Altercations et réflexions. de Shibirudon

Chapitre Premier : La ville de Bourg-Gade.

Ah. Nous avons presque atteint notre objectif, qui serait apparemment d'atteindre le lieu du rendez-vous. La guilde se trouve dans la banlieue d'une des agglomérations principales de la région. Celle-ci se trouvant au centre. Son nom ? Bourg-Gade. On souhaite bonne chance pour la carrière humoristique de l'individu lambda ayant administré ce nom à la ville. Sérieusement, pourquoi n'avoir pas donné un nom à la ville de connotation fantastique telle que la grande cité portuaire d'Orkh, se trouvant au nord-est de la province ? La cité du jeu de mot pourri. J'ai conscience que ce n'est pas très drôle, et pourtant, cela nous a bien fait rire en chemin. Lors de la route, –qu'on a eu vraiment du mal à repérer à cause d'un accueil de la forêt répulsif et du nombre assez conséquent d'éboulements et de précipices développés ces dernières années dans le terroir- peu de problèmes sont apparus dans notre route. Cependant, il serait bon de noter que la descente de la colline fut ardue : Un Donphan prit d'une animosité imposante s'était attaqué à nous, cherchant chicane. L'éléphant nous a fait prendre charges et roulades. Une poursuite qui aurait duré quelques longues minutes, si j'en croyais la condition relativement sale et abîmée de mes deux pattes. Il nous a suivi jusqu'à l'aval, où nous finalement avons décidé d'y établir campement. Au sol, la vue de la montagne renforçait la pensée titanesque qu'on avait d'elle. Les grands sequoias, d'une hauteur déjà époustouflante il faut le dire, n'atteignaient pas le haut du pic. C'était beau. Nous n'avons pas roupillé. Situation ? Stress ? Personnellement, je n'en ressentais pas le besoin. Scarhino, qui croyait que je dormais, a soliloqué maintes fois :

« Je serai le meilleur explorateur au monde ! »

Cela ne m'étonnait pas vraiment. Et puis, il y donnait du cœur. D'ailleurs, j'ai été possédé par l'envie de pouffer de rire : Il y avait une larve de Papilusion qui le jouxtait et se frottait contre lui, mais j'ai eu peur de la lui dévoiler ; je me suis retenu. Cela ne m'arrangerais pas qu'il s'affole et s'enfuisse.Mon meilleur ami s'est ensuite tourné sur le côté. Le Chenipan avait fait sprotch. Il ne restait de lui qu'une petite flaque de pus. Nous avions décidé de nous lever à l'apogée de la nuit. Et c'était le moment. Lors de la route, nous avons croisé de nombreux Pokémon errants, des Pokémon nocturnes pour la plupart. Ils circulaient étrangement, comme s'ils ne devaient pas se diriger vers un point défini. Quoiqu'il en soit nous ne nous sommes pas dérangés pour cette manifestation et avons continué la route. Le paysage commençait à rougir, l'aube approchait. D'un autre côté, nous n'étions plus très loin. Scarhino m'a tout de même proposé d'accélérer le pas, je n'eus pas la force de refuser. Et puis, c'était tout de même plus sûr. Nous avons atteint donc la banlieue de la ville. Et c'est là où le gros bordel apparut, à notre plus grand malheur.

« Madame ! Madame !
-… Ah que bonjour. Vous voulez quelque chose ? »

La pieuvre aux longs tentacules rouge produisait un temps d'arrêt entre chaque phrase. Une Octillery. Elle paraissait lente d'esprit et le ton de sa voix nous donne la certitude de son âge : Elle a bien vécu. La pieuvre glapissait d'ailleurs de nombreuses choses à elle-même avant de nous redire la version finale, ce n'est pas pratique.

