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Beautiful Killer de Star-Killer



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» Auteur : Star-Killer - Voir le profil
» Créé le 12/07/2015 à 20:44
» Dernière mise à jour le 12/07/2015 à 20:46

» Mots-clés :   Action   Aventure   Humour   Présence d'armes   Suspense

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001 : Réveil mémorable
Il ne voyait rien du tout. Il ne savait pas où il était. Et il avait du mal à se souvenir de qui il était, aussi. Il percevait juste des sons, des sortes de cliquetis métalliques de temps à autre.

"Je suis mort ?"

Ce fut la première pensée qui lui vint à l'esprit. Il ne voyait rien, ne sentait rien... Non, il ne pouvait pas être mort... Il se concentrait davantage sur les sons, comme si c'était la seule chose qui le raccrochait à la vie. En restant focalisé sur un seul des sons, une sorte de signal sonore régulier, il put en déduire que le bruit était à sa gauche. Ce bruit ne lui était pas familier.

"Je suis peut-être vraiment mort en fin de compte."

Un autre bruit, plus puissant cette fois, attira son attention. Un son qui rappelait deux objets métalliques s'entrechoquant. Puis une vive douleur au niveau de l'épaule le saisit. Il s'entendit crier, mais il n'avait toujours pas ouvert les yeux. Une voix, qui lui semblait étrangement familière, lui intima de se calmer et de rester bien allongé.

"Mais où suis-je ? J'ai mal. Comme si on me découpait..."

Il cessa de crier et essaya d'ouvrir les yeux. Après plusieurs tentatives - la lumière lui brûlait les yeux -, il y parvint. La dernière fois qu'il avait vu quelque chose lui parut très lointaine. A vrai dire, il ne s'en souvenait pas.

- Merde, t'es réveillé... Bon, euh, serre les dents, ça va faire un peu mal...

Il connaissait cette voix. Il en était certain, mais il ne parvenait pas à mettre un nom ou un visage dessus. Tant pis, il se contenterait d'attendre que la douleur passe pour poser des questions. Mais cette douleur était plus intense qu'il ne le pensait au départ. Il avait l'impression qu'on lui recousait la peau. C'était certainement le cas, s'il était blessé.

- Et voilà, c'est terminé. Tu garderas une cicatrice mais par chance, la balle n'était pas logée très profondément. Tes organes vitaux vont bien.

Une balle ? Quelqu'un lui avait tiré dessus ? Il n'en gardait aucun souvenir. Le cliquetis métallique d'une pince qu'on replace dans son support retentit, puis seul le signal régulier continua de briser le silence. L'homme à la voix familière prit place sur une chaise en face de son lit, de sorte à ce qu'il puisse voir son interlocuteur.

Il observa pendant un bon moment celui qu'il avait identifié comme étant un médecin. Un jeune homme souriant, quelque peu mal rasé, aux cheveux blonds foncés en bataille. Ses yeux étaient d'un bleu foncé et son regard bienveillant. Les cernes visibles sous ses yeux trahissaient un manque conséquent de sommeil. Il le connaissait, il le savait. Son nom tardait néanmoins à lui revenir...

- Colin ! s'exclama-t-il, faisant sursauter le blond.
- W-wah... Tu n'étais pas obligé de gueuler aussi fort ! Et puis pourquoi tu cries mon nom comme ça ?!

Bon, au moins, il ne s'était pas trompé. C'était bien Colin Marsden, son meilleur ami. Il se souvenait de ça, c'était un bon début.

- Désolé, je suis tellement content de me souvenir d'au moins un truc...
- Content de...

Le visage de Colin prit une expression entre l'étonnement et la crainte.

- T'as perdu... t'as perdu la mémoire ?!

Le médecin se leva pour faire et refaire le tour de la chambre d'hôpital, qui n'était pas bien grande. Il semblait réellement angoissé.

- Nan, nan, nan... C'est pas possible... Ton nom ! Dis-moi que tu te rappelles de ton nom !
- Je crois... Van Doren. Armand Van Doren.

Colin souffla de soulagement et se laissa lourdement retomber sur la chaise. Il sourit à son ami.

- Mec, tu m'as fait une de ces peurs... Je pense que c'est dû au traumatisme, tu retrouveras tes esprits dans peu de temps.
- Hm...

