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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 10/12/2010 à 16:51
» Dernière mise à jour le 10/12/2010 à 16:51

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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18 - Sur la planète aux milles et une couleurs...
Enfin, l'aube se leva, et une lumière dorée puis franche s'abattit sur la ville.

Lentement, les gens sortirent de chez eux, et les premiers cris retentirent. Nous les regardions sortir des bâtiments, avec leur air morose combiné à une tronche de mal-réveillé, puis ils s'arrêtaient net, regardaient autour d'eux complètement ahuris D'autres manquaient de se prendre leurs voisins ou un réverbère à la sortie.
Petit à petit, une foule s'amassa en centre ville. Les gens avaient abandonnés leur grise mine et étaient a présent blancs de stupeur. Un peu partout retentissaient des « Faut que tu viennes voir ça ! », des « Qu'est-ce que c'est que ça ! » et des « Mais qu'est-ce qui s'est passé !? ».

Ce qu'il s'était passé...
Le club des moroses, c'était fini. Ils verraient désormais la vie en rose, sans maux. Et en vert. Et en bleu. Et en rouge. Et en jaune. Et en... en bref, la vie, ils allaient la voir de toutes les couleurs.

Nous en avions vu des vertes et des pas mûres pour en arriver là, mais indéniablement, notre opération coloriage fit beaucoup d'effet.
Ikse, Hyg-Rek, mes autres compagnons et moi observions la scène depuis le seuil du centre pokémon. Une femme sortit du bâtiment d'à côté en hurlant. Elle avait pris en gris-pe les « voyous qui avaient sali ses carreaux ». Il y eut un blanc dans sa tirade lorsqu'elle vit sa rue.

Durite nous rejoignit peu après, l'air de rien.
-Salut les jeunes ! Alors, pas mal, hein ? On dirait que des géants se sont fait une partie de Paintball dans la ville. Bon, ça vous dirait de manger un morceau ? Je meurs de faim. Et Au-Chien a ouvert son bar ce matin, c'est un vrai cordon-bleu, ça vous tente ?
-Volontiers !
Et j'étais d'accord avec Hyg-Rek. Nous avions travaillé toute la nuit, et nous mourions de faim. Nous suivîmes donc la jeune fille et l'inspecteur vers la place principale de la ville, en faisant semblant d'être étonnés de ce que nous voyions.
Pour ma part, j'étais béat. Maintenant que nous pouvions discerner parfaitement le fruit de notre travail, nous pouvions nous rendre compte de l'ampleur de notre œuvre. C'était du beau boulot. Mais... Quelque chose me perturbait. Nous avions comme appliqué un masque géant sur la ville, un masque souriant, en espérant que les gens en dessous adoptent cette image. Un peu comme si... nous mettions le reflet sur un miroir, en espérant que la personne qui viendrait s'y mirer prenne cette apparence. C'était de la folie...

Tandis que nous nous frayions un passage dans la foule éberluée, le maire arriva sur nous, rouge de rage et vert de colère. Drôle de mélange pour un blanc-bec. Nous vîmes Pub et Docu l'intercepter et l'interroger. Ensuite les deux journalistes se tournèrent vers la populace, et le dirigeant de la ville fonça sur l'inspecteur.
-VOUS ! Vous avez intérêt à arrêter les criminels qui ont saccagé cette ville !
Le policier se mit presque littéralement à rire jaune.
-Allons, allons, aucun crime n'a été commis... Personne n'est mort...
-Vous n'avez aucune idée du montant que ces dégâts vont nous coûter à nettoyer !
-Non, en effet.
-Bon sang, comment des... voyous ont pu repeindre cette ville sans que vous vous en rendiez compte !?
-Mes hommes enquêtaient sur la disparition des cuisiniers, Monsieur le maire.
Ce dernier fulminait. J'aurais presque juré avoir vu de la fumée lui sortir des oreilles.
-Ah, ça ! Et où en est l'enquête !?
-Elle a... fait chou blanc.
L'autre se tut, ne sachant quoi répondre. Puis il lança, de but en blanc :
-Ah vraiment ! Je suis sûr que ces voyous sont toujours là ! Il faut éliminer cette éminence grise avant qu'elle ne frappe à nouveau ! Vous avez carte blanche, mais attrapez les avant qu'ils ne recommencent !
Puis il partit en broyant du noir.

