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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 12/11/2010 à 21:46
» Dernière mise à jour le 12/11/2010 à 21:46

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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14 - On the road again.

Ikse en pleine lecture était un phénomène tout à fait intéressant à observer. Et encore plus à commenter. Il s'asseyait, parfois dans des positions qui me paraissaient étranges pour un humain, puis il prenait un air concentré, comme le lait sucré, ou le nectar de tomato. Et il restait coincé comme ça, jusqu'à ce que tout à coup, il semble atteindre l'illumination avec un « Aaaah ! » certainement très significatif pour lui ou pour une quelconque entité extraterrestre. Les frangins et moi nous faisions tout un film à l'observer...
-Mon vieux CorCaroli, ce « aaah ! » là, c'est qu'il va t'accrocher des grelots aux oreilles...
… Et à faire galoper CorLéonis.
-Quoiiii ? C'est pas possible ! Il peut pas faire ça !
Le caninos haussa les épaules :
-Bah, tant qu'il ne m'accroche pas une casserole à la queue...
-Quoi, quoi !? Mais c'est pas possible ! Maître, grand frère, vous plaisantez !
-Ah oui ? Alors prouve-le, p'tite truffe de frère.
-Mais, mais, mais ! Mais....
Et ainsi de suite.

Ce petit jeu dura une partie de l'après-midi et en début de soirée. Nous étions installé sur la terrasse du centre pokémon, et nous venions de finir de dîner. CorLéonis s'était mis à bâiller, encore fatigué de son combat du matin, et son frère l'avait accompagné dans la chambre où nous logions. J'en étais à profiter de la fraicheur du soir, lorsqu'une voix se fit entendre.
-L'aumône pour un pauvre petit co... co... cornèbre esseulé ?
Yildun me regardait depuis un arbre, l'air plus triste que jamais. J'imaginais très bien entendre Ikse déclarer que : la justice se devait d'aider ceux dans le besoin, et je l'invitais à se servir parmi ce qu'il restait dans nos gamelles. Le pauvre petit coco cornèbre esseulé ne se le fit pas dire deux fois.
-Ah, merci, ça fait un bien fou.
Je m'étonnais de sa présence ici.
- Je croyais que tu mangeais à la tour Demain ?
-Oui, mais le cu... cu... cuisinier Ke... Ke... Ketchup qi... qi... qui me donnait à manger est parti.
Je me souvenais de Ketchup. Un cuisinier tout roux, à l'air tout gentil, tout doux et accompagné de son goinfrex. Ce dernier nous avait fait une belle démonstration de jonglerie avec des baies oran avant de les faire disparaître dans son gosier. Quand j'y pensais, je ne l'avais pas vu dans l'arène. Il avait déjà dû partir pour Six-Thé...
-Hé ! Quand j'y pense, coco cornèbre ! J'ai une info qui devrait t'intéresser. Ketchup est parti à Six-Thé...
-Quo... quo... quoâ ?
Le piaf noir avait l'air désespéré.
-Il y a plein de spec... c... ctres là-bas. Mon pauvre Ke... Ke... Ketchup...
-Les fantômes sont partis. C'est là où ça devrait t'intéresser. Mon dresseur à un grand plan pour reconstruire la ville. Je l'ai entendu en discuter tout à l'heure avec l'inspecteur Durite. C'est pour cette raison que Ketchup est parti. Il a pour mission de planter des trucs là-bas.
-Oh. Vraiment...
L'oiseau m'écoutait, et semblait plongé dans une réflexion intense.
-Dis, je me disais, si tes affaires ne marchent pas ici, pourquoi tu n'irais pas tenter ta chance là-bas ? Ketchup serait sûrement ravi de te revoir.
La réflexion intense se mua, métaphoriquement parlant, en miroir extrême. Ce fut fulgurant, il y eut comme une lumière qui s'alluma dans la tête du cornèbre et qui se refléta dans ses yeux...
-Moui... ce n'est pas une mauvaise idée. Il y a un centre poké... ké... kémon là-bas ?
-Bien sûr. Il y a un infirmière et sa leiveinard.
-Intéressant...
Il picora encore deux trois restes dans l'écuelle du lixy, puis déclara :
-Très intéressant. C'est une idée qi... qi... qui mérite d'être examinée... Merci pour l'info. Je savais qe... qe... que j'avais raison de t'aider.
Puis il s'envola à tire d'aile.

Le lendemain, Ikse nous réveilla juste après l'aube, et se mit en route vers notre prochaine destination : Ville-et-Giature. Les frangins finissaient leur nuit dans leurs balls, moi sur le sac à dos du dresseur. Le voyage fut comme tout ceux que nous avions fais jusqu'à présent : on marchait ou se laissait porter par cette bonne pâte d'Ikse, on affrontait des pokémons sauvages qui nous attaquaient, par jalousie, ou par stupidité, c'était une question de point de vue, on éclatait quelques campeurs/randonneurs/voyageurs occasionnels qui cherchaient à se prendre pour de vrais dresseurs, et on avançait.

