Parecool et Ramoloss : Mission Coatox [One Shot] de Néaus

Cela faisait deux ans que la vie avait repris son cours habituel à Bourg-Trésor. Les affaires des frères Kecleon marchaient pour le mieux, la tante Kangourex gardait précieusement les objets et les trésors des équipes d'exploration, le banquier Skelenox faisait de même avec leur argent. Xatu et Elekable avaient de nombreux clients, et Ossatueur aidaient les équipes d'exploration débutantes dans son dojo. Tout allait pour le mieux, les Pokémon vivaient heureux.

À la guilde Grodoudou, les missions étaient toujours aussi nombreuses qu'autrefois. Cependant, les avis de recherche se faisaient plus rares, et ce n'était pas pour déplaire au chérif Magnezone, qui avait libéré bon nombre de criminels repentis qui redevenaient d'honnêtes citoyens. De plus en plus de jeunes Pokémon souhaitaient devenir explorateurs et Grodoudou les avaient pris sous son aile.

Cette nouvelle vie semblait satisfaire tout le monde.

Cependant, les deux explorateurs les plus flemmards de la région n'étaient pas de cet avis.

Parecool, jeune explorateur, passait ses journées à flâner et à piquer du nez. Lorsque d'autres Pokémon le regardaient, ils commençaient à s'endormir...

Ramoloss, son partenaire, n'était guère plus actif. Il pouvait rester allongé plus de trois jours sans bouger.

Les deux membres de l'équipe « Inertie », malgré leur constante fatigue, voulaient eux aussi avoir leur heure de gloire... Au moins quelques secondes. Mais ils ne pouvaient même pas bouger le petit doigt, ni remuer la tête...

Ils se trouvaient devant le tableau des avis de recherche. Ils le regardaient et essayaient de trouver un adversaire de leur niveau... Mais assez fort pour eux aussi goûter au triomphe. Soudain, le tableau se retourna et ils entendirent Triopikeur prononcer son célèbre « MISE À JOUR ».

- Hey Ramoloss, commença tout doucement Parecool. Je voudrais vraiment capturer un criminel... Recevoir les félicitations du chérif... Ainsi qu'une récompense...

- Et enfin passer au rang Bronze, répondit son coéquipier à la même vitesse. Ce serait cool...

La mise à jour finie, Parecool examina d'un œil rapide le contenu des nouvelles affiches. C'était la première fois de sa vie qu'il était aussi motivé, et il s'en surprit lui-même. Il finit par trouver la mission parfaite, celle qu'il espérait depuis tant de temps. Il fit un bond et arracha l'annonce du tableau.

- Quelle est la mission ? demanda le Pokémon crétin, déterminé à son tour.

Le petit paresseux, en réponse à son camarade, la lut à haute voix.

« Chère équipe d'exploration,
Récemment, un fourbe du nom de Coatox s'est introduit dans ma propriété (un des plus grands arbres de la Forêt Oran). En plus d'avoir tout saccagé, il m'a volé mon trésor le plus cher : ma Robe Pétale !
J'ai mené ma petite enquête sur ce voleur, et un Parasect m'a dit l'avoir vu au Mont Corne ! C'est ma seule piste pour le moment...
S'il vous plaît, aidez-moi à retrouver ma Robe Pétale ! Sans elle, je suis faible... Je vous offrirai dix mille Pokés, et autant de baies Oran que vous souhaiterez !
Ceriflor.

Note du chérif Magnezone : Ce même individu était déjà recherché par les forces de police, pour de nombreux autres vols. Nous rajouterons vingt mille Pokés supplémentaires si vous capturez Coatox. »

- C'est une mission pour l'équipe « Inertie », ça ! s'écria Parecool, avec enthousiasme.

- Tu as raison ! Nous allons capturer cet escroc ! ajouta son ami.

Maintenant dotés d'une motivation inébranlable, les deux explorateurs partirent faire les préparatifs au bourg. Ils retirèrent quelques objets de la réserve de tante Kangourex, comme des orbes, et achetèrent des baies et des pommes au marché des frères Kecleon. Ils stockèrent tout leur bric-à-brac dans un sac à dos, que Ramoloss se chargea de porter.

Le soleil était haut dans le ciel. Il était midi. Les deux partenaires avaient encore toute l'après-midi pour attraper ce bandit de Coatox. Parecool sortit le badge d'exploration de l'équipe et le brandit le plus haut qu'il pouvait.

