Beautiful Killer de Star-Killer

Le bruissement des hautes herbes contribuait à son agacement. Déjà qu'il n'avait jamais apprécié la nature - il ne s'en souvenait pas mais il pouvait le constater -, alors si en plus celle-ci se montrait bruyante, il ne tarderait pas à râler. Ce qui aux yeux de son meilleur ami était une véritable torture.

Armand regardait la route 6, menant à Safrania, depuis un bon moment déjà. Dans son regard, on pouvait lire un dégoût profond à l'égard de cette pauvre route qui ne lui avait rien fait. Du moins, pour le moment. Il avisa les flaques de boue disséminées çà et là entre quelques touffes d'herbe. Un repérage des éventuels "dangers" de cette route lui serait bien utile pour rejoindre la ville sans encombre - et surtout sans tâche sur ses vêtements.

Plus loin, assis sur un banc, Colin et sa sœur préparaient leurs affaires de voyage : ils avaient dû repasser chez eux pour aller récupérer quelques objets utiles. Et ils n'avaient pas pris la peine de prévenir leurs employeurs respectifs. Bon.

- C'est bon, vous êtes prêts ? Cette route est fascinante mais la regarder pendant plus de cinq minutes est un peu agaçant...

Les deux Marsden se regardèrent avant de soupirer. Armand Van Doren devait être le seul amnésique au monde à se comporter de la sorte. Il n'était même pas bouleversé, non. Il prenait tout dans le bon sens, préférant ne pas sombrer dans le désespoir. C'était peut-être mieux que de se lamenter, en somme.

- Vous savez, il est déjà quatorze heures. Cette route n'est peut-être pas si longue que ça, mais si vous traînez, demain on sera encore là... soupira le brun.
- Et si tu venais nous aider, au lieu de contempler cette "route si fascinante" ? Tu en penses quoi ? demanda Colin.

Armand haussa les épaules et rejoignit ses compagnons de route. En y réfléchissant bien, la situation lui parut absurde. Il avait perdu la mémoire, et son meilleur ami acceptait gracieusement de l'aider à la retrouver, aux dépens de son poste de médecin. Encore plus absurde, la sœur de Colin, qu'il ne connaissait pas le moins du monde, voulait aussi l'aider...

Il rangea quelques sandwiches dans sa mallette grise et aida Jessie à fermer son sac un peu trop plein. Puis il sortit son Séviper de sa Pokéball.

- Euh, tu m'expliques ce que tu fais ?
- Colin, voyons, je ne connais même plus ses attaques, ce sera l'occasion de l'essayer un peu... répondit Armand avec un sourire.
- J'suis pas convaincu... soupira le blond en empoignant sa sacoche.
- Tu comptes le faire combattre ? demanda Jessie.
- Oui, si on croise des Dresseurs dans le coin. Sinon, tant pis. Les Pokémon sauvages seront sans doute trop simples à battre...
- Venant d'un type qui ne connaît pas les attaques de son Pokémon, c'est un peu présomptueux... marmonna Colin.

Armand se tourna vers Colin.

- Aurais-tu dit quelque chose ?
- Non... soupira le médecin.
- Alors, en route, mauvaise troupe...

Sans attendre la réponse de ses compagnons, il s'avança sur le sol sablonneux de la route 6. La route était éclairée, peu d'arbres l'entourant. Des hautes herbes verdoyantes bougeaient au gré du vent dans un bruissement presque inaudible. Les quelques flaques de boue ornant la route s'étendaient chacune sur un ou deux mètres. Quelques campeurs se trouvaient aux abords du mince cours d'eau qui longeait la partie Ouest de la route.

- Franchement, il y a tellement de flaques de boue... On voit que c'est mal entretenu, ce coin-là... soupira le jeune homme en costume.
- Contente-toi d'avancer et, par pitié, tais-toi ! grommela Colin en le poussant légèrement.
- Les garçons... souffla Jessie, atterrée.

Le climat était plutôt frais, sans être désagréable. Des Pokémon Plante surgissaient des hautes herbes de temps à autre, faisant sursauter Colin.


