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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 16/10/2010 à 16:15
» Dernière mise à jour le 16/10/2010 à 16:15

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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10 - Quand on arrive en ville...
J'étais crevé. Trop pour pouvoir m'intéresser à ma gamelle.
Je m'étais bien battu. Et l'autre en face aussi. J'avais donné tout ce que j'avais. L'autre aussi. Je me souviens de Ikse qui avait fait de son mieux pour me guider, du professeur qui s'était lâché complétement dans le match, et le combat avait gagné en intensité. Je me souviens des deux frangins qui m'avaient encouragé, et des étudiants autour qui avaient exulté de joie. Et la voix perçante de Hyg-Rek qui nous encourageait.
Je n'avais pas perdu. Juste enchainé les attaques. Mais je n'avais pas gagné. Ou peut-être que si ? Voyons, que s'était il passé déjà ? C'était un peu flou.

Le papillusion et moi étions de force égale. Je ne parvenais à l'atteindre, mais lui non plus lorsque je me réfugiais sous terre. Ses attaques ne m'atteignaient pas. Mes attaques ne le touchaient pas. On jouait à cache-cache. Je me souviens avoir grimpé à un arbre, et lui avoir sauté dessus. Il était parvenu à reprendre son envol. Je m'étais encore caché en attendant qu'il descende. Cela avait pris du temps et des efforts. J'avais fini par l'avoir. Un Dard-venin bien placé. Il avait commencé a voler bizarrement. Mais il refusait de perdre de l'altitude. Au final, le poison avait eu raison de lui.

Non presque. Son champion l'avait soigné. Et alors qu'il recommençait à s'élever j'avais rampé à toute vitesse et je lui avait attrapé le bout d'une aile. Il m'avait envoyé toute sa poudre à la tête. Mais cela ne me fit rien. J'étais insensible aux poisons. Il envoya une attaque tornade qui me fit mal. Mais pas question de le lâcher. Une fois qu'ils ont une proie, les rapions ne la lâchent plus. J'avais enchaîné les attaques Tranche et Tranche-nuit. Il compilait les attaques Tornade et Choc mental. J'étais malmené, et mal en point. Autant que mon adversaire. Il faut dire que je tapais fort.

Je me souviens aussi m'être protégé de ses attaques avec les miennes. Et après je ne sais combien de minutes de lutte acharnée, on m'avait déclaré vainqueur. Je ne sais même pas lequel de mes assauts avait eu raison de mon ennemi, ni même s'il avait abandonné.
Puis Ikse m'avait foncé dessus, soulevé haut en l'air en me disant que j'étais le meilleur, et il avait serré la main du professeur Arne. Et derrière les rangs d'élèves joyeux, une silhouette sombre m'adressa un signe de la tête et partit. Ainsi donc, Mr Zhède L'énigme avait tout vu... Qu'est ce qu'il nous voulait ce type ? Mais ce n'était pas le moment de s'en préoccuper.

Puis les étudiants avaient fait la fête, pour fêter la victoire d'Ikse, le premier match de champion de leur professeur depuis des lustres, et parce que c'était des étudiants et qu'en tant que tel, ils aimaient faire la fête. Ikse but un peu et fut malade... beaucoup. Ravi de voir que je n'étais pas le seul. Je serai redevable à Hyg-Rek pour cela...

Le lendemain, mon dresseur me réveilla beaucoup trop tôt. Et la première chose qu'il entreprit fut de lustrer son nouveau badge.
-Tu te rends compte mon Graffias ! On a gravi une nouvelle marche vers notre but ! Un échelon de plus pour être plus fort et plus célèbre !
-Mais qui ne guérit pas des insomnies. Laisse-moi me concentrer sur ma gamelle.



Et après avoir mangé, rassemblé ses affaires, salué Hyg-Rek et le re-champion Luc Arne qui s'organisaient pour un match, on se remit en route, emportant la promesse de se revoir et d'une revenche.
Le voyage fut comme d'habitude : mal aux pattes, dresseurs zélés, mauvaise cuisine, mauvais sommeil... Les paysages devinrent un peu plus pentus. Ikse nous expliqua que les montagnes se trouvaient au sud, et qu'on allait à une ville située à leurs pieds. On avait toujours marché vers l'Est, en longeant les reliefs, et voilà, qu'on changeait de direction pour aller...au Sud-Est. Que de changement. Notre prochaine destination se trouvait au pied des plus hauts sommets de Poëll. J'en avais marre d'avancer avec le soleil dans les yeux. Aussi me fixai-je sur le sac à dos de Ikse et n'en bougeai plus.