- Partons à l'aventure ! s'exclama-t-il, enthousiaste.

Le Mont Corne était assez éloigné de la Guilde et de Bourg-Trésor. Le trajet durerait approximativement trois heures, pour neuf kilomètres à faire. Si aucun des deux grands dormeurs n'avait envie de faire un petit somme pendant le voyage...

« Non », pensa Parecool. « Nous n'arriverons jamais à destination si nous deux y allons à pied. J'ai une idée ! »

Le Pokémon flâneur fit signe à son acolyte de le suivre vers une pancarte où figuraient écrites en lettres majuscules « RASSEMBLEMENT EOKO ». Un carillon y était accroché, et le meneur l'agita. Un doux son – assez puissant, tout de même – en émergea. Dans les secondes qui suivirent, un Pokémon se présenta à eux.

- Parecool ! Ramoloss ! Ça fait longtemps ! déclara le Pokémon, d'une voix aigüe. Comment allez-vous ?

Ramoloss l'examinait. Il s'agissait d'une femelle, qui ressemblait à une écharpe suspendue par une cloche. Il finit par répondre :

- Ça va... Et toi, Eoko ?

- Oui ! J'ai beaucoup de travail, mais je suis habituée ! La vie à la guilde est devenue un peu monotone depuis le départ de l'équipe « Poképotes », mais ils viennent nous rendre visite assez souvent, donc tout le monde est content ! De plus, tout le monde fait des progrès chaque jour et tout va bien ! Même si moi, je pars rarement en exploration, puisque je dois assurer le rassemblement, préparer le dîner, s'éternisa la Pokémon carillon, ennuyant ses interlocuteurs.

Les deux associés tentaient tant bien que mal de l'arrêter, en lui coupant la parole, en lui faisant des gestes de main... En vain. Au bout de cinq minutes, Eoko s'arrêta, puis demanda :

- Mais dites-moi, vous deux, que voulez-vous ?

- En fait, répondit Parecool, on voudrait savoir si quelqu'un accepterait de nous amener au Mont Corne...

- Oui, reprit son ami. On ne pense pas être capables de faire les neuf kilomètres d'ici au donjon...

- Arcanin, le transporteur officiel de la guilde est actuellement en repos. Il s'est gravement blessé en amenant une équipe d'exploration à la Mer Perfide... Il s'est battu contre Suicune ! Je le plains... Je lui souhaite d'être guéri au plus vite...

La jeune Pokémon se remit à parler toute seule, pendant deux minutes cette fois-ci. Enfin, elle proposa :

- Vous devriez aller voir Dracolosse. Il passe la majorité de son temps à dormir au soleil, sur la plage.

- Dormir, c'est une chose qu'on sait bien faire, nous ! plaisanta le Pokémon crétin.

- Trèves de bavardage, nous y allons, soupira le petit paresseux. Merci Eoko !

- De rien ! Ce fut un plaisir de vous aider. Si vous avez besoin de quoique ce soit à l'avenir, n'hésitez pas à me rendre visite !

Les deux compagnons se dépêchèrent de rejoindre la plage. Ils passèrent devant le bar de Spinda, qui demeurait toujours presque vide en journée.

« On ira ce soir, lorsqu'on aura accompli notre mission. », se dit Parecool.

Lorsqu'ils arrivèrent sur la plage, Dracolosse venait de se réveiller. Ils accoururent vers lui, alors que le grand dragon jaune des mers ne les avait pas remarqués.

- Salut Dracolosse ! lui cria le flâneur.

- B'jour, petiot ! Qu'est-ce que que tu me veux, hein ?

- Est-ce que tu accepterais de nous emmener jusqu'au Mont Corne ? l'interrogea Ramoloss.

- Ben sûr ! Seul'ment à une seule condition !

- Laquelle ? le questionnèrent les deux compagnons.

- Trois cent Pokés !

Ils allaient hurler de joie en entendant le prix. Par contre, Dracolosse, malin, ajouta :

- Chacun.

Ramoloss ouvrit la poche du sac qui contenait l'argent. Il compta plusieurs fois les pièces pour être sûr que le compte était bon...

- Merde ! hurla-t-il. On n'a que cinq cent quatre-vingt-seize Pokés... Et notre compte à la banque de Skelenox est vide...