- x -


Première pause de l'après-midi. Les trois compagnons de route n'avaient croisé aucun Dresseur en l'espace d'une heure, même en prenant tout leur temps.

- Tu m'étonnes, cette route est tellement mal entretenue que ça fait peur aux Dresseurs... souffla Armand.
- Ouais, sûrement... admit Jessie en vidant une canette de soda.
- Te plains pas si tu dois aller aux toilettes après, chère sœur, soupira Colin.
- Bah écoute, on fera avec les moyens du bord ! répondit la jeune femme, pas très enthousiasmée cependant.

Armand ignora leur querelle de frère et sœur et observa la route. Dans peu de temps, une heure tout au plus, ils seraient à Safrania et rencontreraient le mystérieux Kieran Howard. Il le cachait bien, mais l'amnésique était stressé. Après tout, l'homme ne leur avait pas paru très sympathique au téléphone. Etant dépourvu de souvenirs, il ne pouvait que se fier à son - excellente - intuition. Qui ne le trompait que rarement, mais un imprévu, ça arrive vite...

Il se leva le premier, prêt à se remettre en route. Sa petite séance de réflexion serait remise à plus tard, il leur fallait arriver à Safrania assez rapidement, de sorte à trouver un hôtel pour la nuit. Dormir dehors, c'est bien gentil, mais pas super confortable.

- Safrania, c'est grand, comme ville ? demanda Armand à Jessie.
- Oui, c'est en quelque sorte la "capitale" de Kanto. On y trouve le siège social d'une grande entreprise, la Sylphe SARL. Ils fabriquent les Pokéballs, à ce qu'on raconte...
- Oh. Effectivement, ça doit être une sorte de New York alors.

Jessie sourit.

- Pas tout à fait, c'est bien moins... "parfait". Il y a notamment le quartier de la gare, un endroit mal famé si tu veux mon avis. On évitera d'y passer.
- Venez voir ! leur cria Colin, quelques mètres plus loin.
- Allons bon, c'est quoi, une femme en détresse ? soupira Armand.
- Hm, connaissant mon frère, ça doit être ça...

Les deux bruns sourirent et se rendirent là où Colin semblait avoir trouvé quelque chose. Un Goupix sauvage avait la patte avant gauche prise dans un piège.

- Merde, ce truc ne s'ouvre pas... grommela Colin en essayant tant bien que mal de retirer le piège métallique.
- Enlève ta main, je vais te régler ça, intervint Armand en ouvrant sa mallette.

Colin comprit de suite où son ami voulait en venir et l'arrêta aussitôt.

- Tu ne tireras sûrement pas sur ce piège ! Tu pourrais tuer le Pokémon en ratant ta cible !
- Oh, allez, tu crois vraiment que j'ai perdu la main ? Juste parce que je suis amnésique, quel préjugé...
- Tu es inconscient, Armand Van Doren !!
- Colin, laisse-le faire, soupira Jessie. Je ne le connais pas mais je pense qu'on ferait une grave erreur en le sous-estimant.

Armand sortit son arme, un petit Beretta 92, et remercia la jeune femme avec un sourire.

- Tu vois, la dame a parlé. Allez mon grand, on va te retirer cette cochonnerie...

Il chargea le pistolet et visa précautionneusement. S'il s'était surestimé, il en paierait le prix. Colin ne lui adresserait sans doute plus jamais la parole et le laisserait tomber. Il tira un seul coup qui fit sauter l'attache du piège et libéra la patte endolorie du Pokémon.

- Règle numéro un : ne JAMAIS, je dis bien JAMAIS, sous-estimer Armand Van Doren. Compris, les enfants ? sourit le brun.
- Crétin... Si tu avais raté ce coup, il ne resterait plus rien de toi ! soupira Colin, reconnaissant malgré tout.
- Euh, dites... on va en faire quoi, de ce Pokémon ? Il ne peut pas marcher dans cet état... fit remarquer Jessie.

Effectivement, le Pokémon était trop mal en point pour réussir à se déplacer. Sa patte, ayant été compressée un peu trop longtemps par le piège, avait pris une teinte presque violette, et un mince filet de sang s'écoulait de la plaie encore ouverte. Colin soupira.

