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Garous de GalloViking



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» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 18/04/2016 à 16:55
» Dernière mise à jour le 20/04/2016 à 22:45

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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André Cide (Cammy, 1 Avril)
Le journée d'hier, nous avions marché sans un mot. Le forêt était maintenant en vue, à quelques heures de marche à peine. Isadore n'était pas très bavard, et c'était assez gênant, dans un sens. Si nous devions rester ensemble pour aller dans cette forêt de machin-chose comme il m'en avait parlé, on allait devoir faire plus que s'échanger une phrase toutes les deux heures. Je décidai donc de briser la glace.

« -Alors, tes maux d'estomac ? Demandai-je.
-Mieux, répondit-il simplement. »
-Isadore, si tu veux qu'on s'en sorte, il va falloir que tu parles un peu plus.
-Je te l'ai dit. On va à la forêt de Zvigold. On peut la voir d'ici.
-Je pense que tu es déjà au courant, mais je ne sais même pas ce que c'est ! Et pourquoi est-ce que tu as autant besoin de moi ? Tu aurais très bien pu me laisser dans le laboratoire. »

Il regarda ailleurs.

« -Isadore, si tu ne me réponds pas, je fais demi-tour. Je t'ai suivi hors du laboratoire dans le feu de l'action, mais si tu continues à être aussi distant, je m'en vais.
-Non ! Non, ne t'en va pas... »

Il soupira longuement. La température de son corps semblait avoir triplé, toute la neige dans un rayon de deux mètres autour de lui fondait, ne laissant que de l'herbe sèche à la place. Sous ses pieds, l'herbe était noire et fumante.

« -Cammy, j'ai besoin de toi. Tu ne comprendras pas si je t'explique.
-Je te laisse une dernière chance. Dis-moi, ou je te brise les côtes et je te traîne au laboratoire.
-Bon, si tu insistes ! »

Il se calma et s'assit. Je fis de même.

« -Comme je te l'ai dit, je dois retrouver quelqu'un.. Son nom est Sereina. Elle est... Très importante pour moi.
-À quel point ?
-Le laboratoire dans lequel j'ai été créé n'était pas aussi sympathique que celui-là, Cammy. Nous étions de simples animaux à leurs yeux. Je vivais plus ou moins l'enfer. Nous n'avions pas de nom. Les Garous pouvaient mourir sans la moindre explication. Et ils n'hésitaient pas à se servir d'armes contre nous au moindre problème.
-Quelle horreur...
-Tu as déjà reçu un coup matraque électrique dans la gorge ? Moi oui. Le Sujet 8E aussi, sauf que lui, c'était un Akwakwak, et il en est mort sur le coup. »

Il leva la tête et écarta de la fourrure sous son cou, révélant de la peau noircie. Ainsi, même un Pokémon de type Feu pouvait recevoir une brûlure ?

« -Les scientifiques nous forçaient à nous combattre les uns contre les autres. Et comme j'étais capable de souffler des flammes, ils ne me lâchaient jamais. Jours et nuits, je subissais des tests. Plus le temps passait, plus je devenais une sorte de monstre. Je devenais reclus, toujours distant des autres. J'ai failli me suicider plusieurs fois.
-...
-Cammy, à cause de tout ce qu'ils m'ont fait subir, je suis devenu mentalement instable. Lunatique, dangereux. Un jour ou l'autre, j'aurais pété les plombs. Mais...
-Sereina ?..
-Oui. Un jour, elle est arrivée. Lorsqu'ils l'ont placée dans le groupe pour la première fois, j'ai essayé de l'ignorer, pour ne pas la mettre en danger. J'ai encore honte de ne pas l'avoir défendue, ce premier jour...
-...
-Le deuxième jour, après la mort du Sujet 18B, deux autres Garous ont essayé de s'en prendre à elle. Cette fois-ci, j'ai agis. Plus pour calmer ma conscience que pour vraiment aider Sereina, c'est vrai. Comme les autres avaient peur de moi, ils l'ont vite laissée tranquille. Et, après ça... Nous avons fait connaissance. J'ai rapidement remarqué qu'à côté d'elle, je me sentais beaucoup mieux.
-Je comprends, maintenant... Dis-je doucement.
-Si Sereina venait à mourir, continua Isadore, je sais que je ne pourrai pas être sauvé. J'ai besoin d'elle, et elle a besoin de moi. Nous sommes liés, Cammy, dit-il. Et tant que je ne l'aurais pas retrouvée... Je continuerai à la chercher, jusqu'au bout du monde s'il le faut.
-Et donc, tu as besoin de moi pour ?..
-Pour m'aider à rester bien mentalement. Cela peut paraître égoïste, mais c'est la vérité. »

