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J'ai décidé que ce blog aurait tout sauf une dénomination originale.
de Raishini

                   



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Premier essai au speed-fic du 25/08/16
Voici le texte brut issu de cette intense séance d'1h30. J'ai personnellement une certaine satisfaction mais aussi l'énorme regret d'avoir, comme bien souvent, traîné au point de devoir bâcler la deuxième moitié du texte. Mais ça reste correct et je vous livre ces quelques information préalables :

Thème : La rentrée des classes de Griknot
Mots qui devaient apparaître : Roller, pétanque, Loups-Garous
Mot final : Beauté




L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
L’aurore dardait sa langue irisée vers un bras de montagne dont il chatouillait les cimes glacées. Au contrefort de cette barrière de granit sombre s’élevait un monument tout en reliefs et pointes. Telle une flèche, sa coupole pointait vers le ciel clairsemé dans une ébauche de geste amical. En premier lieu, la chapelle semblait inoccupée, habitée par la seule vacuité des zones aux climats extrêmes. Puis venait le bruissement des feuilles verdoyantes, la plainte des branches luttant pour un rayon de soleil ainsi qu’un bruit, infime, trahissant une vie entre ces murs bordés par la forêt.
Aujourd’hui était un jour particulier. L’atmosphère elle-même se parait de fragrances nouvelles. Son nez capta le subtil mélange d’encens, de fleur et de sève - mais aussi de peur -, alors que tintait le carillon annonciateur de la pause. Même s’il en avait l’habitude, ce bruit cristallin vrillait ses tympans fragiles au point qu’il en sursautait. Pour autant, la peine qui hurlait en lui et ses frères éclipsa vite le reste.
Que pouvaient-ils faire ?
La salle était haute, impérieuse. De sublimes motifs ornaient les bas-côtés, partageant leur éclat avec un vitrail ouvragé qui surplombait l’autel. Non loin de là, une silhouette courbée psalmodiait l’ultime vers d’un écrit ancien sous l’œil résigné de l’assistance. Lui-même fixa son regard entre deux colonnes, toujours incrédule… Cela n’avait pu arriver.
Il contempla ses mains griffues mais ridiculement courtes, la rondeur outrageante de son corps. Ce n’est pas sous cette forme qu’il irait bien loin… et pourtant. Quelqu’un devait agir. Peut-être que, tous ensemble, un espoir naîtrait ?
- Commémorons la mémoire de nos aïeux et fêtons l’avenir de nos cadets autant que faire se peut, acheva le doyen en posant l’ouvrage qu’il parcourait. Pour Invel !
Cette dernière phrase fut reprise dans un écho solennel. Le vieux Pokémon troqua sa moue au profit d’un léger sourire et ajouta :
- Mais l’heure avance, et je manque à tous mes devoirs… Allez vous éclaircir les idées, mes enfants !
Sa voix claire n’eut aucun mal à être perçue dans le silence qui régnait. Voyant que personne ne bougeait, Enfer se redressa de toute sa petitesse et poussa la porte à double battant qui veillait sur eux. Bien vite, il fut accueilli par la brise estivale et s’autorisa un grognement de satisfaction. Les petits plaisirs avaient leur charme en ces temps troublés !
L’étrange reptile s’adossa contre un cèdre qu’il affectionnait particulièrement. Ce contact âpre lui donnait conscience de sa propre vie, comme pour lui rappeler combien elle était précieuse. Dans la clairière animée, une multitude de ses compagnons participaient à des jeux insouciants, creusaient des galeries pour surgir sous un voisin et le surprendre. D’une certaine façon, on peinait à croire que tout le groupe se composait de nouveaux orphelins.
- Enfer, tu en penses quoi, de ce qu’a dit le doyen ? Peut-on vraiment échapper à ces monstres alors que nos parents n’ont pas su le faire ?
Enfer soupira.
- C’est une question difficile Aile Noire. Agir est peut-être dingue, mais rester cachés aussi.
- Tel que je te connais, tu es sûrement partant pour une raclée dans les règles de l’art, souligna son camarade avec une pointe d’inquiétude. Tu n’irais pas faire une telle chose, hein ?
A nouveau, Enfer soupira puis scruta les névés en priant pour sembler convaincu :
- Bien sûr que non, je ne veux pas finir comme eux.
Eux, dont l’existence chevaleresque s’était brisée en l’espace d’une journée. Eux, qui avaient trouvé plus forte partie. Eux, qui n’avaient pas le droit d’abandonner leurs enfants mais y furent contraints malgré tout…
Les cimes couronnées de la montagne lui renvoyèrent ses doutes. Tout s’était déroulé là-bas, alors qu’eux-mêmes, les cadets, les futurs gardiens, assistaient à la rentrée des classes supervisée par Esprit Vif, leur guerrier le plus vieux mais aussi le plus expérimenté.
Dans les faits, leurs parents n’avaient sûrement pas eu le temps de souffrir. L’assaut des éléments avait été si bref, si mordant, que les rares survivants avaient succombé au froid dans les minutes suivantes. Mais cette avalanche n’avait rien de naturel. Les Loups-Garous, comme leur clan aimait à les nommer, avaient frappé en usant de toute la ruse malsaine propre à ce peuple. Déclencher un tel phénomène pour éviter la bataille… Enfer fulminait de rage à cette pensée. Des lâches, voilà ce que ces boules de poils étaient !
Et il ne manquerait pas de leur faire la peau.