- Pas le choix, on doit l'emmener au Centre Pokémon le plus proche... Dépêchons-nous d'aller à Safrania.
- Je te préviens, c'est toi qui le porte ! répliqua Armand.
- ...ton insensibilité te perdra... marmonna le blond.
- Je pourrais en dire autant de ta gentillesse, cher ami. Bon, puisqu'il faut se dépêcher, allons-y...


- x -


Le trio arriva à Safrania. Colin était fatigué d'avoir couru pour y arriver plus rapidement et les deux autres s'étaient contentés de marcher. Armand ne put retenir un bâillement.

- Hmmmmm... Il est dix-huit heures. On est en avance alors.
- Vous venez avec moi au Centre Pokémon ? demanda Colin, exténué.
- Je crois que tu m'as dit de ne pas te quitter d'une semelle, alors oui, répondit le brun.
- Je vais nous prendre des chambres d'hôtel... soupira Jessie en partant dans la direction opposée.

Armand suivit son ami dans les rues de la ville, qui lui paraissaient étonnament... jaunes. Les façades de la plupart des bâtiments étaient peintes dans un jaune criard, ce qui donnait une apparence plutôt grotesque à la ville.

"Quel manque de goût effrayant... Les fondateurs de la ville devaient être bourrés c'est pas possible autrement..."

Ils marchaient d'un pas rapide. Armand appréciait de fouler le sol pavé, ayant trop longtemps à son goût marché sur la sablonneuse route 6.

- Dis-moi si je me trompe, mais les Centres Pokémon, c'est les hôpitaux pour Pokémon tenus par des infirmières Joëlle ?
- Oui, enfin... Les infirmières Joëlle ne sont plus en fonction depuis l'incident d'il y a cinq mois.

Armand s'étonna.

- Il s'est passé un truc ?
- Une infirmière Joëlle a fait sauter un Centre Pokémon de campagne, faisant pas mal de victimes. Les forces de police n'ont jamais trouvé la coupable, alors elles ont toutes été suspendues de leurs fonctions. Elles se ressemblent trop, tu comprends... soupira le blond en poussant la porte du Centre Pokémon.

Armand hocha la tête. Il trouvait ça bizarre de se souvenir des infirmières Joëlle, elles qui n'étaient même plus en fonction. Il suivit son ami à l'intérieur du grand bâtiment au toit rouge. Colin s'adressa à la secrétaire, qui tapait mécaniquement sur son clavier d'ordinateur. Il dut l'interpeller pour qu'elle remarque sa présence.

- Bonjour, vous avez un rendez-vous ?
- Non, on a trouvé un Pokémon blessé sur la route 6 et... commença Colin.
- Je suis désolée, l'interrompit la secrétaire. Un rendez-vous est nécessaire pour que votre Pokémon soit pris en charge...

Colin se frappa le front.

- Mais puisque je vous dis que...
- Laisse-moi faire, intervint Armand.
- Quoi ? Mais...

Le jeune homme en costume ouvrit sa mallette et en sortit une liasse de billets, qui devait bien totaliser cinq mille Pokédollars.

- Serez-vous plus coopérative avec ceci ?
- Hmpf... Le docteur Bentley prendra ce Goupix en charge dans cinq minutes.
- Merci beaucoup, souffla Armand, la gratifiant au passage d'un sourire charmeur dont il avait le secret.

Il se tourna ensuite vers Colin.

- Les dames d'aujourd'hui, alors... C'est fou ce que l'argent fait des ravages sur la société. Enfin, estimons-nous heureux qu'elle n'ait pas demandé plus.
- Tss... fit la secrétaire, ayant tout entendu.

Les deux amis prirent place sur des chaises dans la salle d'attente. Ils furent vite rejoints par Jessie, qui avait trouvé des chambres d'hôtel pour la nuit.

Le médecin, avec deux ou trois minutes de retard, apparut dans l'encadrement de la porte.

- Au suivant !

Colin se leva, le Goupix blessé dans ses bras. Le Pokémon poussa un gémissement aigu, signe qu'il avait mal. Le blond caressa la tête du Goupix, tout en le rassurant.

