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The Kokonut Song was Koko-approved™
de Lutias'Kokopelli

                   



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Le journal d'une innocente, ancienne version !
Bonjoooooour !!! ça faisait longtemps, n'est-ce pas ? Eh bien, comme ma fic est en réécriture, je vous offre l'ancienne version ici et maintenant !
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CHAPITRE I : Tarsal

« J’aimais un p’tit zorua,
on s’amusait bien
et puis un jour on l’a rencontrée
elle était belle,
ce fut mon amie,
mais zorua, lui l’a préférée
et, c’est pourquoi, il m’a abandonnée…
- Mais ferme-la donc ! »

C’était le gardien de nuit, venu fermer toutes les cellules, qui a interrompu la chanson. Tarsal est désespérée. Cela fait déjà trois ans qu’elle a été arrêtée, encore enfant, pour avoir commis un crime odieux. Du moins, personne n’avait de preuves de son innocence, comme on n’avait pas de raisons valables de l’arrêter. Cette chanson, elle avait mis exactement trente et un jours à la composer, et depuis, tous les soirs, elle la chante, jusqu’à ce qu’elle se fasse arrêter par le garde.

Cela fait trois ans qu’elle est enfermée dans une cellule moisie, humidifiée par les égouts qui ne sont pas loin… trois ans qu’elle n’a plus l’occasion de voir le monde extérieur, autre chose que les barreaux, autre chose que les gardes défiler devant elle… trois ans qu’elle ne voit plus la lumière du jour… et ce n’est pas demain qu’elle sortira de la prison… ni dans trois mois, ni dans quatre-vingts ans… et tout cela parce qu’elle se trouvait sur les lieux pendant le meurtre, des traces de sang autour d’elle, encore terrorisée par ce qu’elle venait de voir… et maintenant, tous les soirs, elle a droit à la même humiliation, celle de se faire taire, alors qu’elle chante son désespoir !

De son côté, Arcanin ne supporte plus cette ritournelle et ne cesse de se plaindre auprès de ses camarades de service, et surtout, plein de haine contre la pauvre enfant accusée d’avoir tué ses propres parents, le maire de la ville et sa femme.

« C’est toujours la même chose, chaque fois que je passe par son cachot, elle se met à chanter avec son air envoûtant ! mais elle va pas m’amadouer, cette sorcière ! la prison à vie pour avoir tué des gens vénérables est sa punition juste ! et encore, je crois qu’on est trop bons !
-Bah, de toute façon, elle n’a rien d’autre à faire, laisse-la donc !
-La laisser chanter, cette vipère ! elle va finir par me rendre fou à force de l’entendre ! tu l’as jamais entendue ?!
-Puisque tu le dis, je vais voir comment elle chante, ta sorcière ! »

A peine venait-il de finir sa phrase que le garde s’approcha de la cellule de Tarsal.

« Vas-y, chante ta sorte de ritournelle, que je l’entende, histoire de rire un peu ! »

Tarsal s'étonna, mais se sentit soulagée et commença à conter son désespoir:

« J’aimais un p’tit zorua,
on s’amusait bien
et puis un jour on l’a rencontrée
elle était belle,
ce fut mon amie,
mais zorua, lui l’a préférée
et, c’est pourquoi, il m’a abandonnée
et, c’est pourquoi, il m’a laissée
et, c’est pourquoi, il m’a abandonnée
et, c’est pourquoi, il m’a laissée
je partis donc seule, dans le monde… »

Le petit visage de la prisonnière se remplit soudainement de larmes, puis continua d’une voix étouffée par les larmes...

