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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 23/09/2008 à 16:47
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:35

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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062 - Sur les pavés de nos jeunesses 2/2
« A quoi serviraient les morts, sinon à aimer les vivants davantage ? »
(Amélie Nothomb)

Dans le couloir de l'étage de la maison Smirnoff se jouait un agréable aria classique comme Coralie les aimait. Etienne était assis devant la porte de la chambre de sa mère, empêchant toute entrée superflue. Estelle était auprès de sa mère. Timothy était à côté d'Etienne, en train de monter la garde aussi. Simon remonta.
-Ca devient intenable, soupira l'oncle.
-C'est Pénélope et ses trente prétendants, rejoué par Etienne et Estelle Smirnoff.
-Ils demandent à ce qu'elle fasse part de son testament, et surtout ils veulent la voir seul à seul.
-Je ne sais pas si leur présence sera bonne à ma mère ou pas. Maman ne veut voir personne. On protègera maman quoi qu'il en coûte, quitte à ce qu'elle meure seule, entourée seulement de ses enfants.
Simon soupira.
-Tu ne peux pas décider de ça pour tout le monde, Etienne. La mère de Coralie est folle de rage. Sa sœur a envie de t'étrangler.
-Qu'elle essaie, la vieille bique…
-Etienne !!
-Je me moque de ces rapaces. Qu'un d'eux essaie de toucher à ma mère pour voir.
Simon soupira, agita les bras, ne sachant pas vraiment à qui ou à quoi s'en remettre. Timothy regarda Etienne qui avait un regard de fou, déterminé, assuré.
-La dernière fois que je t'ai vu comme ça… Tu… travaillais à Clémenti ville !
Etienne regarda son cousin en souriant avec un rictus presque diabolique.
-Je suis de retour…

==============

Kenneth regarda la maison, seul et inquiet. Finalement il fit quelques pas et sonna. Il attendit, et on vint finalement lui ouvrir.
-Oui ?
-Monsieur Trautmann…
-Kenny… Bonjour…
-Excusez-moi de venir vous déranger comme ça, je sais que c'est quelque peu incorrect…
-Certainement, oui.
Kenneth s'étonna.
-Linda nous a appelés. Elle ne veut plus voir qui que ce soit, ni toi ni Etienne. Elle nous a dit s'être installée à Johto, autre part. Nous l'avons suppliée de rentrer mais elle a refusée.
Kenneth recula d'un pas. Jean Bernard Trautmann sortit de sa maison, une canne à la main, prêt à frapper.
-Je ne sais pas ce que vous avez fait à ma Linda, mais je vous préviens que si jamais j'apprends ce que c'est… Je vous…


Kenneth se réveilla en sueur, apeuré par son propre rêve. Il soupira et se saisit de son téléphone.

Les deux amis se rejoignirent au milieu de la route.
-Ca va ?
Etienne hocha la tête. Kenneth soupira.
-Un problème ? demanda Etienne.
-Je… Comme tu le sais, j'habite face à l'ancienne rue de Linda. Et… je pense de plus en plus à ses parents…
Etienne hocha la tête.
-Ca ne t'intéresse pas de savoir s'ils ont de ses nouvelles ? demanda le CPE.
Etienne secoua la tête.
-Je suis venu ici pour… me ressourcer.
-Etienne…
-Tu veux savoir si tu as ta chance, Kenny ? C'est ça ?
Kenneth secoua la tête.
-Ta mère va bien ?
-Oui… La prison ne lui a fait aucun effet, toujours la même.
-Telle le cafard, elle a résisté aux radiations.
Kenneth regarda Etienne, surpris.
-Tu redeviens cynique… C'est le retour de la grande carapace ?
-Non, c'est juste ta mère qui me fait rire.
-Figure-toi que maintenant, j'ai un beau-père, moi aussi. On devient de plus en plus semblables, on va pouvoir monter une succursale.
Ils échangèrent un sourire.
-On va aussi mal l'un que l'autre.
-Ouais… soupira le blond.
-Ca fait du bien de rire de ses malheurs. Ca les transfigure.
-Exact…
-Pour les parents de Linda, elle ne leur a rien dit. Ca doit être horrible pour elle de ne pouvoir parler à personne de ce qu'elle a vécu.
Kenneth regarda Etienne.
-Tu as toujours autant de sentiments pour elle ?
-Bien sur.
-Etienne, tu ne la retrouveras pas… Vu la gravité de ce qu'elle te reproche…
-Je sais… Je sais, figure-toi. On peut toujours espérer.
-Tu vas te mettre à ressembler à ces types mélancoliques qui croient que leur femme va toujours revenir…
Etienne soupira.
-Tu m'appelles quand ta maman…
Kenneth baissa la tête. Etienne hocha la tête.
-Ce sera un plaisir de t'avoir avec nous.
-Je suis désolé pour tout ça…
-Rien n'est éternel…
Ils s'en retournèrent chacun à leur maison respective, comme lorsqu'ils étaient gamins.

