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Altercations et réflexions. de Shibirudon



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» Auteur : Shibirudon - Voir le profil
» Créé le 19/04/2011 à 17:47
» Dernière mise à jour le 19/04/2011 à 19:43

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Prologue
Prologue

Je crépite. Mes beaux velours. C'est presque collant quand on se caresse avec. Et c'est si doux. Ah. Sonnons les cloches, sonnons le grelot, sonnons le carillon… Ding. Ding. C'est reposant. Tiens, mes yeux ne sont pas bleus ? Ou alors le reflet de mon grelot est trafiqué ? C'est vraiment dur de s'en rendre compte, ils sont tout le temps plissés. Qu'est-ce que c'est con.

« Scarhino, tu fais quoi ?
-Je cherche encore. »

Cela change de certaines mentalités roublardes que nous avions côtoyées lors de notre période enfantine. Scarhino à le caractère opposé à son Alter Ego, Scarabrute, et autant dire que ça m'arrange bien. Devrais-je me présenter ? Je ne sais pas, si ça peut me permettre de de déstresser, d'évacuer. Hauts les cœurs, clamons mes charmes, je suis Korillon. J'ai vécu huit années carillonesques. Carillonesques. Je n'sais pas ce que ça veut dire, mais lorsque mes parents étaient ici, là, et bah, ils comptaient mon âge de cette manière. Enfin, je sais surtout que j'ai le même âge que Scarhino, il y a plus d'une trentaine de lunes. Je peux mesurer mon âge comme ça, même si ça m'importe en rien. En parlant de Scarhino, un insecte robuste et tout bleu, précisément de couleur outremer. Mon meilleur ami. Mon seul, faudrait-il ajouter ? Peut-être bien. Il est plutôt joyeux, et sais s'imposer des limites dans la vie. Il n'est pas très sûr de lui mais défend avec pur brio les valeurs morales de la vie, telles que le courage, la famille, et même l'amour. Cette dernière valeur m'a surprise lorsqu'il m'a dit qu'il paraissait être un brillant et beau romantique. Il a dit aussi qu'il était attiré par les coxyclaques, ça m'a surpris. Moi, mon trip, ce serait plutôt les feuforêves.

« Dis, Scarhino. Maintenant tu fais quoi ?
-Je te regarde pour savoir quoi faire. »

Ah. D'accord, ouais, d'accord. C'est morbide comme situation. Elle est tellement... Froide et glauque. J'préférais hier. Hier on s'emmerdait moins. Ah non ! Hier, c'était le jour où on pleurait parce qu'on ne savait pas quoi faire. Ou pas ? J'sais plus, j'suis embrouillé au jour d'aujourd'hui. Je balancerais bien une déferlante psychique sur les parois de la grotte, histoire de me divertir, mais, ce n'est pas qu'je n'ai pas envie de dormir dehors. Cela serait con, au milieu des torterras et des gravalanchs qui rôdent, ce mois-ci, dans la montagne. D'ailleurs, je me demande pourquoi on dort ici. Me rappellerais sûrement demain. Ou dans quelques jours. L'atmosphère est palpable. Un pervers en profiterait même pour la caresser si les limites de la logiques n'étaient pas un minimum injectées dans le cours de la vie.

« Et là, qu'est-ce que tu fais ?
-J'attends de connaître ce que tu fais.
-Donnes y un peu du tien.
-Chuis pas le seul à être stressé, hein. »

En parlant de moi, qu'est-ce que je pourrais faire. Je vais balancer mes velours de manière pendulaire. Cela n'hypnotise pas du tout. C'est presque lourd. Tout alors ça reposait, pourtant. C'est compliqué de réfléchir sur des détails tels. Réfléchissons, mettons nous en situation de projet pour l'avenir. Ah oui, je me rappelle. Scarhino et moi avons pris rendez-vous, pour devenir explorateurs, trouver les contrées et tout ça. Cela doit être ça qui nous fait tituber lorsque nous marchons, reculer lorsque nous parlons, et nous faire taire, ce qui fait que l'affirmation deux n'est pas souvent active. On a pris rendez-vous où ? A la guide d'un certain Maraiste. A la guilde, je veux dire. Je confonds, aujourd'hui. S'en serait presque cocasse. Dommage que ça ne l'est pas. On stresse encore plus que d'habitude d'ailleurs… C'est relativement chiant d'être toujours fixés dans de frêles pensées. Vivement demain, pour décompresser. Va-t-on être acceptés ? Je n'sais fichtrement rien. Cela m'soûle, je ne suis guère comme ça d'habitude ! C'est frustrant. Ah. Scarhino a trouvé une occupation. Il s'entraîne à frapper dans un sac de sable. Enchaînant coups de cornes, beignes et diverses techniques de combat physiques où je ne m'y connais point. Ce dernier compte bien mettre en valeur sa musculature et sa cuirasse, développées toutes deux développées lors d'un entraînement intensif. Très intensif même, il lui arrivait même de cogner pendant le déjeuner. Mon ventre gargouille. J'ai une envie de croquer une des grosses pommes achetées tout à l'heure. Mordons, si ça peut me permettre de moins m'ennuyer. Rien à faire, en conclusion, la pomme est trop petite. Et Scarhino ne faiblit pas. Il continue d'enchaîner techniques sur ce pauvre objet. Bon, faisons le point sur mes capacités. Je tape comme une bouse. Je résiste au physique comme un Barpau. Mes forces spéciales sont acceptables. Pas fameux au total. Va falloir assurer au jeu du regard. Et si je fixais la poignée de la porte ? La nuit tombe. Autant tourner cette poignée, il va bientôt être l'heure de s'en aller. La guilde est une trentaine de kilomètres, autant y aller aujourd'hui, qu'on arrive demain de bonne heure.

« Dis, Scarhino, tu connais le chemin.
-Sans compter les sentiers, il devrait y avoir qu'une seule route officielle.
-Ah. Tu comptes emmener quelque chose ?
-Une petite pierre. Histoire que ce petit tunnel reste dans notre mémoire.
-J'm'occuperai de la bouffe. »

On hésitait à quitter l'endroit. C'est sordide, de laisser le lieu où nous avons passé le plus de temps dans notre vie. Et puis, si nous sommes refusés, où pourrions-nous vivre ? Ce serait trop tard de retourner ici. La Criminalité, le manque de civilité fera que notre habitat sera déjà occupé lorsque nous reviendrons. Civilité. Je dis ça, moi ? Alors que nous n'avons vécu que dans la montagne ! Ah ! C'est si risible... !

« On bouge nos fesses Korillon, si ça te gêne pas ?
-Non, pas tellement. Enfin, c'est surtout que ça n'avancera en rien de rester dans cette grotte. Remarque, toi, tu n'es pas… Sceptique, perplexe de l'avancement de la situation ?
-Je n'y prête pas attention. Surtout qu'demain, y aura dès lors un grand changement, qu'il soit positif, ou négatif. Voilà quoi ! Enfin, sûr que ça m'fait un peu chier de faire tout ce trajet. Vivement les belles coxyclaques de la ville.
-T'es vraiment débile ! Et téméraire, j'ajouterais !
-J'aime t'écouter dire ça. »

Nous sortons alors le lieu de notre enfance, le berceau de nos débuts… Moi, Korillon, je souris, me ligote avec mes velours et agite ma tête une dernière fois ici, écoutant les sons de la solitude. Bientôt, ça ne sera qu'un souvenir lointain. Et puis, on ne va pas rester ici, inactifs quoi. Autant y aller de front, au lieu de chercher dix mille façons de nous inscrire dans des occupations.