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Misanthropie, mon Amour. de HamsterNoeliste



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Informations

» Auteur : HamsterNoeliste - Voir le profil
» Créé le 24/09/2010 à 20:29
» Dernière mise à jour le 13/04/2011 à 22:11

» Mots-clés :   Drame   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 8 : Confrontations
~Angst~
-Chrono Cross OST - Dead Sea
-Super Metroid - Lower Norfair
-Fall of the Lich King - Invincible

Dans l'après-midi, à Safrania.

Marchant la tête haute dans les rues, Silver poursuivait un objectif éphémère. Il avait besoin d'un objet précis, qu'il avait prévu de se procurer aujourd'hui, et nourrissait sa misanthropie en avançant. Mais qu'importe.
Sûr de lui et explorant son âme, il méprisait cette agressivité ambiante, ces sons si populaciers qu'il n'était plus habitué à subir. Il méprisait également ces immeubles, cracheurs de fumée et veillant sur tous, notamment la Sylphe où il s'était juré de ne plus jamais rentrer. Il marchait avec Draco sur son épaule, auquel il s'était attaché. Son Pokémon si symbolique, de qui il avait fait un excellent combattant, lui redonnait confiance et lui permettait de s'évader de ce monde, pour se retrouver dans son domaine affectif. Il lui murmurait souvent, en prévoyant son ronronnement :
-Tu es la seule confiance qu'il me reste.
Soudain, au bout de l'impasse à laquelle il jeta un oeil, une silhouette apparut. Silver se figea brutalement à sa vue. Tout s'effondrait pour lui.
Blême, abattu par cette vision qu'il avait reconnu, il tenta d'ouvrir la bouche pour hurler, après un effort :
-Minable ! Tu n'as pas le droit... Tu ne peux pas ! Minable !
La personne en question se tourna vers lui et lui adressa un regard. Un regard inexplicable.
Balançant ses désirs réfléchis, il tenta de se remettre et rentra dans l'entreprise le regard effroyablement froid.
En rentrant dans ces locaux, symbole de mépris et de rupture, plusieurs employés de noir vêtus le reconnurent. Il ne prit pas la peine de se tourner pour réagir.
En effet, depuis le parcours en solitaire de Silver, son père avait eu le temps de reformer son organisation mercantile. Dans un monde gouverné par le matérialisme primaire, il n'avait pas eu de mal à reconstituer ses désirs malsains. Giovanni avait reformé la Team Rocket, qui avec le temps, avait pu gouverner la Sylphe SARL et possédait le monopole de Kanto. Depuis, Silver ne le revit jamais.

Il s'apprêtait fatalement à affronter son passé, avançant dans les escaliers pour rechercher sa proie. Il observait dans les coins et recoins, il cherchait, tenta d'interroger des personnes qu'il n'avait jamais vu auparavant, mais en vain. Il ne comptait sur personne. Mais, s'il était épuisé de se perdre dans les locaux, il avait eu le temps de peaufiner sa réflexion sur son père. Ne trouvant pas l'homme, il franchit le dernier étage et ouvrit la porte.
Son père, faisant mine de ne pas l'apercevoir, siégeait sur son luxueux siège face à la fenêtre, son fidèle Persian sur ses genoux. Persian, auquel il tenait depuis sa plus tendre enfance, était à lui ce que Draco pouvait être à Silver. Prenant une grande inspiration, il se tourna vers son fils en caressant le félin.
-Silver.
-Où est-il ?
-Qui donc ?
-Ne te fous pas de moi.
-Silver, je ne vois absolument pas de qui tu parles. À moins...
-Tu le sais très bien.
-Tu veux parler de celui qui a suscité ta frustration et ta jalousie, le même face auquel ton orgueil a éclaté en même temps que tes pulsions ?
-Je n'ai pas de pulsions.
-Alors je suis fier de toi, mon fils, si tu sais te contrôler, si chacun de tes actes est réfléchi et issu d'une intelligence froide au service de tout ce que haï, répondit-il calmement d'un ton ironique.
-Tu peux être fier, dit son fils fixement, d'un ton à glacer le sang.
-Qu'est ce que tu viens faire ici ?
-Qu'est ce qu'il fait ici ?
-Petit impertinent. Je t'ai appris à ne pas fouiner dans les affaires des autres. Et que je sache, tu as tant rompu avec moi que je ne suis qu'un autre, fort lointain.
-Justement, c'est toi qui me l'a appris. Si tu crois que j'applique tout ce qui fait ton bonheur, tu te fourvoie.
-Quel homme. Tu sais bien parler, dis-moi.
-Hypocrite. Je ne cherche pas à bien parler, je cherche juste la vérité, je cherche à savoir les raisons de ce meurtrier de ta trempe ! cria-t-il en s'emportant, brandissant une superbe lame tranchante de sa poche et la plantant sur le bureau.
-Qui a été vraiment meurtrier ? fit remarquer Giovanni d'un calme olympien.
-Tu n'as pas à retracer de souvenirs. Ce n'est pas ce qui m'importe, car je sais moi le premier ce qu'il s'est passé.
-Tu n'aimes pas ton passé, n'est ce pas ?
-Salaud.