- Beh, j'vôs pas faire de chichi pour trois, quatre sous manquants, voyons ! Montez sur mon dos ! J'vous emmène, les gars !

- Merci, merci ! Tu es génial, Dracolosse ! le complimenta Parecool.

Le Pokémon dragon laissa tomber sa queue sur le sable pour laisser grimper les explorateurs. Ceux-ci lui indiquèrent leur destination, et il s'envola.

- Quelle vue magnifique, dit le petit paresseux.

- Je... je crois que j'ai le vertige ! cria Ramoloss, tout tremblant.

Pendant que Dracolosse volait à toute vitesse pour arriver le plus vite au Mont Corne, son partenaire essayait de le rassurer.

- Tout va bien se passer, lui murmura-t-il.

Le grand dragon aperçut la montagne et en avertit l'équipe. Il se posa sur une grande surface plate, assez en hauteur. Ils étaient arrivés au Mont Corne.

- Je te le répète encore une fois : tu es génial, Dracolosse, le remercia Parecool. Au fait, est-ce que le retour est compris dans ce que l'on a payé ?

- Ben sûr ! J's'rai l'dernier des dragons si j'vous faisais payer plein pot ! Par contre, je n'vous suis pas dans l'donjon ! J'reste ici à attendre !

Les deux voyageurs quittèrent leur ami et cherchèrent un moyen de pénétrer dans le donjon.

Contrairement à l'endroit où ils s'étaient posés, le terrain de la montagne était très rocailleux. Les randonneurs qui glissaient étaient nombreux, et les éboulements ne se faisaient pas rares... Cependant, les deux héros en herbe évitèrent cela, et parvinrent à trouver deux entrées.

- À ton avis, Parecool, débuta la loutre rose, quel chemin devons-nous emprunter ?

Après un court moment de réflexion, le petit paresseux beige donna son verdict :

- Si je me souviens bien, le chemin de droite est le donjon qu'on appelle Chemin Rocheux. Donc celui de gauche est...

- ... le Mont Corne ! Mais, comment sais-tu ça ?

- J'ai entendu d'autres équipes d'exploration discuter de ça, à Bourg-Trésor. Apparemment, il y a encore beaucoup de débutants qui se tromperaient ou qui choisiraient ou hasard... Bref, allons-y !

L'équipe « Inertie » s'introduisit dans le dangereux donjon du Mont Corne. À peine entrés, les deux camarades remarquèrent le manque de luminosité flagrant. Ils arrivaient à peine à deviner leur silhouette l'un l'autre.

Plus ils s'enfonçaient dans le donjon, moins ils se voyaient... Et comme si cela ne suffisait pas, ils commençaient à se plaindre qu'ils fatiguaient, qu'ils en avaient marre de trébucher ou de recevoir des cailloux sur la tête.

- Au secours ! entendirent-ils tout à coup. Au secours !

Ils coururent vers l'endroit d'où provenait l'appel au secours, qui se répétait. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, les cris étaient plus forts, plus proches. Ils sentaient qu'ils se rapprochaient.

- Je crois qu'on l'a trouvé ! s'exclama Parecool, voyant le corps d'un petit Pokémon gisant au sol.

- Quelqu'un est venu me sauver ! s'efforça de dire la minuscule boule, blessée, et trois fois plus petite que les deux voyageurs.

Le petit Pokémon était couvert d'égratignures et de bleus. On l'avait bien amoché. Ramoloss se pencha vers lui, ouvrit son sac et sortit une trousse de soin, pendant que Parecool lui posait diverses questions.

- Comment t'appelles-tu ?

- Je suis Gloupti, je n'habite pas très loin d'ici...

- Pourquoi es-tu venu ici ? Qui t'a blessé ?

- J'étais venu me promener... Je cherchais un trésor... Mais on m'a volé ma carte !

- Qui te l'a volée ?!

Gloupti semblait terrorisé. Le nom de son agresseur... Il ne pouvait pas le dire, sinon sa famille en payerait les frais... Non ! Ce n'était pas comme ça qu'il devait penser ! Une équipe d'exploration était venue lui porter secours, pourquoi leur cacher ? De toute façon, ils arrêteraient ce criminel !

- C'est... Coatox.

Les deux aventuriers le regardèrent avec des yeux ronds, montrant leur étonnement.

- Où est-il parti ?