==========

Le lendemain, Kenneth devait toujours supporter l'insupportable situation à la maison. Déjà deux semaines qu'il supportait son père biologique, insupportable aristocrate allemand en permanence en train de téléphoner ou d'envoyer des e-mails tout en caressant son Prinplouf. Il supportait aussi la présence de son frère Peter, qui semblait intéressé dans l'héritage que son père lui refusait. Et Kenneth qui semblait hésitant à se décider, malgré la situation qu'il imposait à son père Hermann, et malgré l'impatience d'Hildegarde.
-Kenneth Leonard Heine !
Kenny se retourna vers sa mère, encore en robe de chambre.
-Il va falloir prendre une décision concernant l'héritage de ton père. Si tu acceptes de te présenter comme héritier ou non !
-Oui, maman… Tu veux du café ?
-Ce sont des affaires sérieuses, jeune homme ! grommela Frantz.
Kenneth soupira.
-Si vous le dites.
Kenneth s'en alla dans la salle à manger. Hildegarde le suivit et le prit par le bras.
-Quand cesseras-tu de te comporter comme un idiot et quand commenceras-tu enfin à te comporter comme un fils ???
Kenneth regarda sa mère. Il se mordilla les lèvres et décida de dire à sa mère ce que jamais il n'avait osé lui dire.
-Le jour où tu te comporteras enfin comme une mère.
Elle le lâcha. Il partit nonchalamment, sans se douter du choc qu'il avait causé.

-Oui… Mon virement est passé ? D'accord. Très bien.
Kenneth raccrocha à sa banque et envoya un SMS à Etienne. « En tout cas mon virement à son association passe »

==========

Etienne reçut le SMS de Kenny et hocha la tête.
« Si étonnant que ça ? » renvoya t-il.
Il regarda Perrette, sa grand-mère maternelle, dernière en vie.
-Etienne, mon petit…
-Bonjour, Grand-mère.
-Laisse-moi voir ma fille.
Etienne sourit.
-Vous pouvez y aller.
-Ce que tu fais est ridicule. Tu crois vraiment que toute la famille veut la maison ?
-Une bonne partie. Osez me dire le contraire ?
Perrette soupira.
-Moi je m'en fiche. Je sais ce que ma fille a choisi. Elle est loin d'être idiote.
Perrette entra voir sa fille. Timothy soupira.
-Tu l'as… laissée entrer ?
-Eh oui. Le diable a ses moments de clémence.
-Tu n'es pas le diable, cousin Etienne… Le diable torture ses victimes... Toi tu les mets face à la réalité.
Etienne hocha la tête.
-Tu n'as encore dit à personne pour la fille que tu vois en ce moment…
Le cousin d'Etienne le regarda, mortifié.
-…Pardon ?!
-J'ai fouillé dans ta valise. A moins que tu mettes du parfum pour femme…
-Pourquoi… t'as fait ça ?
Etienne regarda Timothy.
-Amour de la torture ! Volonté de savoir si c'était toi qui avait appelé tout le monde, aussi.
Timothy soupira.
-Il faut pas le dire… à mes parents. Ils aiment pas… beaucoup cette fille.
-Pourquoi ?
-Elle est… d'origine iranienne.
Etienne ricana avec son cousin.
-T'es vraiment celui qui nous surprendras toujours. Non, je voulais vérifier que mon cousin préféré n'achetait pas du parfum hors de prix pour sa toilette personnelle, je me serais posé des questions.
Ils rirent encore.
-Elle te plait vraiment ? Le courant passe ?
-Tu as… vraiment envie de parler de ça ?
Etienne s'étonna.
-Bien sur… on a déjà parlé de ça, toi et moi, non ? Je peux bien te conseiller si tu veux…
-Je veux dire… par rapport à ta rupture ?
Etienne sentit son visage bouillir.

-TU L'AS DIT A QUI ??
Estelle soupira.
-Seulement à Timothy et Oncle Simon !
-Génial ! Je passe pour quoi, moi, maintenant ?
-Pour un mec qui a rompu avec sa copine !
-Maman ne doit RIEN en savoir !
Estelle soupira de nouveau.
-Ca paraît évident que je vais pas la saouler avec ça !!
-Dans sa tête, je suis encore heureux, bien, en ménage. Je veux qu'elle parte avec cette bonne impression.
Estelle grimaça.
-Tu vas laisser maman partir sur un mensonge de ta part ?!
Etienne regarda sa sœur. Il soupira.
-Je peux pas… Lui dire, pour le bébé, pour…
-Peut-être pas pour le bébé, mais… Quand même, c'est indécent !
Etienne hocha la tête. Timothy arriva, essoufflé.
-Cousin Etienne, Cousine Estelle…
-Quoi ?
-Le… La famille a… Ils sont dans la chambre de…
-T'as pas monté la garde ?! s'étonna Estelle.
Timothy baissa la tête.
-Je crois qu'ils ne se sont pas souciés de ma présence…
La fratrie arpenta les escaliers.

