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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 03/12/2010 à 22:55
» Dernière mise à jour le 03/12/2010 à 22:55

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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17 - J'veux du soleil !

Dès le lendemain, Ikse passa la matinée au téléphone afin d'expliquer son plan à toutes les personnes susceptibles de l'aider. Et petit à petit, dans les jours qui suivirent, des gens furent envoyés pour nous rejoindre.
Miss Gros dos d'un rond nous envoya Jonquille, Coquelicot et Tulipe ainsi que trois camionnettes de plantes et de graines.
Le chef Carbonara nous envoya Vinaigrette, allias Vinnie et quelques uns de ses pokémons feu. Il s'occupa également de prévenir tous les cuistots d'Atown de notre plan, afin de nous aider le jour venu.
Le directeur Cathode nous envoya Pub et Docu, ses deux meilleurs reporters.
Sous les conseils du maître des médias, Dhur fournit des masques à tout ce beau monde. En effet, si notre opération connaissait le succès, les teams allaient s'intéresser à nous, aussi nous fallait-il garder un minimum notre anonymat, jusqu'à ce que nous soyons en mesure de renverser leur pouvoir sans se faire écraser dans l'œuf.

Hyg-Rek, arriva au milieu de toute cette organisation, et se proposa de nous aider.
-Au fait, Ikse, je ne crois pas que faire... ça soit tout à fait légal... tu devrais prévenir la police...
Pour toute réponse Ikse lui demanda :
-Pourquoi tu es déguisée en Arlequin ?
-Je ne suis pas déguisée ! Ce sont mes vêtements normaux !
-J'ai prévenu l'inspecteur Durite.
-Vraiment ? Il a dit quoi ?
-Que j'étais complétement taré. Je crois qu'il ne m'a pas cru tout de suite quand je lui ai dit ce que j'allai faire. Mais finalement il a mobilisé des hommes pour nous aider à transporter le matériel.
-Tu as trouvé tout ce qu'il te fallait ?
-Oui. Dans un vieil entrepôt de Six-Thé. C'est là-bas que Dhur a pris son matos pour ses masques.

Quant à moi, je trouvais ce plan -et ça me faisait mal de l'avouer- purement génial. C'était quelque chose de fou, mais après tout, c'était un fou qui l'avait imaginé. Alors forcément... Et puis, si ça ne marchait pas, on se serait bien amusé, quoiqu'on en dise. CorCaroli et CorLéonis étaient tout excités. Nashira également, même si elle le témoignait avec plus de retenue et des phrases bizarres.
C'était tellement incroyable que ça pouvait marcher. Et le plus formidable, c'était la motivation et l'énergie que les gens mettaient pour cela. Ils rassemblaient, organisaient, préparaient et suggéraient de quoi améliorer notre plan.

Je me demandai vaguement pourquoi.
Ikse n'était qu'un jeune arriviste après tout. Il ne faisait même pas partie de leurs teams. Pourquoi le suivait-il, c'était tout un mystère. Certes il les avait aidé. Mais pour un plan aussi tordu ?

Je ne compris leur motivation que des années plus tard. En fait, à ce moment, ils n'y croyaient pas. Ils avaient envie d'y croire. Ils avaient envie d'espérer, ils en avaient besoin. Quitte à suivre le premier ahuri venu qui aurait assez de cran pour essayer. Quitte à suivre ce malade d'Ikse.
Les gens d'Atown faisait parfois partie de leur famille. C'était... des gens comme eux, qui avaient souffert de la prise de pouvoir des teams, mais qui n'avaient par la suite pas réussi à s'en relever.
Et qui ne pouvaient pas s'en sortir seuls.
Ceux qui nous aidaient y voyaient aussi leurs intérêts. Des clients potentiels en plus, un marché qui s'agrandissait, un super scoop pour faire monter le taux d'audience... Voire de nouvelles recrues... Et de l'espoir. L'espoir fait vivre, et cet événement fut la meilleure illustration de ce dicton que je pus voir au cours de ma vie.
Comme l'avait prévu le coco cornèbre Yildun, les vents du changement allaient tout balayer.

Et enfin, ce fut le grand moment. Nous retournâmes à Atown séparément avant de nous y retrouver.
Il y eut tout une phase de repérage, afin de désigner les cibles prioritaires et régler les derniers détails.

Et ce fut le Grand Soir...
Tous les protagonistes de la grande opération s'étaient rassemblés dans le parking souterrain de l'immeuble de la police, là où notre matériel était stocké.
-Tout le monde à bien compris ?
Chacun acquiesça. L'excitation et l'enthousiasme étaient presque palpables. Nous avions tous mis nos masques.
Nashira avait eu un masque de fée de l'eau, qui ressemblait plutôt à un nuage dégoulinant. CorLéonis avait eu un masque d'hippopotas. Je doutais fortement que cela l'aide à mieux creuser des trous, mais il n'avait rien voulu d'autre. CorCaroli eut un masque à l'effigie du Seigneur Entei. Ikse un masque de papillon, entièrement blanc. Tout un symbole... Hyg-Rek un masque rond sur lequel on avait jeté de la peinture en vrac, comme « dans les tableau de l'expressionnisme abstrait des années 50 à 70, vous n'avez jamais entendu parler de Pollock ? », dixit Dhur. Quand à moi, j'avais un masque assorti à celui de mon dresseur. J'avais même demandé à avoir une petite cape, comme un super héros. Et désormais, j'étais « la Mandibule » ! La terreur de la nuit !
-Bien ! Alors on a plus qu'à attendre Pub et Docu...