- Vous voyez... la lumière ? Il est parti là-bas.

- Merci bien, petit ! Ramoloss, reste avec lui et soigne-le ! Rejoins-moi dès que tu peux !

- Compris !

Parecool se mit à tracer du plus vite qu'il pouvait, sur ses deux jambes. Il regrettait d'avoir d'aussi longs bras encombrants, qui ne lui servaient qu'à s'accrocher aux arbres...

Le paresseux sortit du donjon et put de nouveau voir pleinement. Il aperçut Coatox qui prenait un chemin en descente et l'appela.

- Hé, Coatox ! Viens te battre si t'en es capable ! le provoqua-t-il.

Le dénommé Coatox se retourna. Un grand sac plein à la main, il marcha vers l'explorateur, qui faisait trois têtes de moins que lui.

- C'est toi qui m'as appelé ? lui demanda la grosse brute.

- Qui veux-tu que ça soit, imbécile ?

Coatox, très susceptible, ne supporta pas cette insulte.

- C'est moi que tu traites d'imbécile ?! hurla-t-il en utilisant son attaque Casse-Brique sur le visage du voyageur, maintenant son adversaire.

Parecool se releva tant bien que mal. Il agita les poings et attaqua son agresseur.

- Qui veux-tu que ce soit, espèce de voleur de pacotille ! cria-t-il encore plus fort. Goûte à ma Riposte !

Le Pokémon toxique reçut la capacité en pleine figure, tomba à la renverse et lâcha sa hotte.

« J'ai sous-estimé ce nul. » pensa Coatox. « Il ne se débrouille pas si mal, mais c'est moi qui l'emporterai. Et ce, en une attaque. »

Le grand crapaud bleu se releva, entouré d'une poudre blanche et brune qui flottait autour de lui. Il bondit vers son ennemi, lui donna un uppercut pour le faire s'envoler, puis un crochet pour le clouer au sol.

- Vendetta ! rétorqua-t-il.

Laissant le petit paresseux au sol, il reprit sa hotte et s'en alla. « Tu n'étais pas de taille », lui dit-il pour le narguer.

Parecool, quant à lui, souffrait bien plus de ses blessures morales que physiques. S'il avait voulu réussir cette mission, c'était par envie... Il souhaitait la gloire, et non aider réellement la Ceriflor qui l'avait appelé à l'aide... Il n'était pas un héros. Il méritait cette défaite.

- Parecool ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda Ramoloss, venant d'arriver avec un Gloupti en forme sur le dos. Cette raclure de Coatox t'a battu ?

Le Pokémon flâneur ne répondit pas. Il avait tellement la rage... Il allait éclater ce forban !

- Pousse toi de là, Ramoloss ! gueula-t-il, frustré de sa défaite, les larmes aux yeux.

Il se releva et essaya tant bien que mal à tenir debout. Le petit Gloupti sauta du dos de la loutre rose, rattrapa le paresseux, et lui tendit une baie qu'il avait en main.

- Tenez. C'est une baie Sitrus. Elle restaurera votre énergie. Vous pourrez continuer le combat, comme ça.

- Non merci. Je n'en ai pas besoin. Pas encore...

Il fonça vers Coatox à une vitesse fulgurante, en faisant tournoyer ses poings. Voyant les efforts de son ami, Ramoloss hurla :

- Moi aussi, je vais me battre !

Le crapaud bleu se retourna et... se mangea une belle rafale de poings dans la tête.

- C'est une attaque Fléau, dit Gloupti, admiratif. Je comprends pourquoi il a refusé la baie.

Parecool, fier, se retourna vers son ami et son protégé.

- Je l'ai battu ! s'exclama-t-il.

Cependant, le Pokémon toxique fouilla dans son grand sac et en sortit une Résugraine. Il l'avala tout rond, et se releva de nouveau, prêt à attaquer.

- Vous faites une belle bande bras cassés. Grâce à cette graine que je viens d'avaler, je suis encore plus puissant ! Je ne vais faire de vous qu'une bouchée... On se souviendra de vous comme des victimes du plus grand voleur de tous les temps : moi, Coatox le truand ! Les récompenses pour ma capture vont augmenter tellement vite et seront tellement nombreuses que le chérif Magnezone en personne tentera de me capturer !

- Tu sais que tu as une grande gueule ? répliqua Parecool, en bâillant. Nous, on va t'arrêter illico.