« J’étais heureuse de partir,
il me fait plus souffrir,
et puis un jour, on, m’a capturée
au moins, j’étais loin de lui,
il n’ hantait plus mon cœur,
mais malgré tout, c’était le malheur,
et, zorua, j’l’avais presque oublié,
il ne faisait plus, rager mon cœur,
et, zorua, j’l’avais presque oublié,
il ne faisait plus, rager mon cœur,
et puis un jour, je m’ mis à pleurer

Zorua me manquait,
même s’il m’a trahie,
et maintenant, je n’ le verrai plus,
ah, si, je pouvais partir,
j’irais le voir
pour lui dire, une fois, « je t’aime »,
mais, enfin, pourquoi, l’ai-je quitté ?
mais, enfin, pourquoi, suis-je partie ?
mais, enfin, pourquoi, l’ai-je quitté ?
mais, enfin, pourquoi, suis-je partie ?
maintenant je ne le reverrai plus jamais

Je ne peux pas vivre sans lui,
je n’ peux pas vivre près de lui,
dans ce cas, je ne vivrai pas du tout
désolée qu’ ça s’ termine ainsi,
mais sans mon ami,
je ne vivrai, pas plus longtemps
et c’est pourquoi, je vais me suicider
dès demain, je ne serai plus
et c’est pourquoi, je vais me suicider
dès demain, je ne serai plus
au moins demain, je n’ souffrirai plus

J’aimais un p’ tit zorua,
on s’amusait bien
et puis un jour on l’a rencontrée… »

A présent, la voix de la jeune fille était complètement étranglée par son chagrin, l’émotion, la fatigue et le fait de pouvoir être écoutée depuis tout ce temps… Arcanin lui aussi était ému, jamais il n’avait entendu autre musique depuis qu’il était en service dans la prison que les plaintes des prisonniers.


CHAPITRE II : L'évasion

Lorsque ce fut l’heure du déjeuner, Tarsal ne pouvait pas avaler quoi que ce soit. D’habitude, elle se précipitait sur les plats, affamée comme un grahyena. Mais là, elle regardait sa soupe de baies - qui n'avaient d'ailleurs pas un gout très agréable, même si elles étaient enrichissantes - tout en écoutant les paroles qui lui parvenaient. Elles parlaient de tout et de rien, que le plat manquait de sel, des histoires drôles comme le fou qui repeignait son plafond, ou qui au contraire glaçaient le sang des prisonniers voisins:

"C'est l'histoire de trois Pikachus qui partaient en vacances dans un hôtel trois étoiles, dans la salle la plus au fond, disait l'une d'elles. la nuit, ils entendaient des bruits bizarres, comme des crissements d'ongles que quelqu'un faisait de l'autre côté du mur...
-Mais il n'y avait pas de salle de l'autre côté!
-C'est ce qu'ils croyaient. Ils regardèrent le mur par la fenêtre et virent qu'il continuait, au lieu de s'arrêter à leur salle. ils en parlèrent à l'hôtelier qui lui aussi trouvait cela bizarre. la nuit qui suivait, la même chose s'ensuivit. n'y tenant plus, l'hôtelier fit venir des maçons et d'autres gars du chantier pour casser le mur. les pikachus prolongèrent leur séjour, rongés par la curiosité. le mur cassé, ils virent une porte barricadée par des bouts de bois cloués et le reste. une fois enfoncée, elle ouvra sur une salle sans fenêtre, rien que des murs couverts d'inscriptions rouge sang, toujours les mêmes mots: "papa, laisse-moi sortir"
-Brrr, ça fait froid dans le dos...


-Mais ce n'est pas fini, j'en ai d'autres: alors, c'est une grand-mère Nidoqueen, qui était pas possible, mais alors vraiment horrible avec les autres. Heureusement pour ses dix filles, des nidorina, elle était morte. Tout ce qu'elles avaient de la mégère, c'était un portrait d'elle avec les mains comme ça - il montra les mains bien visibles, les doigts repliés, comme pour montrer les deux poings -. Les nidorinas firent la fête un jour pour l'anniversaire de l'une d'entre elles et la première partit chercher du jus d'orange dans le frigo. Une heure plus tard, elle n'était pas revenue et les sœurs l'ont trouvée morte dans le frigo. La deuxième va aux toilettes et y meurt aussi. La troisième part téléphoner à la police et le même châtiment lui tombe dessus. Les neuf premières meurent ainsi dans des circonstances étranges et la dernière, qui n'en peut plus, se suicide par la fenêtre. Lorsque la police arriva, ils virent les dépouilles des sœurs et fouillèrent la maison. Ils découvrirent alors la photo de nidoquenn...