============

Kenneth rejoignit son père dehors qui jouait de l'harmonica. Le blond sourit. Hermann le vit s'asseoir à côté de lui.
-Ca va, fiston ?
Kenneth hocha la tête.
-J'ai l'impression que ma tête va exploser mais tout va bien.
Hermann soupira.
-Fiston, je suis désolé de ne t'avoir jamais rien dit.
-Papa…
-Je comprendrais que tu m'en veuilles…
-Ce type ne sera jamais mon père. Celui qui m'a élevé, qui m'a appris le sens des valeurs, c'est toi. Je me rappelle encore quand tu as essayé de m'expliquer ton travail…
-« Je téléphone à des gens et je leur dit d'acheter ou de vendre » ?
-Voilà… Mais surtout… Tu m'avais dit que tu ne faisais pas un vrai travail. Que des gens travaillaient plus dur que toi. Et qu'il y en a qui avaient la vie plus facile que toi. Ca m'a profondément marqué.
Le père hocha la tête.
-J'ai jamais été un enfant très facile non plus… soupira Kenny.
-Oh, tu avais ton petit caractère…
-Mais… Si j'étais resté avec ce type, là, Frantz… Je serais devenu comme Peter, ou comme maman, quelqu'un d'intéressé.
-Ta mère n'était pas si intéressée à l'époque ou je l'ai connue. Quand elle était jeune, elle était drôle, douce et généreuse. Un jour, elle a fait trop confiance à quelqu'un, et ça s'est retourné contre elle.
-Oh… Mais ça n'explique pas…
-Cette personne, c'était Frantz, ton vrai père. Il a abusé de la confiance de ta mère peu après la naissance de ton frère, il l'a arnaquée et elle a failli être ruinée. Je l'ai pris sous mon aile – à l'époque nous n'étions qu'amants – et depuis elle tient au moindre sou. Lors du divorce, ils ont partagé les biens… et les enfants. Tu as fini avec ta mère qui t'aimait trop pour te laisser partir, et Peter est allé avec son père à Munich, au grand regret de ta mère.
Kenneth sembla secoué par cette révélation.
-Mais… Pourquoi elle… elle se déchainait sur Etienne…
-Ta mère n'a jamais cru en l'amitié, la confiance… Elle ne m'a jamais fait confiance pour quoi que ce soit, tu sais. Elle a toujours eu les clés de mes coffres et les numéros de mes comptes !
-Ouais… Moi aussi ! ricana Kenneth.
-Elle avait peur que tu te fasses avoir aussi.
-Qu'est-ce que je dois choisir ?! Pour sa proposition à la noix, là ?
Hermann soupira.
-Je n'ai pas le droit de décider à ta place. Tu fais ce que bon te semble. Si tu acceptes, ça fera une rente supplémentaire pour la famille, et à la mort de Frantz tu toucheras un sacré pactole, Peter va se retrouver ruiné… Si tu refuses, il repart et à sa mort ou à la mort de ta mère, personne ne touche rien sauf Peter.
Kenneth hocha la tête.
-Je sais pas… Parce que… Cet argent, je ne l'aime pas ! Tout comme cet homme !
-Je sais bien, mon fils, mais on ne peut pas s'en débarrasser comme ça non plus. De l'un, comme de l'autre…
Kenneth hocha la tête.

