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Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 30/08/2010 à 20:08
» Dernière mise à jour le 07/11/2010 à 20:27

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Une longue journée
Célinda se leva de son lit et nota qu'elle était dans sa chambre. S'était-elle téléportée avec une telle précision ? Dans la maison, pourquoi pas, mais dans son lit ? La jeune fille visita chacune des pièces de sa maison, songeuse. Aucune trace de ses amis. Étaient-ils ensemble, en train de… Célinda chassa aussitôt cette pensée. Ils faisaient ce qu'ils voulaient, après tout, elle n'était pas leur mère !

La jeune fille rebroussa chemin pour se diriger vers la salle de bain, histoire de se rafraîchir les idées quand son regard tomba sur une feuille de papier posée bien en évidence sur la table basse du salon. Comment avait-elle pu ne pas la remarquer ? Célinda s'assit confortablement sur le canapé pour la lire ; elle n'avait que ça à faire, alors autant bien le faire. Elle reconnut sans peine l'écriture fine et serrée de son amie.

« Je suis désolée de devoir te laisser seule – Vitalio aussi, je pense, il ne m'en a pas touché un mot. Nous sommes partis lui régler son compte à cet homme ténébreux. Définitivement. Vitalio ne souhaite pas attendre ton réveil car il pense que le temps presse, que le plan que la société secrète a élaboré ne va tarder à être exécuté et peut-être craint-il que tu l'en empêches si on t'emmenait – comme la dernière fois. La société secrète projette d'exterminer la race humaine au profit d'une nouvelle race : celle Poké-humaine. Je ne sais pas ce que Vitalio compte faire une fois le patron de cette société exterminé ; autant te dire que nous ne reviendrons peut-être pas avant longtemps… Et non, je ne vais pas m'envoyer en l'air avec lui. Je tenais à ce que tu le saches parce que je te connais, tu vas encore t'inventer des trucs. :-P Ne t'en fais pas pour nous et surtout, surtout, fais-toi belle en attendant notre retour ; Vitalio sera sans doute émotionnellement fragile et aura donc besoin de quelqu'un pour lui dire que ce qu'il aura fait est juste, et je ne pense pas être d'attaque à ce moment-là pour jouer ce rôle… Enfin bref, tu vois ce que je veux dire. À plus.

Éliana »


Célinda relut plusieurs fois le papier, le retourna en quête d'une date. Elle ne trouva rien qui la renseigne à ce sujet. Elle resta longtemps assise sur le canapé, à réfléchir. Telle était donc la raison de leur absence ; ils étaient partis en finir avec cet homme constamment entouré de ténèbres… Un sentiment d'inquiétude s'empara soudain de la jeune fille ; pouvaient-ils à eux deux seulement le maîtriser ? Après réflexion, Éliana n'avait qu'à distraire leur ennemi pendant que Vitalio lui lançait une attaque Laser Glace. Célinda soupira ; ça tenait debout. La jeune fille se demanda ensuite pourquoi Vitalio avait voulu la mettre à l'écart. La raison que son amie livrait dans sa lettre ne lui suffisait pas. Si Éliana assurait qu'ils n'allaient pas profiter de ce moment de solitude, le souvenir des paroles de l'homme ténébreux qu'il avait prononcées dans son rêve résonnait encore dans sa tête avec une force impressionnante. Célinda lutta contre la véracité que sa nature jalouse voulait leur attribuer. Elle pensa à la société secrète qu'évoquait la feuille dans le but d'occuper son esprit à autre chose. Pourquoi cherchait-elle à supprimer les humains pour ne garder que les Poké-humains ? Célinda réfléchit longuement à ce sujet si bien qu'à un moment, elle avait la quasi-certitude de la réponse à cette question. Les humains mouraient un jour, contrairement aux Poké-humains ; plus d'humains équivalait donc à plus de mort, soit plus de malheur à endurer pour qui que ce soit – plus de pleurs pour un défunt ni d'angoisse de voir la mort venir à tout moment. Mais les Poké-humains étaient-ils réellement immortels ? Oui, selon Vitalio ; mais les Poké-humains ne mouraient-ils pas de vieillesse ? C'était peut-être la seule mort que n'avait pas envisagée le jeune homme ; il faudrait vérifier. Contente de son raisonnement, Célinda se leva du divan, s'étira puis se rendit dans la salle de bains pour prendre une bonne douche rafraîchissante. Elle eut soudain un éclair de lucidité : si les Poké-humains ne mouraient pas, alors n'était-il pas impossible de régler définitivement son compte à l'homme ténébreux ?

« Il faudra également que j'en parle à Vitalio et Éliana… » se dit la jeune fille, angoissée.

