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Garou de GalloViking



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» Auteur : GalloViking - Voir le profil
» Créé le 10/05/2014 à 22:32
» Dernière mise à jour le 12/05/2014 à 21:17

» Mots-clés :   Présence d'armes   Présence de transformations ou de change   Région inventée   Science fiction

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Angoisse illusoire
Comme la veille, je me réveillai tard dans la matinée. Alors que la veille, Isadore avait été autorisé à me faire visiter le fort, aujourd'hui il était certainement en train de remplir ses occupations, et je me retrouvais donc seule. Me demandant où il pouvait bien être, je sortis rapidement du dortoir pour profiter du soleil, le ciel étant dégagé. À peine sortie, je remarquai deux personnes qui discutaient, apparemment en temps libre :

« -Si, je te jure que je l'ai vu. Un type, habillé exactement comme moi, mêmes cheveux, tout pareil. Je pensais que j'hallucinais, alors je me suis massé les yeux, et la seconde d'après, il avait disparu.
-Bah, tu vas pas t'y mettre toi aussi. Ce délire comme quoi une créature hanterait le fort en prenant l'apparence de n'importe qui, je n'y crois pas du tout.
-Je ne suis pas le seul à l'avoir vu.
-Vous avez juste abusé sur la piquette, voilà tout. »

Une créature, prenant l'apparence de n'importe qui ? Pourquoi pas après tout ? Un Métamorph en est facilement capable. Mais je voyais mal ce qu'un tel Pokémon pourrait bien faire ici. Alors que je me dirigeai vers le stade, de manière à courir, comme la veille – il fallait bien que je trouve quelque chose à faire, après tout – je me sentis épiée. Regardant, mal à l'aise, autour de moi, je constatai qu'il n'y avait rien d'anormal. Juste quelques soldats qui allaient d'un lieu à un autre. Je me faisais certainement des idées...

Le stade était désert. Personne ne semblait avoir le temps, ou l'envie de courir. Alors, profitant de cette aubaine, je pus courir tranquillement pendant quelques minutes, avant d'être interrompue par un homme qui m'était inconnu.

« Bonjour lady. Je peux courir avec vous ? »

Pourquoi pas ? J'avais couru la veille en compagnie de plusieurs personnes, je n'y voyais aucun problème. La seule chose que je voulais, c'était courir. Malgré tout, cet homme me disait quelque chose, mais je n'arrivais pas à mettre la main dessus. Si j'avais déjà vu ce visage, je m'en serais souvenue. Alors, je recommençai à courir, oubliant l'homme qui commença à son tour à trottiner derrière moi.

Quelques dizaines minutes plus tard, je me rendis compte que quelque chose clochait. Je courais normalement deux fois plus vite qu'une personne normale. Et je n'arrivais pas à distancer cet homme. C'est lorsqu'il me passa devant que je compris que quelque chose n'était pas normal chez lui. Lentement, je m'arrêtai, et il fit de même.

« Quelque chose ne va pas ? Je vous dérange, peut-être ? »

Soit cet homme était un véritable athlète, soit il n'était pas normal. Pourtant, il ressemblait à n'importe quel être humain d'une quarantaine d'années. Seulement, ce n'était pas à la portée de n'importe quel être humain de courir à 30 km/h. Alors que je continuai à le fixer, quelqu'un m'appela et je me retournai. Il s'agissait d'Isadore.

« Sereina, c'est presque l'heure de manger ! Viens avant qu'ils mangent tout. Tu pourras recommencer à courir toute seule cet après-midi, bien entendu. »

Toute seule ? Bien sûr que non, il y avait un homme il y a à peine un instant... Regardant autour de moi, je vis que j'étais seule. L'homme avait tout bonnement disparu. Comment pouvait-on se volatiliser de cette manière ? Regardant autour de moi, paniquée, Isadore se rapprocha de moi, inquiet.

« Quelque chose ne va pas ? »

J'essayai de me convaincre que je n'étais pas folle. Terrorisée, je regardai autour de moi encore une fois. Il n'y avait que moi et Isadore sur ce stade. Je regardai les empreintes dans la neige, mais elles étaient trop nombreuses pour y trouver le moindre indice. Alors, Isadore me tendit sa main. Je la pris, et le contact chaud de sa main autour de la mienne suffit à me calmer.