===============

-ECARTEZ-VOUS !
Etienne et Estelle forcèrent le passage pour entrer dans la chambre ou tout le monde s'était réuni.
-Et tu sais, cette maison doit revenir à ta famille, à ceux que tu aimes.
Etienne releva la mère de Coralie pour stopper ces palabres ridicules.
-Personne n'en veut à cette maison, hein ?
-Lâche-moi, petit insolent !!!
Etienne laissa sa grand-mère.
-C'est une affaire sérieuse, il faut en discuter !
Estelle regarda la famille qui était semble t-il d'accord. Etienne prit la main de sa mère.
-Ca va, maman ?
Elle hocha la tête.
-Ils ne t'embêteront pas, on va les faire sortir.
-Etienne, je ne veux pas de conflits… pas dans cette maison… soupira la mourante.
-Coralie, tu dois nous dire à quelle partie de la famille revient la maison !! s'écria un parent du côté Smirnoff.
-On ne peut pas rester dans cette position inconfortable indéfiniment ! La maison doit au plus vite être…
-LA FERME !!!
Etienne et Coralie se tournèrent vers Estelle, surpris.
-MAMAN VA MOURIR ! TOUT CE QUE VOUS TROUVEZ A FAIRE C'EST DISSERTER SUR LA MAISON ! ON S'EN FOUT ! JE LA FERAIS VOLER EN ECLATS MOI-MEME SI Y'A QUE CA !!!
Coralie regarda sa fille, étonnée.
-MAINTENANT, VOUS ALLEZ FAIRE LA QUEUE, CHACUN VA PARLER A MAMAN QUELQUES MINUTES, MAIS EN AUCUN CAS DE LA MAISON ! OK ? NE LA FAITES PAS CHIER AVEC CA !
Tous hochèrent la tête. Etienne n'avait jamais vu sa sœur dans un tel état de furie.
-Euh… et moi je tiens à dire que c'est vache de passer voir maman pour la maison alors que Tim est de garde… C'est péché de profiter de la faiblesse des handicapés ! plaida Etienne, incapable de surpasser sa sœur dans la furie.
Coralie hocha la tête.
-La maison… sera cédée à la Société Protectrice des Pokémon… conformément aux vœux d'Erwan.
Etienne et Estelle, ainsi que tous les autres membres de la famille regardèrent Coralie sur son lit de mort, le sourire aux lèvres. Elle soupira.
-Vous êtes adorables de vous préoccuper du sort de cette si belle demeure, mais… Quand Erwan et moi avons acheté cette maison, il a utilisé de l'argent qu'il avait mis de côté pour faire un don à une association qui s'occuperait des Pokémon. Je veux que cet argent, d'autant plus fortifié par la valeur foncière de la maison et du terrain, soit donné à la SPP. C'est ce qui est inscrit sur mon testament.
La famille sembla quelque peu honteuse, tout comme Estelle.
-D… Déso…
-Ne t'excuse pas…
Coralie attrapa la main de sa fille.
-Estelle, chérie, ne t'excuse pas. Tu as enfin dit tout ce que tu pensais, je suis fière de toi. J'ai besoin de me reposer.
-Ok, maman.
Tout le monde sortit de la chambre.

Les jours suivants furent plus détendus, chacun allant soutenir la malade. Etienne était soulagé, Estelle confortée dans sa place dans la famille.
-Tu vas lui dire pour toi et Linda ?
Etienne baissa la tête.
-Maman mérite la vérité, Etienne. Elle ne nous a jamais menti. Elle ne nous avait pas caché Ian, elle a toujours été claire avec nous, quand quelque chose ne lui plaisait pas, elle le faisait savoir…
Etienne secoua la tête, peiné.
-Et papa aussi a toujours dit la vérité.
Etienne hocha la tête.
-Tu te souviens le jour ou il nous a expliqué son travail ? demanda Estelle.
Etienne se retourna vers sa sœur à qui il tournait le dos. Il regarda sa sœur avec des yeux tristes et un léger sourire.
-Ouais…
-« Si un seul de mes doigts tremble… »
-« …ce n'est pas mon travail que je rate, c'est la suite de ma vie. »
Ils hochèrent la tête.
-Moi ça m'avait pas fait peur, sourit Etienne. J'avais pas bien compris je crois.
-Moi j'avais compris, soupira Estelle. Je n'en dormais pas, certains soirs.
Etienne soupira.
-Je vais lui dire.
Estelle hocha la tête.

-Tout va bien, Tim ?
-Je m'en veux… Je suis…
Etienne soupira.
-Tu es mon cousin préféré, tu as le droit de merder devant moi, je te pardonnerais tout.
-… Tu sais, la fille ?
-Vas-y, ça m'embête pas du tout.
-J'ose pas trop… La demander en mariage.
-Déjà ?!
-Ca fait presque sept ans qu'on sort ensemble.
-Comment tu l'as rencontrée ?
-Eh bah elle était… à mon centre de rééducation. Elle se remettait d'une… greffe de cœur.
-C'est trop mignon…
Timothy regarda son cousin qui souriait.
-Ca ne te fait pas mal… que je t'en parle ?
-Non, Tim. C'est dur, mais je supporte, et je crois… qu'il faut faire la part des choses entre mon vécu et mon rôle de cousin !
Timothy hocha la tête.
-J'ose pas… me lancer.
-T'ose pas lui demander sa main ? A cause des parents ?
-En partie je crois.
-Ecoute… L'amour c'est un truc magnifique. Fais tout pour que ça le reste. T'as juste besoin d'un petit coup de pouce !
Timothy hocha la tête.

