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Doubles Detectives [Concours S/L 2016] de Electoride



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Informations

» Auteur : Electoride - Voir le profil
» Créé le 29/10/2016 à 19:54
» Dernière mise à jour le 29/10/2016 à 19:54

» Mots-clés :   Aventure   Policier   Suspense

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Le message.
Après plusieurs minutes dans le silence glaçant d'une nuit près d'un bord de mer qui faisait tremblotait le lieutenant Sone, très mal habillée pour la nuit. Ils avaient été enlevés vers les coups de vingt heures et s'étaient réveillés trois heures plus tard. Lock percevait nettement la langueur des vagues s'affalant continuellement sur la plage et leurs cris seraient forcément couverts par un tel mouvement. Trouver une plage isolée, à trois heures de la maison de Sone, avec n'importe quel véhicule ou même à pied était envisageable. Son raisonnement le menait indubitablement à penser à ses poignets endoloris. Ils pouvaient être n'importe où sur Mele-Mele, voir moi-même sur Akala ou Ula-Ula, l'île du Sud-est.

- Capitaine, pourquoi tu t'es fait appeler Lock ? Mewtwo ça suffisait pas ?
- Parce qu'il me fallait des papiers pour devenirs inspecteur et être payé. Je n'allais pas travailler comme esclave comme tous vos petits pokémon adorés.
- Mais tu fais quoi avec tout ton argent ?
- Ça ne te regarde pas.
- Aller quoi, tu pourrais m'inviter un jour chez toi pour mieux se connaitre ? On est ami non ?
- Collègue. Tiens-toi à ça.
- Capitaine. Vous ne pouvez pas essayer de faire léviter mon téléphone avec vos pouvoirs pour capter des ondes ?
Le capitaine Lock avait tout essayé. Les liens autour de ses poignets et de ses pieds créaient une entrave à ses pouvoirs psychiques en plus de la fatigue. Il pouvait à peine se lever.

- Vous savez capitaine, depuis que vous êtes là tout se passe beaucoup mieux pour moi. Avant on se moquait souvent de moi parce que je m'endormais. On m'a souvent appelé Dring Dring, pour le réveil qui sonne, Sonette, Ramoloss, Parecool. Et quand ils ont eu le malheur de savoir que je m'appelais Tevava. C'était encore pire. Tevava c'est le prénom que m'a donné mon grand-père. C'est lui qui m'a élevé. Ça veut dire celle qui avance, celle qui fonce. Au poste de police c'était souvent Tu vas où Tevava ? Teva vas nulle part. Teva vient chez toi et elle Sone. Jusqu'à ce que le capitaine me nomme lieutenant et que vous soyez mon coéquipier, personne ne me respectait.

- Personne ne te respecte aujourd'hui non plus Sone. C'est à toi de voir si cette situation te satisfait, si tu peux le supporter ou pas. Tu ne pourras pas rester coller à moi éternellement, surtout si tu m'annonces ma mort tous les jours.
- Personne à part vous capitaine. Lança timidement Sone.
- Je ne suis pas une personne. Je suis un pokémon. Les pokémon n'ont pas besoin de savoir ce que veut dire le mot respect. Ils n'en ont pas besoin. Mais je te comprends, c'est sans doute ce qu'il y a de plus difficile.

- Mon grand-père me disait souvent que j'étais spéciale. Comme j'étais grande, j'avais un corps pour protéger autrui. Mais qu'en plus de ça, j'avais un pouvoir, celui de prévoir les mauvaises choses qui pourraient arriver et d'agir en conséquence. Mais je n'ai jamais pu voir sa mort arriver.
- Est-ce que sa mort était une mauvaise chose ? S'imposa Lock. Je n'ai pas besoin que tu me répondes. Et je n'ai pas non plus besoin de connaître ton intimité avec ton grand-père. Mais ce qu'il a dû forcément dire c'est que tu te rendras forcément utile un jour pour toi-même et pour autrui. Tu peux commencer tout de suite si tu veux.