- Ca va aller mon grand... Allez, tout va bien se passer...
- Généralement c'est quand on dit ça qu'une catastrophe arrive, observa Armand.
- Armand... geignit Jessie, avec un demi-sourire cependant.
- Quoi, tu ne vas pas le nier !


- x -


Une demi-heure. Ca faisait une demi-heure qu'Armand et Jessie attendaient le retour de leur ami, mais il ne revenait pas. Le tueur à gages soupira une énième fois.

- Je veux bien que ce soit un peu long, et tout ça, mais Colin n'est pas le propriétaire de ce Pokémon, pas besoin de rester ici... Et puis il est dix-neuf heures. Si on est en retard, je ne donne pas cher de notre peau.
- C'est bon, je commence à comprendre que tu en as marre... soupira la jeune femme. J'ai la dalle en plus.
- Tiens... souffla Armand en lui tendant un des sandwiches qu'il avait emportés.

Jessie le prit et sourit.

- Finalement, tu peux être très gentil !
- ...je ne suis pas gentil... marmonna le concerné en détournant les yeux.

La salle d'attente n'était pas un lieu très agréable. Les murs étaient peints dans le même jaune criard qui décorait les façades de la majorité des maisons de Safrania, et l'ameublement restait très rudimentaire : une table basse sur laquelle reposaient des magazines éparpillés et ayant pris la poussière avec le temps et une dizaine de chaises particulièrement inconfortables.

Lorsqu'enfin Colin reparut, le Goupix endormi et probablement guéri dans ses bras, Armand soupira, à la fois de soulagement et de déception.

- D'un côté je suis très content que tu sortes enfin. De l'autre... je me trompe ou tu as décidé de garder ce Pokémon ?
- Oui, je n'ai pas eu le courage de résister à son regard suppliant... Enfin tu me connais... soupira le médecin avec un sourire gêné.
- Plus autant qu'avant... marmonna Armand, les yeux dans le vague.
- Tu as dit quelque chose ? s'étonna Jessie.

Le jeune homme brun secoua la tête.

- Non... Non, rien.
- T'es presque trop calme, là... souffla Colin. Je ne m'en plains pas, ça va de soi. Combien de temps nous reste-t-il avant d'aller voir ton contact téléphonique ?

Jessie consulta sa montre.

- Tout juste trois quarts d'heure.
- Bah, on va aller déposer nos affaires... soupira Armand en quittant la sombre salle d'attente.
- Eh bien en route pour l'hôtel, alors. Jessie, combien de chambres as-tu prises ?

La jeune femme se gratta la tête.

- Bah, le souci, c'est qu'il n'en restait que deux, alors... On va en partager une, toi et moi.
- Si ce n'est que ça... Bon, suivons-le avant de le perdre de vue...


- x -


Juste avant de regagner l'hôtel, Armand avait tenu à acheter des vêtements supplémentaires pour les jours à venir. Puis vint le rendez-vous avec Kieran Howard.

De nuit, la grande ville aux bâtisses jaunâtres était beaucoup plus calme. On pouvait entendre le hululement des chouettes au loin, tel un écho. Le son de leurs pas sur le sol pavé résonnait un peu et attiraient le regard des quelques clochards assis entre deux maisons.

Ils atteignirent le siège social de l'une des sociétés les plus éminentes du pays : la Sylphe SARL, qui apparemment fabriquait divers outils utiles au dressage comme des Pokéballs ou des Potions. L'immeuble était très haut, il devait au moins compter une quinzaine d'étages. Il n'était pas jaune, comme le reste de la ville, non, c'était une tour de verre. La vue devait être impressionnante de l'intérieur.

Armand regarda autour de lui. Il ne voyait personne. Peut-être que ce rendez-vous était une vaste plaisanterie après tout.

- Je me demande si on a bien fait de venir... geignit Jessie, peu rassurée.
- Ce Howard a sans doute voulu nous faire marcher... souffla Colin.
- Ca, ce n'est pas gentil.

