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J'ai décidé que ce blog aurait tout sauf une dénomination originale.
de Raishini

                   



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Petite consultation pas piquée des hannetons au sujet d'un speedfic !
Un grand merci à tous les participants de cette première édition (les résultats sont sous la description) ! D'autres interviendront prochainement ;)
La médaille en chocolat, avec 14,42/20 pour... la Speed fic de Katyusha :
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Il est assez tôt, en cette soirée d'hiver, mais l'air comme l'eau sont déjà glacées, au large de Yantreizh, dans la région de Kalos. La nuit , et son voile noir percé des rayons de quelques astres lointains, s'est déjà installée dans le ciel, tandis qu'une fier flottille de navires avance, toutes voiles dehors, sur la mer secouée par les rafales de vent, semblant plus véloces qu'un Etouraptor en piquée.

Une douzaine de bâtiments, toutes voiles dehors, vont à la mer l'honneur de leur présence. De magnifiques vaisseaux, ornés de figures de proue dorées, d'une coque faite des plus robustes chênes de Neuvartault, vernis afin de briller comme des phares dans la nuit. Des canons forgés par les meilleurs artisans d'Illumis s'étaient percés des trous dans cette magnifique coque, et semblaient prêts à en faire de biens plus gros dans celles du malheureux rafiot qui arrivera dans leur ligne de mire. Ces pièces d'artilleries étaient ornés de Gueriaigles aux ailes bien ouvertes, qui se retrouvaient sur les pavillons flottant en haut des mats. Un symbole de gloire, de pouvoir et de majesté, majesté impériale qu'il représente. Derrière ces Gueriaigles dorés, trois couleurs se laissaient à voir : Bleu, Blanc, Rouge.

Et, au milieu de cette glorieuse armada, il y a moi. Un pauvre Braisillon, forcé à attendre serré avec ses pairs, au fond d'une cale sombre et humide, sur un bois rustique, infesté d'échardes qui semblent transpercer mes plumes comme le ferrait un de ces sabres, portés par les marins qui gardent l'entrée vers le niveau supérieur. Tout comme ce navire, ils sont, de l'extérieur, magnifiques et rutilants. Leurs têtes sont ornées d'un bicorne noir et doré, lui-même surmonté d'une plume orangée, venant d'un de mes congénères. Quand à leur uniforme, il est un mélange d'un bleu de Prusse et d'un rouge Bismarck, assez intenses pour en faire rougir de honte et de jalousie les plus fins tisserans de Kanto. Le tout orné de dorures plus brillantes que l'étoile du berger. Un fusil manufacturé avec le plus grand soin est appuyé contre la vulgaire paroi qui sépare les sections de la cale. Ces Marins de la Garde s'en serviraient bien contre moi et mes congénères entassés ici, si nous ne leur étions pas d'une utilité sans commune mesure.

L'immensité bleue a décidé de se faire violente, ce soir, et bien qu'il pèse plusieurs milliers de tonnes, notre bâtiment tangue de tout les côtés, au grand désarroi de nos geôliers, qui semblent en être malade. Moi, ça ne m'affecte pas. Fort heureusement, je n'ai pas besoin d'un malheur de plus sur la longue liste que j'ai. Que j'aimerais ne pas être dans ce navire à la destination incertaine, et dont l'humidité gêne ma respiration. Que j'aimerais être à nouveau dans la nature sauvage du sud de Kalos, dans les forêts et les plaines vides d'hommes. Revoir ma volée, tout ces Passerouge qui seront, un jour peut-être, aussi, voir plus puissants et majestueux que moi.
Mais un matin, les troupes de « l'Empire » sont venues. Avec leur grand chapeau noir et poilu, et leurs uniformes d'un bleu et rouges à en faire éclater la rétine. Ils ont incendiés les nids avec des Némélions semblant être les plus grands et les plus puissants à avoir jamais foulés Kalos. Et à l'aide de filets, ils m'ont capturé, moi et mes congénères. Les Passerouge, et les plus faibles des Braisillon, furent immédiatement noyés dans la rivière. Mais ceux qui étaient « bons de guerres », dont moi, allaient devoir servir la cause de « Sa Majesté le Troisième Empereur ».

