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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 18/12/2010 à 17:23
» Dernière mise à jour le 18/12/2010 à 17:23

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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19 - Ensemble.
Le jour venu, une foule de gens débarqua à Atown, « juste pour voir ». Ils ne virent que peu de choses durant la journée, hormis des cours de jardinage et de cuisine. Et tout un tas de gens qui s'affairaient. Mais à la nuit tombée...

Notre deuxième étape allait commencer...

Dès que le soleil fut couché, tous les cuisiniers, coqs, chef, et membres de la team Teflona allumèrent et rouvrirent leurs restaurants. Ils alignèrent leurs tables, aidés de la police et de touristes motivés. Ils les couvrirent de victuailles alléchantes et mirent un écriteau « servez vous ». Puis les spectres de Dhur envahirent le lieux et demandèrent aux gens de se rassembler sur la grande place.

Il y avait des milliers de gens. Des habitants, des artistes de rues et des touristes venus « juste pour voir », juste pour vérifier si la rumeur n'allait pas être vraie. Juste « au cas où ».
Ikse, aidé de Hyg-Rek et de Durite avait préparé un discours. Pub et Docu étaient parés à le filmer dès qu'il ferait son apparition, qui serait retransmise en direct sur toute les chaînes.

Ikse et moi nous tenions au sommet d'un bâtiment donnant sur la dite place. Ikse avait mis son masque et une tenue d'Arlequin que lui avait faite Hyg-Rek. Il avait une grande cape à capuche pour cacher ses cheveux et il portait son masque blanc en forme de papillon. J'avais le mien, et posté sur son épaule, je tentais tant bien que mal de le réconforter et de l'aider à vaincre son stress et le trac.
-Pour la Justice, Ikse, pour que les gens d'Atown cessent de vivre dans le désespoir...
Mais malheureusement, ce n'était qu'un humain, il était donc incapable de comprendre mes propos. Par prudence, nos autres compagnons étaient dans leurs balls, afin qu'on ne puisse pas reconnaître mon dresseur par ses pokémons.

Les spectres réclamèrent le silence et de l'attention. Le « peintre fou » avait un message. Il allait s'expliquer sur ses actes... En bas, Pub avait déjà dû allumer sa caméra. Docu se trouvait sur un bâtiment en face, prêt à faire tourner le moteur. C'était l'heure. L'heure d'annoncer que désormais, Atown allait ressusciter.
-Graffias... Tous ces gens...
-N'aie pas peur. Ne renonce pas maintenant, bougre d'imbécile !
-C'est haut, ils sont si petits vu d'ici... Il y en a tellement...
Effectivement, ils étaient si petits vu d'ici, si nombreux... Tant de vies réunies ce soir, et combien allaient être bouleversées après ce soir ?
Doucement, mon dresseur s'approcha de la balustrade qui limitait le bord du toit. Sous mes pattes je le sentais trembler. Il respirait profondément, et devait sûrement se doucher de sueur tout seul.

-Tu hésites ?
Surpris, mon dresseur se retourna. Monsieur Zhède l'énigme était là. Il emplissait tout l'espace.
-Vous ! Je...
-Le ciel est bien dégagé ce soir. C'est peu commun ici. C'est rare qu'on y voie les étoiles. Un ciel idéal pour éclairer la part de rêve qui se réalise ce soir.
-Ils...ils sont si nombreux...
-Et à quoi t'attendais-tu ?
-Ce... Ce n'était qu'une rumeur...
-Les mots ont du pouvoir. Je te l'ai dit.
Ikse ne sut quoi répondre. Pour ma part, une fois remis de mon étonnement de voir cet individu ici, je compris une chose...
-Vous ! C'est vous qui avez dit à Ikse de lancer des rumeurs !
-En effet. Nous nous sommes croisés lorsqu'il repeignait le toit du centre pokémon. Désolé de ne pas être venu te saluer, Graffias. Tu avais l'air très occupé sur ton mur, je n'ai pas osé te déranger.
C'est le moment.

Un peu surpris de cette dernière phrase un peu brusque, Ikse se tourna vers la foule en contrebas. Tous les regards étaient tournés vers lui. Les spectres tourbillonnaient entre eux et nous. Soudain, ils s'envolèrent. C'était le grand moment.
Le « peintre fou » d'Atown allait faire une déclaration. Cet inconnu X en tenue de clown héroïque allait se confronter au monde et aux gens. Il était au pied du mur, même si techniquement il était plutôt en haut, il ne pouvait plus reculer, ni faire un pas de plus.. Ikse déplia un petit papier de sa poche qu'il garda dans le creux de sa main.

-Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs...