=======

-Bien, bien, bien… Mon petit Kenneth, il va falloir prendre une décision…
Kenneth prit une grande inspiration. Face à lui, son père Frantz, à côté de son fils Peter. A sa droite, son père Hermann. A sa gauche, sa mère Hildegarde, soucieuse apparemment.
-Bien, Frantz… Je vais vous communiquer ma décision à propos de…
-Ca suffit…
Kenneth vit sa mère se lever et toiser l'aristocrate face à elle.
-Je ne te laisserais pas faire ça.
-Voyons, Hilda, de quoi parles-tu ?
-Maman ?! s'étonna Kenneth.
-Figures-toi, Frantz, que j'ai vérifié tes comptes.
Kenneth soupira.
-Tu ne refileras pas tes dettes à mon fils !
Kenneth s'étonna. Peter regarda Frantz, étonné.
-Hilda, tu ne sais pas de quoi tu…
-OH QUE SI ! Je refuse que tu donnes à mon fils ton argent sale et tes reconnaissances de dettes. J'ai appelé la banque centrale familiale, à Munich ! Et « Schulden », ça ne veut pas dire « Argent facile qui coule à flots !!! »
Frantz plissa les yeux.
-Tu vois de quoi je parle ?
-Non, Hilda, tu es folle…
-Ne parlez pas de ma mère comme ça…
Frantz regarda Kenneth.
-L'empire familial te revient de droit !
-Oui, pratique de vous débarrasser de vos dettes sur moi…
-Tu ne vas pas croire cette femme ?! Elle est obsédée par l'argent !
-C'est ma mère. On n'a pas les mêmes points de vue, mais ça ne m'empêche pas de l'aimer et de lui faire confiance. Si elle me dit que vous voulez me refiler des problèmes… Je la crois.
Frantz soupira.
-Ce qui explique que vous ne vouliez rien redonner à Peter, ce serait malsain de donner des dettes à votre fils. Donc vous demandez à l'autre fils, comme ça, légalité garantie et impossible pour moi de reculer. Je refuse tout héritage de votre part. Et surtout je ne vous considèrerais jamais comme de ma famille.
Frantz se leva.
-Sais-tu ce que je pourrais te faire, jeune homme ?
Kenneth recula.
-Oh oui… tu l'ignores n'est-ce pas… Viens dehors ! Je vais te montrer.
Hildegarde et Hermann regardèrent leur fils qui se leva.

===========

Etienne reçut un SMS de Kenny : « Mon père bio veut qu'on se bastonne – promis je te raconterais »
Il sourit, éteignit le portable et entra dans la chambre de sa mère.
-Salut maman.
-Mon chéri…
-On peut discuter ?
-Bien sur.
Etienne s'agenouilla aux côtés de sa mère. Il lui prit la main.
-Tu te souviens comme j'étais heureux quand tu es parti de Doublonville ?
-… Oui…
-Eh bien…
-Elle t'a quitté…
Etienne ferma les yeux, baissa la tête, et sentit ses lèvres se tordre sous le chagrin.
-Etienne…
-Je suis désolé maman…
-Ce n'est rien…
-Pardon, j'aurais dû te le dire… Je suis revenu pour que tu me consoles comme un gros bébé…
-Viens mon poussin…
Etienne étreignit sa mère.
-J'aurais voulu revenir pour toi…
-Ca m'aurait fait mal au cœur que tu reviennes uniquement pour me voir mourir. Que tu sois revenu pour que je t'aide c'est une bonne chose, Etienne.
-Maman…
-Je savais bien qu'il y avait un problème… je l'ai vu dans tes yeux, tu étais si triste en arrivant…
-Maman… Je suis désolé que tu doives mourir…
-Etienne, ne dis pas de sottises… tu n'y es pour rien.
-J'aurais dû revenir vous voir…
-Mais tu n'osais pas…
Ils s'éloignèrent l'un de l'autre.
-A cause de Ian…
Etienne hocha douloureusement la tête. Coralie eut les larmes aux yeux.
-Je suis désolée de t'avoir fait souffrir en l'épousant…
-Maman, non…
-Je sais que tu voulais que ton père revienne…
-Maman…
-Pardonne-moi, mon chéri…
-Je t'en ai jamais voulu, maman !! C'est… C'est à lui que j'en voulais de prendre la place de papa !
-Je sais, mais si tu savais comme je me sentais coupable…
-Tu n'as pas… Je t'assure…
Le fils étreignit sa mère. Derrière la porte, Estelle essuyait quelques larmes.

