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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 25/03/2011 à 11:58
» Dernière mise à jour le 25/03/2011 à 11:59

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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28 - On était jeunes et larges d'épaule...
Écume s'empara ensuite de l'interphone sur le bureau du chef, et passa une annonce. Tsunami avait été défait. Récif également. Par lui et Ikse. Il demanda aux sbires de se tenir tranquille, et de laisser entrer la police qui viendrait chercher les deux malfrats arrêtés.
Et on en fut quitte pour une séance d'explication.

Aulait nous avoua que le chef Alain Carbonara avait pris contact avec l'inspecteur Durite, pour lui proposer une collaboration visant à garder un œil sur Ikse, voire d'être prêt à intervenir en cas de besoin. Le cuistot avait donc tout naturellement appelé la police à la toute fin du combat.
-Je vois... Et vous ? Qu'est-ce que vous faites là ? Pourquoi vous avez décidé d'apparaître tout à coup ?
-Je, heu... Te raconterais ça plus tard ? Il faut d'abord savoir ce qu'on va faire de tous ces gens. Maintenant que la team Aqua a été défaite... que vont-ils devenir ?
-J'y ai déjà réfléchi.
Les deux autres humains furent surpris. Ikse acquiesça, et leur répondit posément :
-Il n'est pas question de démanteler la team Aqua une nouvelle fois. Ils se regrouperont ailleurs. Je pensais plutôt la recycler.
-La... recycler ?
-Oui. On ne peut pas tous les mettre en prison. Ils sont complices de Récif et Tsunami. Alors ils vont accomplir des travaux d'intérêt général. J'en ai déjà discuté avec l'inspecteur Durite.
Aulait sourit. Alex Cume avait l'air surpris.
-Tu vas les envoyer rejoindre Ketchup ? A Six-Thé ?
-Tout à fait. Ils vont refaire les systèmes hydrauliques de la ville. Ils vont nettoyer les décombres et les bâtiments. Ils vont refaire les canalisations et commencer à reconstruire, aux côtés de la team Teflona et la team Flora.
Il y eut un léger silence admiratif. C'était une idée pour le moins constructive.

Soudain, un fracas retentit dans l'escalier. Quelques policiers arrivèrent et entrèrent en courant, l'arme au poing et le caninos en alerte. Ils encerclèrent tout le monde, puis Durite fit son entrée.
-Bonjour tout le monde. Hé bien, Ikse, on peut dire que c'est un joli coup de filet...
Mon dresseur ne répondit rien, et se contenta d'afficher un sourire. Le policier ajouta :
-Merci de votre coopération, Monsieur Aulait.
-De rien inspecteur. Je n'ai fais qu'obéir aux directives de ma team.
Puis il se tourna vers Écume, et il eut l'air ennuyé.
-Alex Cume. Qui aurait cru que le champion de l'eau réapparaîtrait maintenant ?
-J'ai juste décidé de surfer sur la vague du changement, et de réparer mes erreurs.
-Hm...

Puis l'inspecteur tonna, en désignant les deux chefs :
-Ok tout le monde ! Embarquez moi ces deux-là ! Et gardez-les biens, pas question qu'ils s'échappent !
Quatre hommes s'avancèrent et se saisirent de Tsunami et Récif. Les autres formèrent une escorte, en gardant leurs armes prêtes à l'emploi. En silence, nous descendîmes tous les étages du bâtiment, sous l'œil médusé des membres Aqua. Mais aucun ne chercha à s'interposer. A l'exception de la secrétaire, Mlle Vague, qui se contenta de demander au chef de la police :
-Et maintenant ? Qu'allons nous faire ?
-Voyez ça avec Monsieur Ikse. Il a des projets pour vous, il va reprendre la barre désormais.
Mlle Vague se tourna vers le connu X.
-Vraiment ? Ça va être galère, si vous me passez l'expression...
-Oui, je... je sais. Mais Tsunami vous a assez mené en bateau, il est temps de naviguer vers des eaux moins dangereuses. Je dois emmener mes pokémons au centre, je reviens demain vous dire ce qu'il va se passer maintenant.
-Bien Monsieur. Comme vous voudrez Monsieur.

Ikse laissa donc Durite s'occuper des captifs, puis il nous emmena au centre, où nous pûmes dormir, récupérer et reprendre quelques forces. Il fut rejoint dans la soirée par Alex Cume. Et le soir même, au dîner...
-Alors, qu'est-ce que vous allez faire maintenant ?
-Et bien, je suis un membre de la team Aqua. Un déserteur, certes, mais on ne peut pas être qualifié ainsi si on est pas reconnu comme membre de la tribu, si tu vois ce que je veux dire. Alors je vais attendre de voir ce que tu vas faire de nous.
-Que s'est-il passé ? Pourquoi les avez-vous trahi ?
-Ah...