La nuit drapait le ciel étoilé d’une main froide et interminable. Autour d’Enfer, la moindre forme perdait son essence et constituait une menace potentielle. Mais il ne devait pas se laisser gagner par l’effroi. Car de son projet dépendait sûrement l’avenir de tous.
Heureusement pour lui, l’odorat de son espère et surtout, l’ouïe, permettaient de serpenter entre les arbres sans visibilité. En cas de problèmes, sa puissante mâchoire achèverait de le mettre en sécurité. Du moins, l’espérait-il…
Un craquement troubla ses sens. Il frôla une branche et trembla avant de comprendre sa méprise, la démarche incertaine. Le vent, auparavant si doux et cajoleur, l’enveloppait désormais tel un étau glacé dont les mandibules invisibles cliquetaient à ses oreilles. Une vague odeur de charogne se répandait à mesure qu’il progressait vers son objectif. Enfer accéléra avec détermination, certain d’être proche.
Cette certitude fut rapidement confirmée par l’apparition d’une grotte chargée de puissants remugles. « Brute et sale, comme ses occupants, songea Enfer en examinant l’entrée avec dégoût. »
Son étonnement allait croissant. Une fois rentré, il dut se frayer un chemin parmi la multitude d’objets qui jonchaient le sol crayeux. L’étrange collection allait des rollers aux raquettes de tennis en passant par des boules pétanque qu’Enfer soupçonnait d’avoir appartenu aux dernières victimes humaines des lycanthropes. Ces derniers aimaient conserver des souvenirs pour mieux asseoir leurs triomphes. Le jeune Griknot frissonna en observant ce témoignage silencieux des massacres funèbres auxquels l’adversaire s’était livré.
Soudain, il découvrit ce qu’il cherchait : une vingtaine de canidés au pelage sombre, pourvus de griffes acérées, sommeillait parmi l’océan de bibelots. Bave aux lèvres, ils s’agitaient sans aucun doute au rythme de la pièce de théâtre que leur jouait Morphée…
Il eut alors une idée, meilleure que toutes celles qu’il avait imaginées jusqu’à présent. Une idée qui enflammait tout… littéralement.
Avec un rictus non dissimulé, Enfer s’empara du briquet qu’il avait repéré puis le jeta sur une pile de vêtements après l’avoir allumé. Dans un grondement sinistre, les flammes se répandirent et formèrent un cercle parfait autour des victimes sereines.
Le premier hurlement sonna comme une délivrance : sous ses yeux, le règne des monstres s’achevait en toute beauté.
Article ajouté le Vendredi 26 Août 2016 à 11h54 | |

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