Sone se raidit tout à coup, elle chercha dans sa poitrine deux objets qu'elle agrandit. Elle lança les deux Pokéballs et un pokémon surgit de l'une d'entre elles. Un Rocabot apparut tout mignon, tout joyeux et tout baveux.
- J'avais oublié de le sortir. Sa Pokéball était restée chez moi et je l'ai pris tout à l'heure en prenant la Pokéball de Froufrou. Vas-y Rocabot attaque Morsure sur mes liens ! Et sur ceux du capitaine aussi.

- Il n'a toujours pas évolué depuis le temps ?
- En fait, je n'ai pas trop eu l'occasion de l'entrainer et je n'ai pas envie qu'il évolue le soir, sa forme nocturne me fait peur. Donc je ne préfère pas l'utiliser.
Le petit animal se mit à hurler une fois les liens sectionnés. Sone le rappela immédiatement. Le petit Rocabot était un agent régulier de la police d'Alola. On donnait souvent aux nouveaux entrants dans la police un Rocabot d'une nouvelle portée. Ils étaient fidèles, joueurs et très fiables autant pour leur flair que pour leur dévouement.

Le capitaine ne comprenait même pas pourquoi personne n'avait fouillé le lieutenant. Mais bon sans ses liens, il était déjà plus léger pour s'envoler et repérer les lieux. Il amena son corps près de la grille. Du sable tombait dès que du vent se levait ou que les vagues étaient un peu plus lourdes. Lock n'avait aucune visibilité. Il dut prendre une décision difficile. Les barreaux étaient trop solides, Sone ne savait certainement pas crocheter et elle n'avait aucun objet assez solide pour déverrouiller une serrure à moitié rouillée.

- Lieutenant Sone ! Vous ne devrez en parler à personne. Accrochez-vous ça risque de tourner un peu ! Le capitaine saisit Sone par la taille pour se téléporter juste au-dessus de la grille. Il la lâcha et la laissa reprendre ses esprits. Ça secoue un peu la première fois. Changer de point de vue d'un seul coup n'est pas toujours facile.
- Je n'ai aucun problème. Ça m'arrive souvent quand je fais du somnambulisme. Depuis quand est-ce que vous savez vous téléporter ?
- Je le répéterais une dernière fois. Tu ne dois jamais en parler. J'ai appris Teleport pour venir de chez moi travailler tous les matins et pouvoir rentrer tous les soirs. Ma maison se trouve sur le mont Gran Pa Lahau et je travaille pour la police de Miloteli. Deux îles différentes. Plus de trois cents kilomètres de distance. Ça n'a pas fait tilt tout à l'heure dans ta tête quand je te l'ai dit.

Sone pensait juste à la vue qu'il devait avoir et de l'air sec et frais de la montagne. Il n'y avait pas de gardien à proximité. Cependant, ils étaient près d'une infrastructure, peut-être un port et de l'autre côté, un mur d'enceinte. Une odeur provenait du mur, odeur de boue, acide, nauséabonde. Le capitaine demanda à ne pas s'en approcher. Des lumières y étaient allumées, il y avait forcément des gardiens. Ils choisirent la forêt de cocotiers qui se transforma rapidement en jungle arborescente. La visibilité était difficile, bien que la lune dessinait un chemin lorsqu'une plaine apparaissait. Quelques éclats de lumière retentirent dans le noir au sol.

Plusieurs petits objets duveteux étaient avachis sur le sol, certains tremblotant, d'autres plus qu'inertes. Les Spododos étaient parsemés près des plantes. On leur avait arraché plusieurs champignons. Ils diffusaient encore une timide lumière, à la triste utilité. Ils révélèrent plusieurs Bombydous et Rubombelles, qui jonchaient le sol, les ailes arrachées, agonisant par le peu d'énergie qu'il leur restait. Lock ne trouva mot à dire. Sone essaya d'en prendre un dans ses bras. Lock l'en empêcha. Elle ne pouvait pas ignorer le champ de Bombydous agonisant face à elle. Aussi vulnérables, ils étaient dangereux, car ils relâchaient des spores paralysantes au moindre mouvement. Ils devaient reculer lentement. Les Rubombelles avaient encore leurs pattes pour marcher, mais leurs ailes étaient leur point fort.