« Tout va bien. N'oublie pas, je serai toujours là pour te protéger. »

Cet homme. Courant plus vite que moi, disparaissant en un clin d'œil. Peut-être était-ce la créature hantant le fort dont j'avais entendu parler ce matin ? Une telle présence avait une origine logique. Mais je n'arrivais pas à la cerner. Si cela avait été un Pokémon, il n'aurait pas été capable de me parler. Ou alors, peut-être avais-je tout simplement halluciné ? Je n'avais aucune preuve de l'existence de cet homme. Isadore semblait ne pas l'avoir remarqué et je n'avais eu aucun contact physique avec lui. Peut-être était-ce tout simplement un fantôme issu de mon imagination...

Lorsque nous arrivâmes enfin à la cantine, l'attente fut aussi longue que la veille. Et, comme la veille, Isadore s'occupa de déposer des fruits mûrs sur mon plateau, avant de m'emmener m'asseoir à la même place que la veille. Il avait ses petites habitudes. Bien entendu, tout le monde nous remarqua et certains firent quelques commentaires discrets, mais j'étais trop préoccupée par ce que j'avais vu lors de cette courte matinée. Peut-être Jeff était-il occupé, car il ne vint pas nous voir, comme il l'avait fait la veille.

Alors que je mangeais, je me sentis, comme au début de la journée, épiée. Regardant autour de moi pour la énième fois, je le vis. Assis à une table non loin d'ici, me fixant. Le maire de Zvigold, en tenue militaire, se mêlant parfaitement aux autres soldats. Quelqu'un passa entre nous deux, masquant ma vision. La seconde d'après, le maire avait disparu. Ce regard était identique à celui de l'homme de ce matin. Cette fois, mon sang ne fit qu'un tour. Oubliant mon repas et ignorant Isadore, je me ruai vers la sortie de la cantine, faisant attention à ne renverser personne.

Bien entendu, je ne le retrouvai pas en sortant du bâtiment. Malgré tout, je savais que cette... Chose me suivait, et que c'était moi qu'elle voulait. Pour quelle raison ? Je l'ignorais, mais elle ne s'était pas montrée agressive avec moi. Ma décision fut vite prise : retourner au stade, où elle me trouverait certainement. De retour au stade, j'étais plus que décidée à savoir ce qu'était cette chose avant de perdre la raison. Comme je m'y attendais, il ne fallut pas longtemps avant que quelqu'un ne vienne près de moi, comme sortis de nulle part.

« Bonjour. Quelque chose ne va pas, lady ? »

Ce regard. Autoritaire, intelligent, mais aussi nostalgique et triste. Cette fois, ma décision fut prise : je donnai un coup dans le ventre de la source de mon angoisse. Alors, sous mes yeux ébahis, l'apparence de l'homme changea du tout au tout. Là où se tenait un homme en tenue militaire, se tenait maintenant un homme en blouse blanche. Non, ce n'était pas homme. Il s'agissait en réalité d'un garou.

Son corps svelte était recouvert d'une fine fourrure grise. Ses griffes, qu'elles soient sur ses mains ou ses pieds nus, étaient rouges. Ses cheveux étaient incroyablement longs, mélangés de rouge et de noir, de la même manière que la grosse touffe de poils qu'il avait sur le torse. De même, le contour de ses yeux bleus et de sa bouche et l'intérieur de ses oreilles noires étaient rouges.

« Vous êtes plus maligne que je le pensais, lady. Mais... Vous n'étiez pas supposée voir ma vraie forme. »

Ce garou était un Zoroark. Un Pokémon capable de changer d'apparence via des illusions fragiles. Le maire et la créature mystérieuse, c'était donc lui ? C'était donc la raison pour laquelle le maire avait évité tout contact avec moi, de manière à ne pas rompre l'illusion. Zvigold n'avait jamais eu de maire. Cet homme était donc bel et bien un imposteur, mais d'où pouvait-il venir ? Il n'y avait pour le moment que deux garous en liberté, et celui-là existait depuis trop longtemps pour venir de la prochaine génération.

« Sereina ! »

Isadore arrivait. Cette fois, car je savais que le garou allait disparaître si je détournais mon attention, je le ne le lâchai pas des yeux. Isadore me pensait en danger et avait immédiatement lancé l'assaut sur le garou mystérieux, qui, à son tour, se mit en position défensive. J'étais incapable de demander à Isadore de se calmer, et impuissante, je fus forcée de reculer pour regarder le combat.

