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L'étrange disparition de Hestia69



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Informations

» Auteur : Hestia69 - Voir le profil
» Créé le 15/11/2014 à 03:28
» Dernière mise à jour le 15/11/2014 à 03:28

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« Nous ne croyons le mal que quand il est venu. »
Seul et épris d'une tristesse infinie, Deoxys contemplait son abri dans les moindres détails depuis des mois. Il connaissait désormais chaque petite faille que contenait la structure. Grâce à ses observations, Deoxys avait observé un renfoncement dans la pierre dans lequel il pouvait se cacher afin de ne pas se faire voir. Mais maintenant qu'il avait éradiqué les humains de ce lieu, il y était maître et régnait ici comme sur un royaume qu'il protégeait avec énormément de soin. En effet, il y a quelques semaines maintenant, Deoxys avait été repéré par un humain, venu en visite dans le volcan. Pour cause, il n'était pas rare que des humains viennent en famille, entre amis et toujours accompagnés de leurs Pokémons, visiter le lieu. Ils trouvaient cet endroit fort intéressant, car dans leur culture, la découverte et la curiosité étaient de mise dans leurs activités. Afin de garantir l'unification de leur famille, les humains adultes n'hésitaient pas à organiser des excursions familiales. Ainsi, ils se retrouvaient tous ensemble afin de s'adonner à des visites, des repas ou des divertissements que Deoxys trouvait plutôt futiles. Pour lui, il n'y avait pas de pire bêtise que de s'imaginer que visiter un volcan raviverait l'amour qui unit une famille.

De plus, il était persuadé que c'était une stratégie de plus afin de gagner les sentiments des Pokémons qu'ils entraînaient avec eux. Un jour qui aurait pu être aussi banal que tous les autres, il fut repéré par un jeune homme seul, utilisant un Pokéradar. Il était brun, d'une taille moyenne, le standard de l'humain de ce monde. Ce qui frappa Deoxys, c'est que personne ne l'accompagnait. Il était seul et il avait l'air de connaître les lieux, puisqu'il s'aventurait dans des chemins que les hommes n'empruntaient que rarement. Lorsqu'il le trouva dans sa cachette, la créature dévisagea Deoxys avec un air surpris et apeuré. Il entreprit de fuir mais, ne sachant que faire, le Pokémon n'eut pas d'autre choix que de l'attirer et de le combattre. Deoxys gagna, grâce à ses puissantes attaques, et malheureusement au cours de la journée, l'humain ne se remit pas de ses blessures. Connu désormais des médias et de la presse, il était impossible de se cacher dans cette région. Toutefois, Deoxys décida de rester dans son abri. En réalité, il ne savait pas réellement où aller, et il n'avait que très peu envie de fuir cet habitat qu'il venait tout juste de s'approprier. Depuis ce jour-là, l'accès au volcan était interdit pour les Hommes, et Deoxys avait donc champ libre pour se promener et explorer les souterrains de ce qui allait devenir son repère.

Plusieurs fois, il repensait à la façon dont il s'était échappé du laboratoire de l'homme qui était venu le chercher. Grâce aux conseils que ses parents lui avaient donnés lorsqu'il était plus jeune, il réussit sa première téléportation. En effet, son espèce possédait depuis des millénaires l'attaque Téléport, qui permettait à la base de se téléporter hors d'un combat ou directement chez soi. Or, au fil du temps, ce pouvoir avait muté et pouvait alors être utilisé pour se téléporter à n'importe quel endroit de la planète. Ignorant que son sort était utilisable ici, Deoxys avait lancé cela en dernier recours, avec un espoir très mince. Il s'était alors retrouvé dans le volcan, comme par magie. Mais bizarrement, cela ne lui avait apporté aucune satisfaction. Il s'était senti plus seul que jamais, et surtout extrêmement vulnérable. Il regrettait presque sa petite pièce de laboratoire. Malheureusement, il était trop tard pour faire demi-tour et il se devait d'affronter sa solitude, et apprendre à prendre des responsabilités. Le poids qu'il portait était devenu trop lourd et il se devait de commencer à sauver son peuple. Sa planète. Son espèce. Et les autres Pokémons. Si sa planète avait été découverte, il était persuadé que les humains n'hésiteraient pas à la coloniser afin d'en faire leur territoire, et Deoxys savait bien qu'ils n'étaient pas assez nombreux pour lutter. Ainsi, en regroupant les Pokémons de cette région pour les libérer de leur sort d'animal domestique, il pourrait les former au combat et ensuite les téléporter sur sa planète, afin de combattre les humains qui les haïssaient tant. Il ferma alors les yeux et entrepris un voyage imaginaire dans la région d'Hoenn.