Nous furent balancés dans de grands sacs, et traînés sur quelques dizaines de lieues. Puis, les sacs à patates furent ouvert, et la lumière comme l'activité éclatantes d'un hôpital militaire vinrent à nos yeux. Mais sans surprise, personne n'eut le temps de les admirer, ou d'essayer de les comprendre ; Des hommes habillés de blanc et de rouge, et à la bouche couverte par un étrange petit masque, nous prirent, saisis entre leurs mains vulgaires et puissantes, et nous mesurèrent, pesèrent et testèrent pendant des heures durant. Ils semblaient observer avec une attention impressionnante les attaques qu'ils nous obligeaient à lancer, si bien qu'on pourrait se demander s'ils étaient réellement des médecins. Puis, dès que nous eurent finis notre numéros, ils nous remirent dans ces vulgaires sacs, et au bout de quelques minutes, nous étions à nouveau en mouvement, dans ce qui semblait être une charrette. Le prochain trajet fut long, et bien que je ne pouvais voir l'extérieur, la lumière passant à travers la paroi permit de savoir que nous avons voyagé deux jours et deux nuits, sans pouvoir dormir, du fait de l'immonde entassement, ou boire et manger. Quand les sacs furent ouverts à nouveau, nous étions dans le port de cette ville nommée Yantreizh. A mon grand malheur, le seul moyen de sortir de ce sac chaud et puant était de se précipiter dans une cage, dans laquelle nous fûmes portés par quelques gros bras jusqu'au fond de ce navire, il y a une bonne semaine. Pour la première fois depuis deux jours, nous avons pu manger et boire ; quelques pauvres morceaux de pain rassis et moisi, dont que je pus obtenir que quelques miettes, et de l'eau trouble et dégoûtante. Ce repas, nous l'eûmes quatre fois au total, et il n'y en a pas eu d'autre. J'ai beau être plutôt robuste, ma faiblesse est évidente, et j'ai du perdre plusieurs centaines de grammes. Mais pour nos gardes,
oisifs, ce n'était pas un problème. Nous leurs offrions un peu de discrétion, eux qui avaient dû rester bien plus longtemps sur ces navires ancrés au port. Bien mieux nourris, il est vrai.

Après cette longue semaine, cet après-midi, le trois-mât a finalement appareillé, dans un brouaha incroyable venant des niveau supérieurs. J'ignore qui nous allons rencontrer en mer, mais de ce que j'ai compris par l'attitude de ces gardes, ce ne sont pas des amis. Et ils semblent vouloir que nous enflammions ces malheureux. Pour l'instant, ils gardent une trappe fermée, au plafond de notre « cellule », mais elle s'ouvrira sans doute, pour nous laisser sortir.

Le vent commence à se faire plus fort. Le navire court sur les flots, et la tension semble monter un cran. J'entends, au-dessus, des pas, des paroles incompréhensibles, fermées d'une exclamation : « Vive La Royale, vive Kalos, Vive l'Empereur ! »
Soudain, un bruit sourd retentit dans le lointain, suivi de plusieurs dizaines d'autres. Pendant quelques secondes, tout se tait à nouveau, puis une série de sons similaires retentit, mais cette fois depuis notre bateau : L'artillerie tire, secouant tout le vaisseau de son recul. Puis celle venant du lointain réponds. Une autre, plus proche car venant de notre flotte, se fait entendre. Le tonnerre de l'Artillerie commence.

Notre navire est secoué par la bordée tirée à intervalles réguliers, et, parfois, par un boulet ennemi venant s'écraser quelque part dans l'immeuble flottant qu'est une frégate. Après une bonne dizaine de bordées, de plus en plus faibles au fil du temps, l'agitation semblait encore plus palpable. Puis, un cri arriva aux oreilles de nos geôliers, et aux nôtres.

« Il est temps de détruire la Royal Navy, et d'établir la domination de notre Empire sur les mers ! Lâchez la nouvelle arme ! Vive l'Empereur ! »

