Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

ADN2: Requiem pour l'humanité de Darkey



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Darkey - Voir le profil
» Créé le 04/12/2008 à 17:31
» Dernière mise à jour le 04/12/2008 à 17:31

» Mots-clés :   Aventure   Romance   Science fiction

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
Une enfant très spéciale
Flore -Nouveau quartier général de l'OLDS, 4h00.

La nuit s'était annoncée plus mouvementée qu'on aurait pu croire. Le mutant superpuissant était une gamine. Une gamine qui n'avait même pas huit ans et qui semblait bien partie pour nous attirer des ennuis.
Gil et Lia l'avaient examinée et ne revenaient toujours pas de leur surprise.
- L'ADN de cette môme est composé du gène de cinq pokémon psy! C'est une première, avait dit Gil. Et il est parfaitement stable. Mais ce n'est pas tout... Le clou de la découverte, c'est le gène qu'elle porte!
- Quel type? avait demandé Shark.
- Figurez-vous qu'elle porte l'ADN de Mew!
Nous en étions restés littéralement sur les fesses. Shark avait commenté:
- Et... Attendez deux minutes... Ca signifie que...
Lia eut l'air grave:
- Que vous venez de tomber sur la mutante la plus puissante du monde.
- Et merde! jura Colin.
- Ca, tu l'as dit, répondit Maxime. Si Atlantéa apprend ca... Putain, mais c'est la catastrophe!
- C'est clair, dit Hélia. D'autant qu'il y'a déjà toute la fondation qui l'a créée qui va vouloir la récupérer. On a de sacrés ennuis en perspective.
- De toute façon, dit le lieutenant, les embêtements, c'est notre quotidien. Un peu plus un peu moins...
- On devrait se débarrasser d'elle, oui! s'exclama Colin. En plus, elle est quasiment incontrôlable, on ne sait absolument pas ce qui...
- Colin! s'exclama Shark, outré.
- Mais c'est vrai...
Le lieutenant fusilla le jeune scientifique du regard:
- Ne répétez jamais une chose pareille en face de moi, Colin! Estel est avant toute chose une enfant. Ce qu'elle est, elle n'a pas choisi de l'être et nous n'avons pas le droit de lui voler sa vie! Si nous agissions ainsi, nous ne vaudrions guère mieux que les Atlantéens qui veulent anéantir notre race! Compris?
Vivement douché, Colin baissa la tête. Shark n'avait jamais rien laissé passer de ce côté-là. Sans doûte à cause de moi, encore moins. Je me mordillais violement les lèvres. J'avais failli presque être d'accord avec Colin... Moi, au moins, je contrôlais mes pouvoirs...
Le général, prévenu des événements, avait demandé de garder cela secret. Enfin, il voulait voir Estel. Mais pour l'instant, cette dernière dormait, assomée pour huit heures à cause de la grosse dose de spores que je lui avait envoyées dans le coffre. Je n'avais pas hésité sur la quantité, vu qu'elle devait sûrement être très résistante... et je l'avais assomée un peu plus que nécessaire. Shark m'en avait vaguement fait le reproche mais il savait que je n'avais pas eu tellement eu le choix. Estel se réveilla donc huit heures après. On avait réussit à neutraliser grâce à des médicaments son surplus d'énergie, afin qu'elle ne soit pas trop dangereuse. Elle grimaca violement quand on lui annonca qu'elle allait rencontrer notre supérieur. Elle nous dit d'un ton furieux:
- Vous pourrez me faire torturer que je me servirai pas de mes pouvoirs pour vous!
Shark avait répondu avec patience:
- Personne ne te fera de mal ici, Estel. Tu ne dois pas avoir peur.
Doucement, il s'était rapproché d'elle:
- Tu as sondé mes pensées. Tu sais très bien que je ne laisserai personne te faire du mal.
Elle baissa la tête... et se résigna. Bon. Le lieutenant avait au moins obtenu la confiance de la petite. Moi, par contre, elle m'en voulait un peu. Enfin, normal. Je lui avais menti par omission et jeté une poignée de spores à la figure, je comprenais qu'elle soit un peu en colère. C'était tout naturel.