Voilà toute l'histoire. Isadore était amoureux de Sereina, et c'était grâce à l'amour qu'il lui portait qu'il avait réussi à ne pas sombrer dans la folie. Quant à moi, j'allais servir de remplacement jusqu'à ce qu'il retrouve sa bien-aimée.

« -Isadore, dis-je. Tu me dégoûtes.
-Je m'y attendais. Tu vas rentrer, n'est-ce pas ?
-Bien sûr que non. C'est ce que j'aurais dit si tu avais essayé d'inventer une quelconque mensonge pour me convaincre de rester avec toi. Mais je vais rester avec toi à une seule condition...
-Je t'écoute.
-Dès que tu en auras l'occasion, Isadore. Promets-le moi. Dis-lui que tu l'aimes.
-?!
-Isadore, crois-moi. Tu es follement amoureux de Sereina, et c'est la raison pour laquelle sa présence t'est bénéfique. Mais tant que tu ne lui diras pas, tu ne te sentiras jamais bien, et elle non plus. Il faut qu'elle le sache, sans quoi tu risques de la perdre à jamais.
-Bon... Je te le promets, Cammy. »

Sans prévenir, il m'attrapa et me serra contre sa poitrine. Sans doute sa façon de me remercier. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais avoir un don puissant avec les sentiments des humains et des Pokémon qui m'entouraient. Comme si j'arrivais à détecter ce qu'ils ressentaient aussi facilement que le vent ou la température ambiante. Lorsqu'il me lâcha enfin :

« -Merci de m'avoir ouvert les yeux, Cammy. En route.
-On va où exactement ?
-On traverse la frontière. On y va en traversant la forêt de Zvigold, car elle est toujours vide de soldats.
-Ah bon ? Pourtant ça m'a l'air d'être un point sensible.
-C'est vrai. Il suffirait qu'une armée passe par là pour envahir le territoire adverse. Seulement, ce lieu fait peur.
-Peur ? Il fait sombre ?
-Pas forcément. Les humains sont plutôt superstitieux et pensent le lieu hanté.
-Et toi, tu n'as pas peur ?
-Ah ! C'est des sornettes, tout ça. J'y suis déjà passé plusieurs fois. Il y a beaucoup de Pokémon sauvages, c'est vrai. Et peut-être ont-ils attaqué les humains une fois. Mais de là à dire que le lieu est hanté... »

Hantée, pourquoi pas ? Les Pokémon Spectre existent, c'est un fait qui ne semble déranger personne. Les humains sont difficiles à comprendre...


« On a dépassé Kjarisk hier, me dit-il. À partir d'ici, on ne croisera plus le moindre soldat.
-Le forêt est grande ?
-Gigantesque. Mais si on suit la route, on devrait l'avoir traversée avant midi. »

Je devinai une route sous la neige, signe que nous étions sur la bonne piste. Isadore s'arrêta rapidement, et renifla l'air.

« Ça sent le brûlé, déclara-t-il. De par là. »

Effectivement, ça sentait le bois carbonisé. Une colonne de fumée s'élevait, plus loin à l'Est. Contrairement à ce que je pensais, Isadore ignora totalement l'origine de l'odeur et continua sa route, et je fis de même. Cette fois-ci, à quelques mètres à peine des arbres, il s'arrêta à nouveau et renifla... Avant de dénicher quelque chose dans les buissons. Il me montra l'amas de câbles et me dit :

« Une oreillette et une radio... C'est de l'Armée Progressiste. On dirait qu'ils ont envoyé un espion, ou qu'un de leurs espions est rentré au bercail. »

Il renifla, mais toussa fortement, comme s'il avait respiré quelque chose de mauvais.

