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Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 30/10/2010 à 21:11
» Dernière mise à jour le 13/03/2011 à 13:48

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Une promesse inviolable ?
Vitalio avait finalement renoncé à converser avec Célinda depuis longtemps – il n'avait ni apprécié le regard attendri et compatissant qu'elle lui avait lancé lorsque ses yeux s'étaient enfin posés sur elle, ni la conversation qu'il avait engagé pour essayer de nier ce qu'elle prenait pour l'évidence – lorsque l'homme ténébreux apparut dans l'ouverture de la tente pour faire signe aux deux amis toujours conscients de sortir dehors. Ceux-ci se levèrent sans s'accorder un seul regard. L'homme ne sembla pas étonné le moins du monde par les expressions contrariées de ses "otages". Une fois après avoir refermé l'ouverture de la tente sur eux, il leur demanda de le suivre, ce qu'ils firent une fois de plus sans protester. Sur le chemin, il commença à faire la conversation :

« Je… C'est moi ou vous n'êtes plus des Poké-humains ? Seulement des humains ? »

Aucune réponse.

« Comment n'êtes-vous plus à moitié Pokémon ? Répondez-moi ! »

Toujours aucune réponse.

« Vous préférez peut-être que je fouille votre esprit ?
– Ce n'est pas le mien qu'il vous faudra fouiller… le prévint simplement Vitalio.
– Vraiment ? » fit l'homme ténébreux en regardant Célinda, guettant son approbation.

Celle-ci resta silencieuse. Sa conscience crut un instant qu'elle avait retrouvé l'usage de sa liberté ; une impression bientôt démentie par l'absence de réaction à la menace renouvelée de son interlocuteur :

« Tu préfères que je fouille ton esprit ? Comme tu veux… »

Une sensation de dégoût intense s'empara soudain de Célinda lorsqu'elle sentit une entité maléfique – qui, elle le savait, n'était autre que le Pokémon qui lui nuisait depuis le début – s'immiscer dans son esprit pour le manipuler et lui soutirer jusqu'à la moindre parcelle de mémoire qu'il recelait. L'homme ténébreux eut alors un rire sinistre en apprenant la promesse que la jeune fille avait faite. Une haine sans limite s'empara alors de celle-ci ; non seulement il se moquait d'elle, mais il n'allait pas informer le moins du monde Vitalio de sa situation. Ce dernier regardait tour à tour les deux personnes qui l'accompagnaient, espérant une explication – plus de la part de l'homme remarqua Célinda au passage – que la jeune fille n'était en mesure de donner et que l'adulte ténébreux n'était pas prêt de lui livrer. Les deux jeunes gens patientèrent pendant qu'il reprenait son souffle – le petit groupe s'était en effet arrêté.

« Bon, maintenant que je sais tout ce que je voulais savoir, vous ne m'êtes plus d'aucune utilité. Vous pouvez regagner vos maisons. » annonça enfin l'homme ténébreux, son rire une fois enfin éteint.

Les deux amis échangèrent un bref regard.

« Ah ! Inutile de chercher à revoir ou emmener votre amie ; je dois m'entretenir avec elle avant… Elle viendra vous retrouver une fois que j'en aurais fini avec elle. Du moins, si tel est son désir.
– Je… Vous ne lui ferez rien ?
– Non, bien sûr, ne vous inquiétez pas pour ça… assura l'homme ténébreux avec un mystérieux sourire – sourire qui n'échappa ni à Célinda, ni à Vitalio – puis, en tendant un Fouineur encore inconscient à la fille : N'oublie pas ta sale fouine, jeune fille ! Bon, allez-vous en maintenant ou je vais être contraint de vous y emmener par la force… éveillés ou non. »

Les deux adolescents ne se le firent pas dire deux fois. La jeune fille rappela son Pokémon dans sa Pokéball puis, d'un commun accord tacite, elle et le garçon se rendirent chez leur amie, se doutant qu'elle irait d'abord chez elle pour récupérer le sommeil qui – inexplicablement – lui manquait. Vitalio se posta juste derrière la porte d'entrée, acculé à un mur, tandis que Célinda allait s'asseoir sur une chaise de la cuisine, guettant vaguement l'arrivée de son amie par la fenêtre qui donnait sur l'extérieur, perdue dans ses pensées.

Une dizaine de minutes plus tard, la porte d'entrée claqua pour laisser apparaître une Éliana en larmes courant à toute allure vers sa chambre. Vitalio se mit en travers de son chemin et l'accueillit à bras ouverts. La nouvelle arrivée s'y jeta sans aucune hésitation, trop bouleversée pour penser à quoi que ce fût. Elle pleura. Longtemps. Vitalio qui, au départ, avait été réticent à la réconforter – il ne s'était vraiment décidé à lui accorder le réconfort que pouvait offrir sa présence qu'à la dernière seconde – avait finalement estimé qu'il valût mieux lui murmurer quelques mots doux à l'oreille, la rassurer autant par des mots que par des gestes pour mettre fin à cette étreinte qui n'en finissait pas. Mais les pleurs de la jeune fille semblaient intarissables. Célinda n'avait pas bougé depuis l'arrivée de leur amie ; elle savait bien ce qui se passait, bien que, paradoxalement, elle ne le vît pas. Elle ne broncha pas non plus lorsque Vitalio, portant Éliana, passa devant elle et se dirigea vers sa chambre.

« Peut-être que tant qu'Éliana pleure, cela signifie qu'il n'y a pas de raisons de s'inquiéter… » pensa Célinda, sans grande conviction.