Le midi, alors que nous déjeunions, ou plus exactement, que nous tentions de survivre à la nourriture infâme de ce crétin-de-dresseur-même-pas-fichu-de-mettre-des-œufs-dans-une-omelette, nous fûmes importunés par une voix sombre et grave, reconnaissable entre toutes. M. Zhède l'énigmatique se tenait à côté de nous, alors que nous ne l'avions ni vu ni senti approcher. Et maintenant, c'était comme si sa simple silhouette emplissait tout l'espace.
-Puis-je ?
Presque hypnotisé, Ikse acquiesça.
-Merci.
Zhède s'assit, m'attrapa et commença à me câliner. Puis mon dresseur lui tendit une part d'omelette-poivron-poireau-lardon, sans œufs. Curieusement, il mangea tout sans rechigner. Personne n'osa prononcer le moindre mot. Il m'en donna quelques bouts. Et sans crier garde, il se mit à parler :
-Sage décision, que de refuser d'affronter le champion de l'arène du feu.
-V... vous savez que...?
-En effet. Beau combat. Cela dit, je ne m'attendais pas à ce que tu sois si mesuré. Je te voyais plus impulsif.
-C... C'est juste que... La justice se doit de réfléchir avant d'agir, afin de prendre en toutes circonstances les meilleurs décisions !
Le sombre et mystérieux personnage eut un semblant de sourire.
-C'est une réponse tout à fait juste.
Puis il reposa son assiette, se leva, et s'en alla, sur un simple :
- « Au revoir ».
Interloqué, voire halluciné, nous le vîmes disparaître à l'horizon.

Ce fut comme si nous sortions d'un rêve. Et comme si nous aurions pu lui répondre, Ikse demanda :
-Mais c'est qui ce type ? Il allait vers Ville-et-Giature ?
Comme si nous en avions la moindre idée. Et comme si de rien n'était, nous reprîmes notre voyage.

Un autre événement marquant de ces pérégrinations jusqu'à Ville-et-Giature fut notre rencontre avec un malheureux mystherbe sauvage. Jusque là, nous n'avions rencontré que des pokémons sans type (rattatas, keunotors et autres fouinettes,) insecte, (crikziks, chenipans, chenipotes, et tout un tas de bêtes de cirque à Bourg-Don), et vol, (piafabecs, roucools, etourmis et un cornèbre coincé du bec).
Tout à coup, ce pauvre petit tas de feuille innocent (enfin, je supposais), se retrouva piégé entre... un seul feu, en fait, mais pas des moindres : la flamme ardente et passionnée de la Juste-Ikse. Il y eu un retentissant :
-Graffias, go ! Il faut l'attraper pour le Parc Floral !
-Hein !? Tu tiens vraiment à envoyer une autre victime innocente à la vicieuse !? Le machoc et le taupiqueur n'ont pas suffit ?
Mais mon dresseur ne voulut, ou plutôt ne put rien savoir. Le pauvre radis fut pulvérisé par une attaque Plaie-Croix et un tourbillon d'enthousiasme typiquement Iksien, avant de disparaître -presque- à jamais dans les tréfonds d'une pokéball, lancée avec force, motivation, et style purement ringard.

Et le voyage continua, tout simplement. Nous fûmes accueillis par la pluie en fin d'après midi. Aussi Ikse ne voulut-il pas dormir à la belle étoile et continua sa route. Nous arrivâmes à Ville-et-Giature tard dans la nuit. Heureusement pour nous, le centre pokémon était ouvert 7/7 jours, 24/24h.
Et dès le lendemain, Ikse entreprit de visiter la fameuse ville, sans giature. Ce qui lui prit environ une demi heure.

Si je devais décrire cette ville en un mot, je choisissais « ennuyeuse », pour rester poli. Le centre pokémon était le seul endroit intéressant. Tout le reste consistait en un amas de maisons résidentielles, mignonnettes, fleuries, bien entretenues, et occupées par des couples d'humains d'âges avancés. L'infirmière Joëlle était la résidente la plus jeune, et pourtant elle était assez âgée pour être la mère des infirmières Joëlle standards. En fait, la seule attraction ici, c'était nous.

Par ailleurs, nous découvrîmes assez vite d'où le village tirait son nom : d'une statue qui trônait fièrement devant le centre au toit rouge. Cette statue représentait un pokémon qui m'était inconnu. Il avait un bec, ce devait donc être un oiseau. Il se tenait sur deux pattes, un peu comme un brasegali, avait deux bout d'ailes qui ressemblaient à moitié à des bras, une queue digne d'un arcanin, d'où débordait des trucs... inidentifiables avec cette mauvaise représentation en pierre, et sur la tête il avait des genres de lunettes -mais c'était probablement des plumes- qui lui donnaient l'air d'un ahuri regrettant de ne pas être doté du sens de l'orientation. Sur le socle de la statue, on pouvait lire :
« Ci-gît Ature. Héros nourricier venu du froid. »