Un silence se fit entendre. Chacun était atrocement froid. Giovanni, contemplant Draco, fit remarquer :
-Beau Dragon. J'ai revu Peter. Il pourra t'expliquer.
-Comment, il pourra m'expliquer ?
-C'est grâce à Peter que tu l'as revu. Tu ne pourras pas savoir la vérité en refoulant ton passé. Pourtant je te savais courageux !
-Courageux, pas inconscient.
-Tu as peur. Peur de moi.
Silver se crispa.
-Je suis venu pour que tu m'expliques. Je peux t'y forcer de n'importe quel moyen, mais tu ne me feras absolument jamais revivre ce passé.
-Moi aussi j'étais lâche. Moi aussi j'avais peur. On m'a forcé à croire à des idées toutes faites, sans avoir à parler ni à poser de question. Je vivais encore dans un beau pays, puis la malhonnêteté a commencé à apparaître et à pervertir le monde ; je me suis laissé embarquer sans avoir à raisonner. Quant à toi, conçu déjà lorsque j'étais au sein de la Team Rocket, je t'ai inculqué cette raison, à toi d'en faire ce que tu veux. Tu es devenu au monde ce que je suis au respect. Nous sommes les mêmes. Enfant, tu étais déjà...
-Chut. Ce n'est pas avec ces mots que tu vas m'attendrir. Et ce n'était pas une raison pour manipuler toute la population et glorifier ton empire au détriment de la nature à grands coups d'irrespect ! C'est à cause de toi, si tant d'immeubles on été implantés partout, c'est à cause de toi que les usines pompent la quasi-totalité de la biosphère et la polluent ! Tu pouvais raisonner, ne soit pas de mauvaise foi.

Giovanni était à deux doigts de perdre la face mais résistait, réussissant à se maîtriser :
-Moi aussi, j'ai mes raisons.
-Non. Tu n'étais pas obligé de te laisser pervertir. Comme je l'ai fait.
-Silver... Nous sommes les mêmes. Pourquoi tant de froideur ?
-Au moins, je n'ai pas choisi de t'abandonner. Mais plus je te revois, plus je pense qu'il en est beaucoup mieux ainsi : Tu es parti seul, je suis parti seul, j'ai fondé ma vie avec une fille a réussi à me sauver ; je n'ai rien d'autre à partager.
-Blue ? dit-il en éclatant d'un rire profond et méprisant. Cette petite gamine rebelle qui a juste décider de s'embarquer avec toi parce qu'elle en avait marre ? Que c'est méprisable !
-Tu n'as pas à te mêler de mon affectif.
-Tu n'as pas d'affectif.
-Je sais. C'est pour ça que j'ose me dresser contre toi, contre tout et n'importe quoi. Surtout ce qui a abusé de moi. Alors, où est-il ? demanda-t-il en détachant chaque mot, avançant avec son couteau de plus en plus près de son père.
-Quelle audace. Tu oserais tuer ton propre père ? Non, tu n'oserais pas.

Il prit une grande inspiration, ferma les yeux pour une rare fois, puis déclara sournoisement :
-Non, tu ne le mérites même pas. Je vais te faire encore plus mal.
Puis, détournant son regard vers l'arrière, il retourna vers la porte, l'entrouvrit, puis s'arrêta. Il regarda son couteau, brillant et aiguisé, ayant fendu plus d'une fois.
Sans attendre, sans rien dire, il se jeta vers le bureau, arracha Persian des bras de son père, et lui écorcha l'échine. Un lambeau de peau chut sur le sol, Giovanni hurla sans pouvoir rien dire. Silver rejeta sa victime au sol et lui asséna le coup de grâce en plantant au milieu du front.

Il ressortit, nettoya le sang de la lame avec son doigt, puis franchit la sortie. Livide, il s'écroula sur le sol.