Par-delà les frontières (Second jet) de ShiroiRyu

Chapitre 33 : Devant lui

« Ah ... Ah ... Ah ... Pfiou, enfin terminé. »

Il vient de soupirer de soulagement, posant une main sur son front comme pour l'éponger. Il a du mal à croire ce qui venait de se passer mais il n'a pas rêvé pour autant. C'était bel et bien la réalité. Il est en sueur avant de bafouiller :

« Sirénia ? Eleanor ? Vous allez bien ? Est-ce que j'ai eut ... un petit problème ? »

« Plus qu'un petit problème, un gros ... et de taille. Tu fais des cauchemars vraiment terrifiants si je peux me permettre de te le dire. »

« Tu peux, je ne vais pas ... te refuser ça, Sirénia. Qu'est- ce qui s'est passé ? Vraiment ? »

Il a besoin d'explication alors qu'il soupire. Il caresse le sommet du crâne d'Eleanor qui finit par se réveiller lentement. AH ! Elle n'était pas réveillé ? Zut, quel idiot. Il sen voulait un peu maintenant alors qu'il regardait la pokémon au long corps.

« Désolé de t'avoir réveillé, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop. »

« Draco, dra draco, dra. » dit-elle avant de rapprocher son museau près de sa joue. Comme un baiser sonore, il sentit sa langue sur sa joue avant qu'il ne passe une main sur son crâne.

« Merci de ta gentillesse, belle Draco. Je te revaudrais ça. Sirénia ? »

« Ne t'en fait pas, je ne vais pas m'en priver. Je t'en parlerai dans la salle de bain. »

« Hein ? Dans la salle de bain ? Non mais tu ne viens pas avec moi, tu me raconteras à travers la porte ou alors d'une autre façon. »

« Roh, entre frère et sœur, on n'a rien à se cacher ! » s'exclame t-elle mais c'était un refus de la part de Ryusuke. Quand il dit non, c'est non ! Il ne faut pas pousser non plus !

« Il en est hors de question, est-ce bien compris « soeurette » ? »

« Pfff, d'accord, d'accord ... enfin bon, pour te dire, il y avait des pokémon ... mais qui étaient différents de ceux habituels. Du genre, tu vois à quoi ressemble un Galeking, non ? »

« Oui, bien entendu, moitié métal, moitié roche ou quelque chose du genre, non ? »

« C'est ça ... sauf que là, il faut plutôt penser à un Galeking entièrement fait de métal. »

« De métal ? Vraiment ? Ce n'est pas très crédible, faut avouer ... mais bon, je ne vois pas pourquoi tu mentirais ? Y a d'autres choses ? »

« Non, non, rien du tout, Ryusuke. Tu peux aller te laver maintenant. » termine t-elle de dire, omettant parfaitement au sujet des « parents » de Ryusuke. C'est vrai ! Elle doit interroger les parents de Ryusuke ... si ce sont vraiment ses parents. Elle n'en est plus autant convaincue qu'auparavant ... depuis qu'elle a plongé dans le cauchemar de Ryusuke.

Une demie-heure plus tard, il est dehors. Cette fois-ci, pour une fois, il va au lycée sans personne, sauf ses pokémon, bien entendu. Il semblerait que Kasiopé ne soit pas là et ...

« Ryusuke ! Je suis sûre que tu m'attendais ! »

« Hmmm, je suis si prévisible que ça ? » murmure t-il dans un sourire avant de se retourner vers la personne à l'origine de cette voix.

« Plus que prévisible mais tu te doutes que c'est ainsi que l'on t'aime, n'est-ce pas ? »

« Si seulement c'était aussi simple d'aimer, n'est-ce pas ? » répond t-il avec une pointe d'amusement dans la voix. Amusement aussitôt repris par Kasiopé :

« Ah ça, il suffit de s'ouvrir aux autres. Peut-être qu'un jour ... »

« Non, je ne suis pas encore apte à ça. N'exagérons pas et ne nous faisons pas d'idées. » coupe t-il aussitôt avant de lui demander comment elle allait.