- Ah oui ? Et comment tu vas faire ? Me battre ? Les seuls coups que tu m'as portés étaient en traître... Lâche !

- Saccager le domicile des gens et les voler, ce n'est pas de la lâcheté ? Attaquer un enfant aussi, c'est déloyal ! Arrête donc de nous donner des leçons, malandrin, objecta Ramoloss.

- Tout à fait ! C'est pourquoi nous devons te battre et t'empêcher de continuer tes actes insensés ! compléta le Pokémon flâneur.

- Causez toujours...

La patte droite de Coatox vira dans un violet vif. Il se mit à courir vers Parecool, qui disparut au moment où il voulut lui porter le coup fatal.

- Où est-il passé ? cria-t-il avant de recevoir un coup de poing d'une violence inouïe de la part de sa cible, qui le projeta près de Gloupti, qui était resté à l'écart.

Il attrapa le pauvre Pokémon estomac et menaça de le tuer si l'équipe d'exploration ne se pliait pas à ses ordres. Parecool était sur le point de faillir. Au contraire, Ramoloss se montrait confiant.

- Si tu ne le relâches pas, le combat est alors terminé, déclara ce dernier, très calmement, pendant que son adversaire riait aux éclats.

La loutre rose se boucha les oreilles grâce à ses pattes avant.
« Psyko. » pensa-t-elle.

- Déjà, donnez-moi mon sac, bande de nazes ! ordonna le crapaud de manière hautaine. Vous êtes mes-

Il ne put pas finir sa phrase. En effet, un grand froid venait d'envahir la totalité de son corps. Sa tête était lourde, il ne contrôlait plus rien... Il laissa s'en aller son otage, qui s'enfuit vers ses bienfaiteurs. Enfin, il tomba vers l'arrière, en fermant les yeux.

- Comment as-tu fait ? demanda Parecool, qui n'en croyait pas ses yeux. Je ne me doutais pas que tu avais des pouvoirs comme ça !

- Je t'expliquerai plus tard, répondit Ramoloss en sortant divers objets de son sac. Tiens ! Prends cette corde et ce chiffon, et va ligoter Coatox. Moi je m'occupe de regarder quels objets ce brigand a dérobés...

Le petit paresseux attrapa les articles que lui avait tendus son partenaire et s'en alla attacher le criminel vaincu, des épaules aux chevilles, et le bâillonna avec le chiffon, de peur qu'il se serve d'attaques comme Bomb-Beurk ou Boue-Bombe qui nécessitaient l'utilisation de la bouche.

Au même moment, Ramoloss et Gloupti fouillaient dans le grand sac qui appartenait à Coatox. Ils retrouvèrent la carte au trésor qu'avait perdue Gloupti, ainsi que la Robe Pétale de Ceriflor. Mais ils dénichèrent également une ribambelle d'objets qu'ils ne connaissaient pas, et qui appartenaient sûrement à des victimes du crapaud bleu. Ainsi qu'une roche mystérieuse en forme de couronne, avec laquelle Ramoloss s'amusait.

Après avoir fini leur travail d'équipe d'exploration, les deux acolytes laissèrent repartir le Pokémon estomac seul. Il n'habitait pas très loin, et il n'avait plus aucun risque de se faire attaquer selon lui. Il disait avoir une dette envers l'équipe « Inertie » pour l'avoir sauvé, et qu'il essayerait de la rembourser quand il pourrait.

À l'instant où ils allaient repartir, Dracolosse venait d'arriver sur les lieux.

- Hé, les petiots ! J'vois qu'vous avez réussi vot' mission ! J'me f'sais du mouron pour vous ! Il est bientôt l'heure d'dîner et l'soleil va s'coucher... Donc j'suis v'nu ! Allez, v'nez, j'vous ramène !

- Merci Dracolosse, dit Parecool une nouvelle fois. Cependant... Désolé de te demander ça, mais pourrais-tu prendre dans tes mains ce criminel ligoté, qui était la raison de notre venue ici, ainsi que ce grand sac, trop lourd pour nous ?

- Pas d'problème !

Dracolosse laissa tomber sa queue pour que ses amis puissent grimper sur son dos, empoigna Coatox et saisit sa hotte. Puis il décolla, pour retourner à Bourg-Trésor.