=========

-Lâche ce téléphone !
Kenneth soupira.
-Vous êtes pas drôle ! J'envoyais juste un SMS à mon pote.
Hildegarde, Peter et Hermann observaient la joute peu orthodoxe.
-Tu sais te battre, j'espère ?
Kenneth mima une gastro-entérite.
-Coup-ci, coup-ça…
-On va voir ça sur le champ. Et si tu perds… tu seras obligé d'accepter l'héritage.
-Mais si je gagne, vous partez sans plus de discussions. Et vous nous fichez la paix.
-Tu ne gagneras pas. J'ai fait fortune en courant les ligues Pokémon.
-Ah… mouais… impressionnant.
Hildegarde semblait inquiète.
-Fais attention, Kenny…
-T'en fais pas, maman…
-Et fais attention à la maison, aussi !
Kenneth regarda sa mère en souriant.
-Je paierais les réparations… tu ne changeras jamais, hein ?
Elle secoua la tête en souriant.
Frantz sortit une Pokéball.
-Scherox !!! Loss !
Le Cizayox apparut. Kenneth hocha la tête.
-A toi, Janis.
-Janis ?! Quel surnom… étrange.
-C'est en mémoire de Janis Joplin… Ses cendres ont été disséminées au dessus de l'Océan Pacifique, par avion… elle avait une voix puissante, elle était incroyablement belle… Elle n'a pas eu le temps d'enregistrer sa voix sur une chanson… « Buried alive in the blues »… Enterré vivant dans le Blues… Je trouve ça tragique, une artiste qui n'arrive pas à enregistrer, qui meurt avant…
-Je m'en moque.
-Ouais… je sais. En attendant je ne résiste pas à sa voix, elle me fait tripper.
-Scherox, Griffe Acier !
Le Cizayox fonça sur la femelle Chapignon.
-Forte-Paume !
Arrêt direct et brutal du Pokémon Plante/Combat.
-Dynamopoing !!
Renvoi du Pokémon acier vers son maître. Le Cizayox se ressaisit et s'éleva dans les airs.
-Tu es fort…
-Je sais. Merci.
-Plaie-Croix !!
Une croix d'énergie est formée et part vers Chapignon qui l'esquive en allant sur la route.
-Euh…
-Scherox ! Attaque Coupe-Vent !!
Le Pokémon émit une tornade autour de lui. Chapignon fut touchée.
-Zut…
-Griffe Acier !!!
Le coup de Cizayox rembarre le Pokémon de Kenneth.
-Ouch…
-Dommage, hein…
Cizayox ne bougeait plus.
-Comment ?!
Hildegarde, Hermann et Peter observaient, étonnés.
-Stratopercut !!
L'attaque de Kenneth envoya paître Cizayox qui se ressaisit à la surprise de Kenneth.
-N… Non…
-Aeropique !!
Chapignon se retrouva fauchée par le Pokémon insecte.
-Et maintenant Plaie Croix !!!
A si courte distance et appuyée contre le mur des voisins d'en face, l'attaque acheva le Pokémon champignon.
Kenneth regarda, hébété, le Pokémon qui venait de le vaincre.
-Oh…
-Et voilà… C'est fini, cher « Fils ». Tu as perdu. Tu dois accepter l'héritage familial !
Kenneth hocha la tête.
-En effet. Je suis un garçon de parole, donc…
-Eh bien. Je crois que nous n'avions plus rien à faire ici. Peter…
-Qui vous a demandé de partir ?
Frantz se tourna vers Kenneth, étonné. Hildegarde et Hermann s'étonnèrent.
-Ouais… Ma part à moi c'était que si je gagnais, vous partiez. Or, là… J'ai perdu. Donc vous restez.
-Pardon ?!
Kenneth sortit Warner, son Corboss, qui partit se poser sur la limousine.
-Vous restez ici.
-Et tu crois que ton stupide corbeau va rester ici éternellement et nous empêcher de partir ?
Kenneth regarda autour. Les parents de Kenneth s'étonnèrent. Il y avait des Cornèbre partout. Partout autour, sur les toits, sur les poubelles, dans les jardins, sur les nains de jardins (En forme de Pikachu, comme c'est mignon), sur les jeux des enfants, sur les porches, sur les voitures…
-Nom d'un…
-A moins que vous vouliez partir tout de suite sans me refiler votre cadeau empoisonné. Ce serait génial. Pour vous comme pour moi ! Maman est très bonne pour la finance mais elle cuisine très mal !
Peter hocha la tête : c'était un fait. Frantz soupira.
-Très bien… Nous partons… Peter…
Le jeune homme grommela. Le père allait partir, mais il se tourna vers Kenneth.
-Durant ce mois passé ensemble… J'ai vu en toi des qualités qui font que je reconnais bien un Heine. Tu es persévérant, fort en gueule et fougueux de tempérament. Un jour… tu prendras un nouveau chemin, tu cesseras de t'encombrer de sentiments… Et tu reviendras du bon côté de la famille.
Kenneth soupira en souriant.
-J'y suis déjà.
Frantz partit, énervé. Kenneth serra ses parents dans ses bras.
-Désolé de ne pas avoir gagné mon premier combat devant vous…
-C'est rien… marmonna son père.
-Mon chéri…
-Merci maman. T'as été super. Et toi papa, tu restes mon vieux papa. J'en ai un de bien, pas besoin d'un deuxième !
Hermann sourit alors que son fils étreignait ses chers parents.