Après un autre « Vive l'Empereur » solennel, un de nos geôliers ouvrit la trappe, et, tellement attirés par l'envie de sortir que j'en oubliais la présence d'un ennemi, je me précipitais dedans, suivi par tout mes congénères. Une sorte de tuyau avait été percé jusqu'en à la surface, et au bout de quelques secondes à peine, nous fument sortis. Nous étions au-dessus de notre navire, et à quelques dizaines de mètre, un autre, semblant deux fois plus imposants, puissant et agressif, fonçait vers nous. Tout le reste de la flotte semblait dans la même situation. Si j'avais été sensé, j'aurais fuis. Sans doute pour m'écraser en mer, car je n'avais pas l'endurance suffisante pour rejoindre la terre, surtout avec le vent violent qui nous poussait loin de Yantreizh et de la côte. Mais une semaine dans un environnement si fermé m'avait rendu fou de rage, et cette rage, il fallait que je la déverse. Que les flammes qui grandissent dans ma gorge sortent et réduisent en cendre le premier malheureux qui se mettrait au travers de leur route. Ce malheureux, c'était ce navire, qui nous fonçait dedans. Je me lançais aussitôt dans sa direction, suivi par les autres Braisillon, également assoiffés de vengeance et de violence. Le déjà gigantesque navire semblait grandir à chaque second où je me rapprochais de lui, mais je n'avais pas peur. Enfin, moi et ma volée, nous n'étions qu'à quelques mètres. Le feu allait pouvoir commenc...

Soudain, un étrange tube, manié par un homme, se tourna vers nous. Un feu, d'un autre type, semblait en sortir, à une vitesse bien trop grande pour être suivie. Le bruit que cette machine faisait été insupportable. Plusieurs bruits sourds par seconde, sans qu'une seule pause ne vienne marquer cette mélodie de l'enfer. Et en l'espace d'une seconde, la volée avait été ravagée, et nous n'étions plus que quelques uns à attendre d'être fauchés. Une munition vient se loger dans mon aile, brisant mes os comme s'ils n'étaient que de vulgaires morceaux de plastique, que je tombais, d'une chute horriblement longue, dans la mer glacée et déchaînée. Ce froid glacial aurait bientôt raison de moi, si un Sharpedo ne me gobait pas avant. Juste devant moi, le puissant navire écrasait celui de « l'Empire » sous le feu constant de son artillerie, et de ces machines de l'enfer qui allaient décimer l'équipage aussi rapidement qu'elles le firent pour notre volée. J'essayais de cracher quelques flammes vers ce navire, qui m'avait condamné. Mais je n'étais plus capable de faire quoi que ce soit. Dès que je levais la tête, elle semblait retomber, jusqu'à ce que j'en perde le contrôle. Je perdais le contrôle de tout, et la douleur qui envahissait mon aile était d'une rare violence, que seule semblait surpasser celle qui envahissait mon esprit. Pourquoi m'étais-je lancé à l'assaut de ce navire ? Pourquoi je n'ai pas tenté de fuir ? De sauver ma vie ? De me donner une chance de revoir ma terre ?

Pourquoi suis-je en train de mourir pour ce « Troisième Empereur », qui m'est inconnu ?

Ma tête s'enfonce sous l'eau ensanglantée, et la dernière chose que je vis avant de fermer les yeux fut cet océan sans fond, et ce requin à dorures fonçant sur ma carcasse.


