Seules les pantoufles pourpres contrastaient avec l'ensemble.
-Bonjour monsieur, répéta-t-elle inlassablement en souriant. Excusez-moi de vous déranger, je n'en ai que pour quelques minutes. Vous avez du temps ?
-Bien sûr, lui fit aimablement le vieillard.
-Avez-vous déjà vu ce motif ? demanda-t-elle en tendant la feuille.

Sur le coup, elle crut que le vieillard allait piquer un infarctus. Figé, il la dévisagea longuement, ses yeux se déplaçant rapidement de la feuille à ses mains et de ses mains à son visage. Puis il parut se ressaisir.
-Hoho ! Incroyable. Entrez, entrez ! Incroyable, répéta-t-il.

Plus sûre d'elle face à cette personne âgée que face à l'autre type de tout à l'heure, Ambre suivit le vieillard, intriguée.
-Vous êtes arrivée plus vite que ce que je n'avais osé espérer, lui confia le vieillard. A vrai dire, je ne vous attendais pas avant quelques mois encore. Enfin, me direz-vous, l'attente me fut déjà très difficilement supportable. Pour être franc, voici déjà un mois et demi que je vous attends. Mais laissez-moi vous expliquer les choses, voulez-vous ? Installez-vous je vous prie. Prenez donc un fauteuil.

Tout en disant cela, le vieil homme lui avait désigné l'un des deux magnifiques fauteuils de velours qui se trouvaient au coin de la cheminée. Hésitante, Ambre l'arrêta. Qui était cet homme ? Était-il malade ?
-Écoutez monsieur, je ne sais pas vraiment qui vous attendiez, mais je crois qu'il y a méprise.
-Pensez-vous ? fit le vieillard, visiblement persuadé du contraire.

Il s'immobilisa un petit moment. Il sembla réfléchir à quelque chose qui le tracassait.
-Hoho, quel distrait je fais ! Non, en effet, il se peut que je vous confonde avec quelqu'un d'autre, madame. Je pense ne pas me tromper en vous appelant ainsi ?

Ambre confirma.
-Aussi mes sources étaient-elles exactes, comme toujours. Comprenez-vous, c'est un homme qui m'avait été annoncé. Mais comme ce genre de prédiction – si l'on peut appeler ça ainsi – n'est pas toujours fiable, je m'étais dit qu'il y avait eu une petite erreur. Je suppose que la main sur le dessin est celle de votre mari ?

De nouveau, Ambre secoua brièvement la tête d'avant en arrière.
-D'après ce que vous faites, je suppose que vous vous posez des questions. Le Signe est apparu hier ? Cette nuit ? Aujourd'hui peut-être ?
-Ce matin, déclara Ambre.
-Très bien. Je vais essayer de répondre à vos questions dans la mesure de mes modestes moyens. Avez-vous du temps libre tout de suite ou bien préférez-vous revenir cet après-midi ?

Ambre, qui avait l'habitude de toujours prendre les initiatives, fut légèrement déstabilisée par ce changement de rôle.
-Vous pouvez venir chez nous tout de suite si vous voulez.
-Ce serait encore mieux, en effet, fit le vieil homme. Mais alors c'est vous qui portez, dit-il en rigolant.

Et tandis que la jeune femme se posait des questions, le vieillard la laissa en plan. Lorsqu'il reparut, il portait un sac à dos de la main gauche, le bras droit visiblement blessé. C'est en tout cas ce que laissait penser le bandage qui, partant de sa main, semblait monter jusqu'à son épaule. Les tristes aléas de la vieillesse.
-Tenez, dit-il joyeusement en lui tendant le sac. Ce n'est pas très féminin, j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.
-Oh, souffla Ambre, qui ne voyait pas ce qu'elle aurait pu répondre d'autre.
-Très bien très bien. Me ferez-vous l'honneur de me montrer le chemin ?
-Mais certainement.

Et après que le vieil homme ait vêtu un pull et un manteau, il quittèrent la maisonnée pour se rendre chez Ambre et Julien. Le trajet ne leur prit pas longtemps et une dizaine de minutes plus tard, ils arrivaient sur le palier de l'habitation. Ambre ouvrit la porte et se tourna vers le vieillard :
-Je vous en prie.
-Merci jeune femme.
-C'est toi Ambre ? demanda Julien depuis le bureau où il se trouvait depuis que sa femme était partie. Je n'ai rien trouvé sur Internet, et toi ?
-Je nous ramène un invité, lui répondit-elle.
-Pardon ? J'arrive ! cria-t-il.