Colin semblait croire à son hypothèse, mais Armand restait incertain. Il ne se souvenait même plus de son apparence. Ni de sa famille. En avait-il seulement une ? Un objet, sur une chaise à sa droite, attira son attention. C'était une mallette de couleur grise. Colin suivit son regard.

- Oh, ça, c'est à toi. Tu l'avais quand tu es arrivé, il y a quelques heures.

Armand s'étonna.

- Quand je suis arrivé... je ne me souviens pas. Comment ça s'est passé ?
- Eh bien... Je me rappelle être passé à la réception pour un truc, et puis je t'ai vu entrer dans l'hôpital. Ta chemise était en sang et tu portais cette mallette. Tu as réclamé un médecin et tu t'es écroulé peu de temps après... Je t'ai pris en charge parce que ton état m'inquiétait. Ouais, ça s'est passé comme ça.

Armand acquiesça et détourna les yeux de la mallette, pour regarder par la fenêtre. Le temps était ensoleillé.

- Où sommes-nous exactement ? Je ne reconnais pas la ville.
- Carmin-sur-Mer, à Kanto...

Colin soupira, puis reprit.

- Mince alors, tu as carrément oublié que tu devais me rendre visite pour mes vingt-neuf ans ?! C'est peut-être pas une blague, cette histoire d'amnésie...
- Vingt-neuf ans... Et moi ? J'ai quel âge ?
- Le même, tu es à peine plus âgé que moi. Si tu veux te renseigner sur ta famille ou quoi que ce soit, par contre, je ne peux pas t'aider. Tu ne m'as jamais vraiment parlé de toi.

Le patient grimaça.

- Il n'y a vraiment rien que tu puisses me dire ?
- Euh...

Colin semblait réticent.

- Il y a bien ton travail, mais... Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'apprendre ça à un amnésique.
- Je ne comprends pas... tu veux dire que j'ai été mis à la porte par mon patron ?

Le blond sourit et secoua la tête pour lui signifier que non.

- Tu as juste un métier un peu spécial. Je suppose que... le contenu de la mallette pourrait t'éclairer là-dessus.
- La mallette, hein... soupira Armand. Bon, voyons ce qu'il y a là-dedans.

Il prit précautionneusement la mallette pour ne pas la faire tomber et l'ouvrit. A l'intérieur, il n'y avait que peu de choses : une seule Pokéball, un téléphone portable, une arme à feu, une carte de Dresseur et une dizaine de liasses de billets.

- J'ai un Pokémon, moi ? C'est pas vrai, j'ai l'impression d'être un vieux atteint de la maladie d'Alzheimer... Et puis j'ai un pistolet, je suis quoi, un flic ?
- Euh, non, justement, t'es pas un flic...

Armand s'étonna.

- Un mafieux alors ?
- Je choisirais le terme "tueur à gages" pour te décrire... Enfin ne t'inquiète pas, ton nom n'est pas connu de la police, ils t'ont donné un pseudonyme.
- Un pseudonyme, hein... Comme dans les séries télé. Et c'est quoi, ce pseudonyme ? Pas "massacreur d'enfants", j'espère.

Colin eut un grand sourire et prit une pose théatrâle.

- Très cher, on te surnomme, dans le milieu du crime, le "beau tueur".
- Ah, parce qu'en plus ils connaissent mon visage, super... Je suis amnésique et je m'en prends plein la tronche dès le réveil ! soupira Armand.
- Nan, nan ils ne connaissent pas ton visage. Seulement tu as échoué dans l'élimination d'une cible, une femme, qui t'a simplement décrit comme "attirant physiquement". J'en sais pas plus là-dessus.

Armand eut un sourire en coin et reporta son regard vers la fenêtre.

- Alors je suis un tueur et en plus je suis beau... Si je n'avais pas un minimum de modestie, je dirais que j'ai la classe. Enfin... Quand est-ce que je pourrai quitter l'hôpital ?

Colin soupira.

- Tu dois attendre deux jours, normalement. Tu pourras sortir vendredi.
- Je ne peux pas me permettre d'attendre. Je sors demain.

Le médecin lança un regard désapprobateur à son ami.

- C'est ça, et moi je crève d'envie de me faire engueuler par la patronne... Déconne pas, tu attends vendredi.
- Je sortirai sans ton accord s'il le faut. Je dois partir... soupira Armand.
- Et dis-moi, je te prie, pourquoi tu dois t'en aller si précipitamment...