La médaille de bronze avec 14,58 pour... la Speed fic de MacFabriste :
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
« - Bonsoir, monsieur... »
Ça, c'est ma voix toute tremblotante quand j'entrai dans le bureau du maître de la Ligue. Hormis, le fait que, d'après ce que j'avais compris, monsieur Pierre Rochard s'apprêtait à me remettre officiellement le diplôme faisant de moi un champion d'Arène... la raison de mon tracas était tout autre.
« - Bonsoir, Joris.
- Oui oui, comme vous dites. Euh, dites-moi... Excusez-moi vraiment de vous déranger mais il semblerait que...
- En effet, il semblerait que je vais te remettre cette récompense. D'ici demain, tu seras le nouveau champion de l'Arène de Clémenti-Ville.
- Ah, donc c'est bien ça. Mais vous... J'aurais dû vous le dire plus tôt, je suis vraiment navré.
- Que racontes-tu, enfin ? »
Au moment où l'on se rend compte qu'on a suivi la mauvaise voie tout du long, sans même le remarquer sur le moment, c'est très délicat de l'annoncer. Surtout quand c'est à la personne la plus importante et influente de la région, en personne. Mais en l’occurrence, c'était quand même assez important, parce que c'était de mon avenir dont il était question. Pour l'instant, il est probable que vous ne compreniez absolument rien. Je vais vous expliquer en détail.
Dans la région de Hoenn, voilà comment une vie normale se déroule : l'enfant naît, il est scolarisé à l’École des dresseurs de Mérouville de ses cinq ans jusqu'à ses dix ans, puis il part à la quête des huit badges de la région pour enchaîner sur le combat contre le Conseil 4, et enfin contre le maître de la Ligue. En moyenne, il obtient cette victoire contre le maître de la Ligue à onze ans – douze ans pour moi, car j'ai toujours eu de grosses lacunes en matière de combats. Juste après cette victoire, il part pour un voyage initiatique dans l'archipel entier jusqu'à ses dix-huit ans, le but de ce long voyage étant de découvrir les différents métiers du Pokémonde pour trouver quel sera le nôtre.
A la fin de ce voyage, comme tous les autres étudiants, j'eus un choix à faire quant à mon métier. Certains prirent la voie de l'aromathérapie, afin de cultiver des baies et de fabriquer des encens et des Pokéblocs à partir de végétaux. D'autres décidèrent de devenir entomologistes ou collectionneur, en capturant des Pokémons pour le progrès de la science. D'autres encore partirent étudier les montagnes et vieux édifice en tentant leur chance en tant que montagnard ou en tant que Ruinemaniac. Certains prirent même la décision d'expérimenter différents moyens de s'attirer l'affection d'un Pokémon en devenant Pokémon ranger. Les autres, enfin, s'exilèrent pour étudier en détail les espèces de leur type préféré, en tant que sœur parasol, Mystimaniac ou dracologue. Et puis, il y avait aussi les dizaines de milliers de types qui voulaient tenter leur chance en passant le périlleux examen de champion d'Arène. Dont lui.
Moi, je faisais partie des neuf ou dix qui voulaient passer l'épreuve pour devenir éleveurs. J'ai toujours adoré chouchouter mes Pokémons, leur donner à manger et les guérir quand j'ai du mal à supporter de les voir souffrir. J'aime beaucoup mes petits monstres. Un peu trop, vous auraient sûrement dit ces millions d'étudiants qui préfèrent envoyer leurs Pokémons se faire rétamer ou faire des expériences bizarres sur eux plutôt que de simplement en prendre soin, comme moi. Lors de mon voyage initiatique, j'ai croisé beaucoup de garçons, qui m'ont absolument tous sorti la même phrase : « C'est un boulot de femme, ça. »
Un boulot de femme, quelle affirmation stupide. En y repensant, j'avais tellement envie de frapper quelqu'un que je tremblais ; jusqu'à ce que l'on me présente l'ensemble de mes compagnons, qui s'avéraient toutes être des filles. Les clichés ne représentent en rien la vérité, mais il semblerait qu'ils aient une influence sur cette dernière...
Joris Lurban est mon nom. Et c'était aussi le sien, à cet enfoiré.
La chance m'avait souri au point qu'un mec possédant exactement le même nom que moi à la lettre près avait postulé pour être champion d'Arène. Et ces incompétents de l'administration Hoennienne, naturellement, se sont arrangés pour confondre les deux candidatures : après tout, un nom, c'est la seule chose d'important chez une personne, n'est-ce pas ?
Le pauvre Joris Lurban numéro deux a donc été envoyé chez ces pieds-tendre d'éleveurs, bien loin de ses combats sanglants et de sa stratégie inutile. Il doit bien s'ennuyer, là-bas, à caresser les Wattouat et à soigner les Nirondelle. Quant à moi, on m'a donné rendez-vous dans ce maudit bâtiment géant dans lequel les écrits du diplôme de champion d'Arène avaient lieu.
« - Ce que je raconte ? Euh, à vous dire la vérité, je n'ai pas grande chose à faire ici, c'est...
- Tu ne vas pas revenir sur ta décision maintenant, quand même, si ?
- Alors en fait, comment vous dire qu'il n'y a jamais vraiment eu de décision à proprement parler... ?
- Pardon ? »
Avec du recul, le pire, je crois bien, ce ne sont pas ces assistés de l'administration qui paniquent quand un nom revient deux fois. Non, le pire, c'est moi ; moi qui, comme l’éternel naïf que je suis, n'a rien remarqué du tout de l'erreur qui avait été produite quant à l'endroit où je me trouvais – ou plutôt qui, comme l'éternel naïf que je suis, n'a rien voulu entendre de la petite voix de la raison à l'intérieur de ma tête qui me disait de m'enfuir au plus vite. J'avais pourtant des tonnes d'indice à ma portée, bon Arceus... Déjà, il y avait plusieurs milliers de candidats à l'entrée ; et même si ça avait été un examen inter-régional, jamais plusieurs milliers de personnes dans l'archipel entier n'auraient souhaité devenir éleveur. C'était un métier de faible, de lâche. Ensuite, il y avait des montagnes de muscle qui se battaient contre leurs Machopeur en leur hurlant de frapper plus fort : ça, ça aurait totalement dû me mettre la puce à l'oreille. Enfin, je n'avais retrouvé aucune des huit filles qui étaient supposées m'accompagner lors de cette formation.
Mais quand l'on s'est installé dans la salle, le surveillant nous a annoncé qu'il y avait deux sujets différents, puis il s'est levé pour nous distribuer les énoncés. Je suis tombé sur une dissertation sur « le meilleur moyen de soigner un Pokémon ». Autant vous dire que mon cerveau, optimiste à en vomir, décida de s'arrêter sur ce petit détail et de me persuader que j'étais arrivé à bon port.
Me voilà.
« - Monsieur, j'ai... été l'objet d'une erreur administrative. Je devais normalement partir pour l'examen d'éleveur. Par chance, j'ai gagné l'épreuve, parce que je suis tombé sur un sujet que je maîtrisais, mais...
- Tu es ici par erreur ?
- Oui.
- …
- C'est irréversible, n'est-ce pas ?
- Je ne pense pas que je puisse y faire quoi que ce soit.
- Ha ha ha, je comprends. »
Ha ha ha ha ha... Je suis un bon-à-rien... Je suis un raté, un minable total... Ha ha ha... Va mourir, Joris... Va bien mourir...
J'ai été embarqué dans l'utopie de quelqu'un d'autre, et lui a été embarqué dans la mienne. Je suis comme une rose parmi les orties.
Je suis dans le rêve d'un autre.