« Plutôt bien, Ryusuke. Merci beaucoup de t'en préoccuper. »

« C'est plus que normal. Je préfère me tenir au courant des personnes que j'apprécie. Enfin, de leur état de santé principalement. »

« Joliment rattrapé ! Tu as quoi comme cours aujourd'hui ? »

« Hmm, mathématiques, français, le truc quotidien quoi ! »

Elle a le sourire aux lèvres tandis qu'il place une main sur son front. Pfiou, depuis le cauchemar de ce matin, il est plus qu'en sueur. Et c'est juste déplaisant et sale. Kasiopé s'arrête, le regardant longuement avant de dire :

« Tu as mauvaise mine, Ryusuke. Est-ce que tu as vraiment bien dormi ? »

« On va dire que ça aurait put être mieux, beaucoup mieux mais rien de franchement dramatique si je peux me permettre. Comment est-ce que tu te portes de ton côté ? »

« Je t'ai pourtant répondu à ce sujet non ? Toi, entre les heures, j'irais te voir. »

Aie, elle ne lui laissait pas vraiment la possibilité de refuser. Il accepte d'un geste nonchalant de la tête alors qu'ils finissent par arriver jusqu'au lycée. Hum ... Au sujet de ce que Sirénia avait dit, il a maintenant une idée : pourquoi ne pas aller voir le principal ? Il a normalement les réponses à toutes les question. Bon, bizarrement, malgré tous ses déboires, il ne l'a jamais rencontré. Ce qui est étonnant en un sens.

« Allez, je vais dans ma salle, Ryusuke ! On se voit plus tard ! Fais attention à toi ! »

Kasiopé dépose un baiser sur sa joue puis s'éloigne, sans rougir ou autre. C'est devenu ... banal qu'elle fasse ça. Il ne le remarque que maintenant mais il a pris l'habitude de cette petite marque d'attention de la part de Kasiopé. Est-ce qu'il change tant que ça ?

Mais voilà, la première heure de cours se passe tranquillement. Comme promis, Kasiopé vient le voir et il fait un petit sourire amusé pour la remercier. Ils parlent tous les deux pendant un bref instant. La seconde heure se déroule paisiblement mais cette fois, il quitte la salle de classe. Ils ont le droit à une quinzaine de minutes pour se reposer. Et il va en profiter. La petite Kirlia le suit tandis qu'il murmure :

« Je pense que le principal pourrait répondre à ma question. »

« Si tu le dis, c'est vrai que ça doit être une tête pensante, Ryusuke. Mais s'il ne veut pas te répondre, comment est-ce que tu vas faire alors ? »

« Je me débrouillerais autrement dans la bibliothèque ou je rechercherai grâce à un ordinateur. Je pense que je finirais bien par trouver quelque chose. »

« Je l'espère pour toi, je ne crois pas que ça soit très facile, entre nous. »

« Pas du tout ... mais ce que tu m'as dit m'intrigue. Pourquoi est-ce que ... enfin, des pokémon qui ressemblent à d'autres mais qui ne sont pas exactement. Est-ce que c'est comme toi ? Ils ont des couleurs différentes ? Même différentes de ceux que l'on appellent chromatiques ? C'est juste pour savoir. »

« Non, non, de ce que je me rappelle, ils étaient plutôt normaux en terme de coloration. Mais en même temps, ce n'était pas vraiment ma préoccupation première. »

« Je me doutes, pardon de te faire autant de soucis, Sirénia. » soupire l'adolescent aux cheveux bruns, plaçant une main sur son front. Pourquoi est-ce qu'il est autant en sueur et fatigué ? Il dort si mal que ça ? Malgré tout ce qu'elle a fait pour lui ?

« Ryusuke, peut-être qu'il aurait mieux fallut que tu restes à la maison aujourd'hui. »

« Non, si je suis capable de me déplacer et de suivre les cours, je dois le faire. Je ne peux pas rester là sans rien faire ou presque. Ca m'est tout simplement impossible. »

« Je ne dis pas que tu dois ... enfin bon, de toute façon, si je vois que ça va vraiment mal. »

Elle ne termina pas sa phrase bien qu'il sait de quoi elle parle. Il comprend parfaitement où elle veut en venir et il ne peut pas l'en empêcher. Bon, maintenant, l'autre problème ne réside pas là mais plutôt dans comment voir le principal ? Ils vont avoir encore deux heures de cours avant le pause de midi. Peut-être juste prendre un rendez-vous ?