C'était dans ces moments-là que Lock aimait son métier. Il y avait une justice à faire régner absolument. Des coups de feu étranges retentirent derrière. Ce n'était pas un bruit qu'il avait l'habitude d'entendre et ses sens ne percevaient aucune balle en mouvement. Une arme qu'il ne connaissait pas. Le bruit ressemblait plutôt à l'explosion de bulles géantes, néanmoins, il était beaucoup trop répétitifs.

Sa vitalité n'étant pas revenu, Lock orienta Sone à contourner le champ pour éviter toute confrontation. Ils devaient absolument s'éloigner du champ et des coups de feu étranges, mais surgirent d'abord plusieurs pokémon au ras du sol pour leur barrer le passage. Plusieurs Rattata et Rattatac accompagnaient des Farfurets qui donnaient plusieurs coups de griffes près des jambes des deux policiers. Sone retira son téléphone de sa poche pour voir l'heure.

- Mince ! Des pokémon de type Ténèbres, c'est bien ma vaine. Pourquoi les bandits utilisent tout le temps des types Ténèbres ?
- Peut-être parce qu'ils sont noirs, discrets, fourbes, camouflable dans la nuit, élégant, beau, distingué…
- J'ai compris Sone. Je n'ai absolument pas la force pour tous les affronter. On doit s'enfuir.
- Pas trop je n'ai pas une bonne cardio.
- Tu sais qu'on est en danger et qu'on sera poursuivis ?
- Ils prendront leur temps, par respect pour mon manque d'exercice. Et si on a de la chance, ils nous laisseront un peu d'avance parce que leur chef sera trop arrogant et sûr de lui.
- Lieutenant Sone, rappelle-moi de toujours me baser sur ta grande capacité de prévision et ton incroyable capacité à analyser tes adversaires.

- Merci chef, je regarde beaucoup les Battles Royales à la télé. J'ai compris qu'il fallait souvent attaquer en prenant en compte le type du pokémon adversaire. D'ailleurs dans la même émission, j'ai appris que c'était sur Alola qu'on a inventé le premier concept de Pokéball. Ça s'appelait Le Noyau d'Éclipse ou un truc comme ça. C'était très dangereux, apparemment ça avait sa volonté propre et pour l'arrêter il fallait le couler dans des eaux profondes et sans lumière, je crois. Apparemment, c'était une sorte de Pokéball, mais qui pouvait attraper la lumière et prendre la vie.
- Techniquement, elle prend déjà la vie. Répondit sarcastiquement le capitaine.
- Non je veux dire quand tu la tenais, elle t'arrachait la vie et tu mourrais. Enfin si ça se trouve c'était des conneries pour garder son public devant l'écran.
- Ça aurait du rester comme ça. Continua Lock, pensif. Il doit y avoir une taupe au central de police qui renseigne notre position. Heureusement, personne n'a mon adresse. Tu avais donné le nom de Cypher, non ? Je trouve ça louche qu'on ait un nouvel informaticien alors que nos ordinateurs sont de l'âge de Pierre.
- J'ai crié le nom de Cypher ? Ah le pauvre, ça fait pas si longtemps qu'il est là, ça a dû le gêner.

Un hélicoptère approcha lentement des deux policiers, éloignant les coups de feu et les pokémon Ténèbres devenus méfiants. Une échelle glissa vers Lock et Sone. La voix de deux agents du central retentit. L'agent Shmiti et le lieutenant Tarnak se présentèrent à eux. Les Rattatacs lancèrent un assaut soudain, suivit de près par de vicieux Farfurets. Sone monta la première, récupérée rapidement par la main de Tarnak. Un Farfuret déchira l'échelle en corde. Le capitaine Lock pouvait s'envoler pour rejoindre l'hélicoptère, mais il observa les pokémon encore quelques minutes.

Tarnak crut voir le capitaine en difficulté. Il envoya son Milobellus en soutien. Ce dernier profita du vent pour envoyer une attaque Ouragan et entrainer les Farfurets hors du champ de la corde. Le capitaine en profita pour ramasser un objet tombé au sol avant de bondir, saisir la corde et s'en allait avec l'hélicoptère. Le Millobellus suivit le véhicule sur quelques mètres avant d'être récupéré par Tarnak. Lock s'étonna de la présence de son équipe. Il en sourit presque. Sa présence alourdit le véhicule volant, mais sans grande conséquence. Il demanda comment ils avaient pu deviner leur position aussi précisément.