« -Ah que vous voulez la direction de la guilde ? Ah qu'elle est de l'autre côté de la ville ! Banlieue du Banc-lieu, au nord ! Là, vous êtes dans la b… »

Merde je serais tenté de crier. S'en suit alors une grande course. Les habitants paraissaient colinéaires à un même endroit, une épicerie tenue par deux Pokémon de la même corpulence apparemment. Je n'arrive pas à voir exactement. En tout cas l'heure du ravitaillement se fait tôt... Je ne sais pas pourquoi je relève ces détails. Mais en plus, cette métropole était vraiment un magnifique pot-pourri de détours et d'autres sournoiseries. C'est totalement faisandé ! J'ai entendu dire qu'un mari avait perdu sa femme dans une place marchande et ne l'a retrouvé qu'au bout de trois ans. De plus, les cartographes ne dessinaient jamais la même carte, tant de version sont apparues. Le gouvernement aurait pu promulguer la création d'une carte universelle, mais rien n'a été fait ! Le village où on se dirigeait pour acheter la nourriture était mieux géré. Lors de notre sprint, nous avons démoli la carriole d'un marchand ambulant. Celui-ci nous poursuivit quelques minutes, mais il se perdit rapidement, étant donné l'anarchie de la disposition de la ville. Le pauvre, il a peut-être tout perdu. Nous avons aussi rencontré une impasse. Un farfuret nous barra donc la route, brigand, il tentait de nous voler notre pécune en utilisant diverses techniques de bluff. Heureusement, il se fit pousser par un autre associé escamoteur, qui voulait finalement tout garder pour lui. Le moment de distraction arrivant au bon moment, nous nous sommes enfuis, en laissant un message offensant. Ils partirent nous chasser, mais perdirent pieds. Que leur famille ne soit pas trop triste de leur perte. Nous nous sommes arrêtés malgré tout pour admirer la statue d'un Pokémon Lune. Sur la dalle reposant devant l'idole était inscrit quelques mots d'une valeur apparemment historique :

« Cresselia, légende de la lumière. »

En se plaçant à l'axe de la statue envers le soleil, une illusion d'éclipse pour se remarquer. Une fontaine jaillissait à sa perpendiculaire, l'ensemble donnait une impression de magie. Quand soudain, une vocifération se fit entendre. Des adeptes d'une quelconque secte ou église criaient avec impétuosité certains versets de leur code d'honneur. Un hymne malsain se fit entendre :

« Cresselia !
Toi qui as la foi !
Embrase les cœurs insouciants,
Les fervents partisans !
Du culte maudit,
Des croyances impies !
Oh, détruit ce qui te raille,
Elimine le Darkrai !
Ayayaaaaaaaaaaaaaaai ! »

Un des souscripteurs de la secte se fit écouter soudainement par la libération d'un éternuement, retirant la moitié de la crédibilité de l'église. Le groupe de Pokémon, pour la plupart constitué de Pokémons psychiques se détourna vers les passants et distribuait divers prospectus et badges. Ils justifiaient leur culte par un assombrissement qui devait se produire dans peu de temps à cause de Darkrai. De nombreux gens sont pourtant crédules à cette pure connerie. Scarhino et moi, désabusés après tant de situations, décidons de prendre congé. C'est qu'il s'agirait de ne pas perdre du temps. Nos parents nous radotaient que le retard était une des premières raisons de refus d'embauche des employeurs. Deux choix s'offraient à nous. La droite, ou la gauche. Classique. Au moins, on a plus les deux autres directions.

« Eh m'sieur ! »

Un grand Crabe répondit donc. Un Kraboss sûrement. Il a l'œil poché et était probablement ivre : la configuration des dalles sur le boulevard semble lui compliquer la marche. L'aspect type d'un bagnard. Cependant, il nous répondit avec un sourire, bon enfant. Les apparences sont parfois trompeuses. Il nous pointe le chemin de droite mais Scarhino, incrédule, décide de suivre l'autre chemin. Il est sûr que le monsieur nous trompe ! Moi, personnellement, je crois le Kraboss, malgré tous ses attributs péjoratifs.

« Okay, mais si on se trompe c'est fichu, hein.
-Fais-moi confiance ! Ce gars-là avait la tête d'un brigand, ça se voyait merde ! »

Je le suis. Il court plus vite que d'habitude. Il veut m'impressionner ? Ou seulement effaroucher les individus se trouvant sur son chemin ? Je n'en sais rien. Et ça ne servirait à rien de le savoir. Tout va bien en conclusion quoi. Un chantier se trouvait sur la droite. L'avenue était en train d'être refaite. Remarquez, tous les noms des rues ne font pas dans l'originalité :

« Rue du Tonnerre d'Electhor ~ Premier Quartier
Boulevard de L'absentéisme d'un Monaflémit ~ Premier Quartier
Place du Larcin d'un Ectoplasma ~ Deuxième Quartier … »

Et je n'ai pas encore tout vu.