Les paysages devinrent plus pentus, plus pointus, plus rocailleux... L'air devint un peu plus frais...
Et un matin, nous arrivâmes près d'une ville située au pied des montagnes qui, de loin, ressemblait à Six-Thés en moins délabrée.
Un portail accueillait les visiteurs avec de la peinture rose, jaune et bleue qui formaient de grosses fleurs et de grosses lettres qu'Ikse me lut :
-« Welcome to Bourg-Relais. » Je crois que « Welcome » veut dire « bien vient » ou quelque chose comme ça dans une langue étrangère. C'est le professeur qui me l'a dit. Il paraît qu'ils ont un énorme centre d'échange, qui permet à la ville de servir de relais entre Poëll et le reste du monde. Et aussi qu'ils ont une antenne relais qui diffuse la radio et la télé. D'où le nom de la ville. C'est cool, hein ?
S'il le disait, certainement. De son point de vue. Est-ce qu'il se rendait compte de ce que pouvait ressentir un pokémon échangé qui partait à l'autre bout du monde, chez un dresseur dont il ne comprendrait peut-être pas la langue ? Sans espoir de retour ? Un pauvre pokémon loin de chez lui, loin de son marais... de mon marais...
-Crétin ! C'est pas cool du tout !
Ne m'ayant comme d'habitude pas compris, il me répondit joyeusement :
-Je savais que tu serais d'accord !
Et sans plus de cérémonie il entra dans la cité.

La ville en elle-même n'avait rien de particulier, mais Ikse débordait d'enthousiasme.
-T'as vu ça Graffias ? C'est super chouette !
Je voyais bien le ça, mais pas la chouette. Ce n'était qu'un tas de bâtiments. Grands. Gris, vitrés, bétonnés, métallisés, avec des gens qui grouillaient au-dedans et au-dehors. Toutes les villes étaient censées être ainsi, de ce qu'on m'en avait raconté, et de ce que j'en avais vu dans les télés des centres pokémon. Alors tous ces « ça » n'avaient vraiment aucun intérêt.
-Toutes ces boutiques... C'est vraiment une très grande ville...
Comme Six-Thé. Juste peuplée un peu différemment. Quant aux boutiques en question... Je leur accordais autant d'intérêt qu'à une petite cuiller.

Le centre pokémon se trouvait au centre de la ville. Puis Ikse voulut voir le fameux centre d'échange mondial. Mais la dame à l'entrée refusa de le laisser entrer tant que tous ses pokémons ne se trouveraient pas dans leurs balls. Rentrer dans ma pokéball... et puis quoi encore ? Pour que je ne puisse pas m'enfuir ou sauver les frères de Cor au cas où ce crétin voudrait échanger l'un de nous ? Aussi dès qu'il dégaina ma safari ball, je sautai de son épaule et me carapatai à toutes pattes dans les rues. Des gens hurlèrent lorsque je rampai à toute allure entre leurs jambes, mais je ne m'arrêtai pas.
Ikse me courut après et finit par appeler les frangins canins à la rescousse. Cela ne dura pas longtemps, je savais où j'allais : au centre pokémon, et je connaissais le chemin.
Lorsque Ikse me rattrapa, j'étais déjà arrivé. Il était aussi furieux qu'essoufflé. CorLéonis était tout joyeux...
-Oh Maître ! Tu as gagné la course ! T'es trop fort !
… et CorCaroli tout vexé, car je l'avais battu à ladite course.

Mais leurs sentiments ne durèrent pas longtemps. Une certaine agitation régnait dans le centre. Ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention de notre graine de justicier. Il aborda un inconnu pour lui demander ce qu'il se passait.
-Une team vient de prendre le contrôle de la Tour Demain.
-La Tour Demain ?
-Notre tour radio-TV. La police est déjà sur les lieux, mais il ne peuvent pas entrer.
Et comme il fallait s'y attendre, mon dresseur prit sa pose de vainqueur à deux pokédollars, déclara qu'il fallait faire quelque chose, que c'était son devoir d'intervenir, au nom de la Justice, après quoi il rappela les frangins et courut jusqu'à la tour en me ballotant dans ses bras.