- Ah, c'est grâce à moi. J'ai une application sur mon téléphone au cas où je me perds, ça envoie un message à la police ou à la gendarmerie pour donner ma position. Mon téléphone se met en veille pour émettre ma position le plus longtemps possible et économiser de la batterie. Du coup, je peux appeler personne. Le capitaine lâcha un rire qu'il ne maîtrisa pas en affirmant qu'elle n'avait pas le cerveau si Ramoloss que ça. Par contre, j'aime pas quand ça secoue, donc si je ferme les yeux ça ne dérange personne. Commenta Sone, effrayée par tout mouvement dansant de l'hélicoptère.

- Heureusement qu'on n’est pas dans un film d'action. L'hélicoptère aurait volé en éclat depuis longtemps. Ajouta Shmiti, faisant un clin d’œil à Tarnak.
Les deux policiers furent ramenés au central directement, sans passer par l'hôpital. Ces derniers voulaient manger et surtout dormir. Enfin, Sone n'avait pas attendu pour prendre son tour de sommeil. Ils eurent d'ailleurs droit à la mort du capitaine, celle de Shmiti, à la taupe pour Cypher et à l'accident pour Tarnak, qui s'étonna de cette nouveauté. Il insista même en lui posant des questions sur le pourquoi du comment. Shmiti se moqua en lui conseillant de ne pas s'inquiéter de telles fadaises.

Il n'y avait pas de lit au central, Sone demanda à être raccompagnée chez elle, mais cette fois en récupérant ses pokémon du parc policier. Le capitaine demanda à rester à ses côtés. Le lieutenant était toute enjouée à l'idée de faire une pyjama partie avec le capitaine. On mit en place une équipe de surveillance pour leur permettre de dormir sur leurs deux oreilles. Sone récupéra son Bourrinos encore étalé sur le sable. Le capitaine trouva le canapé confortable bien qu'un peu sale de chips et d'une substance collante et translucide à l'odeur de rose. Le lieutenant Sone prépara des coussins et un drap à lui donner, mais elle s'étala sur son propre lit deux minutes et se perdit entre les mailles de sa laine.

- CAPITAINE LOCK ! CAPITAINE LOCK ! CAPITAINE LOCK ! VOUS ALLEZ MOURIR !
- Note ce que tu cries ! Répéta son capitaine à demi endormi, par réflexe.
Ce fut la seule agitation jusqu'au petit matin où le soleil vint percer les yeux de Lock. Les deux policiers arrivèrent en retard au bureau. Le commandant en chef excusant bien évidemment toute faute commise par son protégé, lui proposant même une journée de repos. La semaine passa sans que l'enquête ne puisse avancer. Cypher s'était vu réprimander par Lock pour avoir poser ses doigts gras sur son clavier. Le nouvel agent de police avait juste proposé de faire une maintenance sur tous les ordinateurs du central et sur les serveurs en sous-sol.

Le lieutenant Tarnak lui lança qu'il n'était pas assez payé pour un tel travail. Cypher fut tout de même efficace. Il boosta les ordinateurs de tout le monde tout en nettoyant des fichiers temporaires inutiles. Shmiti avait été envoyé sur cette fameuse plage pour récupérer des informations. Elle ne donna aucune nouvelle. Lock donna sa conférence de presse au musée, aux côtés du lieutenant Zerides. Il annonça qu'il enquêtait sur les archives des œuvres entrantes et sortantes et qu'il mettait tout en œuvre pour retrouver la pièce volée.