« -Vous ! Ne vous approchez pas d'elle !
-C'est entre elle et moi ! Répliqua le Zoroark.
-Il faudra me passer dessus ! En garde ! »

Ils se dévisagèrent pendant quelques secondes, attendant la réaction de l'autre. La garde d'Isadore consistait à présenter ses deux mains ouvertes à l'adversaire de manière à pouvoir bloquer avec facilité une attaque, alors que la garde du Zoroark était plus humaine, il se tenait comme un boxeur. Le Zoroark lança un assaut hasardeux, et Isadore répliqua rapidement d'un violent coup dans la mâchoire du Zoroark... Qui se volatilisa.

« Tu n'as aucune chance, abandonne ! »

Le Zoroark venait de réapparaître derrière Isadore et lui colla un violent coup de poing dans le dos. Loin de se laisser abattre, Isadore se remit rapidement du coup donna à son tour un coup de poing dans la garde du Zoroark, le vrai cette fois-ci. Malgré sa garde, la force du coup le fit vaciller, et Isadore essaya une nouvelle fois de lui porter un coup. Le Zoroark recula rapidement.

« -Je ne sais pas qui vous êtes mais vous allez regretter de vous en être pris à Sereina !
-Tu te fais des idées, gamin ! »

Cette fois, hors de lui, Isadore se jeta sur le Zoroark et lui lança une violente série de coups de poing. Dès que le Zoroark remarqua une faille dans l'enchaînement, il en profita pour faire de même. Les attaques étaient si rapides que je fus perdue. Isadore semblait être plus expérimenté au combat que le Zoroark car il parvint finalement à lui donner un coup de griffe à la joue, ce qui le fit saigner.

« Tu sais te battre on dirait... »

Le Zoroark avait posé un genou au sol, il semblait être déjà hors combat. Cette fois, Isadore se rapprocha pour lui donner le coup censé l'envoyer au tapis... Et frappa une nouvelle illusion. Le Zoroark s'était glissé derrière lui et, de toutes ses forces, le frappa dans le dos, une nouvelle fois. Isadore, cette fois-ci, fut plus réactif que la précédente. Le Zoroark étant déjà trop loin pour une attaque aux poings, il le renversa d'un coup de son unique queue et essaya de lui sauter dessus pour le maintenir au sol. Réactif lui aussi, le Zoroark effectua une roulade sur le côté pour éviter Isadore, qui atterrit dans la neige. Cherchant une nouvelle fois à frapper Isadore, il lui donna un violent coup de griffe dans le bras alors qu'il se remettait debout, ce qui fait saigner Isadore à son tour.

« Je vous répète que je ne lui veux aucun mal ! »

Isadore ne l'écoutait pas, enragé. Se relevant d'un bond, il parvint à donner un violent coup de poing au garou, ce qui l'envoya tomber plusieurs mètres plus loin. Une nouvelle fois, Isidore sauta sur le Zoroark, mais atterrit sur une nouvelle illusion. Le Zoroark tenta de frapper Isadore depuis les ombres une nouvelle fois, mais Isadore lui attrapa le bras. Je pus voir qu'Isadore avait les yeux flamboyant de rage. Alors, rassemblant toutes ses forces de manière à porter l'ultime coup à son adversaire, une nouvelle illusion apparut à côté de lui et essaya de le frapper. Surpris, il lâcha le vrai Zoroark qui recula. L'adversaire d'Isadore semblait avoir confiance en ses illusions, si bien qu'il en créa un nombre incroyable et, telle une armée de Zoroark, elles se ruèrent toutes vers Isadore.

« -Viens te battre comme un homme, espèce de lâche !
-Je ne suis pas un homme ! »

Cette fois, Isadore ne se retint plus et souffla une gerbe de flammes pour toutes les faire disparaître. Le Zoroark, le vrai, se jeta à plat ventre dans la neige pour ne pas finir carbonisé.

« -Comment tu peux faire ça toi ? C'est pas normal !
-Tu abandonnes ?
-Je crois que je n'ai plus le choix... »

Utilisant ses dernières forces, il créa une dernière illusion. Alors, l'un des deux Zoroark se dirigea vers Isadore alors que le second partit dans l'autre sens. Loin d'être dupe, Isadore se lança à la poursuite du fuyard, ignorant l'autre, certainement l'illusion... Lorsqu'il finit par se jeter sur sa cible, elle se volatilisa : il s'était encore fait avoir, et le vrai Zoroark avait disparu.

« Bon sang de ! Si je le retrouve, je te jure que je l'étripe. Tout va bien, Sereina ? »

J'allais parfaitement bien. J'étais, par contre, plus inquiète pour la blessure au bras d'Isadore, qui saignait abondamment. Alors que j'essayais de lui faire comprendre que je devais m'occuper de son bras, il refusa.