Il se rend au secrétariat, signalant qu'il doit parler avec le principal d'une chose urgente. Généralement, la majorité des lycéens prétendent exactement la même chose mais comme c'est la première fois pour lui, ils déclarent qu'il n'y aura aucun problème. Néanmoins, il précise que cela sera pour pendant la pause de midi, avant que tous partent manger. Il préfère retourner en cours .

« Fais comme tu veux, on va juste prévenir le principal, alors. La cloche vient de sonner, évites d'arriver en retard à ton prochain cours. » répond la secrétaire avant de le laisser s'en aller pour qu'il retourne en cours. Encore deux heures à tenir.

Deux longues heures qui finissent par s'écouler. Il murmure à Sirénia qu'ils ne vont pas manger tout de suite comme ils doivent se rendre chez le principal. Elle acquiesça d'un mouvement de la tête alors qu'il se dirigeait maintenant vers le bureau u principal.

« Oui ? Vous pouvez rentrer, c'est ouvert. »

Il n'avait fait que toquer à la porte, une voix masculine se faisant entendre alors que Ryusuke pénètre à l'intérieur. Il ne voit pas la personne, son fauteuil étant retourné par rapport à lui. Il peut simplement observe le bureau : ben zut ! Certains se privent pas ici !

« Que puis-je faire pour toi, Ryusuke ? J'ai entendu dire que tu voulais me parler de quelque chose de grave et important. »

« Grave, je ne sais pas trop. Important, je ne sais pas trop non plus. »

« Et si tu me disais plutôt ce qui va ou ne va pas ? Au lieu de tourner en rond. »

« Vous êtes le principal ... vous êtes donc sûrement au courant à ce sujet. Mais j'aimerai savoir par rapport à des pokémon ... vraiment spéciaux. »

« Les pokémon légendaires ? Les livres du lycée ne suffisent-ils plus ? »

« Non, non, je parles pas des pokémon chromatiques non plus. Je veux plus parler ... du genre, un Galeking. Vous voyez à quoi il ressemble ? Et bien imaginez qu'il soit entièrement recouvert de métal au lieu d'un mélange de pierre et de métal. »

« Où est-ce que tu as eut cette idée saugrenue, Ryusuke ? » demande la même voix masculine dans son fauteuil. Assez chevrotante, cela montre que le principal a un certain âge.

« Malheureusement d'un cauchemar ... j'en fais beaucoup depuis que je suis jeune mais je ne m'en rappelle plus exactement. Mais grâce à Sirénia, maintenant, je peux mettre un peu d'ordre à mes idées et à mes rêves. »

« Je vois, je vois. Je vois parfaitement ce que tu veux dire par à. Ce que tu évoques est peu connu dans le monde à l'heure actuelle. »

Ah bon ? Finalement, le fauteuil se retourna pour laisser paraître le principal. Celui-ci avait pas mal de kilos en trop mais sa bedaine comme son visage lui donnaient plus une impression de gros ours en peluche qu'une allure effrayante. Peut-être était-ce le fait aussi que son crâne n'avait aucune chevelure, sauf quelques épaisses touffes grises ressemblant à du coton au-dessus de ses oreilles ? Oh oui, c'était sûrement ça, il en était certain. Et ses yeux bruns derrière ses lunettes ne laissaient pas voir de l'agacement.

« Et comment est-ce que cela s'appelle alors ? Enfin de quoi il s'agit ? »

« De Méga-Evolutions. Pendant un bref instant, les pokémon sous leurs dernières formes peuvent devenir encore plus puissants et terrifiants. Ce n'est pas définitif et ils retournent après quelques minutes à leur dernières formes. Comment je pourrais t'expliquer cela avec des mots plus simples ? Un Galeking ne deviendra qu'un Mega-Galeking pour un court moment. »

« Et après, il redeviendra un Galeking normal, c'est bien ça ? Sauf si je me trompes. »

« C'est exactement cela. Mais c'est étonnant que tu en rêves. Est-ce que tu peux me raconter en détails ce rêve ? Ou ce cauchemar ? »

« Moi, je ne pourrais pas mais Sirénia, je pense que oui. Siréania ? »