« -Pouah !
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je.
-Ces oreillettes, elles puent le poison...
-Du poison ? Comment ça ?
-C'est pas tout. Quelque chose a laissé une piste. Le poison est très faible et totalement inoffensif, mais je peux le suivre. Et je pense savoir d'où il vient...
-Comme tu veux. »

Il marmonna quelque chose comme « Mis où... » et se mit en route. Le regarder renifler le sol avec autant de sérieux avait quelque chose d'hilarant, mais je parvins à garder mon calme. Pas question de le déranger. De plus, il semblait être sur les nerfs. Au lieu de ça, je décidai d'apprécier l'air frais, ainsi que les odeurs uniques et très agréables de la forêt. Alors que nous avancions, il dit :

« -Quelque chose ne va pas. Des humains sont passés par ici il y a peu.
-L'espion, non ?
-Non, plus nombreux. Ils se dirigeaient vers Zvigold. On va faire le tour pour éviter les mauvaises rencontres. »

Je suivis donc le chef de groupe, qui longea discrètement le village. Il y avait effectivement quelques humains. Isadore était trop occupé à suivre son « poison », mais j'aperçus quatre humains accompagnés d'une Galopa. Deux jeunes et deux adultes, dont un armé. Ils semblaient s'être installés récemment et vaquaient à leurs occupations. Cette forêt n'avait vraiment rien de hanté. Le village dépassé, Isadore repartit au pas de course, infatigable. Je fis de même.

« -Nous sommes bientôt sortis ? Demandai-je enfin.
-Bientôt, oui. Encore un effort, Cammy. »

Effectivement, nous sortîmes enfin de la forêt. La neige était encore plus épaisse, maintenant. Isadore pointa une structure au loin :

« -C'est une usine. Là-bas, ils construisaient des véhicules. Je l'ai sabotée avec un groupe de Garous, Sereina nous accompagnait.
-Comment ça c'est passé, exactement ?
-Nous avons dynamité les stockages de carburant. Bill a été aperçu, et nous avons été obligé de nous planquer, tu ne devineras jamais où...
-Dis-moi ? Demandai-je, curieuse.
-Dans un char. Comme personne ne savait piloter, nous avons « enlevé » l'un d'entre eux et l'avons forcé à nous reconduire chez nous. »

Son visage s'assombrit, et il s'arrêta.

« -Lorsque nous sommes rentrés, le pilote que nous avions capturé a été salement torturé.
-Il fallait s'y attendre, répondis-je. Tu n'as pas à t'en vouloir.
-Sereina est partie à cause de ça. Elle est toujours la première à aider et soigner les autres, quitte à se mettre en danger. Elle... (Il soupira.) Elle a accepté de trahir l'Armée Régulière pour soigner cet homme.
-Je ne pensais pas à ça.
-Quand leur hélico a pris de l'altitude, nos soldats ont ouvert le feu. Et moi... Je suis devenu complètement fou. Ils osaient faire du mal à Sereina.
-Il s'est passé quoi ?
-J'en ai tué presque une dizaine. J'ai été maîtrisé par les autres Garous. Et ils m'ont emporté dans le laboratoire. La suite, tu la connais. »

Voilà pourquoi il était aussi affamé et à moitié fou la première que je l'ai vu. Découper la porte avec des flammes, il fallait quand même oser. Le sort du scientifique ne me dérangeait pas, c'est vrai, mais de là à le tuer quand il pouvait juste aller chercher à manger dans la salle commune... Ça m'avait permis de défouler, et qu'est-ce que ça m'avait fait du bien ! Pour une raison que j'ignorais, j'adorais combattre.

« -L'odeur se dirige là-bas, me dit Isadore.
-C'est quoi, cet endroit ?
-D'après mes souvenirs, il s'agit d'un avant-poste. Il sert à la fois à surveiller une quelconque invasion prévenant de Zvigold, et à stationner les soldats en partance pour la capitale.
-Comment tu sais ça ? Demandai-je. Tu as fait parti de leur armée ?
-Haha, absolument pas. Le Commandant m'a tout expliqué. Lorsqu'ils auront pris la capitale, ils attaqueront cet avant-poste immédiatement. »

S'ils y arrivent un jour...