Écume soupira, les yeux perdus dans le vague. Puis il commença son récit :
- « C'était il y a quinze ans. J'étais jeune à l'époque. Je vivais ici. J'étais un jeune dresseur avec un corayon, et des rêves qui lui tourbillonnaient dans la tête. Et puis un jour... la team Aqua est arrivée. Des gens qui venaient d'Hoenn, qui s'étaient exilés après que leur rêve de faire monter le niveau de la mer ait été détruit par un jeune dresseur. Une partie de la team a été démantelée, l'autre est venue s'installer ici, dirigée par Tsunami et son bras droit, le capitaine Récif.
Ils se sont installés ici, dans cette ville précisément, parce qu'ils étaient dans leur élément. Ils ont commencé à se livrer aux actes de piraterie et aux pillages. Ils ont commencé en parallèle à se faire embaucher aux postes importants. Avec des fonds et de bonnes places, ils ont commencé à prendre du pouvoir. Jusqu'à ce que la ville finisse par leur appartenir. Ca été rapide. Mais à cette époque, on ne se méfiait pas.

Ils promettaient du travail. Ils promettaient de belles perspectives en rapport avec la mer. Ils ne comptaient que des dresseurs eau, et ils promettaient des pokémons eau variés. Ensuite, la rivalité avec les autres teams montantes de Poëll aidant, ils se sont mis à embaucher des gens en masse. Et moi... je me suis engagé. Ils disaient qu'on pourrait avoir tous les pokémons eau qu'on voulait, tu comprends ? Qu'ils permettaient de devenir de bons dresseurs. Qu'on pouvait naviguer. Qu'on pouvait explorer des fonds marins avec eux...

Par la suite, ils ont tenté d'étendre leur influence dans d'autres villes, mais ils se sont frottés aux autres teams qui gagnaient en pouvoir ailleurs. A force de me battre pour la team Aqua contre ces teams, je suis devenus très fort. Et j'ai rencontré la plupart de mes compagnons aquatiques. Le champion de l'eau de cette ville a décidé de prendre sa retraite, alors j'ai été désigné pour prendre sa place, et c'est devenu ma nouvelle fonction.
Puis, il y a une dizaine d'année, les conflits entre teams ont dégénéré. Il y a eu des morts, au point qu'on parle même de guerre. Même si l'épicentre des combats était à Six-thé, il y a eu des répercussions ici. On a dû faire face à un afflux de réfugiés. Certains produits sont devenus très chers. La vie est devenue plus difficile. Puis les gens ont abandonné Six-Thé. Atown... Tu as bien vu ce qu'elle est devenue. Et c'était comme ça partout.

Alors j'ai commencé à comprendre que tout ça ne rimait à rien. Je savais que ma team se livrait à des actes répréhensibles, mais jusque là, je m'en fichais. J'étais convaincu que nous avions raison, et que les autres avaient tort. Que, si les gens ne voulaient pas être piratés, ils avaient qu'à ne pas venir s'exposer au danger. J'étais idiot hein ?
Enfin bref. J'ai compris que les gens n'avaient pas toujours le choix. Je me suis posé des questions. Et j'ai décidé que ce n'était pas ce que je voulais être. Je ne voulais pas être un pillard. Ni un agent de ces teams qui avaient provoqué cette guerre. Mais c'était trop tard. C'était comme une bombe amorcée, et qu'on ne pouvait pas arrêter. Alors j'ai décidé d'arrêter. De tout arrêter.

Évidemment, j'étais quelqu'un d'important dans la team, j'avais un certain nombre d'informations, sans compter que j'étais un de leurs meilleurs éléments... Les gens s'engageaient dans leur rangs pour avoir la même chance qu'Alex Cume d'avoir de super pokémons grâce aux missions et de s'illustrer. Alors ils n'allaient pas me laisser partir comme ça. Donc j'ai dû fuir. Mieux valait tard que jamais. J'ai dû me cacher pendant des années, dans l'espoir qu'ils ne me retrouvent pas.

