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Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 07/05/2011 à 11:24
» Dernière mise à jour le 07/05/2011 à 11:24

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Fragments de Vérité et compréhension
« Eh bien, que fais-tu là ? fit la voix endormie du jeune homme, alors que Célinda s'allongeait à côté de lui.
– Je… on a fini.
– Depuis longtemps ?
– Non. Je… je peux me blottir contre toi ? Juste ça ?
– Tu as besoin de réconfort ? Éliana t'a causé du chagrin ?
– Je… non, ce n'est pas sa faute. »

Les deux amoureux restèrent longuement silencieux, étroitement enlacés l'un à l'autre. Lorsque Célinda se blottit contre lui, Vitalio rougit. Ce dernier sentit alors les larmes de son amie ruisseler sur son torse nu.

« Je… Pourquoi pleures-tu ?
– Ne… ne fais pas attention…
– Il y a forcément une bonne raison pour que tu sois si triste…
– Je… je me suis révélée trop faible… Éliana ne restera pas plus longtemps. J'ai… j'ai échoué. »

Ça y est, elle l'avait dit. La jeune fille pleura de plus belle, s'efforçant de rester silencieuse. Vitalio consola maladroitement son amie à grands renforts de mots qui se voulaient réconfortants et de caresses.

« Je… On n'a qu'à s'y mettre à deux pour essayer de la convaincre de rester…
– Oh non, elle le prendrait mal… très mal. »

« Et moi aussi, sans doute… » songea tristement Célinda, à part.

« Tu… tu es sûre ?
– Écoute, si tu tiens à ce qu'elle abrège son séjour parmi nous, alors allons-y ! »

Vitalio, ayant senti une intense colère mêlée d'impuissance dans cette dernière réplique continua silencieusement de bercer son amie par des caresses. Caresses qui cessèrent dès qu'il sembla au jeune homme que Célinda ne versait plus de larmes. La jeune fille, une fois son chagrin majoritairement passé, contempla un instant ses doigts, hésitant à caresser la peau du jeune homme que laissait à découvert son habillage léger. Voulant absolument sentir le contact de sa peau, elle commença par donner à ses metavêts la forme de sous-vêtements féminins banaux.

« Célinda ? Qu'est-ce que…
– Ne t'inquiète pas, je n'irais pas jusqu'à me dévêtir, je te le promets… »

Bien que Vitalio poussât un long soupir, Célinda devina que le garçon savourait avec au moins autant de délice qu'elle le contact si particulier de leurs deux peaux. Elle hésita à mettre des sous-vêtements un peu plus légers, mais elle résista à cette envie pourtant très tentante, ne sachant où elle avait trouvé la force de ne pas céder à la tentation… Peut-être avait-elle peur d'aller plus loin, cela pouvant "mettre Vitalio en appétit" et ainsi faire souffrir Éliana ? Afin de chasser cette idée de son esprit, elle entreprit d'entamer la conversation avec Vitalio…

« Je… Que suis-je réellement pour toi ? Je veux dire, lorsque tu m'as vue pour la première fois, quelle est l'impression que je t'ai faîte ?
– Une gamine pas comme les autres… étrange… curieuse… courageuse…
– C'est-à-dire ?
– Mon âme sœur, tout simplement… » précisa Vitalio, en esquissant un petit sourire.

Célinda resta quelques instants silencieuse, examinant peut-être un peu trop profondément la réponse du jeune homme.

« Que… que préfères-tu, chez moi ?
– Tu recommences, Célinda… prévint Vitalio.
– Je te signale que je n'ai même pas commencé à parler d'Éliana, et que je ne comptais même pas l'évoquer !
– …
– Alors, qu'est-ce qui t'attire le plus, chez moi ?
– Je ne sais pas… Peut-être l'aura si particulière qui se dégage de toi…
– Comment est-elle, cette aura ?
– Tu veux que je la décrive ? Je suis désolé de te décevoir, mais je me révèlerai bien incapable de t'en dire quoi que ce soit… Enfin si tu y tiens tant, je vais essayer de trouver les mots les plus justes… Ta présence dégage une sorte de… conscience… et de confiance naïves, qui rappelle un peu celle des enfants… Oui, avec toi, j'ai l'impression de retourner en enfance, d'être plus jeune… Tu avais l'air de jouer à cache-cache, la première fois qu'on s'est rencontrés ; qui ne s'y serait pas trompé ? Mais, ça, bien sûr, c'était avant que tu n'ouvres la bouche…
– Pourquoi ? Tu préférais quand je me taisais ?
– Non. Lorsque tu l'as ouverte, j'ai… ce mélange si complexe d'un corps encore… enfantin et d'une âme aussi sage… m'est apparu. Et tu m'as davantage plu, si c'était possible… »