Cypher ramena du café pour Sone et Lock. Le lieutenant à moitié endormi prit le verre en main, siffla une gorgée et recracha le tout de la façon la moins propre que l'on pouvait opérer. Sone n'aimait pas le café, elle disait que ça la rendait nerveuse. Lock eut plus de retenue.
- Ce café est dégueulasse. C'est loin du café de Poni. Chanta le capitaine après une très longue inspiration, et un humectage de politesse. Il jeta son verre dans l'air, le café se déversa et se figea tout à coup, encore fumant. Le pouvoir de Lock entraina le café dans les toilettes et le gobelet dans la poubelle à recycler et ses mots conduisirent Sone à bien vouloir se laver la bouche et ses narines de tout ce mauvais café mal régurgité.

La police scientifique de Lahamora sur Akala avait transmis son rapport dans la matinée. L'empreinte digitale sur la caméra appartenait bien à nettoyeur de la société qui l'avait désactivée ce jour-là. Les cheveux roses appartenaient effectivement à Sophia l'antiquaire, mais rien ne pouvait l'incriminer à part pour faux rôle dans établissement privé. Mais, le capitaine n'avait pas le temps pour ces conneries. Il avait ramassé un émetteur qui était attaché à un Rattatac durant la nuit où ils furent emprisonnés. Un émetteur pour donner des ordres à distance. L'appareil ne recevait plus rien une fois l'assaut terminé. La fréquence avait dû être changée.

Sur les tableaux, ils avaient décelé des spores, des particules, des écailles et toutes sortes d'éléments en provenance de trois pokémon : Spododo, Bombydou et Rubombelle. Tous ces coups de feu qui n'en étaient peut-être pas. Plusieurs indices parsemés dorénavant le bureau de Lock sans pour autant y avoir un quelconque lien évident entre eux. Et cette odeur nauséabonde de boue qui lui restait dans les narines. Il fit voltiger ses notes, ses réflexions, sans oublier la liste des tableaux qu'avait obtenue Sone, volée une première fois. Le capitaine souleva tous les objets pour les examiner un par un. Tarnak et Cypher regardant le ballet par-dessus leur fainéantise.

- J'avais jamais réalisé que les pouvoirs psychiques pouvaient être si assimilables à la Force. Lança Sone. Tu connais ton taux de midi-chloriens ?
- De quoi ? Qu'est-ce que tu racontes encore Sone ?
- Te vexe pas ! Je me disais juste que ça serait pratique pour attraper la télécommande et les chips une fois sur le canapé. Je devrais essayer de capturer un M. Mime ou un Alakazam
- Tu devrais surtout laisser s'aérer ceux que tu as déjà. Ils nous auraient été bien utiles il y a une semaine.

Lock pensait à Shmiti qui n'était toujours pas revenu. La zone où ils avaient été emprisonnés était une réserve animalière privée. Malgré le mandat obtenu, il n'y avait plus rien sur place. Du moins, plus aucun être humain à part des sans-abris qui profitaient d'un espace chaud et isolé. Ces vagabonds n'avaient envahi les lieux que durant la semaine justement. L'isoloir dans lequel Lock et Sone étaient retenus avait été inondé d'eau. Par contre tous les Bombydous et les Rubombelles essayaient encore de se redresser tant bien que mal. Leurs ailes ne repoussaient pas contrairement aux Spododos qui avaient déjà parcouru plusieurs mètres et fait repousser quelques champignons sur leur tête.

Et tous ces pokémon de type Ténèbres réunis au même endroit. Ils étaient clairement là pour lui, pour le maîtriser, il l'attaquait, mais sans trop le brusquer, le but étant de l'immobiliser. Il avait été à la merci de ses ravisseurs, ils n'avaient cherché ni rançon, ni à le blesser, simplement à l'immobiliser. Cette histoire de taupe lui montait à la tête un peu comme une moutarde qu'on aurait mangé à la petite cuillère suite à défi puéril. Et si c'était, si Sone avait raison. Ce Cypher était nouvel agent de police, mais aussi informaticien. Mais qui avait besoin d'un informaticien avec des ordinateurs aussi peu performants. Leur base de données n'était même pas connectée à celle des autres policiers, ils étaient obligés de passer par le serveur général d'Alola pour transmettre les informations et la connexion internet était excessivement lente.