La médaille d'argent, avec 15.92 pour... la Speed fic de Icej
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
une main dans mes cheveux lisses, une autre sur la perruque rêche. J’enfonce le postiche autour de mon crâne, j’appuie, je laisse mes doigts couler vers la nuque et je laisse tomber mon bras
Un regard dans le miroir : yeux bleus, le teint pâle, uniforme gris et blanc. Très bien, je suis devenue une Sbire Plasma, j’en ai la prestance et l’apparence, très bien. Un ami me fait signe depuis la porte de la salle-de-bain, j’avance, il est couché sur les draps propres de la chambre sale, m’invite à le rejoindre en tapotant le matelas à côté de sa hanche.
Non.
Je fais cette grimace que je fais toujours.
Je sors, le soleil est éclatant, je vais remplir ma mission, promouvoir notre Idéal malgré l’hostilité des citoyens. J’avance, la ville blanche fait un bond vers moi, je parle aux citoyens, ils m’écoutent.
Mais l’un d’entre eux me prend à part. Il a les yeux noirs. Ce vieil homme au visage de prune me tire le bras, se penche vers moi quand il termine ses phrases en appuyant les syllabes, cherche une prise sur mon visage avec un air sérieux. Je me tortille, mal à l’aise. Il me parle¬ d’un problème—
Quelque part, à un niveau plus lucide, un Papinox frotte ses ailes de nuits.
Le temps passe. Je change de colocataire. Des années durant, je garde ma perruque. Sinon, des touristes viennent l’été, et nous traversons plusieurs hivers très doux. J’apprends à faire de la terrine. Pour en réussir une, il faut cinq-cents grammes de chair à Spoink, la même quantité de foie de Doduo, le tout haché menu ; du persil, du sel, du poivre et—du porto et du cognac. Nos sages Maîtres—Nos sages Maîtres prônent l’abstinence, et j’ai hésité à rajouter les liqueurs quand j’ai assaisonné ma première terrine. Mais quelque chose m’y a décidé, je ne sais plus. Un bruissement.
De manière tout à fait personnelle, je suis pour la participation des Pokémons au Music Hall. J’ai déjà assisté à une performance très émouvante, même si—même si je n’y suis pas retournée car… Je… Non ? Le spectacle ne cessait d’être interrompu par des papillonnements lumineux… Non.
Le Music Hall est synonyme d’exploitation des Pokémons. Ceci est moins flagrant que pour l’élevage intensif de Pokémons, ou la reproduction forcée de Pokémons, ou le combat de Pokémons, ou l’exportations de Pokémons, ou le fait de manger des Pokémons. Mais on doit tout de même, citoyennement parlant, leur ridiculisation dans ce genre de spectacles. Ce—
Derrière le vieil homme… Il y a un Munna, là, très loin, à côté du toit rouge… Un flou rose…
Et le bruissement du Papinox.
Thrax a théorisé la baisse tendancielle du profit de l’exploitation des Pokémon, et les sages Maîtres affirment que ce profit ne cesse de baisser depuis le début de l’histoire malgré le progrès technique. Il y a toujours des fous pour faire l’apologie de l’esclavagisme, comme Konkratiev et ses cycles, mais ils sont minoritaires et notre Idéal rayonnera. Un jour arrivera où la classe au pouvoir chutera, entraînée par l’union des Humains et des Pokémons. Et à ce mo—
Bruissement…
À ce moment—
Bruissement.
Moment, je mâchonne, avale mon foie de Doduo, englouti mon vers de porto tandis que l’écran crie au Music Hall, une larme s’écrase contre la circonférence écaillée de mon assiette, bruissement, aile de nuit frôle ma joue cadavérique sous le—
Le rêve des Plasmas n’est plus le mien.
Je ne vois plus mes mains, qui tiennent pourtant mon assiette. Ah, je, j’enlève quelques unes de mes dents… porcelaines toutes creuses que je suis… Je les pose sur la table basse, mais—horreur !
Horreur !
HORREUR !
Elles éclosent comme des larves, de tout petits Papinox rampent sur le bois, ils grossissent, ils grossissent par milliers entre les rides du vieil homme, je m’arrache de son emprise, recule mais je