Célinda apprécia à sa juste valeur la dernière réplique de son ami, bien que la référence à cette "fraîcheur" qui semblait, à ses dires aussi bien qu'à ceux d'Éliana, émaner d'elle, la rendait quelque peu morne, sceptique. Elle n'aimait pas s'imaginer comme une petite fille, ça ne lui convenait pas du tout : elle était bien trop cruelle pour y faire penser. Et pourtant… Tandis qu'un silence paisible s'installait, la voix d'Éliana s'éleva dans la pénombre, contre toute attente :

« Je… Vous voulez peut-être savoir comment cela se fait que vos Pokémon ne soient pas encore… morts ? Enfin, vous préféreriez peut-être dormir après tout… »

Les deux amants se toisèrent du regard, intrigués.

« Pas vraiment en fait. Je crois qu'on a encore beaucoup trop d'énergie en nous pour avoir l'envie de dormir…
– Vous êtes sûrs ?
– Puisqu'on te le dit.
– Eh bien voilà, je… Le combat que se sont livrés vos deux Pokémons n'a pas abouti. Alors que vous pensiez avoir perdu tous vos pouvoirs, ils recouvraient en fait leurs forces après le rude combat qu'ils avaient mené. Ton Pokémon, Vitalio, en avait en fait tout juste assez conservé pour garder sous son emprise le corps de Célinda ; c'est pour ça que tu as pu récupérer le contrôle de ton corps : la Volonté de ton Pokémon avait beaucoup faibli suite à leur affrontement. Au début, il avait mis un certain quota de forces de côté pour veiller à ce que Célinda tienne sa promesse ; il a cependant dû puiser dans ses réserves pour lutter contre le Pokémon de Célinda, croyant qu'il serait bientôt vaincu. Mais ce ne fut pas le cas. C'est à cause de cette minuscule ponction dans sa réserve qu'on a pu solliciter suffisamment d'émotion chez Célinda pour qu'elle arrive à se libérer de ses engagements.
– Comment sais-tu cela ?
– Je suis un Pokémon du Temps ; à bien des reprises j'ai eu l'occasion et la possibilité de me familiariser avec vos Pokémon et ainsi tout savoir de leur fameux combat… C'est maigre, mais ça peut aider à comprendre certains points de notre aventure, je pense… »

Un silence succéda à ses paroles.

« J'ai l'impression que nos vies vont ressembler à un havre de paix, désormais… soupira Vitalio.
– Et ça te contrarie ? fit Célinda, amusée.
– … je ne sais pas encore. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que la vie sera bien meilleure avec toi à mes côtés.
– La mienne aussi, ça ne fait aucun doute. »

« Mais elle serait encore meilleure si Éliana restait à nos côtés… » pensa la jeune fille, à part.

