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The Kokonut Song was Koko-approved™
de Lutias'Kokopelli

                   



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U00#001 ~ Impromptu en ut mineur
U00#001
Impromptu en ut mineur


TXDQG OD OXPLHUH YRXV HQYHORSSH GDQV XQ FRFRQ G'REVFXULWH,
OH VLOHQFH GHYLHQW DVVRXUGLVVDQW.

Il y a certaines choses qui ont le don de tout faire oublier. Le thé en est un exemple parmi bien d'autres : véritable plaisir pour les papilles, il permet de s'offrir une pause pour réfléchir à quoi bon nous semble ; cela remet les idées en place, et on ne se sent que plus prêt à affronter ce qui nous sera imposé par la suite.

Et ensuite vient la musique. Si belle et si réconfortante.
La musique est hors du temps. Elle nous fait oublier jusqu'à l'existence même de la réalité. Elle nous ferait oublier jusqu'à la raison même pour laquelle nous sommes là.

Et les raisons pour lesquelles nous n'aurions peut-être pas dû être là.


Parfois je me demande ce qui se serait passé si nous n'avions pas été là. Si nous n'avions pas reçu cette lettre de Luke. Si nous n'avions jamais entendu parler de cette histoire de créatures équines venant envahir les forêts irlandaises, pas plus que de cette affaire de disparition des habitants d'Inglewood. Si nous n'avions pas été si intrigués par ces photographies qu'il avait jointes à sa lettre, montrant d'étranges poneys colorés. Si nous n'avions pas décidé de nous y rendre dès le lendemain matin en ferry, heureux et insouciants, impatients de retrouver les Triton après pas moins de trois mois de séparation.
Si le professeur n'avait pas promis à Janice d'assister malgré tout, la veille de notre départ, à ce concert.


Son dernier concert.



Il ne s'agissait pas de sa plus belle performance. Mais ce n'était pas de sa faute.

Blanc.

Ça n'a jamais été de sa faute.

Un cri.

Mais elle avait malgré tout fini par une fausse note. Une fausse note à vous glacer le sang.
Surtout quand seul le silence vient l'engloutir.

Car elle avait disparu. La scène était vide.

Le professeur, encore sous le choc, m'avait aussitôt demandé d'appeler la police. Les autres spectateurs étaient en panique et d'autres cris envahissaient la salle.
On entendait de tout. Certains demandaient ce qui avait été à l'origine de cette grande lumière. Un projecteur défectueux peut-être. Très défectueux. D'autres affirmaient avoir vu quelqu'un d'autre sur la scène, clamant que la diva Janice Quatlane avait été enlevée.

Les agents de Scotland Yard n'avaient pas tardé. Mais leurs investigations n'avaient mené à rien.

Les projecteurs sur la scène n'avaient rien de spécial. L'éclairagiste trouva rapidement défense auprès de nombreux témoins. Il avait un alibi sans faille et n'avait pas quitté son poste ne serait-ce qu'un instant. Il n'était par ailleurs pas seul dans la salle de contrôle au moment du méfait, montrant que soit tous les membres du personnel présents étaient coupables ou complices, soit cette lumière n'avait strictement rien à voir avec l'éclairage habituel de la salle. De minutieuses recherches et de longs interrogatoires poussèrent la police à se tourner vers la seconde solution.
Mais aucun système électrique alentour n'avait pu produire cette lumière. Pas la moindre trace de bombes éclairantes n'avait été trouvée. Cette mystérieuse lumière semblait tout simplement provenir du néant. Et pourtant cela ne représentait pas le mystère le plus troublant de ce phénomène.

Cet éclat avait duré moins d'une seconde. Personne au monde n'aurait pu disparaître de la scène et du champ de vision de l'audience entière en aussi peu de temps. Pas en courant vers les coulisses ou en sautant dans la fosse des musiciens, du moins.
L'explication la plus logique et la première théorie émise avait été celle de la présence ou de l'installation récente, par le coupable, d'une trappe. Aucune ne fut trouvée.
D'autres procédés de plus en plus farfelus furent proposés. Aucun ne trouva le moindre fondement. Même une fuite complexe et minutieusement préparée en passant par le plafond et utilisant les cordages, les contrepoids et les poutres cachées derrière les rideaux de la scène, s'était avérée irréalisable.

Un mot revenait souvent dans leurs discussions. “Impossible.”
Et même le regard du professeur semblait dire que c'était impossible.


Peut-être parce que c'était la réponse que nous aurions préféré garder en tête.



Article ajouté le Vendredi 21 Août 2015 à 00h59 | |

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