Cela devait bien faire cinq minutes que Vitalio avait emmené Éliana dans sa chambre lorsque celle-ci cessa enfin de sangloter. Célinda se leva alors de sa chaise et se rendit rapidement – d'une façon incroyablement silencieuse – à la porte de la chambre de son amie d'enfance. Elle jeta alors un rapide coup d'œil à l'intérieur de la pièce pour remarquer que Vitalio était allongé sur le lit, Éliana blottie contre lui. Célinda fut alors prise d'un violent accès de jalousie qu'elle refoula tant bien que mal. Mais à peine avait-elle réussi à l'ignorer que la jeune fille tournait à nouveau la tête vers l'intérieur de la chambre – pour se tenir au courant de la situation ou bien pour entretenir cette sensation de jalousie intense ? Célinda n'avait malheureusement aucun doute sur la réponse…

Elle ne tarda cependant pas à se rendre compte de la tournure déplaisante que prenait la situation : Éliana avait fini par s'allonger sur Vitalio au lieu de se blottir contre lui, son front posé sur celui du garçon, les lèvres de ses deux amis se rapprochant peu à peu, si lentement que Célinda aurait juré qu'ils cherchaient à la faire souffrir de cette manière. Puis elles s'unirent de manière tendre, amoureuse et parfaitement consciente, ce que jamais celles de Célinda et Vitalio n'avaient réussi à faire et ne réussiraient à faire. La jeune fille, qui se tenait bien malgré elle au courant de la progression de la relation entre ses deux amis, rageait intérieurement. Elle pleurait, aussi. Elle souffrait, surtout. De son impuissance. À pleurer. À agir.

Célinda éprouva malgré tout un peu de réconfort à travers le refus de son amie lorsque celle-ci sentit les doigts du jeune homme se promener sur son corps, mais le regard abattu que lui lança alors Vitalio eut raison de ses défenses et elle eut tôt fait de céder au désir pressant que ses mains éprouvaient. Célinda ne put que remarquer le plaisir que ressentait Éliana à chacune des caresses du garçon, et redoubler de jalousie en conséquence. Une jalousie qui ne tarda pas à augmenter encore en intensité lorsque la jeune fille, sous le charme de son ami, se laissa à moitié dénuder pour mieux sentir ses caresses. Sa jalousie, loin d'avoir atteint son comble, s'amplifia de manière exponentielle lorsque les mains d'Éliana s'immiscèrent sous la chemise du jeune homme pour l'en débarrasser et parcourir chaque millimètre carré de la chair de son torse. Ivres d'un sentiment nouveau, les deux amis ne tardèrent pas à ôter leurs derniers effets après que Vitalio se fut engouffré sous la couette, ce qui eut à la fois pour effet de donner le cafard à Célinda lorsqu'elle remarqua à quel point elle avait eu raison lorsqu'elle avait pensé que Vitalio avait cent fois plus de raisons de s'intéresser à Éliana plutôt qu'à elle et de la frustrer, Vitalio ne dévoilant pas sa nudité complète au grand jour contrairement à l'autre. Cette dernière s'engouffra sous la couette aux côtés du jeune homme sans s'accorder un regard, trop gênés à l'idée de ce qu'ils allaient faire. Ils profitèrent de quelques caresses exclusives que seule pouvait offrir une nudité complète pour se donner un peu de courage et peut-être un peu plus de confiance avant de passer à l'acte.

Ce fut seulement lorsque Vitalio se plaça au-dessus d'Éliana que Célinda arrêta de se faire des illusions et laissa le désespoir en même temps qu'une colère sans bornes l'envahir. Elle voulait bouger ! Elle voulait pouvoir se mouvoir pour empêcher cette ultime union ! Elle le devait !

Célinda bondit soudain de sa cachette et bouscula violemment Vitalio qui tomba sur le côté du lit, emportant de ce fait le drap et dénudant, par conséquent, une nouvelle fois, Éliana. La jeune fille rougit – elle se trouvait en effet allongée sur son amie nue – tandis que ses deux amis… éclataient de rire ? Célinda s'assit et contempla tour à tour ses deux amis sans comprendre, bouche bée. C'est alors que la jeune fille réalisa qu'elle avait retrouvé la pleine possession de ses moyens.

« Ex… excuse-nous c'est… c'est nerveux… balbutia Éliana, entre deux éclats de rire.
– Il… t'en aura fallu du temps pour… pour… fit Vitalio.
– Pour quoi ? s'enquit Célinda.
– Pour nous revenir, bien sûr ! répondit son amie qui se redressait pour l'enlacer et pleurer dans les bras de son amie. Je… tu m'as tellement man… manquée… Si tu… si tu savais… Ne recommence plus jamais ça, tu… tu m'entends ?! »

« Ça quoi ? » pensa Célinda, bien qu'elle sût parfaitement de quoi parlait son amie.

« Ça quoi ? demanda Vitalio.
– Sa promesse… déclarèrent en chœur les deux jeunes filles sur un même ton mystérieux, à la grande surprise de son Célinda.
– Quelle promesse ? les interrogea le garçon.
– Écoute, je veux bien tout te raconter, mais je dois t'avouer que ta nudité ne va pas me faciliter la tâche – la tienne non plus, d'ailleurs, Éliana – et que je préfère discuter de ça devant un bon repas plutôt que le ventre vide… » avoua Célinda.

Pour seule réponse, un unique borborygme.

« Bon, d'accord, mais qui fait la cuisine ?
– Il n'y a pas que les repas faits maison, dans la vie, Vitalio… » fit remarquer Éliana, une pointe d'ironie dans la voix.