- Dracolosse, tu voudrais bien nous déposer à la Source Lumineuse ? le questionna la loutre rose. J'ai un petit truc à y fai-

- Ça ne va pas, Ramoloss ? l'interrompit son partenaire. On rentre directement à Bourg-Trésor pour rendre leurs objets aux Pokémon et livrer Coatox au chérif Magnezone.

- Tu vois ce qu'on y fait, à la Source Lumineuse ? C'est exactement ce que je voudrais faire... Car je me sens fatigué...

- C'est vrai que moi aussi, j'ai envie de piquer un somme... C'est d'accord. Cap vers la Source Lumineuse, Dracolosse !

- OK, petiot !

Le grand dragon jaune des mers arriva très rapidement à l'endroit souhaité. Mais il se posait encore des questions :

- Qu'est-ce que vous allez faire, maint'nant ? demanda-t-il pendant que les autres descendaient de son dos. Et moi, j'fais quoi ?

- C'est très simple. Tu ramènes Coatox à la guilde de Grodoudou, ainsi que le grand sac, l'éclaira Ramoloss. D'ailleurs, en parlant du grand sac, peux-tu me le prêter quelques secondes ?

Il en retira le rocher en forme de couronne qu'il mit sur sa tête, et rendit à Dracolosse ce qu'il lui avait emprunté.

Pendant que le dragon partait, Parecool, lui posait des questions à son camarade : comment allaient-ils rentrer, pourquoi allaient-ils évoluer maintenant, quelle était cette roche, auxquelles il répondit que cela aurait un sens dans quelques instants.

La Source Lumineuse était abondamment éclairée, même au crépuscule. Elle tirerait sa lumière directement de l'esprit qui vit en ces lieux, et son eau, très pure, était réputée pour ses pouvoirs évolutifs.

Avant de rejoindre son coéquipier, qui se baignait déjà, Ramoloss déposa son sac à dos au bord du petit lac. Il savait ce qu'il faisait depuis qu'il avait trouvé cette pierre qui n'était autre qu'une Roche Royale. Il la mit sur sa tête et entra dans l'eau. Il commença à nager pour atteindre le point lumineux.

Parecool et Ramoloss se tenaient debout dans l'eau, les yeux fermés, la tête baissée, les bras le long du corps, depuis maintenant plus d'une minute.

- Je suis l'esprit de la source, dit une voix résonnante et qui semblait ferme. Voulez-vous évoluer ?

- Oui, dirent les deux Pokémon à l'unisson.

Une lumière blanche envahit rapidement leurs corps. Ceux-ci grandissaient, s'élargissaient. En quelques secondes à peine, ils étaient passés des physiques de gringalets à des sculptures d'adultes.

- J'ai une pêche d'enfer ! s'exclama Parecool, devenu un Vigoroth. Comment on rentre, Ramaloss ?

- Roigada, le corrigea-t-il. Je ne suis plus le même. Avant, j'étais lent et stupide. Depuis que j'ai mis la Roche Royale sur ma tête, j'ai acquis un minimum d'intelligence. Pour répondre à ta question, nous avons retiré des orbes de la réserve. Parmi elles, quelques Téléporbes. Nous allons pouvoir nous rendre à la guilde en un clin d'œil.

- T'es un génie, ma parole !

Roigada saisit une Téléporbe. Ses pattes étaient devenues bien plus habiles et agiles. Cette évolution ne pouvait pas lui faire de mal.

- Prends-la avec moi, dit-il à l'attention de son partenaire. Et lorsque la Téléporbe sera en action, rumine que tu vas apparaître à la guilde, devant le tableau des avis de recherche.

Vigoroth obéit. Il avait pleinement confiance en les capacités intellectuelles que son compagnon avait acquises. Il pensait que maintenant, plus rien n'était impossible pour l'équipe « Inertie ».

Le Pokémon Royal et le Pokémon Turbusinge serrèrent l'orbe, qui éclata et libéra son pouvoir. Ils répétaient dans leur esprit la phrase suivante :

« Je vais apparaître à la guilde, devant le tableau des avis de recherche. »

Tout se passa comme l'avait prédit Roigada. L'équipe « Inertie » se trouvait maintenant devant le tableau des avis de recherche, entouré de Dracolosse, du chérif Magnezone, des agents Magneti, de Pijako, l'adjoint de Grodoudou et de leur cliente, Ceriflor, qui avait apparemment retrouvé sa Robe Pétale. Elle n'eut pas vraiment le temps de retrouver ses esprits...