Quelques temps après ma fuite, une trêve a été déclarée, et la situation est devenue telle qu'elle est actuellement. Chaque team dans sa ville. Mais ici, les pillages ont continués et... Je ne pouvais rien y faire. Et je ne voulais pas vraiment y faire quelque chose, parce que... Je ne savais pas quoi, ni comment. Et je ne pouvais pas revenir non plus. Et tout seul, j'étais impuissant. D'ailleurs, je ne voulais pas être seul contre tous. En fait, j'avais peur. Je me suis installé ailleurs, j'ai vécu ma vie loin de tout ça, je me suis marié, j'ai fondé ma famille... et j'en suis resté là, avec mes regrets.

Et puis, il y a eu cette histoire à la télé. Je parle des événements d'Atown. Et même un peu avant, avec cette histoire d'otages à Bourg-Relais. Ma femme me disait qu'il se passait quelque chose d'étrange, que les médias ne nous avaient pas tout dit. Puis quand on nous a parlé d'Atown, quand certains bâtiments ont été peints, elle m'a dit que quelque chose était en train de changer à Poëll. Alors quand j'ai entendu les rumeurs disant qu'il allait se passer quelque chose à Atown, j'ai fait le déplacement, et j'ai découvert là-bas un dresseur qui changeait les choses. Qui voulait donner de la joie à cette ville. Avec l'aide de la team Teflona. Comme de par hasard, avec cette team dont on avait parlé lors de la prise d'otage de la Tour Demain...

J'ai donc mené ma petite enquête. J'ai appris que quelque chose se passait à Six-Thé, qu'un membre de la team Teflona lançait une activité là bas. Que la team Flora donnait un coup de main.
Et puis, il y a eu le discours à Atown. Très beau discours, cela dit. Par un type déguisé avec un rapion masqué. Après, j'ai eu de la chance, quand j'ai croisé un dresseur non déguisé avec un rapion démasqué sur le ferry...
Quand tu m'as dit que tu cherchais le champion de l'eau, j'ai compris. J'ai contacté le chef Carbonara qui m'a expliqué l'ampleur du changement qui était en train de s'opérer. Mais quand je l'ai appelé, il a reçu l'appel de Aulait qui lui disait que tu étais passé à l'action. C'était hier.

Alors, je me suis dit que je devais faire quelque chose. Que c'était ma chance de me rattraper, maintenant ou jamais. Je me suis donc infiltré dans le bâtiment de la team Aqua, ce n'était pas très dur, je le connaissais pas cœur. Mais le temps que j'arrive en haut, tu avais perdu et tu étais déjà parti.
Aulait m'a bien aidé, il m'a caché dans les cuisines. Un conseil : c'est vraiment étroit un placard. C'est une bonne cachette, mais il vaut mieux être moins large que moi. Enfin bref. Il m'a tenu au courant de tout. Carbonara l'avait prévenu que je risquais de débarquer, donc quand ils se sont mis à me chercher...
La suite, tu la connais. Tu es revenu le lendemain, je pensais que tu prendrais ta revanche... »

Alex Cume se tut. Il avait l'air soulagé d'avoir enfin vidé on sac. Et il avait l'air à la fois triste et heureux. Un mélange étrange. Ikse ne répondit rien sur le coup. Moi, j'essayais d'imaginer ce type compressé dans un placard entre le riz et les pâtes. Ils mangèrent en silence quelques instants, puis, lentement, mon dresseur demanda :
-Vous voulez bien m'aider ?
Le champion de l'eau parut surpris, mais il acquiesça.
-Je dois continuer mon voyage. Il y a encore des teams qui nuisent à Poëll. Je vais avoir besoin de quelqu'un pour diriger la team Aqua sur le bon chemin, pour diriger Towneau, et pour planifier en partie la reconstruction de Six-Thé. Et en tant que champion d'arène, vous êtes quasiment qualifié d'office comme régent. C'est le rôle des ligues et des champions que de guider les gens.
La figure d'Écume se fendit d'un grand sourire chaleureux.


"Nous étions jeunes et larges d'épaules
Bandits joyeux, insolents et drôles
On attendait que la mort nous frôle

On the road again, again
On the road again, again

Au petit jour on quittait l'Irlande
Et derrière nous s'éclairait la lande
Il fallait bien un jour qu'on nous pende

On the road again, again
On the road again, again

La mer revient toujours au rivage
Dans les blés mûrs y a des fleurs sauvages
N'y pense plus, tu es de passage

On the road again, again
On the road again, again

Nous étions jeunes et larges d'épaules
On attendait que la mort nous frôle
Elle nous a pris les beaux et les drôles

On the road again, again
On the road again, again

Ami sais-tu que les mots d'amour
Voyagent mal de nos jours
Tu partiras encore plus lourd

On the road again, again..."


B. Lavilliers, On the road again.