-Et alors, qu'est-ce qu'elle avait la photo?
-Les mains étaient ouvertes, bien ouvertes et montraient les dix doigts, tout en faisant une sorte de rire diabolique...dix sœurs, dix doigts...
-encore une histoire qui donne la chair de poule...
-et je vous ai pas encore racontée celle de la poupée tueuse. donc, une kirlia entend parler d'une poupée qui tue tout le monde. son frère lui dit que c'est n'importe quoi etc, mais le soir... tout le monde excepté kirlia était mort dans la famille, et une jolie poupée se tenait au milieu, armée d'un couteau sanglant..."
Les prisonniers frissonnèrent, comme Tarsal, mais elle avait autre chose dans l'esprit.

Elle se disait que si elle ne s’était pas réveillée cette nuit d’orage, si elle n’avait pas descendu les escaliers qui menait au bureau de son père, et surtout, si elle n’avait pas ouvert la porte cuivrée de la grande salle sur le carnage de ses parents, si elle n’avait pas vu ce visage noir la fixer dans l’ombre avant de s’enfuir, faisant tomber son arme ensanglantée près de l’enfant encore sous l’état paralysant de choc, elle ne serait pas ici, dans le réfectoire d’une prison, suspectée d’avoir été la meurtrière de ses propres parents…

Tarsal ne supportait plus cette injustice, il fallait qu’elle découvre le véritable assassin, mais elle n’avait aucune chance de s’enfuir ni aucune preuve de son innocence. Soudain, elle se retourna vers la table voisine où des prisonniers parlaient d’un projet d’évasion. Elle se sentait mal s’évader et commettre un réel délit, mais il fallait absolument qu’elle retrouve la trace de l’assassin. Le chef du plan d’évasion, Raïchu, vit le visage de l’enfant rêvant de revoir la lumière du jour et lui fit comprendre qu’elle pouvait faire partie du plan. Celle-ci reprit goût à la vie et finit rapidement son plat avant que ce ne soit l’heure au prisonniers de retourner dans leurs cellules.

De retour dans son cachot, chaque minute lui semblait interminable. Quand enfin l’obscurité fut presque totale, signe que la nuit tombait, le temps passa à une vitesse encore inférieure, et le silence absolu ralentissaient encore l’écoulement des secondes. Tarsal frissonna. Elle n’avait jamais été dans de telles conditions depuis l’assassinat de ses parents, et cela car d’habitude elle s’endormait rapidement. L’orage éclata soudain. Un bruit de tonnerre retentit et la pauvre enfant se recroquevilla dans son lit de paille. Tous les orages lui faisaient penser à ses parents.

Soudain, elle revit la porte cuivrée, la pièce obscure et l’immense fenêtre ouvrant sur une lune pleine, cachée par les nuages noirs de l’orage et sur les éclairs terrifiants qui poussaient un hurlement qui semblait être le cri joyeux de la Mort. Elle revoit ses parents baignant dans leur sang, et aussi la silhouette sombre de l’assassin. Ses yeux luisaient dans le bureau noir et étaient d’un rouge sang, le sang enflammé de ses parents… soudainement, celui-ci se jeta sur la pauvre fillette qui voulut crier, sentant sa dernière heure arriver, malheureusement aucun cri n’en sortit…

