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Le Maître du Vent de supersian



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Informations

» Auteur : supersian - Voir le profil
» Créé le 14/12/2007 à 22:00
» Dernière mise à jour le 27/01/2008 à 22:04

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Reprise en douceur
- Allez, bande de Ramoloss !

Laurent adorait ces instants. Les disciples couraient en rond autour du terrain sur le toît, pendant que les oiseaux volaient tranquillement au-dessus, ne comprenant pas la raison de ce footing matinal inhabituel...

On aurait dit une armée de zombies, mais des zombies qui auraient préféré dormir l'éternité dans leur tombe plutôt que surgir de terre.

Au matin, l'emmerdeur avait réveillé toute la compagnie écrasée sur des canapés ou des fauteuils du deuxième étage, et se traîner jusqu'à la salle du petit-déjeuner avait été une épreuve de force. Personne n'avait trouvé le courage de se doucher, et de toute façon, cela faisait une demie-heure qu'ils couraient, et ils avaient suffisamment sué pour remplir tous les bassins de l'arène d'Azuria.

- Moi je suis pas contre les fêtes, vous le savez, hein... insistait le Champion, nargant superbement ses élèves. C'est juste que ça ne doit pas influencer vos performances ! Allez, va, arrêtez-vous...

Ce dernier mot produisit un effet immédiat. Certains trouvèrent la force de ramper jusqu'à un banc pour s'y allonger, d'autres s'assirent silencieusement par terre, le regard ailleurs.

"Et ce soir, ils vont me supplier d'avancer l'heure du repas pour aller se coucher plus tôt..." songeait Laurent, qui pensait déjà au discours qu'il allait débiter pour leur faire croire qu'il ne voudrait pas décaler le dîner, avant d'accepter à la fin.

Quand-même, il regretterait son poste de Champion l'année prochaine, rien que pour ce genre de moments.

- Alors ! hurla t-il en s'installant en haut des gradins.

Sa voix réveilla les quelques disciples qui s'étaient rendormis sur les bancs.

- Comme vous m'avez l'air en pleine forme, on va faire un peu de musculation !

Ceux qui avaient la force d'ouvrir la bouche poussèrent un gémissement désespéré. Laurent était trop cruel...

Pourtant, ils se retrouvèrent tous par terre, en ligne, à enchaîner les pompes et les abdos. Les pokémons volants, eux, faisaient aussi de la muscu, les mêmes entraînements, ou des exercices différents si leur morphologie ne le permettait pas.

Alizée, se relevant en suffoquant sur ses bras, sentait avec bonheur ses trois appeaux contre sa poitrine. Elle les avait reçus hier, taillés par un artiste de Mauville. Ce simple contact, ajouté à la souffrance commune des disciples à cette heure lui donnait l'impression d'appartenir à l'arène depuis des années.

A ses côtés, Albert repensait à la soirée d'hier. A la hauteur de ses espérances. Cela méritait bien le calvaire d'aujourd'hui.

Fabio pensait à Roxane, et Roxane à Fabio. L'un s'en voulait, l'autre était très fière et soulagée : il lui avait fallu un an et le courage prodigué par l'alcool pour régler ses comptes avec Fabio, mais c'était fini, maintenant.

Philou pensait à Alizée, Lanmart au prestige que cet enseignement apporterait à sa famille.

Dudu pensait à l'argent qu'il allait empocher avec tout cet Empiflor vendu. Il allait pouvoir s'offrir une semaine de vacances dans un endroit pépère, genre dans l'archipel des Îles Oranges...

Marie pensait à son caractère de chiottes, qu'elle sentait beaucoup moins présent qu'avant, depuis sa longue confession à Albert.

Kyâ pensait au festival des pluies que ce connard d'Albert avait eu la chance d'aller voir... Elle pensait aussi, l'oeil brillant, au jour où elle participerait au festival, et pas en tant que spectatrice...

Mika pensait à Albert, et à la furieuse envie qu'il avait de glisser sa main dans la chevelure emmêlée de son ami, juste comme ça... Pour voir... Juste pour voir, bien-sûr...

Mais toutes ces pensées se noyaient dans un brouillard soporifique, et la journée passa comme un rêve éveillé. Les repas furent calmes, aucune dispute, peu de fous rires, des entraînements au ralenti.

A sept heures et demie du soir, tout-le-monde ronflait.


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- HOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!
- Par Mew ! Ce cri, je ne m'y habituerai pas !
- Mais si Lanmart, mais si...