« On y est presque ? Scarhino. Admets qu'il avait raison.
-On y est presque. »

Merci d'avoir répondu à tout, chéri. L'avantage dans les banlieues, c'est qu'on retrouve le côté rural de la montagne, et que l'air d'affluence se fait moins sentir. Scarhino stoppa sa course. Une diligence passa. Elle contenait des Pokémons avec un air snob. C'est l'mot, je ne peux pas décrire plus, ils nous regardent comme si on était des campagnards… D'accord, ce n'est pas totalement faux. Mais c'est injurieux.

« Sinon ça va Korillon ?
-Et mon dieu qu'est-ce qu'on s'emmerde. »

J'ai compris ton jeu petit malin. En parlant de malin… Il n'y a plus que des ploucs. Des paysans, des fermiers, des… Faut que je me calme. J'aurais jamais dû le suivre ce con. Ouais c'est ça, arrête toi. Ouais c'est ça, assis-toi sur un foutu rocher. Ouais c'est ça râle. Ouais c'est tellement ça que je vais faire comme toi.

« Vive la montagne hein.
-Toi et tes décisions à la con.
-Mais ! N'empêche qu'il ressemblait vraiment à un brigand !
-Mais ! N'empêche que maintenant on est paumés, qu'on a plus d'endroit où vivre et qu'on sera pas explorateurs ! «

On observait le temps. Limite il se foutait de notre gueule. Je crois. Il fait froid. Ma peau s'hérisse. Scarhino à de la chance d'avoir cette cuirasse… Bon. Cela m'énerve. Énervons-nous contre le soleil. Ou contre Darkrai ? Oui contre Darkrai ! Que disait l'hymne déjà ?

« Cresselia !
Toi qui as la foi !
Embrase les cœurs insouciants,
Les fervents partisans !
Du culte maudit,
Des croyances impies ! … »

C'est marrant. Mais je n'ai pas trop l'envie de la chanter. Bien que les rimes de la chanson soient vraiment géniales et que le barde qui l'avait créée devait être vraiment surdoué, le rythme est tout de même quelque peu cassé par certains mots peut être trop gênants.

« Scarh…
-Cresselia ! Toi qui as la foi ! Embrase les cœurs insouciants…
-Scarhino !
-Ah oui ? C'est la chanson de tout à l'heure.
-J'ai remarqué.
-Et si on faisait un hymne à nous ?
-Tu te fous de moi ?... Et je suppose que tu as une idée ? »

Il ne répond pas. Putain de manie d'ignorance… Regardons les Pokémons vol. Ils sont libres comme l'air. Si on était comme eux, on aurait moins d'ennuis. Si j'étais Roucool, je partirais faire un nid avec une Nirondelle. Je me reposerais toutes les vingt minutes dans des branches d'arbre, ou alors dans des toits d'immeubles si je suis en ville. Parce que ça doit être dur de voler. Et je partirais à Rhode, ou dans d'autres régions. Je ne prendrais que le minimum. Faudra se débrouiller sur le terrain. Il faudra éviter aussi les sauvages qui pourrait me lanciner, parce qu'il paraît qu'à Rhode, les Pokémon sauvages sont vachement dangereux !

« Dites… »

Et je baille. C'est chiant de bailler, mais c'est comme ça. On a été bêtes aujourd'hui. Mais en prenant du recul, ça nous fait une belle jambe. On n'a pas de chance, sérieux. Les larmes sortiraient si c'était possible. Mais non, ça ne l'est donc pas. Pas pour aujourd'hui. Envie de serrer les dents. Mais ce n'est pas pratique, je suis tout joufflu. Enfin, non mais, sans divaguer, je suis vraiment triste.

« Dites !
-Oui ?
-Vous voulez une pièce ? »

Un Pokémon bleu ? Imposant… Un badge… Un regard inexpressif… Maraiste ? … Bon ok, je vais me pendre.

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Un problème de concordance des temps dans ce chapitre, je crois.
J'corrigerai sûrement plus tard.
Chapitre suivant... Quand j'aurai terminé le trois quoi, il me faut au moins un chapitre d'avance avant de poster.