=======

Estelle tenait une main, Etienne tenait l'autre. Ils observaient la femme, une femme, la mère, leur mère. Qui venait de rendre son dernier souffle. Toute la famille était autour, désolée. Dans la chambre résonnait un petit chant sur lequel Coralie avait voulu partir. Le Korillon d'Etienne, nommé comme sa mère, avait chanté une petite ballade de cris. Les derniers mots de Coralie auront été « Ca me rappelle quand votre père m'a demandée en mariage. » Peu après, tout le monde avait écouté le chant et seuls les enfants Smirnoff, Estelle et Etienne, avaient remarqué le départ de leur mère, lorsque les mains avaient cessé de se crisper sur les leurs. Le Korillon cessa son chant. Estelle caressa la main de sa mère, en larmes. Etienne fixait le visage apaisé de celle qui l'avait élevé. Personne n'osait prononcer un mot. Timothy, tout le monde l'entendait. Sa respiration très nasale rendait son chagrin très bruyant. Simon se mit à pleurer aussi la perte de sa belle-sœur. Finalement, tout le monde pleura longuement la défunte, et peu se souviennent précisément de qui a quitté la chambre d'abord. Les versions diffèrent. Certains vous diront qu'Etienne, doublement peiné, se sera réfugié dans sa propre chambre. D'autres prétendront qu'Estelle avait décidé de raviver les troupes et d'emmener tout le monde au salon pour laisser reposer l'immortelle en paix. Et les plus fous, les témoins les plus sceptiques voire les moins surs vous diront que les deux versions se confondent en n'en forment qu'une.

=======

La famille procéda à un enterrement en bonne et due forme au caveau familial des Smirnoff, un des plus grands du cimetière officiel de Mérouville, dû au statut du père dans la police. Kenneth arriva auprès d'Estelle et Etienne qui lui sourirent.
Pas de réception après le cérémonial. Elle n'y avait pas tenu. Dans ses dernières volontés, elle ne souhaitait que le bonheur à ses enfants et la vie longue à ses proches. Quelques anonymes, voisins ou amis, avaient tenus à participer à la procession. Scène étonnante : Hildegarde et Hermann Heine ont fait part de leurs condoléances aux enfants Smirnoff. Kenneth sourit de cette « victoire ». Voir sa mère accepter de la sorte son meilleur ami, c'est quelque chose qui fait vraiment chaud au cœur.
-Alors ? Ca va ?
Etienne regarda Kenneth. Lunettes noires, tenues noires…
-Je fais Néo et toi Morpheus ?!
-Tu es l'élu !
-Et toi l'acteur black sur le retour !
Ils ricanèrent.
-Tu as l'air mieux, Etienne.
-J'ai seulement l'air. A l'intérieur je continue à brûler.
Kenneth soupira.
-Je comprends. Toujours aussi douloureux.
-Je n'arrive même pas à me défaire de… son image, son odeur… son amour… Elle.
-C'est fini, Etienne.
-On parle de Linda ou de ma mère ?
-Des deux je suppose. Toi, tu parlais de Linda ou de ta mère ?
-Des deux, je suppose.
Etienne sembla hésitant.
-Linda peut toujours revenir. Maman, non.
-Linda ne reviendra jamais. Ta mère non plus.
-Je veux croire que c'est encore possible.
-Etienne, tu sais ce que disait un vieil ami à propos des faux espoirs ?
-… Je sais. Mais là c'est pas possible. Toi-même tu connais le contexte.
Kenneth hocha la tête.
-Alors bonne chance, Etienne. Parce que tu es parti pour espérer très, très, très longtemps. Et je dis ça en toute amitié.
Après la procession, Etienne et Kenneth décidèrent qu'ils n'avaient plus rien à faire à Hoenn.