« -Le poison provient de ce bâtiment, là... On dirait un hôpital.
-Et ?
-C'est le meilleur endroit pour trouver Sereina. Allons-y.
-Attends ! Ce lieu est gardé. Il est entouré de grillages et de barbelés. On rentre comment ?
-Par derrière. Je peux passer en-dessous des grillages en creusant, tu peux me suivre.
-Je peux aussi sauter par-dessus, dis-je.
-On fait comme ça. »

Le lieu grouillait de soldats Progressistes, portant des équipements très différents de ceux que j'avais vu au laboratoire. Ils semblaient bien plus avancés. Comme Isadore l'avait dit, il n'y avait personne derrière le petit hôpital de campagne. Peut-être ne s'attendaient-ils tout simplement pas à se faire attaquer. Isadore, malgré la dureté du sol gelé, réussi à creuser et à passer sous la clôture. Lorsqu'il émergea de l'autre côté après presque une demi-heure, il grogna :

« -Elles sont enterrées vachement profondément, leurs barrières. Bon, à ton tour !
-J'arrive, répondis-je simplement.
-Ne te prends pas la fourrure dans les barbelés. »

Le grillage faisait bien trois mètres de haut, sans compter les barbelés, mais je n'aurais aucun problème. Prenant quelques mètres d'élan, je sautai par-dessus le grillage avec aise... Avant d'atterrir sur le toit du bâtiment, lui-même plus haut que la barrière. Lorsque je fis signe à Isadore que j'allais bien, il soupira de soulagement. De là-haut, j'avais une vue imprenable sur l'avant-poste. Même s'il grouillait de soldats, il n'y avait qu'un seul garde devant la porte de l'hôpital, les autres vaquaient à leurs occupations plus loin.

« Tu peux t'en occuper ? Me souffla Isadore. »

Je hochai la tête. Si je voulais que cela passe inaperçu, j'allais devoir être rapide. Attendre que personne ne regarde, et frapper. À peine eus-je constaté que personne ne regardait dans cette direction -cela fut rapide, vu qu'ils étaient tous occupés-, je me laissai du toit, donnant un coup de talon dans le casque du soldat. Un léger *bong* retentit, et le soldat s'écroula silencieusement dans la neige. Ni une ni deux, je l'emportai avec moi dans l'hôpital. Je poussai un soupir de soulagement quand je vis qu'il était vide. Alors que j'allongeais l'homme inconscient sur l'un des lits, Isadore entra à son tour.

« -Tu as été géniale, me dit-il.
-Merci, répondis-je, flattée.
-Il s'en remettra ? Me demanda-t-il en désignant ma victime.
-Bien sûr. Il n'aura pas la moindre séquelle. Ils penseront qu'il a juste piqué un roupillon.
-Bien. Si je ne me trompe pas, on devrait trouver ce qu'on cherche là-bas. »

Il désigna une double-porte à l'autre bout du couloir.

« Quelque chose cloche... Tiens-toi sur tes gardes, Cammy. »

Nous traversâmes le couloir rapidement, et Isadore poussa lentement la porte, me faisant signe de passer.

« -Qui est là ? Souffla une voix masculine. »

Je regardai autour de moi, la salle était complètement vide. Pas âme qui vive. Un sol blanc, un plafond blanc, des murs blanc... On se croirait de retour dans le laboratoire de ma renaissance. Isadore entra à son tour et soupira.

« -Je m'en doutais. Même si je ne m'attendais pas à vous retrouver ici.
-Isadore, qu'est-ce qu'il se passe exactement ?
-Nous sommes dans l'illusion d'un Zoroark. »

Ce nom ne me disait absolument rien. Mais je n'aimais pas tellement que l'on se moque de moi avec des tours de passe-passe, alors je décidai de passer à l'action. J'avais facilement localisé d'où été venue la voix.