« Oui, oui, je vais le faire. » soupire la Kirlia avant de venir s'asseoir sur les genoux de l'adolescent aux cheveux bruns. Le principal ne paraît pas surpris par la voix féminine, la regardant attentivement tout en souriant :

« Soit, je vous écoute maintenant. Racontez-moi tout sans rien omettre. »

« Vraiment tout ? Hum ... D'accord. »

Tiens ? Pourquoi est-ce qu'elle est gênée ? Un peu surpris par la réaction de la Kirlia, il la regarde pendant quelques instants alors qu'elle prend finalement la parole. Elle raconte la forêt en flammes, l'enfant qui s'enfuit avec ses parents ... sauf que ce sont pas ceux actuels. Mais aussi le Dardargnan qui avait une allure différente.

« Aussi un Dardargnan ? Hum, oui, tu ne peux pas mentir. Rares sont les pokémon à pouvoir méga-évoluer et pourtant, tu en cites deux. »

« H... Hey ! Attendez, qu'est-ce que ça veut dire pour mes parents ? »

« Je pense que le mieux sera que tu en discutes avec eux, Ryusuke. »

MAIS MAIS MAIS ! Malgré ses blessures, il se redresse, poussant un petit cri de douleur. Trop rapidement, beaucoup trop rapidement ! Le proviseur se releva à son tour, murmurant :

« Il vaut mieux que tu te calmes, Ryusuke. T'emporter ne mènera à rien de bon. »

« Et pourquoi je devrais me calmer ? Sirénia me parle de deux personnes que je ne connais pas. Et qui seraient mes parents ? Mais mais mais ... ça voudrait dire que je suis adopté ? Ou non ? C'et quoi la vérité dans tout ça ? »

« S'il te plaît, Ryusuke. Je me répète mais il vaut mieux pour que tu te calmes. T'énerver ne t'emmènera à rien de bon, tu comprends ce que je veux dire ? »

« Je comprends ... je ... est-ce que je peux revenir plus tard, s'il vous plaît ? Je dois aller manger, enfin, essayer de manger. J'aimerai vous poser d'autres questions sur ... les méga-évolutions, si vous le voulez bien. »

« Tu as une mauvaise mine, Ryusuke. Oui, il vaut mieux que tu te reposes pendant l'heure de la cantine après que tu aies fini de manger. Nous reprendrons cette discussion plus tard. Vous pouvez vous en aller tous les deux. Un dernier conseil : ne juge pas tes parents trop rapidement, d'accord ? Si c'est confirmé et qu'ils ne t'ont rien dit, c'est sûrement parce qu'ils ont une bonne raison pour cela. » termine de murmurer le vieil homme alors que l'adolescent ne lui répondait pas, quittant la pièce.

Pendant de longues secondes, le proviseur reste immobile avant de pousser un profond soupir. Il finit par se retourner, regardant la cour du lycée par la fenêtre :

« Pourquoi maintenant ? Est-ce à cause de Sirénia ? Cette Kirlia ? Elle a grandi visiblement, très bien grandi mais ... »

« Proviseur ? Vous vouliez me dire quelque chose ? »

Un homme rentre dans la pièce, refermant la pote derrière lui. Âgé d'une quarantaine d'année, il porte une tenue formelle, de couleur brune avec une veste blanche sous son haut ainsi qu'une cravate rouge. Le parfait petit fonctionnaire, aux cheveux noirs, yeux bruns cachés eux aussi derrière des lunettes.

« Proviseur-adjoint, ah, j'ai encore du mal avec ces termes. Il semblerait que Ryusuke aie fini par apprendre au sujet de ses parents. Cela est ... problématique. »

« Est-ce qu'il faut déjà prendre quelques dispositions si nécessaires ? »

« Par mesure de sécurité, il vaut mieux. Déjà qu'ils nous avaient infiltrés auparavant mais que nous avons été trop aveugles pour ne le voir qu'à la fin. »

« Non, vous avez accepté sa candidature pour justement éviter d'éveiller les soupçons et leur faire croire alors qu'il ne se passait rien ici. Ne vous dévalorisez pas ... et je vais le faire de suite, directeur en ... proviseur. »

Le petit homme à lunettes fait un hochement de tête, quittant la pièce aussi vite qu'il était venu à l'intérieur. Problématique ... C'était le bon terme en vue de ce qui allait se passer.