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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 04/03/2011 à 23:00
» Dernière mise à jour le 04/03/2011 à 23:00

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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25 - Rien que de l'eau.

Ikse parut troublé un instant suite à la question de l'homme. Ce dernier parut le percevoir, car il enfonça le clou :
-Ne soyez pas troublé. La justice est une notion complexe. Il n'est pas aisé de la définir simplement. Alors dites-moi, avec vos mots, ce que vous pensez qu'elle soit, jeune homme.
Là, le just'iksier était en terrain plus connu, même si il semblait patauger dans la discussion.
-La Justice... c'est le fait de faire respecter les lois ! De juger ceux qui nuisent aux autres, et les sanctionner ! De faire respecter l'ordre et l'égalité entre chacun !
L'homme reprit, de son ton aux allures de miel plus jaune et acide que du jus de citron concentré :
- « De faire respecter l'ordre et l'égalité entre chacun... » Je vois, je vois... Intéressant. Donc pour vous, c'est surtout un principe moral. En gros, c'est le respect du droit d'autrui.
-Oui. En gros. Mais... c'est plus compliqué...
Cette fois, Ikse nageait complétement. Il ne s'attendait pas à subir un interrogatoire sur ses idéaux. A vrai dire, je crois que personne n'aurait pu s'y attendre.
-Alors, dites-moi, Monsieur Ikse, pourquoi n'avons nous pas le droit, comme tous le monde, d'avoir nos propres idéaux ?

Le connu X ne répondit pas. Je crois qu'il n'avait pas très bien compris la question, ou tout du moins où le boss voulait en venir. M. Tsunami se leva, fit quelques pas vers sa verrière, et, tournant le dos au justicier en herbe et contemplant la ville en contrebas, il se lança dans un monologue, avec force de tons et de gestes grandiloquents :
-Nous maintenons l'ordre ici. Nous maintenons un équilibre dans cette ville. Et elle fonctionne. Pourquoi briser cette balance ? Nous voulons simplement vivre en paix, et qu'on nous laisse tranquille. Pourquoi vouloir nous en empêcher, Monsieur Ikse ? Il y a quinze ans déjà, nous avons vus nos rêves brisés à cause de ça. Nous rêvions de bâtir un monde meilleur, un monde plus propice à la vie grâce à cet élément formidable qui nous abreuve, et résultat ? On nous a stoppé, on nous a démantelé, on nous a retiré nos rêves, et pourquoi ? Les recherches scientifiques ont prédit que nos projets n'allaient apporter que des catastrophes, et avec eux le malheur, mais quels scientifiques, à part ceux de notre team, quels hommes de science ont objectivement fait des recherches pour savoir si nous n'allions pas, au contraire, améliorer ce monde ? Aucun. Est-ce cela l'égalité ? Pourquoi n'avons nous pas le droit, nous aussi, d'exister tel que nous sommes, avec nos projets, nos raisons, nos principes moraux ? N'avons nous pas le droit d'être différent ?
Non, Monsieur Ikse. Nous avons été littéralement et métaphoriquement coulé, pour ce mot, « justice », au nom de ce concept que vous avez tant de mal à définir ! Dites moi, monsieur Ikse, à quoi tout ceci rime-t-il ? L'égalité, l'ordre... C'est avec ces mots que vous définissez la justice, et c'est ce à quoi nous aspirons. Pourquoi vouloir paradoxalement nous retirer cela ?

Sur ces derniers mots, il se retourna, l'air affligé, dans un effet purement théâtral, et dans un soupir tout aussi spectaculaire, il se rassit et regarda mon dresseur en attendant les réponses dont il savait qu'elles n'arriveraient pas. Ikse resta silencieux un moment, cogitant sur les paroles de l'homme. Enfin, il déclara :
-Parce que vous volez des gens, vous les dépouillez. Vous êtes des pirates.
L'homme s'affubla d'un pâle sourire. Il maîtrisait parfaitement ses expressions, il savait laquelle employer en quelle circonstance, et surtout, il maîtrisait parfaitement l'art du discours pour embrouiller le jeune esprit d'un X encore inexpérimenté.
-Ah ça... Mais connaissez-vous le vrai sens du mot pirate, Monsieur Ikse ?
L'intéressé ne répondit rien. Quoiqu'il répondit, il savait que ce ne serait pas la bonne réponse pour le chef au costard couleur sharpédo. Ce dernier continua, face au silence de son interlocuteur :
-Le mot vient de « peiraô : entreprendre, tenter sa chance à l'aventure », qui a donné par la suite « pirata : celui qui entreprend » dans des langues anciennes. Un pirate, Monsieur Ikse, c'est quelqu'un qui entreprend, un entrepreneur. Voire un aventurier. Et c'est ce que nous sommes, Monsieur Ikse. Rien de plus que des aventuriers et des entrepreneurs. Notre entreprise était de rendre ce monde meilleur, vous comprenez ? Mais vous n'avez pas répondu à mes questions; En quoi nos principes moraux et nos rêves ont-ils moins le droit d'exister que les vôtres ? En quoi votre justice peut-elle se prévaloir d'être meilleure que celle que j'applique à Towneau ?

