Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Dans l'Ombre d'un Chant
de OmbreChantante

                   


Petits One-Shot hors Pokémon.

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Connexion (One-Shot)
- Approche ton oreille. C'est pour te dire un secret.

Cette phrase venait de franchir ses lèvres, m'ôtant un sursaut de surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle prenne la parole ainsi, au beau milieu de cette clairière. Je la regarda avec des yeux ronds, déclenchant son petit rire qui lui était si typique : à la fois doux et cristallin, j'aimais à écouter ce petit glas de joie. Me faisant un petit clin d'œil, elle m'intima de nouveau à m'approcher d'elle. Ce que je fit. Et prenant sa voix discrète, elle me susurra :

- C'est la dernière fois que nos chemins se croisent ici.

Ma tête recula vivement et mon regard croisa le sien. Autant il devait régner incompréhension dans le mien, autant le sien chatoyait d'une lueur vive, un sourire venant ajouter une illumination sur son visage. Si cela n'avait tenu qu'à ces détails, je l'aurais surement décrite comme un ange tombé du ciel. Cependant, les traits dessinant ses contours me la faisait percevoir tel un félin prêt à bondir. Je devenais sa proie. Pourtant, on se connaissait depuis des années, je pensais la connaitre par cœur... Je me trompais !

De sa gracieuse voix habituelle, elle me dit :

- Tu peux reculer de deux pas, que je puisse garder une image de toi gravée au plus profond de moi.

Si cela pouvait être sa dernière volonté avant son départ, qui me paraissait bien mystérieux, je le ferais. Et je m'exécuta... mais ne pu aboutir totalement à sa requête, un arbre s'étant mis au travers de ma route. Alors que je commençais à retourner de l'avant, elle se mouva vers ma position, m'enlevant toute possibilité de fuite. Je ne savais plus comment réagir, je ne la comprenais plus. Nos regards se croisèrent, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Ses yeux ne possédaient plus cette lueur angélique. Ni la flamme ardente qui émanait de son corps quelques instants auparavant, d'ailleurs. Ils s'humidifiaient, des perles se formant en leurs coins. Elle ressemblait à une enfant profondément triste, le sourire en plus. Elle donnait envie de la prendre dans ses bras, qu'on la rassure et la console. Mes mains commencèrent à se diriger cers ses fines quand elle les stoppa.

- Pourquoi ? lui demandais-je simplement.

- Pardonne moi.

Et sans me laisser le temps de répliquer, ses lèvres vinrent à la rencontre des miennes. De surprise, j'essaya vainement de reculer d'un pas, ne faisant qu'appuyer un peu plus mon dos sur le tronc. Cette peur soudaine laissa cependant rapidement place à une réponse de ma part. Glissant mes doigts le long de ses bras, je les entrelaça avec les siens. La magie opéra, rendant l'instant bien plus doux qu'il n'avait commencé. Moment féérique, flash inoubliable. Des étoiles scintillaient devant mes paupières fermées. Je me laissais guider par mon instinct, cet instinct si hermétique depuis tant d'années sur lequel je pouvais désormais mettre un nom : l'Amour.

Combien de temps avions nous passé ainsi, je n'en sais rien. Je sais juste qu'elle commençait à desserrer l'étreinte qui nous liait ensemble. J'en fit de même, la laissant reprendre son souffle. Mais, au lieu de réattaquer comme au tout début, elle se délia totalement de moi. Malgré cela, mon cœur continuait à battre la chamade à la manière d'un oisillon prenant pour la première fois son envol. Dans un accord parfait, nous redressâmes nos regards l'un vers l'autre, projetant nos pupilles au plus profond de l'autre. Enfin, je la comprenais, je possédais la capacité de parcourir les lignes de son visage comme un livre ouvert. Il devait en être de même pour elle.

Tel un être céleste, elle s'éloigna de moi dans un bond d'une beauté à couper le souffle. Et un sourire triste logea son ovale de séraphin. Il le fallait donc maintenant ? Elle devait partir après cette magie éternelle. Je lui répondis par un timide étirement de mes lèvres.