« Cette chose en liberté dans le fort est plus importante que cette égratignure. Il est bien plus fort et agile que les humains que j'ai pu combattre et pourrait poser un problème si on le laissait en liberté. »

Non, je ne croyais pas à sa dangerosité. Il avait seulement essayé de me parler et s'était défendu, il n'avait agressé personne.

« Hors de question de te laisser seule à partir de maintenant. On reste ensemble quoi qu'il arrive. Direction le dortoir A pour faire un rapport. »

Je ne pus que lui obéir. Alors, il me mena rapidement au quartier des officiers. Plusieurs autres soldats que nous croisâmes lui demandèrent s'il se sentait bien, il répondit qu'il ne s'agissait que d'une simple égratignure à chaque fois. Je n'en doutais pas, mais si la blessure s'infectait, cela deviendrait un tout autre problème. Alors, agacé, il remit sa veste pour cacher sa blessure qui ne saignait maintenant plus. Une fois arrivés, il murmura quelques mots à l'homme qui montait la garde et celui-ci se dépêcha de rentrer dans le dortoir. Il revint rapidement :

« -J'espère vraiment qu'il s'agit d'une urgence. Le commandant en personne va vous recevoir.
-Merci.
-Veuillez rentrer... »

L'intérieur du bâtiment était vraiment très différent de notre dortoir. Il y avait très peu de lits, signe qu'il y avait très peu d'officiers. Au fond de la salle se trouvaient une très grande table recouverte d'une carte et des nombreuses étagères. Quelques hommes s'écartèren en nous voyant, pour nous laisser seuls avec un homme debout près de la table, qui nous regardait avec un regard sévère.

« -Mon Commandant, dit Isadore qui se mit au garde-à-vous.
-Repos. Je n'ai pas beaucoup de temps alors expliquez-vous.
-Vous avez certainement entendu parler des rumeurs parlant d'une créature polymorphe errant dans le fort ?
-Bien entendu. Et cette histoire commence à me casser les pieds. Elle ruine le moral des soldats qui est déjà très bas.
-Cette histoire est vraie. »

Le commandant manqua de s'étouffer de rire.

« -Allons allons, Sujet 7D. Je vous pensais plus sérieux qu'une bande de soldats superstitieux.
-Cette histoire est vraie, je vous le répète, mon Commandant. Cette créature a agressé Sereina, mais j'ai réussi à la mettre en fuite.
-Sereina ? C'est qui ça ? Oh, oui. Le garou femelle miraculé qui vous suit partout comme une ombre. Avez-vous une preuve de ce que vous avancez ?
-Voyez vous-même. »

Isadore enleva sa veste qu'il avait remise après le combat, dévoilant sa blessure au grand jour. Le commandant l'examina attentivement et continua :

« -Pas besoin d'être un expert pour voir que c'est une griffure inhumaine. Par contre, elle va rapidement s'infecter, elle est pleine de corps étrangers. Je suis étonné que cela ne soit pas déjà fait, soldat.
-Mes excuses, mon Commandant. J'ai préféré vous prévenir à propos du garou sauvage le plus tôt possible.
-Comment ça, un garou ?
-Vous avez bien entendu, il s'agit d'un troisième garou, un Zoroark. C'est comme ça qu'il peut se déplacer en prenant l'apparence des soldats qu'il voit.
-Alors il va falloir s'occuper de ça rapidement. Mais comment va-t-on pouvoir le différencier d'un vrai soldat ?
-Je n'en ai aucune idée... »

Je ne savais si cela était une bonne idée, mais je donnai un léger coup dans le bras d'Isadore. Surpris, il me demanda :

« Sereina, ça ne va pas ? »

Voyant qu'il n'avait pas compris, je recommençai une nouvelle fois. Cette fois, ce fut le commandant qui se montra plus réactif :

« -Je crois qu'elle essaye de vous faire comprendre qu'un contact suffit à rompre l'illusion. Bonne idée, comment vous dites... Sereina ? »

C'était la première fois que quelqu'un d'autre qu'Isadore me nommait mon prénom. Je fus à la fois honorée et intimidée. Rougissante, je me cachai derrière Isadore.