tombe

dans le

La médaille d'or avec 16.58 pour... la Speed fic de Raishini :
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
L’adversaire s’écroula dans un râle à peine audible, couvert par les gloussements de la jeune fille. Vert et bleu se mariaient au sein d’une nature indifférente, sublimant le rouge qui marquait la défaite du plantigrade brun. Elle jongla avec sa PokéBall l’espace d’un instant, avant de rappeler son partenaire de combat et abandonner sa victime.
Et voilà. Elle avait encore gagné. Si, avec ça, elle n’était pas prête !
Non sans satisfaction, la jeune femme hocha la tête d’un air entendu et fit danser l’or de sa chevelure bouclée avant d’emprunter le sentier qui l’amènerait jusqu’à Autéquia. Elle huma des effluves torrides et poussiéreux alors que ses pas soulevaient la terre. Quelques méandres rocailleux confrontèrent son regard aux falaises, bleu contre gris, tandis que leurs reflets tremblaient sous la morsure du soleil. Ces monuments d’un passé lointain dégageaient une beauté féroce, exposant leurs à-pics et reliefs telles des lames rouillées. En comparaison, le gazouillis des oiseaux comme du vent semblaient bien fades…
Puis vint Autéquia et ses parterres de fleurs tristes. Rustique mais tout à la fois raffinée, Amélie lui trouvait un charme indéniable et ne se lassait jamais d’observer les bâtiments de calcaire grossier qui en composaient les rangs. On aurait cru assister au repli d’êtres fragiles contre les pans de la montagne, qui les couvrait alors de son ombre autoritaire. Elle avait toujours eu l’image d’un parent grondant ses enfants…
Un peu comme sa mère l’aurait fait, autrefois.
- Bonjour Amélie ! lança un homme dont elle avait déjà oublié le nom. Encore en plein entraînement pour le concours à venir ?
Agacée mais également soulagée d’avoir une raison de se changer les idées, la dresseuse leva une main nonchalante pour saluer ce dernier. Malgré son mépris pour les civilités, qu’elle jugeait surfaites, Amélie s’étonnait toujours de voir avec quel enthousiasme les habitants se vouaient corps et âme au respect de leurs traditions. Cela forçait le respect !
- En effet, et ça avance plutôt bien ! lâcha-t-elle, laconique.
- Content de voir que tu es fidèle à toi-même. Cette année marquera peut-être l’arrivée d’un nouveau nom dans le domaine, alors sache que tout le village est avec toi !
- Les participants n’ont qu’à bien se tenir, dit Amélie, concédant une réponse en même temps qu’un léger sourire.
Son interlocuteur, miroir éphémère de cette joie qu’elle avait affichée, se para bientôt d’une expression grave et ajouta :
- Ta mère aurait été fière de ce que tu entreprends pour elle, crois-le bien.
Amélie se contenta de répondre par le silence, esprit songeur, main tremblante et cœur gros. L’océan de ses iris vrilla la tourmente visible au-delà des contreforts qui signalaient le Site Météore. Puis elle soupira en jouant, une fois encore, avec sa PokéBall.
Oui, sa mère aurait été fière. Mais à quel prix ?