Soudainement, le monstre se révéla être Raïchu qui posait sa patte sur les lèvres de Tarsal afin qu’elle n’alerte pas la garde, tandis que la salle immense redevint la minuscule cellule de prison. La jeune fille fut soulagée de voir qu’elle s’était simplement endormie et suivit la troupe de fugueurs. Elle dut marcher à l’aveuglette, avec pour seule source de lumière et de chaleur la queue d’un dracaufeu, et ne cessait de se cogner contre les murs de la prison obscure. Elle dut plisser les yeux au moment où elle revit l’éclat de la lune pleine, signe qu’elle n’était plus dans la prison obscure et humide… Tous les prisonniers se réjouirent d’être enfin sortis de leur cellule moisie…

Mais Tarsal avait autre chose en tête. Le fait d’être sortie de prison signifiait que la chasse à l’assassin était ouverte…

CHAPITRE III : En prison, mais heureuse

Ça y est, repérée. Elle et tous les autres furent reconduits en prison, et cette fois pour toujours. Cette journée fut tout de même la meilleure que Tarsal aie passée depuis son emprisonnement. Tout simplement car elle a pu revoir le paysage d’antan, où elle jouait avec ses amis. AMI... Ce mot résonna dans son cœur.

Depuis l’assassinat de ses parents, elle a perdu tous les enfants qui jouaient avec elle, et tout le monde la détestait à cause de ce crime dont tout le monde en croyait l’auteur. Et depuis trois ans, tout le monde l’a oubliée. Avec son lit de paille et son bureau moisi, sa cellule est devenue monotone. Lors des premiers jours dans la pièce sombre, la jeune enfant décida de relâcher sa douleur et, se servant de feuilles d’arbre tombée à travers un trou dans le toit de sa cellule et d’un rocher aiguisé, se mit à écrire des mots, puis des phrases, et enfin un texte racontant ce qui lui est arrivé.

Ce texte, elle l’apprit par cœur, puis tous les soirs, elle racontait son aventure injuste. Oui, c’est bien cela, ce texte est le chant qu’elle chantait, et qu’elle chante toujours, tous les soirs, afin d’avoir une chance de faire comprendre la vérité. Malheureusement, il faut que tous les soirs, au lieu de l’écouter, Arcanin la rembarre et la force à se taire une bonne fois pour toutes.

Un soupir de regret s’échappa de sa bouche, puis elle regarda le ciel. Tous ces souvenirs d’avant son arrestation lui reviennent. Etant la fille unique du maire, elle était connue de toute la ville et tous les enfants voulaient être son amie. Enfin, presque. Il y avait au contraire d’autres qui la jalousaient pour sa noblesse. La pauvre ne maîtrisait pas ses pouvoirs psychiques, et encore aujourd’hui, elle ne sait pas se battre. C’était alors Zorua qui les rembarrait. La première fois qu’il le fit, il était un nouveau dans la ville car il était nomade et visitait les villes quelques jours pour acheter des vivres avant de repartir…

« Merci, dit le petit pokémon.
- C’est rien, un match de temps en temps ne peut pas faire de mal, répondit le zorua, encore plus fier que jamais. Pourquoi ils t’ont attaquée ?
- Tu ne sais pas ?
- Je suis nouveau ici, je voyage tout le temps. Je connais pas encore le coin.
- Je comprends, c’est vrai qu’on t’a jamais vu ici. En fait je suis la fille du maire de la ville.
- C’est la jalousie, pas vrai ? rétorqua-t-il, d’un air un peu méprisable.
- Je sais pas. J’ai jamais compris ce que c’était vraiment et à quoi ça servait…
- Va falloir que tu quittes ta planète, ma cocotte. Ici, c’est pas vraiment le paradis. Endurcis-toi, enfin ! »

Son regard était plein de colère, une colère que la jeune fille avait du mal à comprendre. Ça lui faisait de la peine de le voir comme ça. Puis, peu à peu, il s’adoucissait et devenait moins fier. Ils discutaient souvent, de tout et de rien, en regardant le crépuscule, ou les pokémons nageant gaiement dans le lac proche… Une douce chaleur les enveloppaient peu à peu dans un rêve, un très joli rêve… Tarsal se rendit compte qu’elle aimait zorua… Mais elle n’osa pas le dire et attendit quelques jours avant de faire sa déclaration.