Il arriva en tout premier lieu à Nenucrique. Il sentit dans cette ville une atmosphère plutôt particulière, comme un sentiment d'agitation. En effet, il devait être l'heure de dîner car le sentiment qui régnait dans la ville était celui de l'impatience, suivi de la faim et de la gourmandise. Parmi ces sentiments confus, Deoxys arriva à distinguer précisément l'endroit où se trouvaient les Pokémons de ce village. Il distinguait six groupements de Pokémons, il en déduisit donc qu'ils étaient signe d'un foyer. Parmi eux, il y avait un Pokémon sur lequel il avait envie de s'attarder. Ses sentiments étaient très bizarres. Comme à son arrivée, Deoxys ressentit un sentiment de bien-être, comme si il recevait énormément d'amour et qu'il en donnait tout autant. Il ne mit pas longtemps à s'apercevoir que la réalité était tout autre, c'était le Pokémon qui donnait de l'amour, et qui le propageait partout autour de lui. Deoxys garda ce Pokémon en tête, décidant qu'il avait besoin d'aide avant tous les autres. Toute cette affection qui émanait de lui était tellement étrange que cela le mettait mal à l'aise. Il décida de quitter cette ville et de projeter son esprit dans la suivante. Et ainsi de suite.

La nuit était tombée dans le volcan. Deoxys, fatigué d'avoir projeté son esprit dans toute la région, décida de se reposer un peu. Pourtant, au bout de quelques heures à chercher le sommeil, il n'arrivait pas à s'endormir. Il repensa à ces Pokémons dont il avait pu connaître les sentiments pendant quelques secondes. Ils avaient l'air tellement heureux qu'il en ait presque été jaloux. Son but premier était de les libérer des humains, qui les forçaient à les aimer en leur offrant des soins destructifs pour eux. Les Pokémons étaient autrefois des êtres libres qui n'étaient régis par aucune loi, et aucunes règles ne leur étaient imposées. Sur sa planète, son espèce n'avait nullement besoin des humains pour aimer les autres, et cela lui paraissait logique d'aimer son prochain, ses parents, ses frères ou ses sœurs. Mais comment pouvions-nous aimer quelqu'un qui nous voulait du mal ? Il essaya une dernière fois de capter les sentiments des Pokémons qu'il avait repérés plus tôt dans la journée. Ils étaient calmes pour la plupart, comme si rien ne pouvait troubler leur tranquillité. Deoxys en déduit qu'ils dormaient, et en profita pour expérimenter quelque chose. Il se concentra pendant quelques minutes, et atterrit dans un endroit inconnu. La petite pièce n'avait rien de ce qu'il avait vu auparavant. Elle était chaleureuse et il était bon d'être là. Il faisait chaud et Deoxys aurait pu s'endormir rien qu'en regardant le petit Pifeuil endormi. C'était lui, qu'il avait repéré. De près, l'amour qu'il dégageait était encore plus fort. Il était confortablement installé sur un petit lit qui avait l'air d'une douceur infinie. La pièce était décorée avec goût, des lapins roses dansaient sur la tapisserie, formant une farandole plutôt agréable à voir. Il y avait une immense fenêtre depuis laquelle on voyait la lune, pleine et lumineuse. Cela éclairait le petit endroit, assez pour pouvoir observer les détails de ce qu'il contenait. Lorsqu'il tourna le regard, Deoxys vit quelque chose qu'il ne s'attendait pas du tout à voir. Il y avait une sorte de cage, mais beaucoup plus grande que la sienne, et aussi beaucoup plus jolie. En bois peint de blanc, elle contenait des couvertures dans les tons de rose poudré, ce qui était très au goût de Deoxys. En se penchant un peu plus sur l'intérieur de cette cage, il remarqua que quelque chose bougeait à l'intérieur. Projetant son esprit hors de lui, il y découvrit quelque chose d'étonnant.