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-Valises ?
-Chargées !
-Bon…
Etienne grimpa dans sa voiture aux côtés de Kenneth.
-C'est le grand retour au pays adoptif ! soupira Etienne.
-Ouais…
Estelle grimpa à l'arrière. Kenneth se retourna.
-Euh…
-Quoi ?
-On la dépose quelque part ?! demanda Kenny.
Etienne secoua la tête.
-Tu veux que j'aille où ? soupira la jeune femme.
Etienne soupira.
-On va être trois, Kenny…
-QUOI ?! Mais… Et nos soirées entre célibataires, nos soirées Ligues Pokémon 1971-1980…
-Envolées… Estelle va habiter avec toi et moi en attendant qu'elle… trouve autre chose. Auquel cas de toute façon je ne peux pas la laisser toute seule comme ça. Ce serait indigne d'un petit frère envers sa grande sœur immature et attardée.
-Pffff… soupira Estelle.
-Je plaisante, t'es la meilleure ! sourit Etienne exagérément.
Estelle sourit en frappant le siège de son frère.
-Et toi tu me promets de reprendre le travail !
Etienne soupira.
-Ca, on verra.
Etienne sortit une Pokéball.
-Tiens, Estelle.
-Hm ? C'est… quoi ?
Il en sortit Coralie, le Korillon qu'Etienne avait capturé.
-Oh non ! Garde-là !! Etienne, je…
-Ce Pokémon… La première fois que j'en ai attrapé un, c'était pour Linda. Puis maman m'a raconté l'histoire de la demande en mariage avec papa. Puis j'en ai capturé une pour lui donner le nom de maman. Ce Pokémon est trop chargé pour moi. Toi tu as besoin de te rattacher à quelque chose concernant maman. Je veux que tu gardes Coralie avec toi, que tu t'en occupes bien. Tu es la meilleure éleveuse que je connaisse. Avec toi, maman sera bien.
Estelle regarda son frère.
-C'est… C'est dur ce que tu me demandes…
Kenneth regarda Etienne.
-Elle me rappelle maman et Linda. A toi, elle ne rappellera que maman.
-Ah tu lui as tout dit… s'étonna Kenneth.
-C'est ma sœur, Kenny… Oh, attendez, j'ai un SMS à envoyer…
Etienne saisit son portable.

-Tout va bien… Nassima ?
La jeune femme embrassa Timothy. Ils venaient de se retrouver près de leur appartement
-L'enterrement de ta tante s'est bien passé ?
-C'était dur, mais ça va… Excuse-moi…
Tim regarda son portable : « Et… ACTION ! ». Le jeune homme hocha la tête. Il sortit l'écrin avec la bague.
-Nass… Si tu voulais bien…
La jeune iranienne s'étonna.
-Tim…
-Toi et moi… Ca fait six ans… Et… Un cousin m'a dit que... Qu'il valait mieux profiter de l'amour tant qu'il était magnifique… Tu es magnifique, et je veux… que tu le sois toujours et que je sois là pour le voir !
-Timothy !!! Mais oui bien sur que j'accepte !

Etienne ferma son portable.
-Je suis génial. Je m'aime. Bon…
-Euh, Etienne…
-Frérot ?!
Etienne laissait Erwan, son Capidextre, conduire.
-Quoi ?
-Arrête la voiture, je descends !! grommela Estelle.
-Moi aussi putain !!! cria Kenneth, effrayé.
-Il conduit super bien !
-Etienne…
-J'ai le pied sur la pédale de frein, tout va bien !
-T'es malade !!

Coralie était à la fenêtre de sa maison. Elle regarda la voiture partir en zigzag.
-Alors ? Tout va bien ?
La jeune femme se tourna vers son mari, Erwan, qui tenait un bébé emmailloté dans un linceul.
-Oui… Je suppose qu'ils vont continuer leur bonhomme de chemin. Je suis un peu triste pour Etienne, il a perdu la femme de sa vie… et apparemment son premier enfant…
Erwan regarda le bébé en souriant.
-J'ai vu ça, oui… En direct. C'était pas beau à voir.
Coralie soupira.
-Tu crois qu'il la retrouvera ?
Erwan sourit.
-On s'est bien retrouvés. Tu es là, non ?
-Oui, je sais, ça. Mais…Lui, il est si malheureux… Le cœur de notre pauvre Etienne est complètement brisé, perdu… Il va surement commettre des erreurs. Sa sœur et son ami Kenneth ne pourront pas éternellement lui venir en aide.
-C'est un homme, maintenant. Il n'a plus besoin de nous pour l'aider à tenir sur son vélo, pour faire ses premiers pas, pour manger, pour apprendre la vie…
Coralie hocha la tête.
-Tu as raison. Je me fais trop de mauvais sang pour lui.
-Si je puis me permettre, ajouta Erwan, tu n'as plus de sang…
Coralie sourit.
-Ni de corps.
-Ni d'âme. Juste un fantôme. Nous sommes de simples spectres, le seul état ou l'homme reste l'égal du Pokémon.
-C'est mignon, ça… C'est tout toi.
-J'avais hâte que tu me rejoignes.
-Tu m'as manqué aussi, Erwan.
Ils se prirent la main, et entrèrent dans la lumière…