Quel étrange pokémon. Visiblement Ikse ne savait pas plus que moi de quelle espèce il pouvait être. Comme à chaque fois qu'il rencontrait un pokémon pour la première fois, il dégaina son pokedex.
« Cadoizo. Pokémon de type glace-vol. Il enroule sa nourriture dans sa queue, et l'offre souvent aux gens égarés dans la montagne. »
-Hm, mais on est assez éloigné de la montagne, là... j'ai l'impression que c'est plutôt lui qui s'est égaré. A l'époque les gens ont dû le prendre pour un pokémon rare, vu qu'il n'y en a pas ici. Ça a dû leur faire bizarre. Surtout s'il s'est mis à leur distribuer à manger... Étrange, cette histoire.
Par la suite, Ikse se renseigna au centre pokémon, et découvrit que ces conclusions étaient tout à fait juste. Comme quoi, parfois, les apparences ne sont pas trompeuse, ce piaf avait était aussi stupide qu'il en avait l'air. De toute façon, tous les piafs étaient stupides. Sauf peut-être le coco cornèbre qui ne mangeait pas d'insectes.

Finalement, ma graine de dresseur nous trouva une occupation « justicieuse » : attraper des pokémons plantes. Il commença par envoyer le pauvre mystherbe à miss gros-doudous-ronds.
-Ooooh, comme c'est gentiiiiil ! Machoc, regarde qui est au visiophone ! Dis bonjour !
Docile, le machoc apparut devant l'écran et lança un bonjour. Il le dit joyeusement, et sans forcer ! Je ne comprenais pas comment cela était possible, mais peut-être n'étaient-ils pas si malheureux.
-Taupiqueur dors déjà, il a bien travailler, le brave petit...
-Ah, je suis content de voir que tout le monde va b...
-Et comment va ton petit rapion tout mignon tout plein ?
Je n'eus pas le réflexe de m'enfuir, Ikse m'attrapa, et me colla sur ses genoux, avant de dire :
-Graffias, va bien. Graffias, dis bonjour !
Sûrement pas. Je ne pouvais pas souffrir de son odeur nocive, mais ce n'était pas une raison pour ne pas en vouloir à la vicieuse. Aussi, je décidai de lui tirer la langue. Elle ne compris visiblement pas le message, car elle s'écria :
-Oooooh, il est toujours aussi chouuuu ! Ah, ca y est, j'ai reçu ton pokémon. Oh un mystherbe ! Qu'il est mignon...
Ce fut au tour du pokémon plante d'être broyé par l'attaque Étreinte de l'humaine plantureuse en folie. Dire que c'est à cause de moi qu'il avait été capturé, qu'Arceus me pardonne...


Le lendemain, Ikse décida de partir à la chasse aux pokémons plantes pour le Parc Floral. Mais avant cela, il s'occupa de CorCaroli, conformément à ce qu'il avait lu dans son petit livre « Compagnon à quatre pattes pour les nuls », ou un titre dans ce genre là. Je décidai donc d'aller me dégourdir les pattes dans le jardin du centre pokémon. CorLéonis se trouvait déjà là, en train de batifoler gaiement et de faire du toboggan.
-Maître, Maitre, tu viens en faire aussi ?
-Tu as l'air de bien t'amuser.
-Tu m'apprends à me cacher sous terre ?
-Hein ? Il suffit de creuser un trou...
-Oui, je sais, j'ai essayé mais...
D'un air gêné, il désigna un coin du jardin et le bac à sable. On aurait dit qu'une colonie de taupiqueurs y avait déclenché une guerre civile, avant de se départager via un concours du trou le plus mal creusé... de toute l'histoire... des trous mal creusés.
-Oula. Si l'infirmière Joëlle voit son jardin ravagé, elle va pas être très contente...
Voyant que sa petite frimousse se décomposait j'ajoutai précipitamment :
-Mais indéniablement t'as fait des progrès. Creuser tout ça en aussi peu de temps...
Tout à coup, l'espoir éclaira sa p'tite tête de pokémon éléctrique.
-Vraiment ?
-Si je te le dis.
-Génial ! Alors maintenant, on fait quoi Maître ? On va se promener ?
Je n'en revenait pas :
-Tu as envie de te promener ? Dans cette ville ?
-Ben oui !
-Mais elle est soporifique comme c'est pas possible ! Même plus ! Elle est carrément hypnomade comme c'est pas possible !
-Moi je l'aime bien. Elle est jolie. Y a des fleurs partout, les maisons sont colorées, surtout celles avec les tuiles bleues. Et puis elle est tranquille, reposante. Ça change de l'agitation des grandes villes. J'ai même l'impression que la lumière est plus douce ici. Quand je serai un vieux pokémon décrépi, c'est ici que je viendrai !
Je n'étais pas franchement convaincu par ses arguments. A mes yeux, rien ne valait mon cher marais natal. Mais il n'avait pas totalement tort. Cette ville était sereine et apaisante.
-Un vieux pokémon décrépi ? Hm, tu as le temps d'y voir venir. Et de changer d'avis. Qui sait ce que la vie réserve ?
-Qui ?
Sur le coup je ne compris pas.
-Comment ça qui ?
-Ben, qui ? Qui est-ce qui sait ce que la vie réserve ?
-J'en sais rien moi ! C'est une expression.
-Ah...
Il n'ajouta rien, et se plongea dans ses réflexions.