« Zorua, je… comment le dire… je te… je…
- Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?
- …
- Alors ? »

Tarsal prit une grande inspiration, puis souffla deux mots, ceux qui sortent difficilement, mais qui soulagent le cœur lorsqu’on les dit :
« je t’aime. »

Un silence s’abattit. Zorua ne savait trop que penser, et surtout raconter à la jeune fille. Il finit par dire de son air le plus désolé :
« Je dois partir demain, avec ma famille.
- Alors nous…
- Oui, nous allons nous séparer. Mais je te promets que je reviendrai. Je te le jure sincèrement que nous nous reverrons. »

Et il s'en alla en courant. On aurait pu voir que de l’eau coulait. Des larmes. Larmes de chagrin, sans aucun doute possible. Tarsal resta là, sans rien dire, à le regarder partir. Elle voulait le rejoindre, mais ses jambes refusaient de bouger. L’enfant se contenta alors de le suivre du regard, le plus longtemps possible.

Elle resta un moment, sans rien dire ni faire. Des gouttes tombèrent du ciel. Comme des larmes. Des larmes amères, que l’on ne peut retenir. Puis un retentissement de tonnerre, comme un cœur brisé. Au loin, elle vit à travers les nuages le soleil qui se couchait, puis disparaissait derrière l’horizon.

L’orage ne s’était pas arrêté non plus quand elle fut dans son lit, aux appartements privés de la mairie. Soudain, un cri retentit. Celui de sa mère. Puis un autre, celui de son père. N’y tenant plus, elle descendit les escaliers jusqu’au bureau, ouvrit la grande porte cuivrée sur le carnage de ses parents. Et une silhouette inconnue, se retournant vers elle, la dévisagea de ses yeux rouges sang luisant dans la nuit. Un éclair immense surgit et aveugla Tarsal qui tomba en arrière. Lorsqu’elle se retourna, le meurtrier avait disparu, laissant place à la police qui arrêta la pauvre enfant, qui ne comprenait pas ce qu’elle avait fait. Et la voilà maintenant en prison, alors qu’elle n’y était pour rien.

Stoppant la revue de ses souvenirs, elle regarda soudainement le trou dans le toit de sa cellule. Quelqu’un la regardait !

« Tarsal ? C’est toi ? dit le pokémon d’une voix familière.
- Zorua ? s’exclama l’enfant.
- Appelle-moi Zoroark, j’ai évolué depuis notre dernière rencontre, rétorqua-t-il, de sa voix fière si connue. J’ai un cadeau pour toi. C’est ce petit carnet et ce stylo. C’est pas grand chose, mais tu peux y noter les bons moments que tu veux pas oublier. Ne t’en fais pas, quelques soirs, on pourra parler ensemble autant que tu voudras. »
Il fit tomber par le trou mince les présents promis, puis quitta la jeune fille, retrouvant le bonheur.

Son journal intime fut alors la plus importante chose de Tarsal, comme son porte-bonheur qui la réconfortait dans les moments difficiles...

CHAPITRE IV : Arcanin

« Chef, venez voir !
- Qu’y a-t-il, enfin, qu’est-ce que cette agitation ?
- C’est Tarsal, vous savez, l’assassin ! Elle est inerte sur le sol !
- INERTE ?!
- Je vous dis que ce que j’ai vu ! Elle gisait et elle gise encore sur le sol de sa cellule !
- Dans ce cas, mène l’enquête autour d’elle !
- Mais pourquoi MOI ?
- Parce que c’est toi qui m’as annoncé la nouvelle et c’est toi qui la connais le plus ici !
- J’aurais mieux fait de me pendre la langue… »