Cela ressemblait à un humain, mais en vraiment tout petit. Comme un Pokémon sortant d'un œuf. Peut-être était-ce ce que les humains appelaient un enfant ? Un bébé ? Pour la première fois, le Pokémon aux allures froides mais au cœur chaud s'éprit d'une agréable tendresse pour le petit être. Il passa de longues minutes à le regarder dormir, si profondément. Il ne se lassait pas de voir ce visage paisible. Il dégageait beaucoup d'ondes positives et de sérénité. Il comprit alors pourquoi le Pifeuil avait l'air si doux et si délicat dans ses sentiments. Il voulait tout simplement protéger ce qui serait plus tard son dresseur. Ainsi, il n'apprendrait jamais la haine et serait toujours aimant avec ses Pokémons. Il décida alors de retourner à son volcan, laissant en paix les deux compagnons qui n'éprouvaient aucune haine l'un envers l'autre. Cette découverte laissait Deoxys incertain de l'utilité de sa mission. Le bébé avait beau être humain, Deoxys savait qu'il n'était pas nocif pour le Pifeuil et que rien ne laissait supposer qu'il était maltraité ou manipulé. Il se demanda alors si tous les humains étaient comme cela, sauf celui sur lequel il était tombé. Puis, il se remémora sa deuxième rencontre humaine, le jeune garçon qui avait voulu le capturer au volcan ; et il se téléporta à nouveau, plus déterminé que jamais à sauver ses amis.

Il rendit alors visite à un Mangriff, au Nord d'Algatia. Ce dernier était lui aussi endormi, sur le sol, au pied du lit de son dresseur. D'une hauteur d'environ un mètre et trente centimètres, il était plutôt grand, mais il n'était pas lui non plus dans sa Pokéball. En revanche, ici le dresseur était âgé d'une trentaine d'année, et il gardait dans ses bras un Poussifeu. Il sentait ici que le Mangriff était paisible, et qu'il dégageait beaucoup de bonheur. Mais il se doutait que les humains adultes étaient très forts pour manipuler les autres, puisque c'est ainsi qu'ils l'avaient amené ici. En observant de plus près l'homme endormi, il ne retrouva pas la même expression que sur le visage du bébé. De plus, le Poussifeu allongé dans ses bras ressentait moins d'amour que le Mangriff, même si il avait tout de même beaucoup d'affection pour son dresseur.

Ne pouvant atteindre le Poussifeu pour le téléporter, Deoxys décida de le laisser ici, en notant de venir le chercher plus tard. Il sentait que quelque chose n'allait pas dans l'ambiance de cette pièce. Tout était sombre, les murs étaient couverts d'une peinture rouge foncée qui donnait à l'endroit un sentiment d'insécurité constant. Tout était magnifiquement bien rangé ; trop bien rangé, comme si personne ne vivait là. Cela ne rassura pas le Pokémon, qui se dépêcha de faire le tour de la pièce afin de trouver des indices qui pourrait lui prouver les mauvaises intentions du dresseur. Il trouva un petit carnet, orné d'or et d'argent. Il l'ouvrit, et découvrit avec stupeur des dessins. Ils étaient superbes, mais ce qu'ils représentaient était effarant. En effet, l'homme avait détaillé dans ce cahier tous les Pokémons existants dans la région d'Hoenn. Il connaissait toutes leurs attaques, leurs types, et plein d'autres renseignements qui n'avaient qu'un seul but : pouvoir les attaquer en toute sécurité. Deoxys s'empressa de téléporter le Mangriff dans le volcan, afin de lui assurer une vie convenable.