Armand regarda très sérieusement le blond.

- Je dois retourner d'où je viens et retrouver mes souvenirs. Sans eux je ne suis rien.
- Oh la bonne blague !
- Je suis très sérieux. Je vais voyager et retrouver mes souvenirs. Ma carte de Dresseur indique que je viens de Volucité, à Unys. Il ne me reste qu'à y aller.

Colin, les mains dans les poches de sa blouse de médecin, regarda fixement le ciel à travers la fenêtre. Il soupira et se retourna vers son ami amnésique.

- Hors de question que je te laisse te fourrer dans cette merde tout seul ! Tu iras accompagné !
- Allons bon, et qui voudra bien m'accompagner pour un truc pareil... souffla Armand.
- Tu oses me poser la question ? Moi, crétin ! Je suis ton meilleur ami et je t'en dois une !

Armand s'étonna.

- Tu as une dette envers moi ? Ouah, j'aurais juré que c'était moi qui te devais la vie, vu que tu as retiré une balle de mon corps... Enfin, ça ne résout pas mon problème principal : je peux sortir demain, oui ou non ?
- Je t'autorise à sortir demain, mais tu ne devras pas me quitter une seule seconde. Suis-je assez clair ?
- Très. Merci bien. Oh, et si tu pouvais aller récupérer quelques vêtements à moi... J'imagine que je suis passé dans un hôtel.

Colin soupira et hocha la tête.

- Je le ferai, mais demain on passera à la faculté avant de partir.
- La fac ? Pourquoi faire ?
- Tu le sauras bien assez tôt, répondit le blond en souriant. Bon, je te laisse, j'ai d'autres patients qui m'attendent. Tu n'as qu'à dormir, le temps passe plus vite.

Colin n'attendit pas qu'Armand réponde et quitta la chambre, laissant le patient seul avec l'incessant signal sonore et ses sombres pensées.


- x -


Armand soupira. Il était réveillé depuis l'aube et n'attendait que le retour de son ami. L'attente lui semblait interminable et le bip sonore des machines de l'hôpital le rendait fou. Sans compter le bruit de la pendule qui ne faisait que rendre l'ambiance plus angoissante. Lorsqu'enfin la lumière de sa chambre fut allumée par Colin, qui venait de rentrer, il soupira de soulagement.

- J'ai cru que tu n'arriverais jamais ! Tu en as mis du temps.
- Ouais, bah j'ai eu du mal à obtenir l'autorisation pour te faire sortir, mon grand ! Et t'es drôlement chiant, comme amnésique, tu le sais ça ?

Armand sourit.

- Si tu le dis. Bon, dépêche, j'ai déjà pris ma douche et j'en ai marre de ce pyjama d'hôpital.
- Tss... Tiens, voilà tes fringues. Et un peigne puisque monsieur affectionne ce genre de truc.

Armand acquiesça et se rendit dans la petite salle de bain adjacente à la chambre. Une fois habillé et coiffé, il se regarda dans le miroir. Le qualificatif "beau tueur" prenait tout son sens : il était beau, indéniablement. Ses courts cheveux bruns étaient parfaitement coiffés dans un style décontracté, ses yeux étaient d'un bleu pâle et son regard perçant. Il portait un costume noir par-dessus une chemise d'un blanc immaculé.

- Bon, tu t'actives, un peu ? se plaignit Colin.
- J'arrive, et débarrasse-toi de cette blouse de médecin !
- Ah oui, c'est vrai...

Armand sortit de la salle de bain, prit sa mallette et regarda son ami, simplement vêtu d'une chemise bleue et d'un pantalon noir. Ils quittèrent l'hôpital, abordés à la sortie par une infirmière qui voulait un dîner avec Colin, que celui-ci refusa poliment.

Une fois dehors, Armand constata l'odeur prenante de poisson qui se dégageait du port. Il grimaça.

- J'ai jamais aimé le bord de mer, l'odeur de poisson est insoutenable... Pouah.
- Tiens, tu te souviens de quelque chose ?
- Non. C'est pas un souvenir, c'est un constat. Jamais je n'aurais pu apprécier une telle odeur... Argh. Dépêchons-nous d'aller à la fac, c'est horrible.

Colin soupira.

- Toi et ton caractère de merde...