************
- Calme-toi, Hoguera, c’est pas le moment de mettre le feu au Centre !
Aussi fougueux et sauvage qu’elle, le gallinacée avait jugé bon de quitter son refuge alors qu’elle recevait une commande, renversant ainsi une quantité regrettable de citronnade, tomate et mozzarella. A présent que le sol avait été couvert d’immondices et Amélie d’injures par le serveur, la jeune femme dardait un œil hésitant sur le Pokémon. Hésitant entre rire et désapprobation…
Riant de sa désapprobation.
- Bon, tu as gagné, ce n’est pas grave, acheva-t-elle en pouffant. Tu ne pouvais pas savoir.
Pétillant de malice, son compagnon émit un grondement étrange, mélange incertain de rugissement et piaillement, puis hérissa le vermeil de sa fourrure en mimant une expression de regret très convaincante. Amélie éclata de rire, ce qui attira l’attention malvenue d’autres clients. Mais peu lui importait. Hoguera avait toujours su la faire rire. Il aurait pu trouver une place dans n’importe quel film de PokéWood, avec cette bouille absolument géniale !
Et pourtant, il était resté avec Amélie, seul lien palpable entre sa mère et leurs rêves. Tout ce qui lui restait d’important se tenait là, en face d’elle, debout et bien vivant. Chassant d’une traite son hésitation par un petit geste instinctif, Amélie caressa le bras musculeux du Pokémon, appréciant la douce chaleur qui en émanait. Parmi un monde glacial, elle appréciait d’autant plus cette présence qui partageait sa vie.
- Puis-je vous proposer une nouvelle citronnade, mademoiselle ?
Le serveur était revenu, ourlé d’un sourire maladroit dont Amélie aurait bien voulu tester la résistance. Mais elle devait conserver les apparences pour sa mère. Cette promesse comptait bien plus que toute partie de rigolade. Alors elle se para également d’une expression affable, et finit par souffler :
- Avec plaisir ! Et je vous demande encore pardon, mon ami ne refera plus ce genre de bêtises…
Pour aujourd’hui, en tout cas.

*******
Les mois passèrent, et avec eux vinrent les temps âpres. Toute mer de cendres avait disparu, couverte par un épais tapis de feuilles et de neige. Animaux comme végétaux frissonnaient de concert, lorgnant vers un quelconque rayon de soleil, avides de se déraciner ou tuer les contestataires s’ils le pouvaient. La lutte était acharnée.
Amélie, au contraire, bouillonnait. Le dur labeur qu’elle entretenait avec Hoguera payait sans aucun doute, et l’occasion de reproduire un sauna en pleine nature grâce à ce dernier ne rendait l’expérience que plus amusante. Quelle n’était pas la surprise des passants, lorsqu’ils trouvaient la jeune femme en bikini, barbotant dans une mare de neige fondue que le combattant avait réchauffée !
Parallèlement, son anxiété grimpait. Jamais elle n’avait autant joué avec sa langue pour évacuer le stress. Il fallait dire que le concours annoncé à Autéquia prévoyait de rassembler une sacrée brochette de participants ! Malgré tout, cela ne représentait pas grand-chose face à la peur croissante de décevoir les attentes de sa mère. Elle craignait de ne pas réussir à se contrôler, de laisser sa propre nature, ses propres désirs prendre l’ascendant sur l’héritage qu’elle portait. Et Arceus savait combien on ne raterait pas l’occasion de lui signifier son erreur…
Aussi réussirait-elle. Coûte que coûte.

