Interdire pour sauver de iKirlia

Kirlia découvrait la vaste caverne avec émerveillement. Elle longeait les parois où de nombreux œufs, reposants sous des sortes de voûtes, étaient lustrés par des Togepis. Plus hauts tournoyaient quelques Togetics. On aurait dit un village humain tant les systèmes d'irrigation, d'approvisionnement et de luminosité étaient à la pointe de la technologie et de l'écologie. Oui, la seule différence avec un de nos villages est qu'ici, tout est basé sur la nature ; chaque arbre, chaque pierre, chaque gouttelette de vapeur a son utilité. Une harmonie inébranlable régnait entre cette nature et ces Pokémons, si affectifs.

- Avez-vous vu Flora ?, demanda Kirlia, à un Togepi, se souvenant maintenant qu'elle avait juste quitté sa dresseuse pour cueillir une fleur rare avant qu'elle ne soit sauvée par un grand Pokémon.
- Flora ? Qui est-ce ?, questionna la petite coquille blanche.
- Ma dresseuse, un humain !
- Désolé, nous n'avons jamais vu d'humains. Ici, nous grandissons dans la paix et la joie. Dès que j'aurai atteint trois ans je serai envoyé avec mes frères de portée chez les humains. Nous leur procureront le bonheur car ils sont des êtres trop belliqueux !, expliqua Togepi.
- Mais comment puis-je retourné chez Flora ?
- Le seul moyen est d'attendre que mes parents envoient une nouvelle volée de mes cousins aux humains. Tu pourras essayer de te joindre à eux mais nous ne dévoilerons jamais notre cachette secrète aux humains. Les départs ont lieu chaque quinze jours et le dernier est parti hier à l'aurore, détailla t'il.
- Merci, s'exclama Kirlia.

Elle était déboussolée. Comment pouvait-elle rester dans cet endroit paradisiaque alors que sa dresseuse doit être en train de la chercher partout ? Il fallait se dépêcher de trouver une alternative car treize jours à attendre, c'était trop long. Le Togepi lui expliqua plus longuement le travail de ses parents : ils avaient pour mission de ramener les Pokémons abandonnés ou en danger dans cette caverne. Puis, il se remit au travail, polissant de plus belle l'œuf dont il avait la charge.

Kirlia chercha donc une porte de sortie de la grotte, mais comme la lumière était réfléchie sur tous les murs par le cristal, elle ne pouvait distinguer un tunnel menant vers l'extérieur. Elle devait donc explorer tous les recoins. Elle s'engagea sur une étroite rivière avec une feuille de chêne afin de traverser la caverne. Autour d'elle, des Togepis moissonnaient les herbes et la rivière emportait la récolte vers un entrepôt, dissimulé au loin derrière une barrière d'Empiflors. Le courant était rapide et la feuille filait sur l'eau à grande vitesse. Kirlia débarqua vers la jetée du ruisseau dans le lac. On y avait construit un petit barrage afin d'actionner des sortes d'éoliennes, identiques à celles de Sinnoh. Ces éoliennes, captant les courants d'air, actionnaient à leur tour des ascenseurs en bois qui élevaient ensuite la marchandise vers les paliers supérieurs de la voûte principale. Kirlia emprunta un des ascenseurs, explora la galerie du premier palier sans y trouver de sortie. Elle avait pourtant bien tenté à de nombreuses reprises de se faire guider par un Togepi mais aucun d'entre eux ne pouvait dévoiler son emplacement de crainte que Kirlia ne s'échappe et dévoile malencontreusement la situation de la caverne.

Dans le ciel, l'oiseau extrêmement rapide emportait maintenant un Parecool. Plus bas, Flora, son ami le Topdresseur et son Mysdibule continuaient leurs recherches. Ca faisait trois jours que Flora avait perdu son amie. Elle s'était déjà rendue de Poivressel à Cimetronelle sur le dos d'Hélédelle. Ce n'était pas possible que Kirlia disparaisse ainsi. Même si un autre Pokémon l'aurait tuée, on retrouverait son corps.

- Nous devrions penser à des endroits spéciaux, qui pourraient attirer Kirlia. Comme le lien entre toi et ton Pokémon est fort, si on s'approche assez, l'instinct nous guidera jusqu'à lui, s'exclama Kafithus.
- Oui, mais je ne connais pas Hoenn et ces secrets. Allons trouver mon père. Je crois qu'il connait un sage qui connait tous les recoins de la région.
- Bonne idée, ne perdons pas de temps. Allons-y !
- Mysdiiii !

Nos trois compagnons se mirent en chemin vers Autéquia, la ville dans laquelle le père de Flora tient des conférences sur les nouvelles capsules techniques de type normal.

Au second palier, on s'affairait dans de minuscules ateliers. On fabriquait des éoliennes, des ascenseurs et d'autres bidules. Kirlia était impressionnée par la vitesse de travail des Togepis. Ils emboitaient des pierres, rabotaient du bois, attachaient le tout avec des lianes. Leur travail d'équipe menait leur entreprise à bien mieux que n'importe laquelle des humains. A ce niveau, pas de sortie non plus. Il ne restait qu'un étage, le point culminant de la caverne. On y accédait par un escalier qui fut construit, il y a longtemps, par des Ouvrifiers avant qu'ils n'émigrèrent tous vers Unys à cause de l'éruption du Mont Chimnée. Kirlia pouvait à tout moment se reposer car, dans chaque cave à œufs, de nombreux hamacs étaient installés pour les Togepis fatigués. Mais elle ne voulait pas. Le lien puissant entre elle et Flora lui donnait le pouvoir de poursuivre sa quête.

Les parents des Togepis ne devaient jamais entrer dans la caverne vu qu'elle ne les avait jamais revus depuis le jour de son enlèvement. On lui avait signalé que seule la mère y entrait une fois par an pour pondre une vingtaine de nouveaux œufs.

Arrivée au troisième palier, elle avait une vue d'ensemble sur toute la vallée merveilleuse. Elle pouvait maintenant distinguer le sommet du cristal. On y voyait la représentation de deux grands oiseaux semblables à des avions à réactions. Un bleu et un rouge, tournoyant symétriquement. Après s'être régalé les yeux, Kirlia franchit un petit portique et se vit escorter par deux Togetics. Ce palier menait dans un étroit tunnel aux parois de citrine. Cette galerie montait encore, en colimaçon. L'air y était plus frais, comme si une ouverture se trouver non loin d'ici. Et là, une porte de bronze s'ouvrit sur…