Il fit la même chose pour d'autres Pokémons, jusqu'à l'aube. Lorsque les Pokémons se réveillèrent, perdus et paniqués, Deoxys dut prendre les choses en main pour s'imposer et ainsi leur expliquer la raison de leur présence ici.
- Mes amis, bienvenue dans le Mont Chimnée. Ici, vous êtes en sécurité. Vous n'avez probablement jamais vu de Pokémon comme moi, et c'est normal car je suis le seul représentant de mon espèce dans cette région. Je ne viens pas de cette planète. Ma famille et mes amis habitent loin d'ici, et j'ai été capturé par les humains afin qu'ils fassent des expériences sur moi, puis qu'ils me tuent.
Les Pokémons avaient l'air terrifiés mais ne bronchaient pas. Ils se jetaient des coups d'œil, comme si ils attendaient des autres de réagir afin de savoir comment ils devaient agir à leur tour. Deoxys poursuivit.
- Je m'appelle Deoxys et je vous ai réunis ici grâce à mon pouvoir de téléportation. Je peux aller n'importe où dans votre région. Je suis doté de ce pouvoir, ce sont mes parents qui me l'ont légué. Je peux également sentir ce que vous ressentez, et ainsi deviner vos sentiments. C'est ainsi que je vous ai trouvé. D'après mes recherches, les Pokémons qui libèrent le plus de bonheur et d'amour sont ceux qui sont le plus manipulés par leur dresseur. Oui, vous avez bien entendu. Les humains contrôlent nos sentiments afin qu'on ressente du bonheur, pour que l'on ait confiance en eux. Ainsi, ils peuvent nous faire du mal sans qu'on se rebelle. Et c'est ce qu'ils font en vous faisant combattre juste pour leur propre plaisir.
Ils commençaient à comprendre. Certains étaient encore un peu septiques, mais la plupart rejoignirent l'avis de l'extraterrestre.
- Ainsi, poursuivit-il, ce que je vous demande ici, c'est de combattre contre les humains à mes côtés, afin de les exterminer. Ensuite, une nouvelle vie sur une planète emplie de Pokémons heureux vous attend. Je vous ramènerai tous dans mon monde, et vous connaitrez le vrai bonheur, et pas celui que l'on veut que vous ressentiez. Je peux vous entraîner et vous faire devenir plus forts, afin que vous ne mouriez pas face à l'ennemi. Qu'en dites-vous ? Notre espèce fut libre et sans lois, pourquoi êtes-vous aujourd'hui enchaînés à votre dresseur, qui n'est pas de votre espèce, qui ne vous comprend pas, et qui vous utilise pour ses loisirs ? Comme si vous étiez un jouet !
Là, à sa grande surprise, les Pokémons se détendaient et commençaient à croire Deoxys et à le rejoindre. Certains autres n'étaient pas entièrement convaincus, mais ils préféraient suivre le mouvement plutôt que de se vouer à un avenir incertain. Ils avaient peur du Pokémon, qui leur paraissait fort et invincible. Ainsi, ils ne voulaient pas prendre le risque de se faire tuer et de ne plus jamais revoir leur dresseur. En réalité, ils étaient persuadés que leur dresseur viendrait les chercher et les sauver.

Parmi eux se trouvait un Pokémon si petit qu'on ne le voyait presque pas dans la foule. Entre les Ronflex et les Hariyama, il passait inaperçu. Ils devaient être une trentaine dans ce volcan. Il faisait chaud et la foule l'effrayait, il ne savait plus où donner de la tête. N'ayant jamais été seul une minute, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et il n'avait qu'une envie ; se blottir dans les bras de son dresseur. C'était un Evoli. De couleur marron, doté de grands yeux noisette, il observait le monde avec une constante appréhension. Il n'avait jamais appris à se débrouiller tout seul, lui qui était constamment guidé par son dresseur. Ce dernier était en réalité une fille. Elle avait 19 ans, tout comme Evoli qui avait grandi avec elle. Ses longs cheveux châtains retombaient dans son dos comme une pluie de douceur dans laquelle Evoli aimait se cacher. Ils passaient beaucoup d'heures ensemble à jouer, à se promener. Ses jolis yeux bleus ne quittaient jamais le petit Evoli des yeux, si bien qu'il se sentait toujours en sécurité.

Malheureusement, il avait beau regarder autour de lui, cette fois-ci, Hestia n'était pas là.