- Bzz, apparemment, commença le chérif, c'est vous qui avez capturé Coatox, bzz.

- Effectivement, c'est bien nous ! répondit Vigoroth, d'un air légèrement vaniteux.

- Cela s'est passé tout à l'heure. Nous étions encore à des stades évolutifs faibles, compléta Roigada.

- C'est vrai, ça s'est passé comme j'vous l'ai dit, m'sieur ! assura Dracolosse. Vous voyez ! Ils ont évolué ! Preuve qu'ils sont bien allés à la Source Lumineuse !

- Bzz, le fait qu'ils aient évolué constitue pour moi une preuve tout à fait acceptable. Ils ont le droit à leur récompense, comme prévu, bzz.

L'équipe d'exploration attendait ce moment avec impatience. Les récompenses les intéressaient fortement, et ils avaient su s'en montrer digne. Le chérif leur versa vingt mille Pokés en liquide et les félicita.

- Bzz, vous les avez bien mérités, bzz.

- Je... Je voudrais vous remercier pour ce que vous avez fait, messieurs ! affirma Ceriflor. Grâce à vous, je n'ai plus à craindre les attaques des Pokémon de type feu, puisque j'ai récupéré ma Robe Pétale ! Je vous suis extrêmement redevable ! Comme prévu, voici les dix mille Pokés que j'avais promis !

- C'est vraiment très gentil de votre part, mademoiselle, articula Vigoroth, gêné de recevoir tant de remerciements.

- Et si vous souhaitez récupérer quelques baies Oran, n'hésitez pas à venir dans la Forêt Oran, vous y serez accueilli très honorablement !

- Oui, nous viendrons vous voir à l'occasion, mademoiselle, acquiesça Roigada.

La joie était à son comble chez l'équipe « Inertie ». Lorsque le chérif et ses agents partirent avec Coatox et le grand sac contenant les objets volés par celui, et que Ceriflor rentra chez elle, l'adjoint de la guilde fit son rabat-joie.

- Hé bien, vous avez oublié de me donner quelque chose...

- Et qu'est-ce donc ?! le questionna brusquement le grand gorille blanc à la mèche rouge.

- Je suppose qu'il parle d'argent, dit la loutre royale bipède.

- En effet ! La guilde saisit quatre cinquièmes de l'argent que reçoivent les équipes d'exploration !

- C'est nul, rouspéta Vigoroth, dégoûté.

- Mais c'est comme ça, ajouta Roigada, visiblement déçu, lui aussi.

- Donc, vous gardez six mille Pokés, tandis que nous, nous encaissons vingt quatre mille !

Les deux Pokémon donnèrent tristement la récompense qu'ils avaient eu tant de mal à obtenir. Lorsqu'ils sortirent de la guilde, il faisait nuit. Ils s'en allèrent vers le bar de Spinda, pour aller boire un ou deux verres d'alcool de baies, alors que c'était la fête à l'intérieur. Tout le monde les remarqua.

- Hey ! Mais c'est l'équipe « Inertie » ! fit remarquer Okéoké de la bourse d'échange.

- C'est vrai ça ! admit Tarpaud, un explorateur qui faisait équipe avec Togetic et Coxyclaque. Ils ont évolué !

- Vous en faites une tête ! Qu'est-ce qui ne va pas ? s'inquiéta tante Kangourex, qui venait rarement ici.

Roigada leur conta tout ce qu'ils avaient fait aujourd'hui. Avant de partir en mission, le voyage, l'exploration, la rencontre avec Gloupti, le combat contre Coatox et sa capture, leur évolution, leur retour à la guilde, et leur arrivée ici...

- Bah, c'est rien ça ! les consola Soporifik, ancien criminel repenti. D'après les « Poképotes », la guilde fait tout le temps ça ! Ça vaut pas le coup de tirer une tronche pareille après avoir été aussi héroïque que vous !

« C'est clair ! », pensèrent les deux explorateurs de l'équipe « Inertie ».

Ils retrouvèrent le sourire et se joignirent à la fête.

- Levons notre verre pour Vigoroth et Roigada, les deux explorateurs de la journée !

- Hip, hip, hip ! Hourra !

- Merci les copains ! cria le grand gorille blanc. C'est définitivement avec vous qu'on se sent le mieux !