« Le… le moment est peut-être mal choisi mais… pourquoi ne pas parler de tes cauchemars ? suggéra Vitalio.
– Je… C'est peut-être encore un peu tôt… Vous seriez capable d'en parler, vous, maintenant ?
– Moi oui, déclara Vitalio. Et puis, parler permet d'évacuer ses peines, peurs et autres douleurs… Je peux commencer, si tu veux…
– Seulement si cela ne m'oblige pas à faire de même par la suite…
– Non, bien sûr. Ne t'ai-je pas déjà dit que l'idée de forcer une personne à faire quelque chose me révulsait ?
– Une amie, oui, mais une amoureuse ?
– Tu te doutes bien que ça me dégoûterait encore plus…
– Je voulais être sûre… fit Célinda, une pointe d'ironie dans la voix tandis que Vitalio levait les yeux au ciel, amusé.
– Bon, par où veux-tu que je commence ?
– Par le début : le premier de tes cauchemars…
– En fait, c'était toujours le même… À quelques détails près… Je… je voyais mourir mes parents, puis toi, puis Éliana… tous les êtres qui m'étaient chers, en fait. Je ne pouvais rien faire, ni bouger, ni m'enfuir, ni même me suicider pour vous rejoindre.
– Parce que si je mourais là, maintenant, tu ferais tout pour me rejoindre ?
– À quoi bon vivre lorsque tous les êtres auxquels vous tenez sont morts ?
– Tu ne tiens donc pas à Éliana ?
– Laisse, Célinda. Je compte bien moins que toi, à ses yeux, tempéra Éliana.
– Ce n'est pas une réponse. Tu pourrais vivre avec… deux morts dans ta vie ?
– Je… de toute façon, je vais bientôt vous quitter donc…
– C'est différent ! On ne va tout de même pas complètement couper les ponts ?
– …
– S… si ?
– Co… comment fais-tu pour… à chaque fois mettre le doigt sur le problème dont je ne veux même pas entendre parler ?
– Parce qu'on ne se débarrasse pas si facilement de ses amis. Tu comptes donc définitivement perdre le contact avec nous ? »

Célinda ressentit soudain une immense peine au plus profond de son être ; ce n'était pas à cause du fait que son amie eût souhaité couper les ponts – enfin, pas majoritairement – mais parce qu'elle… sentait que son amie pleurait. Qu'elle se levait. S'habillait. Pourtant il régnait un silence absolu sur la pièce.

« Je… écoute, on n'en parle plus, si tu veux… bredouilla Célinda en se levant.
– Je… non, je suis une idiote… Excusez-moi… »

Éliana était sur le point de s'en aller. Mais c'était sans compter sur la peine qu'avait engendrée sa détresse chez son amie : Célinda s'était en effet postée devant la porte de la chambre afin de prévenir une éventuelle fuite qui ne tarda d'ailleurs pas à se produire. Célinda mobilisa alors toutes ses forces pour enserrer son amie qui se trouvait devant elle.

« C'est… c'est moi l'idiote, je… Ma perspicacité est à double-tranchant, et je ne l'ai jamais vraiment réalisé, avant… Excuse-moi, je n'aurais jamais dû parler ainsi… »

Vitalio alluma la lampe sur la table de chevet proche de son lit et découvrit ses deux amies les plus chères en train de s'enlacer, des larmes coulant sur chacun de leur joli minois. Il l'éteignit presque aussitôt, certain qu'Éliana ne tenterait pas de s'enfuir une nouvelle fois.

« Écoute, allons dormir, on reparlera de tout ça demain, tu meurs de fatigue, d'accord ? » questionna Célinda, en se défaisant de son étreinte.

Éliana resta silencieuse et immobile, contemplant la silhouette de son amie rejoindre Vitalio dans son lit. Après un long moment de réflexion, elle s'approcha à son tour de ses deux amis puis murmura :

« Je… Est-ce que je peux venir avec vous ?
– Je veux bien, mais on risque d'être un peu à l'étroit… prévint le jeune homme.
– Bien sûr, on se tiendra plus chaud, comme ça… répondit Célinda pour sa part, lançant un regard assassin à son ami.
– Je ne te procure donc pas assez de chaleur comme ça ? s'indigna Vitalio.
– Si mais puisque l'on peut faire mieux, pourquoi s'en priver ? Allez, viens Éliana ! » encouragea la jeune fille en se serrant contre le garçon pour faire un maximum de place à son amie.

Après une ultime hésitation, Éliana s'allongea à côté de son amie, remerciant au passage dans un soupir les deux autres. Les trois compagnons restèrent quelques instants immobiles et silencieux, serrés les uns contre les autres.

« Je… je veux bien vous faire partager mes rêves…
– Pourquoi ce soudain revirement ?
– Il faut croire que la proximité de deux amis vous procure une sensation de sécurité plus forte que lorsqu'il n'y en a qu'un. »

Et Célinda conta chacun de ses cauchemars à ses deux amis ; bien qu'elle ne laissât transparaître aucune émotion tout le long de son récit, Éliana et Vitalio devinaient sans mal le pourquoi de ses larmes suite à ses songes. L'intense malaise que provoquait chez eux l'impuissance de leur amie à réagir face aux scènes auxquelles elle assistait suffisait amplement à leur rendre accessible cette douleur qu'elle avait maintes fois endurée. Trop de fois.