- Adieu.

Ce mot simple résonna en chœur dans la mélodie de nos voix entremêlées. Elle finit par se retourner. Et elle avança sans possibilité de retour. C'est ainsi que, sous les pleurs de la lune formant une fine pluie, je me lova au creux de l'arbre et m'endormis...

 

- - -

- - -

- ...eille-toi ! Mais réveille-toi, bon sang ! Le cours est terminé !

Grommelant quelque chose dont même moi ignorait la signification, j'entrouvris mes orifices oculaires, laissant passer un fin halo de lumière. Me redressant de ma chaise, j'entama le voyage vers ma prochaine destination. Vous pensez quoi, qu'une vie de terminale est chose simple ? Détrompez-vous ! Surtout quand on sort d'un concert qui a duré jusqu'à trois heures du matin. Et quelle partie de plaisir quand on doit traverser une horde de cinq cents adolescents aussi furieux les uns que les autres, ce d'un bout à l'autre du lycée (trop facile sinon...). Une fois ce parcours du combattant terminé, je m'installa vite fait à ma place, roupillant aussitôt.

Miraculeusement, je me réveilla sas l'aide de personne en plein milieu du cours. C'est à ce moment là que le directeur décida de se pointer à l'improviste. D'un geste, il attira notre attention à tous. Rien de bien compliqué, jusque là. Je failli cependant avoir un rejet lorsqu'il invita un nouvel élève à passer le pas de la porte... où plutôt la nouvelle ! Mon teint vira brusquement au rouge tomate. C'était elle, la même que dans on rêve datant de moins d'une heure. Mon cœur fit à nouveau un looping lorsqu'il lui désigna la place se situant à mes côtés. Cette fois, je ne m'endormirais plus : je ne pouvais tout simplement pas en croire mes yeux. D'ailleurs, à son passage et durant ce qu’il restait de l'heure, je sentis les siens me détailler de long en large... Impression des plus inconfortable, croyez-moi.

La sonnerie retentit enfin. Je commençais à me lever lorsqu'elle attrapa la manche de mon pull :

- Monsieur, pourrions nous rester dans la salle, s'il vous plait ?

Je rêve ou elle me désignait du doigt ? De panique, je ne me rendais pas compte que je hochais positivement de la tête... Ce que je ne compris que trop tard.

- Vu que vous êtes nouvelle dans notre établissement, je vous accorde cette autorisation. Je présume qu'il s'agit d'une initiative de votre part afin de vous familiariser avec le lycée ?

- Bien sur, monsieur. Merci beaucoup.

Il sortit de la pièce, fermant délicatement la porte. Nous étions désormais face à face, elle et moi, nous observant tour à tour avec une profonde curiosité. Ainsi s'écoulèrent de longues minutes sans que mot ne soit prononcé. Silence que je brisa d'une petite voix :

- Pourquoi m'avoir choisit ?

- Pour plusieurs raisons, entama t-elle d'un ton chantonnant. Premièrement, l'ignorance, c'est pas jolie-jolie. Deuxièmement, ça m'a un peu vexée car troisièmement, on se connait déjà.

Ponctuant sa citation d'un petit clin d'œil, elle se leva et s'approcha de l'être totalement éberlué que je représentais actuellement. Ainsi donc, elle connaissait l'existence de ce rêve... Ma tête s'affaissa brusquement entre mes mains. Je ne comprenais absolument plus rien. De longs doigts vinrent se glisser sous mon menton, m'obligeant à redresser le regard.

Là se créa une connexion entre elle et moi. Un lien incassable, inébranlable. Cela relevait de la magie, je ne voyais pas d'autre issue. Contemplant mon air ébahi, elle se mit à lire légèrement. Et, de son habituel timbre cristallin, elle me dit :

- Sois la bienvenue dans mon monde, Camille.
Article ajouté le Mardi 20 Décembre 2011 à 23h21 |
2 commentaires