Nous allâmes donc à nous cinq conduire Estel dans le bureau du général. Celui-ci l'accueillit avec un sourire bienveillant:
- Alors, voilà la terreur. Comment vas-tu?
Estel le jaugea du regard et nous comprîmes qu'elle était déjà entrain de le sonder. Je préparai une nouvelle dose de spores dans ma main au cas où il prendrait la fantaisie à l'enfant de lui sauter dessus. Mais à ma grande surprise, elle n'en fit rien. Elle répondit:
- Pas trop mal. Merci, monsieur.
La pointe de sarcasme qui était glissée dans ces paroles ne nous échappa guère. Cependant, le général retint un sourire. L'impertinence de l'enfant paraissait l'amuser. Savait-il qu'elle pouvait détruire son bureau en un clin d'oeil si on le lui demandait? Je me rudoyai aussitôt d'avoir pensé cela; pas la peine de mettre des idées dangereuses dans la tête de l'enfant! Le général dit enfin:
- Raconte-moi tout.
Estel se lança avec un coup un ton très mature. Elle avait décidé de coopérer, je ne sais pourquoi. Elle lui relata sa fuite et notre rencontre dans le désert. Alors que nous commencions tous les cinq à nous détendre, un violent bruit se fit entendre au dehors. Et tout se passa très vite.
Le grand bureau d'acajou de notre général vola dans les airs et retomba violement avec un craquement sinistre, tandis que je sentai une brusque force me tirer en arrière. Hélia et Colin tombèrent littéralement l'un sur l'autre, Maxime se retrouva prostré au sol. Le lieutenant me tomba droit dessus.
- Oups!
C'était Estel qui baissa vivement le nez.
- Bon sang, mais elle est dingue! s'exclama Colin.
- Ca, c'est sûr! s'exclama le général. Un bureau d'acajou datant de sept générations réduit en pièces par un gosse!
- Oh, non, je rêve... fit Shark qui était resté assis par terre après s'être écarté de moi, encore sous le choc.
- J'ai pas fait exprès! J'avais peur!
Maxime se leva d'un bond:
- Mais qui est le connard qui a fait du bruit derrière la porte...
Il sortit pour tomber sur le colonel Hayden:
- Ah bah enfin, vous êtes dûrs à l'oreille, j'ai dû frapper avec le poing!
- Ce n'est pas le moment de déranger, Colonel! répliqua Maxime avant de lui claquer la porte au nez.
Pour une fois, personne ne dit rien. Les humeurs du colonel étaient bien le cadet de nos soucis. On aurait dit qu'une mini-bombe venait d'exploser dans le bureau. Vifétincelle poussait des cris hystériques. Tout le monde était sous le choc. Le général dit enfin:
- Bon. D'accord. Vous cinq, vous ne la lâchez plus d'une semelle.
Je vis qu'il ne savait vraiment pas comment agir. Estel croisait maintenant les bras, l'air résigné et surtout de s'en fiche comme de sa première chemise. Déjà le général se lamentait à nouveau au sujet de sa table:
- Une si belle pièce! Si ce n'est pas malheureux...
- Elle n'est plus belle du tout, c'est clair, répliqua Shark. Vous savez à quoi elle pourrait servir maintenant, votre table? A faire mes exercices d'arts martiaux. Je vous parie ce que vous voulez que je la briserai en deux d'une seule main!
- Je vous crois sur parole, lieutenant, répliqua le général d'un ton furieux. Maintenant, vous et Mademoiselle Catastrophe Ambulante, déguerpissez de cette pièce avant qu'il ne me prenne l'envie de vous coller une corvée de patates à vie!
Nous sortîmes tous en vitesse de la pièce.
Maxime, Colin et Hélia partirent en avant avec Estel en direction des bureaux. Moi, je restai à l'arrière avec Shark. Celui-ci semblait lutter contre l'hilarité.
- Vous savez ce que je pense? dis-je en le regardant.
- Que... ca va être plus animé que d'habitude dans les prochains mois?
J'hôchai la tête. Nous nous regardâmes... et piquâmes à deux une sacrée crise de fou rire.
Estel était peut-être une grosse source d'ennuis... Mais au moins, on rigolait!