« Comme tu as dû souffrir… la plaignit Vitalio en serrant tendrement dans ses bras Célinda, qui venait tout juste de terminer le récit de ses cauchemars. D'où Ténébrax a-t-il bien pu sortir l'idée de pareilles tortures ?
– C'est… c'est ma faute si… s'il a su vous faire mal à travers ces cauchemars.
– Parce que tu n'y as pas eu droit, toi, peut-être ? Je me souviens pourtant avoir vu couler quelques larmes peu après les avoir rêvés…
– C'est… c'est vrai ? demanda Célinda, étonnée, à l'adresse de son amie.
– Ce n'est pas parce que moi aussi j'ai souffert que je ne peux pas être la cause de l'horreur de ces cauchemars… Ténébrax a lu chacune de vos peurs dans mon esprit et s'en est servi comme matière première pour ses créations. Je… j'en suis désolée…
– Tu ne pouvais pas savoir que…
– Je le savais, Vitalio. C'est parce que je me suis révélée trop faible face à lui qu'il a réussi à extirper de mon esprit la moindre de vos faiblesses…
– Oui mais il a exploité au maximum les failles que tu lui as laissé entrevoir, il… enfin, c'est lui qui est le plus en tort, non ? »

Une fois de plus, Célinda sentit son amie sangloter. Elle caressa tendrement son visage humide pour lui signifier qu'ils ne lui en voulaient vraiment pas. Elle perçut un peu de reconnaissance de sa part mais sa peine était trop importante à ses yeux pour être ainsi ignorée. Elle avait gravement fauté et malgré ça, Vitalio et Célinda ne lui en voulaient pas ; comment se l'expliquer ?

« Parce que nous sommes tes amis, Éliana, tout simplement… Et puis tu as assez souffert comme ça…
– Je n'arrive justement pas à… savoir si ça m'a fait mal de rêver ce que Ténébrax avait prévu pour moi…
– Et pourquoi donc ? Je doute que Ténébrax puisse être capable de reconnaissance au point de t'épargner ses cauchemars…
– Il a dit lui-même qu'il était responsable des rêves… Peut-être éprouve-t-il du plaisir à faire rêver mais qu'il préfère qu'on le prenne pour ce qu'il n'est pas : un méchant.
– Ça m'étonnerait. Quels étaient donc les… rêves qu'il t'a fait faire pour que tu parles ainsi de lui ?
– Je… c'est trop personnel pour… être dit comme ça.
– Je suis encore de trop, c'est ça ? soupira Vitalio, quelque peu agacé.
– Peut-être que tu l'es à son goût mais tu ne bouges pas de là ! déclara Célinda, en s'agrippant au corps du jeune homme. Si elle ne veut pas nous les raconter à tous les deux, alors elle ne dira rien de ses cauchemars, un point c'est tout.
– Mais… Nous n'avons peut-être plus de temps à passer ensemble… s'opposa timidement Vitalio.
– Le temps que je passerai en plus avec elle sera du temps en moins que tu passeras avec elle, rétorqua Célinda.
– Oui mais… enfin, elle n'aura peut-être plus personne pour parler de ses cauchemars une fois qu'elle nous aura quittés.
– Elle ne pourra s'en prendre qu'à elle-même.
– Pourquoi es-tu soudain si… agressive à son égard ? Ne lui aurais-tu pas réellement pardonné les cauchemars auxquels elle a pu donner lieu ?
– Je… non non pas du tout je… tu vois je suis… cruelle. Je ne sais même plus ce que je dis.
– Tu es fatiguée, c'est tout.
– J'en doute.
– Écoute, tu n'as qu'à dormir et on verra bien… »

Le silence s'établit, au cours duquel Célinda s'endormit rapidement. Sa respiration berça ses deux amis qui ne tardèrent pas à s'abîmer dans un profond sommeil sans rêves à sa suite.