« Mettons de la couleur dans nos vies,
Laissons donc entrer un peu de fantaisie,
Que la morosité sombre dans l'oubli,
Et que le désespoir soit banni !

Disons adieu à la tristesse,
Détachons nous de ce passé qui nous blesse,
Il est temps de passer à autre chose,
Il est temps de voir la vie en rose !

Messieurs, Mesdames, Mesdemoiselles,
Créons nous un chemin arc-en-ciel,
Qui nous guidera vers l'avenir,
Avec le courage, la force, et le sourire !

A vous tous ce soir réunis,
Relevons ensemble un défi,
Je vous offre les couleurs,
Transformons les toutes en bonheur !

Du violet pour l'allégresse
Du rose pour chasser la tristesse
Du rouge pour aimer
Du orange pour la gaieté
Du jaune pour la vitalité
Du vert pour l'amitié
Du bleu pour tout lier. »

Sous mes pattes, je sentais que le Justicier avait repris un peu d'aplomb.
Il leva le poing en signe de force, de courage et de détermination. Personne n'aurait vu le sourire sous le masque... A ce signal, les spectres arrivèrent, tenant chacun un pinceau et un pot de la peinture qui nous restait. Ils tournèrent quelques secondes au dessus de la foule, puis allèrent se disperser dans la ville.

« Merci à tous d'être venus
J'espère que vous ne serez pas déçus,
Désormais il est plus que temps
De prendre en main notre présent.

A travers la ville, pots et pinceaux sont dispersés
A vous de les retrouver
A vous de les utiliser
Les spectres vont vous guider,
A vous de tout colorer ! »

Ikse nous avait prévu une sortie de scène très théâtrale. Il sortit une boule fumigène de sa poche, la lança par terre et se déroba à travers l'écran de fumée.

Il s'éloigna du bord du bâtiment, hors de vue de la foule, puis il tomba à genoux. Cette épreuve l'avait exténué. J'essayai de le réconforter, mais j'étais tout aussi impressionné.
Ce que nous avions fait là...
Aucun mot ne pouvait le décrire.

Monsieur Zhède avait disparu. Nous étions seuls, silencieux, à écouter les acclamations de la foule. Un petit vent se mit à souffler. Les vents du changements s'étaient levés.
Combien ?
Combien d'entre eux allaient suivre ?
Combien de vies allaient changer ?
Je n'en savais rien. Je n'en sus jamais rien. Jamais avec exactitude. Mais il y en eut beaucoup.

Lentement, après s'être plus ou moins remis de ses émotions, Ikse me prit dans ses bras et nous entrâmes dans le bâtiment. Il se changea puis nous regagnâmes la ruelle de derrière. Nous longeâmes quelques ruelles avant de regagner discrètement la foule, puis le centre pokémon.
Les images de Ikse prononçant son discours passaient en boucle à la télé, en alternance avec des images de la ville, où chacun cherchait un pinceau et se mettait à peindre tout ce qui pouvait être peint, où les pokémons plantaient tout ce qui pouvait être planté.

Il y eut une interview de l'inspecteur Durite qui confirma que ses hommes recherchaient le « peintre fou » qui s'était mystérieusement envolé, mais qu'au vu de la situation, ils étaient trop occupés à veiller sur la population et à s'assurer qu'aucun débordement n'ait lieu.
Le maire débarqua à toute vapeur au milieu de l'interview, et vraiment, la vapeur lui sortait des oreilles.
-C'est scandaleux ! Vous devriez empêcher les gens de dégrader les murs !
-Monsieur le maire, tout le monde repeint les murs. Même les pokémons. On ne peut pas arrêter tout le monde...
-Vous, vous, vous... !
Mais il ne put rien dire de plus, et le reporter jugea plus sage de passer à autre chose.

Notre opération avait connu un vif succès. Les gens allaient redonner vie à Atown. Désormais, les teams Flora et Teflona allaient s'assurer que les gens continuent sur la lancée de ce soir. Ils allaient mettre des affiches dans leurs restaurants. Continuer à fleurir la ville. S'assurer qu'il y aurait toujours un pot de peinture à chaque coin de la cité ou presque, jusqu'à ce qu'elle soit entièrement repeinte. Proposer des activités collectives, autour du jardinage ou de la cuisine.
Quelques jours plus tard, les gens de Bourg-Joie décidèrent d'organiser des feux d'artifice. Certains artistes de rues décidèrent eux aussi d'organiser des activités pour enfants, pour leur apprendre à jongler, à faire des tour de passe-passe...

Le changement était en route. Nous avions donné une impulsion et le reste allait tout seul, comme... porté par le vent. Celui du changement. Nous les avions guidé sur les routes du salut. Nous les avions aidés à s'aider.
Nous avions ramené Atown à la vie !