Durite était dans une situation assez difficile. J'espérais qu'il n'aurait pas de problème à cause de nous... Si le maire découvrait le pot aux roses, bonjour le scandale ! Enfin nous arrivâmes là où l'inspecteur nous conduisait : à un salon de thé.
Le cuisinier Au-Chien faisait lui-même les pâtisseries, et elles étaient délicieuses. Il nous installa dans un coin privé afin que nous puissions discuter en paix.
-Inspecteur...
-Oui, Ikse ?
-Je suis désolé. Si le maire découvre la vérité, vous allez être littéralement dans le rouge...
-Ne t'en fais pas. Cathode nous a conseillé d'utiliser des masques. Donc même si « le peintre de la ville » devient aussi célèbre que le grahyena gris ou l'absol blanc, avec les masques de Dhur, personne ne saura que c'est toi.
-Oui, mais...
Hyg-Rek mit fin aux doutes de mon dresseur en intervenant d'un ton catégorique :
-Écoute, Ikse, la nuit, tous les skitty sont gris. Qui aurait pu te reconnaître au milieu des autres ? Personne ne saura que c'est toi.
-Le maire a dit que nous avions saccagé la ville. La Justice ne doit pas saccager des villes ! Il fallait les protéger.
-Tu trouves qu'on a saccagé la ville ? Moi je la trouve plus jolie comme ça. Quoiqu'en dise le maire, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. Il trouve peut-être ça moche, mais je ne pense pas que tout le monde soit d'accord avec lui. Et puis, les fleuristes de la team Flora ont la main verte, leurs massifs de fleurs sont superbes ! On doit continuer !

Ikse ne trouva rien à redire et se concentra sur son petit déjeuner. Quand à moi, je me posais des questions sur les conséquences qu'auraient nos actes. Nous n'en avions pas fini avec Atown. Il fallait s'assurer que les gens comprennent le message. Et quoiqu'en dise le maire, nous recommencerions notre petite activité nocturne.
Mais... cet événement allait faire le tour de la région, et les teams seraient au courant. Elles risquaient d'envoyer des espions, de nous surveiller, voire de se tenir prêtes pour le jour où nous irions leur régler leur compte.

-Maître ! Tu as l'air triste !
Je sursautai. Mes compagnons et l'inspectrice Kiffa avaient relevé la tête de leurs gamelles et me regardaient d'un air inquiet.
-Je me disais juste...que les choses risquent d'être plus compliquées, maintenant...
-Ne t'en fais pas, Maître ! On va devenir très fort !
-Oui ! La Justice triomphera !
-Je ne peux nier ces propos. L'union fait la force, et l'espoir fait vivre.
Et Kiffa ajouta :
-Il faut bien que quelqu'un le fasse, et vous en avez le potentiel.

Ils avaient probablement raison. A côté, nos humains avaient glissé sur un autre sujet de con-vert-sation, et discutaient maintenant de gastronomie et de cou-vert, de restaurants à terr-asse à sienne ou-vert et autres joyeusetés. Puis l'inspecteur Durite reçut un appel urgent, il rappela Kiffa et quittèrent la table. Mon dresseur et son amie allèrent se coucher peu après.

Je passai une grande partie de la journée à dormir, une autre à comater. Ikse fit de même mais il passa la fin de l'après midi dans des dit-sionnaires avec Hyg-Rek afin de se préparer à la deuxième partie de notre plan qui aurait lieu quelques jours plus tard.