Les trois amis sursautèrent. Ils n'avaient vu personne et pourtant, une voix inconnue avait résonné dans l'obscurité ambiante. Armand se retourna le premier, pour découvrir une silhouette à quelques mètres d'eux. La pénombre ne lui permit pas de distinguer son apparence.

- Vous êtes Kieran Howard ? demanda le brun, hésitant.
- C'est ça. Je suis confus, je ne voulais pas vous faire peur, mais votre... ami s'est montré assez déplaisant.
- Il est un peu rustre mais pas méchant ! assura Armand.
- C'est ça, et toi t'es un saint... grommela Colin.

Kieran s'approcha du groupe, se trouvant maintenant à un mètre à peine de l'amnésique, ce qui permit à celui-ci d'observer son interlocuteur. Il était un peu moins grand que Colin et lui. Ses cheveux étaient noirs et courts, quelques mèches retombant sur son front. C'est son regard qui intrigua le tueur à gages : il avait des yeux noisette, sous lesquels de légers cernes étaient visibles. Il avait un regard fatigué, en somme.

- Oui, bon... Comme je vous l'ai expliqué plus tôt par téléphone, je suis amnésique. Je me souviens de quelques détails, mais ça reste sommaire. Qu'est-ce qui nous lie, tous les deux ?

Kieran observa le jeune homme brun et sortit un papier de l'une des poches de son manteau.

- Je suis votre avocat. Voici le contrat que nous avons signé il y a de ça un an.
- Un an... souffla Armand. Un an que je vous connais, et j'ai tout oublié à votre sujet. Je me souviens pourtant de Colin, c'est à n'y rien comprendre...

L'avocat hocha la tête.

- Je suis bien d'accord avec vous...

Il se tourna ensuite vers Colin et Jessie, qui restaient volontairement à l'écart.

- Ne soyez pas timides, venez. Je ne tue pas, vous savez... ajouta-t-il en lançant un regard entendu à Armand, qui se contenta de sourire.

Les deux Marsden rejoignirent donc la conversation.

- Que comptez-vous faire, alors, Monsieur Van Doren ? demanda l'avocat.
- Retrouver ce que j'ai perdu. C'est, selon moi, nécessaire avant de pouvoir retrouver mon ancienne vie.
- Et nous, on l'accompagne... Colin Marsden, enchanté. Voici Jessie, ma sœur.
- Monsieur et Mademoiselle Marsden, bonsoir...

Kieran se retourna vers Armand.

- Eh bien, je crois que tout cela est très intéressant, admit l'avocat.
- Je ne vous suis pas... marmonna le brun.
- Cette histoire d'amnésie... Cette quête à la recherche de vos souvenirs... Tout cela m'intéresse. J'ai des raisons de penser que voyager avec vous m'apportera quelque chose.

Colin s'étonna.

- Vous voulez nous accompagner ? N'est-ce pas un peu soudain ?
- J'en conviens... souffla Kieran regardant avec attention l'immeuble de la Sylphe SARL.
- Personnellement, je n'y vois aucun inconvénient ! assura Jessie. Plus on est de fous...
- Je suppose que je n'ai pas la moindre raison de refuser... admit Colin en fourrant ses mains dans ses poches.

Armand eut un sourire en coin.

- Le peuple a décidé, alors... Bienvenue parmi nous, Kieran.
- Avec plaisir, Monsieur Van Doren.
- Ah non, vous êtes un peu trop formel, pour quelqu'un qui va passer du temps avec nous. Ce sera Armand pour vous, désormais.

Le tueur à gages regarda ses trois compagnons et sourit.

- Bien, nous continuerons cette merveilleuse excursion mémorielle à partir de demain !
- Vous ne voyez pas d'inconvénient à passer à Céladopole ? J'ai quelque chose à faire, là-bas...
- Aucun souci, j'adore cette ville et ses boutiques ! sourit Jessie.
- Oh non pitié, pas les magasins... geignit Colin.

Le trio se sépara de Kieran, ayant convenu de se retrouver le lendemain devant la route 7. L'animation créée par leur conversation s'estompa et laissa le silence nocturne retrouver ses droits sur la ville jaunâtre.