Les deux journalistes arrivèrent aux alentours de 19 heures.
-C'est dans la boîte ! « La disparition des cuisiniers d'Atown » !
-Ça va faire la une au JT de 20h ce soir ! Jusqu'à demain matin ! Cathode va diffuser ce scoop sur toutes les chaînes, on va en parler toute la nuit sur la chaîne info ! Il nous faudra un policier pour l'interview de l'enquête sur ce qui aurait pu se passer, et tout...
Durite nous avait rejoint. Il tenait absolument à voir de ces propres yeux ce plan abracadabrant. Enfin, façon de parler, puisque ni un abra ni un kadabra n'aurait pu avoir une telle idée.
-Pas de problème. Je m'occuperai de ça personnellement. Comment ça se passe dehors ?
-Les gens ne savent rien, ils ne se doutent de rien. Ils ne comprennent pas pourquoi tous les cuisiniers de la ville ont disparus et ont tous fermés boutique ce soir...
Et si les gens savaient... Tous les chefs, coqs, et autres cuistots se trouvaient avec nous, dans le parking. Tous allaient nous prêter main forte pour notre grande opération de ce soir.
Leur absence allait réveiller l'attention des gens et celle des médias. C'était la première étape. Nous allions réveiller Atown.

Ensuite ce fut l'attente. Nous ne pouvions agir qu'en pleine nuit et avec le plus de discrétion possible. Pendant ce temps, tous préparèrent leur matériel. On inventoria les pinceaux, on requadrilla la ville par secteurs, on rappela les cibles prioritaires. On révisa toute notre stratégie encore une fois.
Et enfin, vers 22h00, un policier arriva.
-Chef ! Rapport des patrouilles, tout est calme ! Vous pouvez y aller !

Par chance, les citoyens déprimés de la ville morose allaient se coucher tôt. Ils n'avaient pas grand chose à faire le soir, et tous les restos et autres fastfood étaient mystérieusement fermés.
Nous y allâmes. Chacun pris un pot de peinture, chacun prit un pinceau.
Tous ces pots s'alignaient sagement sur le parking. On avait mis un certain temps à les préparer. Nashira avait passé la journée à diluer la peinture afin d'en augmenter largement le volume, et on avait stocké l'excédent dans des bouteilles, des glacières et tous les récipients qu'on avait pu trouver. On avait eu plus de mal à rassembler suffisamment de pinceaux et de rouleaux. Mais à présent tout le monde avait le sien.
Les humains, leurs compagnons, les spectres de Dhur... Tout le monde. Même moi. Ikse me fixa un pinceau écourté sur la mandibule.

Les seuls à échapper à cette militarisation de l'équipement furent les trois fleuristes et leurs pokémons. Ils avaient passé la journée à faire du repérage également.
Ils avaient à présent toute la nuit pour fleurir la ville.

Et nous, nous avions toute la nuit pour la repeindre.

Cela allait être une longue nuit.
Cela allait être une nuit inoubliable.

Nous allions dégriser Atown !





La nuit fut effectivement très longue. Nous peignîmes frénétiquement. Par chance, les cuistots étaient habitués aux heures de nuit et ils tenaient le coup.
Quand aux spectres, ils nageaient dans leur élément et prenaient beaucoup de plaisir à vider leur conteneur de peinture sur les toits ou le haut des murs et à la regarder dégouliner, la tartiner, l'étaler, la barbouiller de façon la plus visible possible.
Notre cible principale était le centre ville. Au pire nous étions prêt à réitérer l'opération la nuit suivante si nous n'avions pas atteint notre quota de bâtiments peinturlurés.
La façon de les peindre importait peu, de même que la couleur.
L'important était d'en étaler le plus possible, et de façon la plus voyante possible.

Notre principal problème, c'était qu'on risquait de manquer de peinture. Mais nous en eûmes suffisamment pour cette nuit-là. A la fin, il ne nous en restait plus une goutte.
Nous repeignîmes ainsi le centre pokémon, en prenant bien soin de garder la peinture rouge pour le toit. La mairie y passa, ainsi que la boutique pokémon au toit dont nous refîmes le bleu.
Et tous les bâtiments entourant ces endroits stratégiques.
Nous atteignîmes notre quotas de bâtiments aux alentour des 2 heures du matin.

Il nous fallut beaucoup de thé et de café, mais nous tînmes jusqu'à l'aube. Lorsque celle-ci fit mine d'arriver, Vinnie ordonna aux pokémon feu du champion de Bourg-Relais d'utiliser l'attaque Zénith, pour chasser les nuages, et pour que la lumière, quand elle arriverait, se fasse sur nos œuvres.

Pour que les gens cessent de vivre dans l'obscurité.

Puis nous nous éclipsâmes chacun de notre côté. Les cuistots rentrèrent chez eux. Les spectres allèrent se coucher. Les fleuristes dans leur camionnettes au parking. Les journalistes, Hyg-Rek et mon dresseur regagnèrent le centre pokémon. Les deux professionnels dégainèrent leur matériel, prêt à ne pas rater une miette du scoop qu'ils nous avaient aidé à préparer. Les deux jeunes dresseurs étaient prêts à suivre leur reportage et attendaient sur le palier du centre de voir les premières réactions des habitants.

Enfin, l'aube se leva, et une lumière dorée puis franche s'abattit sur la ville.