Après que tous se soient confortablement installés dans le salon, Julien posa la question qui était accrochée à ses lèvres depuis que Ambre était rentrée.
-Monsieur, c'est gentil à vous de vous être déplacé. Alors, pouvez-vous me dire ce qu'est ce drôle de signe ?

Le vieil homme rigola légèrement, ce qui déplut à ses deux hôtes.
-Excusez-moi, fit-il. Seulement je vous vois tellement avide de connaître la réponse à cette question que j'ai peur que ma réponse ne vous convienne pas.
-Je suis prêt à tout entendre.
-A vos risques et périls, plaisanta le vieillard. Vous êtes bien installés ? Cela risque d'être plutôt long. Dans un livre est répertoriée une liste inimaginable de Pokémon légendaires. En votre qualité de chercheur, je suppose que vous en avez déjà entendu parlé ? Donc tous ces Pokémon sont recensés dans un livre. Je ne saurais vous dire combien il y en a, mais cela représente approximativement une demi-douzaine de bête par région. A chacun de ces Pokémon sont attachées des prophéties. La plupart d'entre elles se sont déjà réalisées pour Sinnoh. Seules quelques-unes restent, et toutes sont liées. Si vous voulez, c'est le moment de vérité de Sinnoh. Lorsque la première prophétie se réalisera, les autres suivront. Et le destin de Sinnoh – si ce n'est celui du monde – dépend de la façon dont tournent les évènements liés à ces prophéties. La première prophétie s'est accomplie il y a deux mois. Avez-vous déjà entendu parler de ce qu'il s'est passé au Mont Couronné récemment ? C'était la prophétie de Darkrai. Et nous avons gagné. Nous avons mis hors d'état de nuire la Team Galaxie, qui avait réveillé Giratina. Maintenant, c'est au tour de la deuxième prophétie de se réaliser. Et je sais qu'elle est liée à Regigigas. Le signe que vous avez sur la main n'est autre que le – oserais-je dire magnifique ? – Symbole de Regigigas. Vous allez être amené à sauvez le monde mon cher Julien. Oh, ce n'est pas très bien payé mais, vous verrez, on y prend vite goût.

Julien et Ambre regardaient la personne assise en face d'eux avec des yeux ronds. Divaguait-il complètement ? Que fallait-il faire ? Appeler l'hôpital le plus proche ? Il semblait réellement croire à ce qu'il disait. Les deux jeunes personnes échangèrent un regard dubitatif. Ambre s'adressa doucement au vieil homme.
-Écoutez monsieur, ne le prenez pas mal, mais les Pokémon légendaires n'existent pas. Ce sont… des légendes.
-Hoho, vous me prenez pour un gâteux peut-être ? rigola la personne âgée. Rassurez-vous, je suis très sain d'esprit et vous pouvez accorder pleinement confiance à mes propos.
-Mais enfin monsieur, s'énerva Julien, vous rendez-vous compte de ce que vous dites ? Des Pokémon légendaires ! Regigigas ! Et moi qui devrait « sauver le monde » pour reprendre vos termes ! Mais… c'est insensé !
-Ne t'énerve pas chéri, demanda Ambre. Monsieur, admettons que ce que vous dites est vrai, comment pourrions-nous vous croire ?
-Au contraire madame, laissez-le s'énerver ! Je crois qu'il ferait bien de jeter un œil à ce symbole.

Julien baissa les yeux sur sa main droite et sursauta. Ambre, en voyant ce phénomène, laissa échapper un petit cri de surprise. Le Signe s'était mis à luire faiblement. Lorsqu'il brillait, les couleurs des six plus petits points était nettement visibles. Par réflexe, Julien se tint la main, comme s'il s'était brûlé.
-Alors ? demanda le vieillard. Je peux vous expliquer comment vous faites cela et, si vous avez du temps devant vous, je peux même vous apprendre à le faire.

Julien regarda sa femme, désemparé. Même si cet homme n'avait pas raison, il fallait avouer que voir sa main s'illuminer n'était pas tout à fait ordinaire. Il leva les yeux pour regarder le vieil homme.
-Ok, on commence quand ?