« Je vois que tu as amené une nouvelle amie avec toi, Garou. »

Je pris appui sur le mur derrière moi. Mettant toute la force que je pus dans mes jambes, je bondis en direction de la voix,. En une fraction de seconde, je sentis un contact poilu et j'entendis un cri de douleur. En même temps, l'illusion cessa complètement. La salle de laboratoire redevint plus sombre, remplie de bric-à-brac scientifique et de livres. Coincé entre mes bras se trouvait une créature humanoïde noire, à la longue chevelure rouge. Étrangement, elle portait une blouse, comme n'importe quel scientifique.

« -Lâche-moi ! Cria-t-il. Vous me dérangez au milieu de recherches importantes ! »

Je renforçai mon étreinte, ne sachant pas tellement quoi faire. Isadore s'approcha de lui à son tour, la haine dans les yeux.

« -Où est-elle ? Demanda-t-il.
-De qui parlez-vous ? S'énerva le Zoroark.
-Ne joue pas aux idiots avec moi ! Sereina était dans cette pièce il y a à peine quelques jours. »

Le Zoroark se calma.

« -Lâchez-moi et je vous dirai tout.
-Hors de question, répondis-je avant Isadore. »

Pour confirmer mes dires, et surtout pour être dans une position plus confortable, je le plaquai sur le ventre avant de lui faire une clé de bras.

« -Je ne suis pas d'humeur à jouer, dis. Alors vous allez tout nous dire.
-D'accord, d'accord ! Mais ne touchez pas à mes recherches.
-Vous voulez dire, ça ? Demanda Isadore, une seringue dans les mains. »

Le Zoroark lâcha un sourire. Le rouge qu'il avait sur ses lèvres le rendait effrayant, d'une certaine manière.

« -Vous feriez mieux d’éviter de jouer avec ça, Isadore. Reposez ça sur la paillasse. Si vous tenez à savoir où est partie Sereina, bien entendu.
-Vous n'êtes pas tellement en position de négocier, dis-je.
-Alors, continua Isadore. Où est-elle partie ? J'ai suivi la trace de Miyu plusieurs jours avant de vous retrouver. Ce n'est pas pour qu'on me fasse perdre encore plus de temps.
-Ah, Miyu... Je me demande ce qu'elle est devenue, après être partie pour le territoire Régulier. Quant à Sereina, elle est partie sur le champ de bataille. Ils manquent de médecins, là-bas. »

Isadore se calma légèrement.

« -Cammy, relâche-le. Je sais où aller, maintenant.
-Tu es sûr de toi ?
-Oui. »

Haussant les épaules, je lâchai le Zoroark, crachant les quelques cheveux qui étaient rentrés dans ma bouche.

« -Au fait, demandai-je. C'est quoi vos recherches ? Et c'est quoi, cette seringue ?
-Bonne question, jeune demoiselle. Cette seringue est l'antidote. »

Isadore se retourna.

« -L'antidote ?..
-Oui. L'antidote permettant de retransformer un Garou en Pokémon.
-Comment ? Demanda Isadore.
-C'est une longue histoire, soupira le Zoroark.
-On a pas le temps, répliqua Isadore.
-Isadore, dis-je. On n'arrivera jamais là-bas, fatigués comme on est. On partira demain. »

Isadore ne répondit pas. Il s'assit simplement, comprenant que j'avais raison.

« -Bien, commença le Zoroark. Après avoir contribué à l'enlèvement des deux Garous, à savoir Sereina et Miyu, j'ai prélevé un peu de leur sang de manière à pouvoir l'étudier et à trouver un antidote. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle je suis toléré en territoire Progressiste.
Des jours entiers, j'ai étudié leur sang, et le mien. Quelque chose ne collait pas. J'avais identifié les virus responsables. Bien entendu, entre Sereina et Miyu, les virus sont différents, vu qu'elles ne font pas partie de la même génération. Mais le mien était tout autre.
-Pourquoi votre sang ? Demandai-je.
-Parce que je suis un garou aussi, demoiselle. Il est aussi dans mon intérêt de redevenir un Pokémon. Et de retrouver ma mémoire...
-Je ne comprends pas, dit Isadore. Le virus est encore présent dans le sang des Garous ?
-Effectivement. Enfin, peut-être pas dans le vôtre, la température de votre corps l'a très certainement tué. Le Pokérus modifié, une fois injecté dans le corps d'un Pokémon, modifie entièrement son ADN, pour en faire un hybride humain et Pokémon. Lorsqu'il n'y a plus rien à changer, le virus s'endort et devient inactif. De cette manière, il peut être récupéré par les scientifique et modifié à nouveau. Pour des mesures de sécurité, le virus est détruit quand la température du corps de l'hôte devient trop extrême, à savoir en dessous de 10°C ou au-dessus de 50°C.
-Je comprends mieux.
-Bref, le virus contenu en Sereina est le Pokérus Iota, et celui en Miyu est le Pokérus Kappa. Quant au mien ? Je n'en ai aucune idée. C'est alors que j'ai eu l'idée de mélanger du plasma contenant mon virus et celui de Serina, puis de Miyu. Les résultats furent impressionnants. Mon virus a détruit les Pokérus Iota et Kappa, mais à en plus corrigé toutes les erreurs d'ADN, reformant ainsi un ADN de Mentali et de Noctali tout à fait classique. »