Pourtant, il y'en avait qui n'allaient pas franchement rire... Devinez qui?
- Vous êtes conscient de ce que nous risquons à la garder ici? lança le Colonel Hayden qui avait une fois de plus trop écouté aux portes.
Ralala, mais quel... bon, ca ne fait pas partie de mon vocabulaire, mais quel emmerdeur!
- Quel quoi? dit Estel.
- Estel, arrête de lire mes pensées nom d'un caninos!
- Je n'y peux rien...
- Alors, comme ca, tu lis les pensées? fit le colonel d'un ton vicieux.
Pour toute réponse, Estel le regarda intensément et dit:
- Vous êtes un très méchant homme, vous!
Hayden devint cramoisi... et la minute d'après, sortit en claquant la porte. Shark respira bruyement:
- Cette fois, j'ai bien cru que ca allait barder...
- Moi aussi, répondit Hélia qui crispait la mâchoire.
- En même temps, pour une fois, je trouve qu'il n'a pas tort, dit Colin.
- Colin, ne dîtes pas ce genre de choses! répliqua Shark en le fusillant.
Estel intervint d'une voix calme:
- Laisse! Il a le droit de penser... ce qu'il veut de moi...
Elle baissa les yeux, l'air affligé. J'aurais voulu la consoler, mais comment? Colin parut honteux et se réfugia dans ses papiers, n'osant pas croiser le regard furibond du lieutenant.
Ca n'allait pas être facile de garder Estel ici.

Le soir dans la chambre, j'eus une discussion avec Hélia.
- Que penses-tu d'Estel? lui demandais-je alors que je brossais ses cheveux d'encre.
- Elle est une source d'ennuis pour nous tous, mais ce n'est pas de sa faute, dit Hélia.
- Colin a l'air de la détester.
- Comme avec toi, au début.
Je grimâçai. La mutanophobie de Colin ne lui passait pas, même s'il avait une certaine affection pour moi. Je terminais de brosser et tendit la brosse à Hélia qui commenca à me faire pareil:
- Tes cheveux deviennent de plus en plus beaux, dit-elle avec un petit sourire.
- Super, commentais-je. Ca signifie que les hommes d'ici vont encore plus en baver à l'avenir...
J'en avais vraiment marre de ca. Pourquoi n'étais-je pas tout bêtement insignifiante? De toute façon, être la plus belle femme du monde ne me servait à rien d'autre qu'à souffrir. Je dis cependant:
- Tu sais, si tu me voyais quand mon géne de Rafflesia prend le dessus, tu ne dirais plus que je suis belle...
Hélia pouffa de rire:
- Oui, c'est vrai que tu as la peau bleu marine, en fait?
J'hôchai la tête et elle éclata de rire:
- Là, avec tes cheveux, ca doit effectivement faire bizarre...
- Figure-toi que ma plus grosse hantise, c'est que vous me voyez comme ca...
- Ca ne doit pas être plus laid que chez Angeïl...
C'était la première fois depuis le jour de leur confrontation qu'elle osait reprononcer son nom. Et en voyant la lueur de douleur dans son regard, je vis que ca lui fichait un coup. En fait, toujours pareil...
- Hélia, bon sang! dis-je en me levant d'un bond.
Je me plantais devant elle et la regardai:
- Pour la dernière fois: ce qui s'est passé n'est pas de ta faute! Alors arrête de culpabiliser! Même moi, je me laissée piéger. On s'est tous faits avoir, on était à des lieues d'imaginer...
Je m'interrompis, voyant qu'elle était au bord des larmes. Elle se calma cependant en un clin doeil et dit:
- Bon, je vais dans mon plumard, je tombe...
Je fis de même, inquiète. La plaie dans le coeur d'Hélia était toujours là...