Les lieux dont il était question étaient envahis par la foule, maintenue à distance par un cordon de sécurité, gardés par un bon nombre de policiers et de caninos. Ikse ne réussit même pas à s'approcher des cordelettes jaunes et noires qui marquaient la zone à ne pas franchir. Étant plus petit, je me détachai de son étreinte et me faufilai entre les gens. Ikse voulut me rattraper mais il n'étais pas assez rapide. Il me rappela, mais en l'obligeant à venir me chercher, il, pourrait se rapprocher pour mieux voir ce qu'il se passait. Et ma stratégie fonctionna. Ikse parvint à se frayer un chemin à grands coups de coude et de « excusez- moi madame, mon pokémon s'est échappé, je sais pas ce qu'il à aujourd'hui, il arrête pas... »

La scène qui se déroulait dans la zone policière était des plus singulières. Les policiers maintenaient les gens derrière la barrière en leur ordonnant de garder leur calme . D'autres hommes formaient une seconde rangée. Ils étaient vêtus intégralement de noir et avaient des casques et de grands boucliers comme les chevaliers des films à la télé, mais en plus moderne. Eux étaient accompagnés de malosses et de deux démolosses. Ils étaient tournés vers la tour, et semblaient attendre quelque chose. Entre les deux rangées se trouvaient un homme d'un certain âge, les cheveux virant sur l'argenté, vêtu d'un grand manteau marron délavé et usé. Il hurlait dans un mégaphone des choses comme « Libérez les otages ! » et « Quelles sont vos revendications ? »
Sagement assise à ses côté, une arcanin semblait attendre patiemment elle aussi.

Avec tout, ça, mon dresseur n'avait aucune chance d'atteindre la porte d'entrée. Celle-ci était vitrée et on voyait qu'elle avait été barricadée de l'intérieur avec des meubles. Aucune chance d'entrer.
-Graffias... Comment va-t-on entrer là dedans... On doit faire quelque chose... la police est impuissante tant que la team aura des otages à l'intérieur...
Sur la tête de l'arcanin, une oreille s'était dressée.
-Il faut qu'on agisse... la Justice ne peut rester sans rien faire... Tu as une idée mon Graffias ?
Je n'en avais pas. Mais j'étais fascinée par l'arcanin qui s'était entretemps tournée dans notre direction. Elle dégageait quelque chose de... puissant, majestueux. Gracieusement, elle se leva et se dirigea d'un pas souple vers nous.
-Graffias ?
Elle avait une voix royale. Douce, mais autoritaire. Un peu plus tard dans ma vie, je l'aurai sans doute comparée à une maîtresse d'école.
-Heu... oui ?
-Il y a une entrée secrète, derrière le bâtiment. La clé a été volée par un cornèbre qui vit dans cette ruelle. Si vous pouvez faire quelque chose, ce sera par là.
Je n'en revenais pas. Elle nous avait dit ça, comme ça ! Et si notre intervention tournait mal ? Elle n'allait quand même pas encourager Ikse dans ses délires, hein ? Quoique... C'était une policière... Donc la Justice était sans doute l'une de ses valeurs...
-Heu...d'accord...Merci, mais... Si ça tourne mal ?
-Tu sauras guider ton dresseur jusqu'à la sortie, pas vrai ? Après tout tu l'as bien guidé jusqu'ici...
-Oh. Pourquoi faites-vous ça ?
Elle eut un sourire.
-La situation est bloquée ici, personne n'arrive à s'entendre. Il va nous falloir de la chance pour parvenir à libérer les otages. Et parfois, la chance à besoin d'un petit coup de pouce.
Elle n'avait pas tort. Mais quelque chose me chiffonnait.
-Dans ce cas, pourquoi ne pas y aller vous-même ?
-Mon dresseur, l'inspecteur Durite et moi sommes connus. Si on nous voyait dans le bâtiment, l'alerte serait donnée immédiatement, et les otages pourraient en subir les conséquences. Il vaut mieux que mon dresseur et moi restions là à focaliser l'attention de la team pendant que vous... vous forcez un peu le destin.
-Comment pouvez-vous être aussi confiante ?
Tout en tournant les coussinets et retournant vers son dresseur, elle eut un sourire mystérieux, et une réponse qui l'était tout autant :
-Parce qu'on peut faire confiance aux étoiles.