Il se dirigea vers la cellule où était le corps de la jeune fille. Elle était tombée en arrière, mais il n’y avait aucune trace de blessure ni de sang. Après quelques analyses, son sang ne contenait aucune trace non plus de poison. Son cœur était simplement arrêté. Oui, d’accord, mais comment ? Il ne se serait pas arrêté tout seul, d’un coup… C’est alors qu’il vit un carnet, sur le sol, juste à côté du corps de Tarsal. Pensant que c’était le seul indice lui permettant de connaître la raison de ce qui s’est passé, il l’ouvrit et lut, page après page…

« Mardi 21 Juin 1987
C’était, à mon avis, le plus beau jour de ma vie. J’étais en prison, comme toujours, mais j’ai enfin revu Zoroark. Je crois que je l’aime. Mais j’ai pas osé le lui dire. Mais je crois aussi qu’il m’aime aussi, sinon, il ne m’aurait pas offert ce carnet et le stylo. Mais je suis quand même heureuse, car j’ai pu le revoir. »

« Mercredi 22 Juin 1987
J’ai revu Zoroark, une autre fois ce soir. Il m’a redonné goût à la vie. On a parlé pendant…je ne sais pas combien de temps, mais un certain temps je crois. C’est passé si vite… »

Et cela continuait encore des pages et des pages. Arcanin commençait à se lasser de sa lecture et passa directement à la dernière page écrite, l'avant dernière du livret.

« Mercredi 21 Juin 1988
Je n’ai que faire de la vie maintenant que je le sais. J'ai beaucoup trop appris et j'ai compris maintenant que le savoir peut effrayer plus qu'autre chose. Ce soir j’ai revu une dernière fois Zoroark. Cela fait exactement un an qu’il m’a offert le carnet. Mais il aurait mieux fait de ne pas venir m’annoncer ça. Il s’est approché de moi doucement et m’a murmuré un truc dans l’oreille… non, ce n’est pas possible… mais si, il a bien murmuré exactement "Tes parents… je les ai tués". Qu’ai-je à vivre maintenant, j’en sais beaucoup trop. Je comprends maintenant pourquoi il m’a quittée si subitement ce jour-là, après avoir dit qu’il partait… en effet, il est parti, juste après avoir tué mes parents… »

Arcanin n’en pouvait plus. Il comprit alors ce qu’il avait fait. Il avait tant maltraité une innocente, et maintenant, elle est morte de désespoir… par la faute de Zoroark, sûrement, mais aussi de la sienne… depuis tout ce temps qu’elle chante et rechante sa chanson et que lui, Arcanin, la rembarrait, en vérité il s’agissait de la vie passée de la pauvre enfant qu’il refusait d’entendre… Cette chanson… il n’avait jamais pris le temps de l’écouter et rembarrait la jeune fille au lieu de cela… Il eut alors l’impression d’être un assassin. Oui, un assassin moralement. Une attaque morale qui devint physique et finit par la tuer. Il leva les yeux vers le petit interstice de la cellule par laquelle Tarsal et son assassin pouvaient parler et versa des larmes. Il murmura alors :

« Personne ne me pardonnera… j’ai tué la fille unique du maire… »

Il baissa son regard et des larmes amères tombèrent. Il entendit un petit bruit étrange, comme si quelque chose venait de tomber. Il ouvrit les yeux et dirigea son regard vers le petit carnet et, soudainement, il les écarquilla. D’une encre à peine sèche, comme si elle venait d’être écrite, était inscrite une petite phrase - simple, mais si réconfortante pour le désespoir et la crainte du malheureux garde de prison - sur la dernière page qui était restée vide. Le stylographe était posé à côté, comme si on venait de l'utiliser pour écrire... La phrase disait tout simplement :

« Je te pardonne
Tarsal »

Sur ce, bonne lecture !

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Article ajouté le Lundi 24 Octobre 2011 à 19h53 | |

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