« -Merci pour votre rapport, Sujet 7D. Je vais réfléchir à un plan pour retrouver cet imposteur et découvrir d'où il vient.
-De rien, mon Commandant.
-Vous pouvez disposer. Une dernière chose. N'oubliez pas de soigner cette blessure.
-Très bien, mon Commandant. »

Et il nous fit signe de partir. Une fois sortis, je repensai à cet homme. Il semblait avoir des connaissances en médecine. Peut-être avait-il été un simple infirmier autrefois ? De plus, il était très charismatique et, malgré son âge qui dépassait les cinquante ans selon moi, semblait encore plein de ressources. Il devait certainement faire de son mieux pour essayer de maintenir le moral de ses troupes.

Rapidement, Isadore et moi retournèrent au dortoir D. Là, il s'allongea sur son lit et me dit, après s'être mis torse nu :

« Sereina, je suppose que tu sais ou je veux en venir ? Soigne vite cette stupide blessure... Elle commence à me piquer. »

Je me mis à sa hauteur de manière à pouvoir examiner sa blessure. Le coup reçu était profond et était loin d'être une simple égratignure, comme il voulait le laisser croire. Sa fourrure sur son bras et la terre dans la plaie allaient rendre la chose plus difficile que prévu... J'allais devoir nettoyer.

« Tu sais, Sereina, quand je l'ai vu près de toi, je pensais vraiment que tu étais en danger. D'un seul coup, j'ai perdu tout mon sang-froid... »

Pouvais-je lui en vouloir ? Il avait été traumatisé lorsqu'il m'avait perdu la première fois. Lorsque sa blessure fut rincée à l'eau froide à l'aide du robinet au fond du dortoir, il continua :

« J'ai été stupide. J'ai cherché à le mettre hors de combat, hors de moi, et voilà le résultat... Je n'avais pas toute ma tête, lui si. C'est pour ça qu'il a réussi à s'enfuir. »

Le soit-disant maire de Zvigold, c'était lui aussi. S'il avait voulu me faire du mal, il l'aurait fait il y a longtemps. Au contraire, il m'a sauvé la vie et m'a ramené près d'Isadore. Il cherchait quelque chose et avait simplement voulu que je l'aide... Je me concentrai sur la blessure d'Isadore. Maintenant nettoyée de la terre, je me concentrai sur les poils et le sang séché.

« Je me demande d'où peut venir ce garou. Il était habillé d'une blouse comme nous l'avons été toi et moi. Peut-être vient-il de la nouvelle vague de garous ? »

Impossible. La nouvelle vague n'avait pas été commencée que je l'avais déjà rencontré. Son origine est des plus mystérieuses... Peut-être un survivant du carnage ? Qui a eu lieu il y a presque deux semaines ? Non, impossible aussi. D'après Isadore ils avaient retrouvé tous les cadavres des garous devenus fous. La blessure maintenant nettoyée des plus grosses sources d'infection possibles, je pus passer des compresses imbibées de produit antiseptique de manière à définitivement la mettre hors de danger.

« On dirait que tu fais ça depuis toujours, Sereina. C'est tellement agréable. Peut-être devrais-je me blesser plus souvent... »

Il n'avait pas tellement tort. Je pratiquais des soins depuis ma transformation, ce qui signifiait depuis toujours pour moi. Pour la suite de sa phrase, j'espérais qu'il s'agissait d'une blague. Je ne savais pas si j'aurais assez de matériel pour répéter des soins comme ceux-là tous les jours pendant longtemps... Lorsque sa blessure fut enfin pansée, il resta allongé sur son lit.

« Tu as un don pour calmer les gens. Lorsque tu es là, je ne sais pas si tu le sens, mais tout le monde a l'air de se détendre. Tu ne le vois peut-être pas, mais moi oui. »

Il était fatigué, et moi aussi. De toute façon, le soleil commençait déjà à se coucher et je savais que moi aussi, j'allais bientôt être trop fatiguée pour rester debout. Alors, plutôt que de perdre du temps, je me couchai sur le petit lit voisin à celui d'Isadore après avoir nettoyé et rangé mon matériel. Mon regard se posa sur le couteau que m'avait offert le pilote durant sa mort, dont je connaissais pas le nom.

Jenna, nom gravé sur le manche... Je me demandai qui elle pouvait être. Si elle était toujours en vie, ou bien si elle existait vraiment ? Je ne pouvais pas faire grand-chose de ce couteau à part le rendre à cette Jenna. Dans cette base, il ne semblait pas y avoir de piste pour permettre à des avions de se poser. Si cela se trouve, cette Jenna n'était même pas dans cette base. Rangeant le couteau dans ma sacoche, je finis par m'allonger, et à rapidement m'endormir...