Les deux amis marchaient dans les rues ensoleillées de Carmin-sur-Mer. L'odeur de poisson s'atténuait au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient du port, à la grande satisfaction d'Armand qui ne cessait de se plaindre.

La faculté était un grand bâtiment peint dans une couleur rougeâtre. Armand n'aimait pas du tout, mais il se contenta de grimacer. Après tout, s'il se plaignait trop souvent, Colin pourrait l'abandonner à son triste sort. Ce qui ne l'avantageait pas au vu de sa blessure qui le faisait encore souffrir.

Les couloirs étaient larges et éclairés - peut-être un peu trop - et il y avait un nombre impressionnant de portes. Colin s'arrêta brusquement devant l'une d'elles.

- Eh, tu pourrais prévenir quand tu t'arrêtes, non ? J'ai vraiment failli me cogner à toi...
- Ca t'apprendra à faire plus attention, répliqua Colin sans lui adresser un regard.

Armand haussa les épaules, indifférent. Le blond frappa à la porte marquée d'une sorte de numéro, "salle H-3". Une jeune femme ouvrit la porte. Ses longs cheveux bruns descendaient jusqu'au milieu de son dos. Elle avait des yeux verts, et était vêtue d'une chemise et d'une jupe.

Elle regarda d'abord Colin, puis se tourna vers Armand, l'observant assez longuement, comme si elle le jugeait. Enfin, elle soupira et donna une tape amicale à Colin.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu perturbes mon cours et ça, j'aime pas du tout !
- Oui, mais Jess', écoute, je te préviens juste que tu vivras seule pendant un bon moment.

Armand et la dénommée "Jess" s'étonnèrent tous les deux.

- Tu vas où ? demanda la jeune femme ?
- C'est ta copine ? questionna le brun.

Colin grimaça.

- Non Armand, c'est ma petite sœur Jessie. Et je pars aider mon ami ici présent à retrouver la mémoire.
- Ah, t'as une sœur ? Marrant ça, je m'en souvenais pas.
- T'es juste un tantinet amnésique... soupira Colin.

Jessie semblait complètement perdue. D'abord son frère lui annonce de but en blanc qu'il va partir pendant un moment, et ensuite il lui apprend que c'est pour aider un amnésique. Elle avait un peu de mal à y croire.

- Bon, attendez. Ce type - elle désigna Armand - est amnésique, et toi, tu veux aller l'aider à retrouver ses souvenirs ? Et du coup tu me laisses toute seule à la maison ? T'es sûr que tu tiens à la vie, Colin Marsden ?!
- Argh...
- Ah parce qu'en plus tu te fais martyriser par ta petite sœur... Joli, fit remarquer le brun avec un sourire en coin.

Jessie, atterrée, soupira.

- D'accord, vas-y, pars, fais ce qui te chante, frangin si cher à mon cœur, je m'occuperai bien de la maison !
- ...ça sonne tellement faux... geignit Colin.
- Ah bah parce que ça l'est ! Je vais pas rester là à me tourner les pouces pendant que tu fais un truc super intéressant, voyons !

Armand et Colin se regardèrent, interloqués.

- Ah bah si je m'attendais à ça... souffla le blond, étonné.
- Dis-toi que ça apportera de la féminité à notre excursion, ajouta le brun.
- Hmpf... Si j'aimais ces élèves qui ne m'écoutent pas, je resterais volontiers ici, mais une aventure pour aider un amnésique... Waouh ! C'est la meilleure idée que tu aies eue de toute ta vie, frangin ! sourit la jeune femme.

Colin acquiesça.

- Merci, tu me flattes mais c'est la sienne... soupira-t-il en désignant Armand d'un signe de tête.
- Ah... ah bon, d'accord.
- Mademoiselle Marsden, laissez-moi me présenter. Je suis Armand Van Doren, un bon ami de votre frère.
- Euh, oui, enchantée. Jessie Marsden.

Armand hocha la tête et se dirigea vers la sortie.

- Il fait trop chaud ici, je vais dehors.
- Comme il te plaira... marmonna Colin.

Le jeune homme se tourna vers sa sœur.

- Bon, euh, il est un peu étrange, comme il a perdu la mémoire, mais ne t'en fais pas, il est sympa...
- Hm... marmonna Jessie. Il fait quoi comme métier ?
- Promets-moi que tu t'enfuiras pas...
- Promis !

Colin soupira.