*******

Finalement, le jour tant attendu se profila. L’effervescence était palpable dans le village ou les médias. Sur les lèvres des uns sonnaient le nom de grandes figures, tandis que sur les autres naissaient des analyses grandiloquentes, des pronostics farfelus qui noyaient bien vite la promotion du nouvel appareil créé par Devon ou encore les affrontements des PokéFan pour savoir qui, de Négapi ou Posipi, était le plus mignon.
C’est parmi cet océan qu’Amélie navigua jusqu’à se frayer un chemin à la finale. Sans trop comprendre pourquoi ni comment, sans avoir eu le temps de se poser la question tant sa détermination à tenir parole gangrénait ses réflexions. Un couloir irréel parut défiler sous ses yeux tandis qu’elle marchait en compagnie d’Hoguera vers l’estrade où se déroulerait l’ultime affrontement.
Ce dernier dégageait une aura étrange, névrosée, conséquence probable du trac et de l’ivresse générale. Un mouvement infime de ses muscles répondait à chaque acclamation, mais seul Amélie le remarqua. Elle, qui le connaissait si bien, n’avait jamais observé ce comportement jusqu’à présent. Quand le présentateur entama les présentations, la dresseuse répondit brièvement, plongée dans une mécanique qui l’isolait du reste. Les propos de cet homme aux cheveux gominés et au costume d’un beige écœurant lui échappaient, en toute honnêteté. Il n’y avait plus que cette connexion entre elle et son Pokémon…
- Que le combat commence, et que la grâce et la volupté soient au rendez-vous !
Tel un glas, la phrase retentit en éveillant la curiosité d’Amélie, laquelle redressa la tête pour défier son adversaire du regard qui était… le serveur du Centre Pokémon ? Sérieusement ?
Quelque chose germa en Amélie lorsqu’elle ordonna à Hoguera de s’élancer, bec et griffes affutés, à l’assaut de l’opposant. La danse commençait. Les Pokémon se ruaient, bondissaient, hurlaient, griffaient, mordaient à un rythme d’une effroyable beauté, galvanisés par les encouragements de leurs compagnons. Pendant que toute l’humanité se confondait en une masse de bruits confus et que seuls restaient les belligérants, Amélie capta le regard du serveur. Vicieux, rancunier, moqueur.
Aussitôt piquée au vif, elle effectua un geste dont Hoguera suivit le tracé avec une précision chirurgicale. Il feinta, déporta son corps dans la direction opposée, et asséna un puissant uppercut enflammé sans la moindre hésitation. Et alors que le Pokémon ennemi s’écroulait, sa mâchoire bleue garnie de crocs réduite à un amalgame inerte, le gallinacée fit volte-face et sonda la dresseuse. Ses pupilles réverbéraient une joie malsaine, transportée par les rubans ignés qui déroulaient leurs circonvolutions autour du crocodile terrassé…. La même joie qui dansait en Amélie tandis que le présentateur annonçait sa victoire d’une voix fébrile et qu’une procession de médecins faisait irruption sur la scène, harangués par un perdant désemparé…
« Et voilà maman. J’ai réalisé ton rêve, je suis championne de concours Pokémon. Mais j’ai aussi compris que ce n’était pas le mien, alors où que ton âme repose, pardonne-moi. Au diable les concours tout beaux et roses, je veux de la force et de la réalité. »
Elle était prête à faire régner sa propre loi, désormais.



Un speedfic, kézako ? Alors. J'imagine qu'une partie d'entre vous s'intéresse aux fictions et que, par conséquent, ce message ne saurait tomber entre les yeux d'un aveugle. J'imagine également que certains sont au courant de l'existence de ce que l'on nomme communément " speedfic ". Grossièrement, il s'agit d'un évènement portant une thématique sur laquelle les participants doivent écrire dans un intervalle précis (souvent 1h30 ici). Cela attise la spontanéité tout en déculpabilisant les moins confiants d'entre nous car le facteur temps est assez légitimant. Par là-même on est amenés à se redécouvrir !

Tout cela pour en venir au fait que les dates comme horaires proposés sur Bip ne sont pas toujours idéaux en dépit de la bonne volonté mise. Aussi aimerais-je connaître vos avis en la matière. Quels jours vous conviendrez pour un speedfic " officieux ", quelles heures ? Si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à le faire comprendre ! Plus de monde se dévouera, plus le séjour littéraire deviendra intéressant !
Article ajouté le Mercredi 21 Décembre 2016 à 20h50 | |

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