Dehors, en ville, c'était l'effervescence. Les gens n'en revenaient toujours pas. Ils ne comprenaient pas les récents événements, et cela faisait grand bruit. Certains étaient en état de choc. La plupart attendaient de voir ce qui allait arriver ensuite. S'ils savaient...
Mais déjà, certains commençaient à être contents. Ce peinturlurage en masse mettait de l'animation. L'infirmière du centre était assez contente de voir le toit de son bâtiment repeint.

Le problème c'est que nous n'avions plus de peinture... Or il n'était pas facile de trouver de la peinture indélébile et résistante à l'eau en grande quantité. Mais mon dresseur avait de la suite dans les idées. Nous ne pouvions pas nous arrêter là. Passer un coup de pinceau, même de taille, ne suffisait pas. On devait aussi changer les mentalités. Il fallait aller jusqu'au bout !
Durite envoya discrètement chercher le reste de peinture que nous n'avions pas pu ramener de Six-Thé la dernière fois. Les cuistots fermèrent une nouvelle fois tous leurs restaurants et se préparèrent pour cette seconde étape. Miss Gros doudou ronds nous fit réapprovisionner en matériel floral.
Cathode diffusa le reportage de Pub et Docu sur la chaîne info en rediffusion. Les journalistes parlaient dans tous les JT de l'enquête sur ces mystérieux événements, répétant qu'elle n'avançait pas.

Les spectres étaient retournés à Bourg-joie. Ikse leur avaient donné une mission. Certains devaient chercher de la peinture, des pinceaux. D'autres eurent pour mission... de lancer des rumeurs...
Lancer des rumeurs...
Je ne savais pas d'où Ikse avait tiré cette idée. Je le soupçonnais d'avoir eu quelqu'un pour lui souffler ça. Je trouvais ce concept un peu étrange. Je ne voyais pas bien en quoi des rumeurs pouvaient nous aider.
Je ne compris que bien plus tard que les mots pouvaient avoir un immense pouvoir. Que la rumeur, bien maîtrisée, pouvait être une arme elle aussi. Les teams avaient utilisé ce système pour prendre le pouvoir par le passé. Et nous le retournions contre elles.

Ainsi donc, la rumeur fut lancée par les spectres de Dhur dans tout Bourg-Joie, et fut colportée par les médias, « comme de par hasard », d'un air de dire « mais ce n'est qu'une rumeur, n'y faites pas trop attention, ce n'est pas forcément important. Un simple bruit qui court, et qui est notre seule information pour l'instant. » un simple détail; mais les gens y prêtèrent attention, au cas où.

Cette rumeur là...
Disait qu'il allait bientôt y avoir une grande fête à Atown, et que tout le monde y était convié. Que si les cuisiniers d'Atown fermaient, c'est parce qu'ils préparaient un grand festin pour toute la ville.
Que cette fois-ci, le « peintre fou » invitait tout un chacun et ses pokémons à venir repeindre un mur d'Atown. Que tout un chacun pourrait venir prendre des cours de jardinage gratuits grâce à la team Flora, et venir fleurir la ville. Ou des cours de cuisine, tout en profitant d'un buffet géant gratuit.
Que les artistes de rues y étaient les bienvenus, pour marquer ce jour d'une pierre blanche.

Cette rumeur grossit. Le maire d'Atown la nia. Ce paradoxe intrigua les gens. Ils s'y intéressèrent d'autant plus. Le lendemain, les cuisiniers de Bourg-joie, se mirent à fermer eux aussi, sous l'ordre de Carbonara. Certains laissèrent échapper « par maladresse » qu'ils allaient à Atown pour la grande fête, mais chut, c'est un secret. La rumeur grossit, et plus le maire niait, plus les gens se posaient des questions. Ce n'était qu'une rumeur. Donc par définition, c'était quelque chose de... pas forcément vrai.
Une grande fête dans la ville des déprimés ? Ça paraissait assez fantaisiste. Mais la ville venait d'être repeinte...
Mais une fête de cette taille ? C'était trop gros comme mensonge. Alors pourquoi divulguer une chose pareille ? Si ça ne pouvait que difficilement être un mensonge alors...

Et le jour venu...