Touché coulé. Je sentais que l'hésitation de Ikse augmentait sous le flot rhétorique de l'homme, je le sentais sombrer complétement. Je me mis à protester :
-Mais c'était dans des langues anciennes ! Aujourd'hui ça désigne juste une bande de pillards qui ne rentrent pas dans le droit, ni dans les valeurs de la justice ! Ce sont des voleurs Ikse !
Mais évidemment, mon dresseur ne comprit rien de ce que je lui disais... Silencieux, tête baissée, il semblait réfléchir encore plus que la lumière sur la mer.

Et soudain, trois chocs sourds retentirent de la porte. L'homme en costard bleu appuya sur un bouton, puis le cuistot qu'on avait vu plus tôt entra, une tasse de café sur une petite soucoupe blanche à la main.
-Voilà votre café Monsieur Tsunami.
-Au lait ?
-Oui Monsieur ?
-Non, je voulais dire, il y a du lait dedans ?
-Oui, Monsieur.
-Ah, merci, Monsieur Aulait. Trois sucres ?
-Comme d'habitude, Monsieur.
-Parf...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'un homme entra en trombe dans le bureau. On reconnut aisément le pirate qui avait attaqué le ferry avant d'y renoncer face à Ikse.
-Chef, urgence, chef !
Calmement, le boss demanda :
-Que vous arrive-t-il Capitaine Récif ?
-C'pas moi ! C'est Ecume, chef ! L'est dans le bâtiment et l'est en train de foutre le dawa !
Puis son regard tomba sur mon X en perdition mentale.
-Hé c'est-y pas l'moussaillon d'la dernière fois ? Qu'est-ce qui nous veut ?
Médusé, Ikse ne répondit rien. Puis quelque chose sembla faire tilt dans sa tête. Il se tourna vers M. Tsunami, et dit d'un ton assuré et enflammé :
-Parce que vous êtes des voleurs ! Des pillards ! La notion de justice se construit par opposition à la notion de vol, de pillage, entre autre nuisances à autrui ! Ce que vous faites dans cette ville n'est qu'une mascarade, mais ce n'est pas de la justice ! Je vais vous montrer moi, ce qu'est vraiment la justice ! Et même si je ne peux pas définir ce qu'elle est, je peux déjà vous affirmer tout ce qu'elle n'est pas !

Il y eu un instant de flottement, durant lequel Ikse reprenait pied, tandis que l'embrouilleur en chef paraissait vraiment surpris. Puis M. Tsunami sourit. De son horrible sourire de sharpédo.
-Je vois. C'est donc votre opinion. Dans ce cas je suppose que vous aller me défier en combat pokémon ?
Sur ces mots, le capitaine Récif alla se poster à un coin de la salle. Aulait se contenta de s'en aller d'un air préoccupé. Puis, Ikse et Tsunami se placèrent de part et d'autre de la pièce dans le sens de la longueur, et le match débuta. Ne voulant sans doute pas jouer ses meilleurs atouts tout de suite, Ikse me choisit pour la première manche, pendant que l'homme faisait appel à une Tentacruel.

