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Le bazar d'Asclème
de Ascleme

                   

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Article XL : L'esprit du désert (Violence, mini fic + illu )

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La fic et le dessin ne sont pas roses. Moi, ça ne me choque pas. Mais... Sait on jamais.


« La cruauté demande un long apprentissage. »
de Pierre Turgeon

Les déserts, entités méconnues, connaissent leur lot de drame. Vivre dans un milieu où l'eau ne daigne pas faire acte de présence nécessite une grande force mentale. Est ce le cas d'un minuscule rongeur ? Non. Il ne se posera pas la question « pourquoi suis je ici ? » et encore moins « quel est le but de ma survie ? ». Chaque jour il devra satisfaire ses instincts : dévorer un insecte qui passait par là, s'écorcher les gencives sur un cactus pour y recueillir quelques gouttes d'eau, se reproduire en temps voulu.
Est ce cela, la vie des bas maillons de la chaîne alimentaire ? Sans aucun doute. Le rongeur n'en savait rien, il n'avait jamais connu d'autre exemple de vie. Issu d'une grande portée, il avait vu frères, sœurs et mère mourir chacun leur tour. Cela l'indifférait totalement. L'existence de ces supposés proches s'était effacée de sa mémoire, pour ne laisser place qu'à un grand vide. Un vide qu'il comblait de temps à autre, en croisant un semblable au cours d'une de ses sorties nocturnes. De toute manière, il était impensable de sortir le jour : le sable brûlant aurait brûlé son ventre fragile. Contrairement à son dos, il n'était pas recouvert de solides écailles. […]

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Quel était ce vrombissement, qui l'avait tiré de son sommeil, alors que le soleil commençait déjà à lécher goulûment les dunes de sable ? Il n'en savait rien. Alors la curiosité trop forte le força à ouvrir timidement les paupières. Un bruit paisible qui lui donnait envie de savoir ce que ça faisait, que de sortir de sa morne existence. Ses moustaches s'écartèrent doucement de ses joues, afin de goûter à la tendre chaleur qui émanait des rochers proches. Une tanière, creusée au sein d'une dune, et cachée par un éboulement rocheux et quelques herbes sèches. Il avait soigneusement amassé quelques galets pour attirer de potentielles proies, elles aussi avides d'une cachette idéale. Ses griffes s'enfoncèrent doucement dans le sable, et il leva les yeux au ciel.

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Il ne comprit pas tout de suite ce qui avait pu lui faire si peur. Une ombre était passée au dessus de lui, immense, et lui avait caché le soleil. Aussitôt après, deux autres suivirent. Il n'avait jamais vu ça, mais le son, si délicat, s'était intensifié à leur passage. Il remarqua trois traces de griffe, nettes et profondes sur un rocher proche. Son cœur, minuscule muscle gorgé de sang, s'était mit à battre un peu plus vite. C'était ça, la peur, celle que sa mère lui avait tant recommandé avant de terminer dévorée par une immonde bête ? Il tourna le dos à l'évidence, et retourna dans sa caverne, pour s'y lover, comme s'il n'allait jamais rouvrir les yeux.

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Quand une douleur lancinante lui déchira la cuisse, notre rongeur se douta que quelque chose n'allait pas. Dans le noir complet il ne percevait rien, mis à part la peau de sa patte qui s'écartelait en deux pans bien distincts. Le sang coulait doucement contre ses poils, et il prit alors conscience de la chaleur de son propre corps. Le bourdonnement sembla éclater dans ses oreilles, et il donna un coup de dent, sans prendre le temps de comprendre. L'assaillant était là, et il en avait la preuve, coincée entre ses immenses dents. Il mordit à droite, à gauche, sans répit. La douleur devenait forte. Il devait sortir, s'il ne voulait pas mourir comme un rat qu'il était, dans le noir et pour uniques témoins les murs de sable. Quand il vit enfin la lumière du jour, une autre lame lui coupa le souffle. Deux aiguilles minuscules, fichées dans ses poumons. Comment respirer, quand l'air ingurgité faisait mousser le sang tout contre ses côtes ?

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En se traînant sur le sable qu'il souillait un peu plus à chaque pas, il se rendit compte que son existence avait été brève. Il n'avait pas eu le temps de grandir, de connaître la vie, quand le lourd fléau de l'esprit du désert lui fracassa le crâne, et tout autre os présent dans son corps.


Un cadeau, encore une paire de dragons, pour mon Homme. Pour la petite histoire j'ai dessiné le croquis "de base" en cours... Et la scène devait être tout à fait paisible, avec une rencontre entre une adorable boule d'écailles que j'adore et Libégon, l'esprit du désert.
Et puis... Merde.
Libégon avait une tronche de carnivore, et j'ai repensé à une de mes fics, où une mère Léopardus faisait sa fête à un Zeblitz pour nourrir ses petits. Ben là...
Je vois la scène comme un apprentissage de la chasse, pour les jeunes vibraninf : ils sont allés débusquer le sabelette dans sa tanière, et qui ne s'est pas laissé faire. Mais blessé à mort il sort... Pour se faire achever ensuite.
J'ai utilisé un feutre noir indélébile 0,5mm et un critérium 2B pour le croquis de base. Pas mal de temps passé dessus... Et j'suis plutôt satisfaite, sachant que je n'avais pas dessiné depuis des lustres.
Image ajoutée le 08/10/2012 à 18:31 | |

Mots-clés : libegon vibraninf sabelette

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