- Chef ! Chef ! J'ai retrouvé le tableau dans un des hangars, où vous avez été fait prisonniers ! Schmiti avait débarqué tout à coup comme une fusée. Le commandant en chef appela des brigades d'autres villes ainsi que le directeur du musée de Lahamora. En fin de journée, tout le beau monde débarqua dans les hangars, déterminant une zone de sécurité autour du tableau. Des experts en arts furent dépêchés pour examiner l'œuvre. C'était une faux.

Le tableau était une reproduction fidèle, le peintre avait du talent, mais n'avait pas beaucoup d'argent puisqu'il l'avait peint avec gouache qu'il avait ensuite vernie. Il voulait que le tableau sèche rapidement peut-être. Le cadre provenait de n'importe quel magasin d'art, il était en faux bois. Mais une adresse était gravée dessus. Le faux tableau fut livré au poste par Tarnak comme pièce à conviction. Méfiant le capitaine demanda à Cypher de le rejoindre et à ne pas s'attarder dans le hangar et de trouver immédiatement l'adresse gravée. Il fonçait tout droit dans un piège, c'était certain, mais l'enquête avançait, il fallait y aller.

La brigade se retrouva dans une maison isolée qu'ils explorèrent soigneusement. Dans la cave, ils trouvèrent des centaines de répliques, mais cette fois, ce fut des impressions photocopies couleurs. Il fallait tout de même analyser l'encre, essayer de savoir où elles avaient été produites. Encore une perte de temps.

- J'en pendrai bien un pour chez moi après l'enquête. Je vais en garder un pour Sophia. Lança Sone, aidant la troupe à trier les copies. Heureusement que les tableaux ne se multiplient pas de manière magique. Il y avaient des miroirs dans cette salle. Il y avait peut-être une trappe quelque part, ou une bombe.
- Tu as fait du bon travail Shmiti ! J'avais peur de tomber sur un piège, mais apparemment, ce n'est pas à la police qu'on en veut, mais bien à moi. Est-ce que tu crois que tu pourras continuer à surveiller les hangars durant ton temps libre ?
- Sans aucun problème capitaine. Même si j'ai des doutes sur la présence qu'une quelconque information. Mais laisser le temps au temps permettra aux malfaiteurs de peut-être revenir sur les lieux du crime. C'est dommage que l'original ne soit pas encore entre nos mains.
- Il n'y a aucune chance de le récupérer. Annonça Lock. Il a probablement du quitter les îles de manières clandestines. Il y a tellement de départ de ferrys et de propriétaires de bateaux, il n'y a bien que les avions dont on vérifie les bagages.
- L'original est là. Il est là. Cria Sone enjoué. C'est bien lui. Il a été identifié par les experts. Sone faisait de grands signes pour appeler le capitaine à venir vers elle.
Sone accompagnait de l'équipe de dix policiers qui l'accompagnait découvrirent, en plus du bon tableau, une série de lettres gravées au marqueur noir sur plusieurs copies différentes.


U - R - T - A - P - E - S - U - D


- Je ne suis pas très douée en scrabble capitaine. Lock avait déjà décodé le message. Ce ne fut pas le plus difficile, mais à quoi correspondait-il ?
- Trape Sud, il manque un P et y a un U en trop. Réfléchit Shmiti. Pure tadus. Tas de puru. Non. Du pauret. Du Retaup. Dur Taupe. Taupe Dur. Les réflexions de Shmiti dressèrent les sens de Lock qui s'empressa de chercher Cypher qui était, après plusieurs rotations de la tête à s'en craquer la nuque, en train de discuter avec le directeur du musée et des collègues policiers.

- Le message c'est "Tu as perdu". Il m'est adressé vu que je suis sur l'enquête. Maintenant qu'est-ce que j'ai perdu. L'enquête ? Le tableau ?
- Ça me rappelle que sur la feuille des œuvres sortantes du musée, il y avait un tableau qui s'appelait L'espoir perdu.
Sone ne lisait que les débuts de tous les papiers qu'elle avait en main puisqu'elle savait qu'elle allait devoir les recopier pour les mettre sur la base de données de la police. Mais sa remarque était pertinente. Le voleur du tableau jouait avec le capitaine et Sone lui faisait faire des bons dans l'enquête.