Isadore et moi nous regardâmes.

« -Je suis l'antidote, Isadore. Tout porte à croire... (Il soupira.) Tout porte à croire que le virus en moi permet de changer les humains en Garous. Et que, par la même occasion, il permet de changer un Garou en Pokémon.
-Et donc, un virus de Garou vous retransformera en humain ?
-Malheureusement non, dit-il calmement. Mon virus détruit le virus Pokérus modifié trop rapidement. Je ne pourrais probablement pas être guéri... Mais il y a autre chose que vous devez savoir à propos du Projet Garou. (Son visage s'assombrit plus qu'il ne l'était déjà.) Après un mois, le virus se réveillera et attaquera son hôte, détruisant son système nerveux, provoquant ainsi sa mort. »

Alors voilà ce que Jonas voulait dire. « Si seulement tu savais... Le temps... Restant. » Ces menteurs n'avaient absolument aucune raison de garder les Garous et de les intégrer à la société, comme ils l’avaient dit dit. Ils voulaient juste des armes jetables ! Isadore bouillaient, lui aussi. Mais il demanda :

« -L'antidote détruit le virus, n'est-ce pas ? Donc une fois soignés, nous n'aurons plus ce problème ?
-Parfaitement. Si cela peut vous rassurer, Isadore... Sereina n'est pas affectée par ce problème. Je ne sais pas pourquoi, mais son virus est devenu définitivement inactif et inoffensif après son évolution.
-Euh... Isadore ? Demandai-je. »

Isadore avait l'air ailleurs. Son regard était perdu dans le vague.Alors que j'allais le secouer pour le réveiller, le Zoroark-Garou me fit signe d'attendre. Il devait savoir ce qui se passait. Des larmes coulèrent lentement sur les joues d'Isadore... Peut-être le Zoroark avait-il raison. Quelques minutes plus tard :

« -C'est... Sereina. Elle me parle via la télépathie. Elle a un message pour vous, dit Isadore au Zoroark.
-Je vous écoute.
-Elle m'a dit... Que vous êtes André Cide. Que vous êtes son maître. Que c'est elle, Maya. »

Le Zoroark poussa un long soupir. Un gigantesque poids venait probablement d'être enlevé de sa poitrine. Je ressentais énormément de tristesse et de joie provenant à la fois d'Isadore et du Zoroark.

« Tout concorde, maintenant, réussit à dire le Zoroark. J'ai été idiot de ne pas m'en rendre compte plus tôt. »

Isadore était de retour dans sa conversation télépathique. Lorsqu'elle fut terminée, il se leva, et déclara :

« -Cammy, changement de plan. Demain, on retourne dans la forêt de Zvigold.
-Très bien, répondis-je. Avant de lui lancer un regard sévère.
-Je n'ai pas oublié notre promesse, dit-il. Je lui ai dit.
-Tu verras, dis-je. Ça ira beaucoup mieux maintenant. »

Le Zoroark -André Cide- se leva et déclara:

« Demain, vous n'aurez aucun problème pour sortir d'ici. Une petite illusion et personne ne vous remarquera. Je vous conseille de vous reposer car la forêt de Zvigold, lorsque vous quittez les sentiers battus, devient un lieu totalement différent. »