Cette première manche fut très serrée. Étant de type poison tous les deux, nous ne pouvions nous empoisonner mutuellement (à part peut-être l'existence), aussi nous nous battîmes à grand coup de Tranche-nuit et Tranche pour ma part, Vibraqua, Bouclier et Ligotage de son côté.
Chaque fois qu'elle me lançait la bulle d'eau géante de l'attaque Vibraqua, je me défendais avec une attaque tranchante. Chaque fois qu'elle essayait de me ligoter, je grimpais aux murs, rampais sous les meubles hors de sa portée. J'avais l'avantage d'un terrain où elle n'était pas à l'aise et Ikse me guidait avec justesse. Mais l'homme en face était expérimenté et chaque fois que j'attaquais, sa méduse bleue se défendait avec un bouclier ou une attaque. Nous enchainâmes les assauts à une vitesse vertigineuse. Cependant, nous nous fatiguâmes assez rapidement. Mais ma bloblotante adversaire était plus endurante que moi au combat. S'il s'éternisait, c'était la défaite pour moi...

Au bout de quelques minutes intenses en action, je réussis à la toucher, mais je me fis toucher également. Son attaque m'étourdit un moment; je ne savais plus où j'en étais, j'avais la tête qui tournait, et j'en venais à me demander si ce combat valait vraiment la peine que je me mette dans un tel état. Puis, une nouvelle douche me rafraîchit les idées, et je répliquais avec une méchante Tranche qui expédia mon ennemie dans une étagère. Quelques lourds classeurs lui tombèrent dessus. Ikse eut alors une brillante idée. Il m'ordonna de ramper à toute vitesse, et de me servir de cet élan pour rencogner mon adversaire sur l'étagère d'un coup de Tranche-nuit bien sentit, et de les enchaîner afin qu'elle ne puisse pas répliquer.
Malheureusement pour moi, elle me repoussa avec une Vibraqua qui, encaissée au corps à corps là où elle était la plus puissante, me fit bien mal. Puis Ikse m'ordonna de ramper tout droit, de passer sous mon adversaire, de remonter le long du mur... Et d'une attaque tranche, je fis tomber l'étagère alourdie sur le mollusque.
Cette dernière se retrouva coincée par le meuble écrasant, et ne pouvant se dégager, elle cessa bien vite de se débattre. J'avais gagné cette première manche, mais la bataille était loin d'être remportée pour autant !

Essoufflé, je regagnais ma place fétiche sur l'épaule de mon dresseur, pendant que Tsunami entamait le round suivant. Et, à notre grande surprise, il fit appel... à un Insécateur.
-Ne soyez pas si surpris Monsieur Ikse. La prévoyance est une qualité essentielle lorsqu'on veut aller loin. Je n'allais pas prendre le risque de me faire battre par le premier imbécile venu accompagné d'un pokémon plante ou électrique.
Ça se tenait. Et puis, il avait un tentacruel. Le chef de la team Aqua avait au moins un pokémon eau. Ikse ne dit rien, puis il appela CorCaroli au combat. A défaut d'avoir de l'expérience, il aurait au moins l'avantage du type. Le combat fut donc enflammé, mais le pokémon insecte était rapide. Il esquivait aisément les Lance-flamme, Croc Feu et Croc Éclair du chiot rouge, et ripostait avec des attaques Tranche et Lame d'air.
De son côté, Récif s'était mystérieusement muni d'un extincteur et aspergeait chaque meuble qui commençait à bruler après une attaque du caninos.

Ce dernier était en mauvaise posture. Ikse décida alors de mettre à contribution la topographie de la pièce, comme il l'avait fait pour moi. Mais l'insecte était littéralement collé aux coussinets du chien, et d'un geste vif, lui barra la route en plantant l'une de ses mandibules acérées sur le sol juste devant sa truffe. Il recommença chaque fois que le pokémon feu tentait une nouvelle direction. A force de persévérance, le chiot de feu parvint à se réfugier sous le bureau d'où il pourrait tenter de rôtir son adversaire plus ou moins en paix. Mais à peine était-il sous le meuble que les deux lames de l'insecte transpercèrent le bureau, manquant d'embrocher de peu chaque oreille de notre compagnon...
Et se retrouva coincé. C'était bête, mais personne n'allait se priver dans de telle condition, aussi mon dresseur en profita-t-il. Et CorCaroli se mit à le rôtir à feu vif. Par chance l'insecte se mit à bruler. Mais c'était sans compter sur Récif qui aspergea la bête avec l'extincteur.
-Quoi ? Mais c'est... hé !
Profitant de la surprise de Ikse, l'insecateur s'était décoincé, il s'était baissé et s'activait à laminer le pauvre chiot d'attaques tranchantes. Et en quelques secondes, notre ami était KO.