Alizée et Lanmart, dans la même chambre, venaient d'inaugurer leur deuxième réveil à l'arène. Il était encore trop tôt pour savoir comment se déroulerait leur cohabitation. Quand celle-ci se passait mal, des changements de chambre étaient toujours possibles, tant que personne n'était lésé. Mais la jeune fille, de nature tolérante, n'avait aucune crainte du chevalier, qu'elle imaginait plutôt prononcer un voeu de silence éternel que d'élever la voix pour se plaindre.

- Enfin, j'espère que cette nuit a profité à tout le monde, commença Lanmart en dissimulant discrétement un baillement. Ai-je donc été le seul à rester sobre à cette fête dimanche ?
- Ah ça oui, mon vieux ! répondit Alizée en riant, alors qu'elle enfilait une robe de chambre par dessus son pyjama. Bon allez, on va déjeuner !
- Certes, certes...

Dans la salle à manger, l'entrain était revenu, et les disciples se faisaient raconter leur exploits de la fête. Lanmart, le seul à ne pas avoir consommé, fut très demandé, puisqu'il se rappelait d'à peu près tout, contrairement aux autres qui souffraient des habituels trous de mémoire dus à la boisson.

- Eh bien, vous, Mika vous êtes retrouvé en sous-vêtements, à hurler "J'ai pas froid, j'ai pas froid !!!" en courant dans le couloir.

Un éclat de rire accueillit cette déclaration.

- Remarque, je préfère ça à ce que t'as fait la dernière fois, commenta quelqu'un.
- Il avait fait quoi la dernière fois ? demanda Alizée.
- Il avait roulé des pelles à tout le monde. L'avantage, c'est que tout le monde s'aime quand on a bu... répondit Albert, d'un ton philosophe.

Rien ne fut épargné. Certaines phrases stupides déclarées à la soirée resteraient dans les annales de l'arène, le "J'ai pas froid !" de Mika ou encore le "Mon caractère de chiottes, il vous emmerde !" de Marie. Cependant, la vie reprenait son cours, et les entraînements aussi.


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Après une journée bien remplie, Albert resta accompagner Alizée, qui était de corvée vaisselle / nettoyage de la cuisine après le dîner. Des piles d'assiettes couvertes de sauce tomate repoussantes attendaient patiemment de retrouver leur blancheur d'origine, alors que la dresseuse tentait de faire rentrer tous les couverts dans le panier à couverts du lave-vaisselle.

- Aaaah oui, il faut toujours forcer un peu... remarqua Albert, en souriant, devant son amie qui se démenait pour faire rentrer un couteau au milieu d'un compartiment déjà rempli comme le soutien-gorge d'un Lipouttou.

Vaincue, la jeune fille balança les couverts restants dans l'évier, où ils tombèrent avec fracas dans les casseroles qui avaient servi à la cuisson du riz.

- Et je déteste nettoyer les passoires ! rugit la jeune fille en commençant à vider le produit à vaisselle dans l'évier.

Pendant qu'elle frottait, Albert grignotait un cookie, volé dans les réserves pour le goûter, ce qui était interdit. Il soutenait moralement son amie en lui faisant la conversation.

- Nan mais tu vois, tu t'en sors bien pour l'instant, mais Laurent va pas tarder à passer aux cours théoriques, et là, c'est beaucoup plus chaud... expliqua t-il en grignotant du bout des lèvres son biscuit, pour mieux le savourer.
- Je crois pas, répondit Alizée en récurant une casserole. Tu sais, moi, mes parents m'auraient flingué plutôt que de me laisser partir en voyage initiatique. J'ai fait de l'alternance pokémon / général, alors les cours, ça me connait...
- Ah oui, c'est vrai... admit le futur champion.

A cet instant, la porte s'ouvrit sur Laurent. Albert avala aussitôt ce qu'il restait de son cookie, en prenant un air aussi détaché que possible.

- Tout se passe bien ? s'enquit le maître d'arène.
- Ouais ! répondit Alizée, qui, fière, passait à l'essuyage de la vaisselle.
- Bon, très bien. Essayez de pas vous coucher trop tard, on n'est que mardi... Et Albert, lave-toi bien les dents... ajouta Laurent en jetant un regard qui indiquait qu'il savait tout à son neveu.

L'intéressé bafouilla une réponse, mais le champion était déjà parti.

- Mais comment il fait !? Je l'ai avalé super vite en plus ! interrogea à haute voix le jeune homme, atterré. En plus dimanche je suis de corvée aspirateur, je sens que je vais souffrir...

Passer l'aspirateur dans toutes les pièces prenait une demie-journée. La corvée aspirateur était de loin la plus longue, surtout si Laurent jugeait que vous aviez bâclé votre travail, et qu'il fallait recommencer...

Mais alors qu'Albert se morfondait, Alizée avait achevé de nettoyer la cuisine, et les deux amis montèrent se coucher.