L'incroyable destin d'un Queulorior de Legend_trainer

Ca fait déjà plusieures heures que je marche. Tout en avançant, je regarde de tous les cotés. Mes muscles sont tendus... Prêts à se jeter sur la première Pokéball venue... Mais rien. Pas un seul humain en vue. « C'est comme sur Meetic, pensé-je: plus tu cherches, moins tu trouves...»

Après quelques minutes de marche à travers la forêt remplie de Nirondelles affamés et de Chenipottes affolés, je découvre enfin ce qui pourrait être ma future dresseuse. Une blondasse en décolté, ensevelie sous une tonne de fond de teint et de mascara. Ses lèvres rose-bonbon et ses grands yeux écarquillés lui donnent un air crétin, et je me dis qu'elle vaut bien le copain du rat électrique. Elle ne m'a pas encore vu. Je me recoiffe, j'enlève la feuille de salade qui se trouve entre mes dents, histoire de faire bonne impression. Puis, je surgis du buisson tandis qu'une musique de combat très entraînante démarre.







«Sauvage ?! Alors j'ai l'air si sale que ça ?»

La blondasse paraît sidérée !

Ouah ! Un Queulorior ! Il est troooop meugnon !

Sans attendre, elle sort un espèce de répertoire électronique rose. Je m'apprête à lui donner mon numéro de portable quand le bidule se met à parler de façon réjouie.

«Un étrange liquide coule de la queue du Queulorior...»

La jeune fille semble changer d'état d'esprit.

«Il n'est pas très apprécié comme Pokémon domestique car il salit tout.»

Elle a l'air dégoutée.

Beurk ! Beurk ! C'est quoi ce Pokémon dégeulasse ?

Je m'avance un peu vers elle, attendant d'être capturé. Mais elle me regarde, affolée et pousse un cri strident avant de prendre ses jambes à son cou. Je reste là, perplexe. Mais qu'est ce qu'elle a cette fille ? On dirait qu'elle n'a jamais vu un pinceau de sa vie. Etonné et un peu démoralisé, je me remet à marcher à travers la forêt, en quête d'un dresseur un peu moins impressionable, et un peu moins maquillé.

La réaction est la même avec tous les autres humains que je rencontre. Un gosse avec un berêt rouge et une écharpe vieillote, une gamine avec une sacoche ringarde et un bonnet stupide, un gros bonhomme lourdaud en costume de marin, un loubard en jean et en blouson de cuir... Tous s'enfuient à la vitesse de l'éclair, après avoir entendu ma définition d'après l'agenda-électronique parlant. Tous, sauf un vieux pêcheur au crâne dégarni, qui bave à moitité et qui me dit d'une voix modulée :

Ouh... Mais c'est mignon tout çaaaaa... Oui monsieuuuur...

Devant l'allure louche du gars, je préfère filer à l'anglaise.

Suite à ces rencontres on ne peut moins charmante, je décide d'interrompre les recherches et de trouver un coin tranquille pour dormir. Mais là encore, pas moyen de trouver un endroit convenable ! A croire que je suis maudit par l'auteur. La moitié des arbres de cette forêt sont complètement calcinés. Le tronc est noir, les branches brûlent encore, les feuilles sont recroquevillées... N'ayant vu aucun panneau indiquant une réserve naturelle de Chartors, je suis complètement ébahit. Plus j'avance, plus je m'aperçois que tous les Pokémons sauvages sont en train de fuir. Je vois des dizaines d'Etourmis, de Nirondelles, de Balignons filer dans la direction opposée à la mienne dans un brouhaha impressionant.

Fuyeeeez ! Fuyeeeez pauvre fou ! Me hurle un Keunotor tout en courant.

Ne me préoccupant pas du délire de la vieille marmotte, je continue d'avancer droit devant moi, cherchant toujours un coin pour passer la nuit. Soudain, en humant l'air, je m'exclame :

Mais... Ca sent le brûlé...

Et c'est alors que je l'aperçois...


Mais qui ? Ou plutôt quoi ? Enfin... non, qui. Quoi que...
Doit-on vraiment traiter cette chose comme un être vivant ?...

Vous le saurez dans le prochain épisode de L'incroyable destin d'un Queulorior mal dans sa peau !

(Générique ringard et assomant)