- Armand Van Doren est un tueur à gages.
- Un quoiii ?!
- Parle moins fort ! Tu m'as très bien entendu... Mais il ne tue que sur ordre, alors tu ne crains rien. Allez, viens, allons le rejoindre.

Jessie hésita, puis suivit son frère.

- Je sens que ça va me coûter cher, cette histoire...


- x -


- On va où exactement ? souffla Colin alors qu'ils avaient déjà traversé la moitié de Carmin-sur-Mer.

Armand soupira et s'arrêta pour se retourner vers ses deux compagnons de route.

- Bah c'est quoi, cette question ? On va manger !
- C'est pas comme si on était passés devant cinq ou six restos... marmonna Jessie, qui commençait à avoir faim aussi.
- Madame a dit quelque chose ? Non ? Très bien, alors on mange... ici !

Ils regardèrent l'endroit que désignait Armand. Un café proposant des sandwiches de qualité.

- Des sandwiches ? Je m'attendais à autre chose venant d'un mec comme toi. Tu portes des costumes, tu as je ne sais combien de Pokédollars dans cette mallette et tu aimes la nourriture raffinée. Et on va bouffer des sandwiches.
- Sachez, monsieur Marsden, que si on mange dans des restos trois étoiles tous les jours, on sera vite fauchés ! Pense à utiliser ta cervelle de temps en temps.
- Les garçons, arrêtez et grouillez-vous, y'a un groupe de retraités qui nous est passé devant... souffla Jessie, excédée.

Les deux jeunes hommes se regardèrent et haussèrent les épaules.

- Les femmes, alors... soupira Colin.
- Hm. Compliquées...


- x -


Après le déjeuner, les trois compagnons de voyage étaient assis sur un banc, près de la sortie Nord de Carmin-sur-Mer.

- Je t'en supplie, dis-moi que tu sais où on va aller ! geignit Colin.
- Non. Mais j'aimerais bien visiter un petit peu Kanto, et pourquoi pas capturer un Pokémon en souvenir de cette région dont je ne sais rien.
- A propos de Pokémon, celui que vous avez dans cette mallette... C'est quoi ? demanda Jessie.

Armand s'étonna. C'est vrai qu'il n'avait pas pensé à vérifier quel Pokémon il détenait. Il sortit la Pokéball de la mallette et la lança un peu plus loin. Un Séviper à l'air bien dressé en sortit.

- Un Séviper... Bah, ça peut toujours servir ce genre de trucs !
- Oh la poisse, y'a pas de carte dans cette mallette... soupira Colin.

Armand prit le téléphone portable.

- Il a bien une fonction GPS, ce smartphone, non ? Ah oui, alors au Nord il y a la route 6... Et à l'Est la route 11. Okay.
- Est-ce que vous avez des contacts dans ce téléphone ? questionna Jessie.
- Je t'en prie, ne me vouvoie pas, on va passer beaucoup de temps ensemble, ça finira par me gaver... soupira le brun en costume.

Jessie hocha nerveusement la tête. Ne jamais contredire un tueur si on tient à la vie.

- Alors ? Y'a des numéros ? demanda Colin.
- Un seul... Kieran Howard. Je ne sais pas qui ça peut être, je vais l'appeler.

Ceci étant dit, il s'exécuta. Un homme répondit à la deuxième sonnerie.

- Van Doren ?
- Comment ? On se connaît ? s'étonna Armand.

Il entendit Kieran soupirer à l'autre bout du fil.

- Si vous m'appelez, c'est que l'on se connaît, oui. Vous avez besoin de moi ?
- A vrai dire c'est un peu compliqué, j'ai perdu la mémoire et... vous êtes le seul numéro de mon téléphone.
- Ah ? Voilà qui est intéressant. Nous en discuterons ce soir devant l'immeuble de la Sylphe SARL.
- Et c'est où, ça ?

Second soupir de la part de Kieran.

- A Safrania.
- C'est la ville juste au-dessus de Carmin-sur-Mer, c'est ça ?
- Précisément. A ce soir, donc. Evitez d'être en retard, tout de même. Disons vingt heures.

Kieran n'attendit aucune réponse et raccrocha. Armand soupira.

- Il n'a pas l'air marrant ce type...
- Je suppose qu'on est pas tous des rigolos dans le coin, admit Colin.

Armand acquiesça.

- Bon, allez, en route, mes bons amis...