Célinda prit une douche bien froide, enfila le peignoir vert – il ne fallait pas que Vitalio la voie avec l'autre – puis se demanda si elle allait le garder sur elle jusqu'au retour de ses deux amis. Elle se rappela alors que le jeune homme avait apprécié la robe d'une jeune fille dans son dernier cauchemar. Elle se mit en quête d'une robe semblable mais se rendit bientôt compte que si elle voulait la trouver, ce n'était pas en cherchant parmi les vêtements provocants que lui avait achetés son amie. Ce n'était certes pas ce que voulait Éliana au regard de sa lettre, mais Célinda savait des choses qu'elle ignorait, après tout… Malheureusement, la jeune fille dût bientôt se rendre à l'évidence ; elle ne possédait pas la robe qu'il lui fallait. Peut-être que dans la garde-robe de sa mère… Après avoir longuement hésité, Célinda se décida à la fouiller ; quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle trouva exactement ce qu'elle cherchait : une robe parfaitement normale, si ce n'est qu'elle était moins provocante que la moyenne, et noire, qui plus était ! Toujours dans ses cauchemars, le jeune homme avait effectivement un faible pour cette couleur. La jeune fille eut soudain un doute ; devait-elle se fier aux sentiments de Vitalio dans ses cauchemars ? Leur accorder du crédit, n'était-ce pas, par la même occasion, croire que tous ces cauchemars reflétaient une réalité à venir ?

« Non, se dit Célinda, si je devais me dévêtir un jour ou l'autre pour séduire Vitalio, ce serait ce soir, simplement vêtue de cette robe et non de tout cet accoutrement que je portais dans mon premier cauchemar. »

Le doute de la jeune fille s'envola après avoir revêtu la robe ; elle lui allait si bien qu'elle se plut à croire qu'elle avait été faite pour elle, à cette occasion. Elle lui donnait en effet une allure de femme d'âge mûr, sans illusions, pleine de maturité, résolue à la solitude depuis longtemps, à qui la vie n'a fait aucun cadeau et qui s'est pourtant relevée de chaque épreuve qu'elle avait endurée. Une allure qui lui correspondait donc plutôt bien. Après s'être contemplée pour la énième fois dans la glace de l'armoire qui renfermait la garde-robe de sa mère, Célinda se rendit dans le salon et s'assit sur le divan qui y siégeait. Maintenant, tout ce qu'il lui fallait faire, c'était patienter, en attendant que la porte d'entrée daigne s'ouvrir.

Célinda se mit à se remémorer ses vacances depuis l'irruption de Vitalio dans sa vie. Bien des choses avaient changé, depuis. Elle avait surtout beaucoup souffert. Surtout à cause du garçon. Elle avait trop souffert. Rien que la réminiscence de ce début de vacances la faisait souffrir. Elle voulait mourir. Peu importe la manière. Il fallait qu'elle meure. Ou elle deviendrait folle. Ou bien elle mourrait de chagrin.

De bien des manières la jeune fille essaya de se tuer. De bien des manières elle échoua. Elle avait oublié qui elle était. Une Poké-femme. Les Pokémons ne mouraient pas avec un couteau planté dans le cœur ou en tombant du toit d'une maison ou en se noyant.

« Ne suis-je donc pas libre ? Libre de vivre ou de mourir ? Suis-je donc condamnée à vivre éternellement cette vie de souffrances et de malheurs ? » s'interrogea Célinda, désespérée.

Un intense besoin de réconfort se fit alors sentir au plus profond d'elle-même. Un besoin qui était le résultat d'une multitude de petits besoins éprouvés par le passé et refoulés sans aménité aucune. Mais nulle personne n'était apte à lui fournir le réconfort dont elle manquait en cet instant. Personne ? Vraiment ? Une vague idée en tête, la jeune fille se leva puis se précipita dans sa chambre pour sortir son Fouinette de sa Pokéball. Sa répugnance du sexe opposé s'était momentanément évaporée : elle avait besoin de réconfort ; peu importait qui le lui dispenserait, du moment qu'on écoutait ses peines et qu'on la consolait. Bien que Célinda n'était pas sûre du fait que son Pokémon l'écoute – après tout, ils ne se connaissaient presque pas –, elle ne fut pas pour autant étonnée qu'il reste à l'écouter lui livrer ses douleurs et ses peines de cœur. Le fait de serrer cette petite boule d'amitié contre elle fut un immense réconfort pour la jeune fille qui promit à son Fouinette de ne plus jamais l'enfermer dans sa Pokéball contre son gré. Une fois réconfortée par l'attention et la compréhension dont avait fait preuve son Pokémon, Célinda regagna le canapé du salon pour attendre ses amis. La porte d'entrée claqua à l'instant précis où elle s'asseyait sur le fauteuil. Perdue dans ses pensées, la jeune fille ne l'avait même pas vue s'ouvrir. Vitalio. Le garçon vint s'asseoir sur le canapé à côté de Célinda, les traits crispés, puis enfouit sa tête dans ses mains.

« A-t-il perçu mon trouble ? Oh, et puis zut ! »

« Où est Éliana ? s'enquit Célinda.
– Elle est là-bas, en train de régler les derniers détails… Ça fait longtemps que tu es réveillée ? demanda Vitalio, sans daigner lever la tête de ses mains.
– Suffisamment longtemps pour que je m'inquiète pour vous… Vous en avez fini avec lui ? »

Le garçon releva la tête pour enfin dévisager son amie, mais ne répondit pas.

« Tu veux un verre d'eau ?
– Pourquoi ?
– Tu es blanc comme un linge… »

Vitalio acquiesça après une brève hésitation. Célinda alla donc chercher un verre qu'elle remplit d'eau puis l'apporta au jeune homme qui la remercia d'un regard chargé de reconnaissance. Il but d'un trait le contenu du verre sous l'œil soucieux de son amie, puis posa le verre sur la table basse du salon.

« Vous n'avez pas été blessés ?
– Deux-trois égratignures par-ci par-là, rien de bien grave…
– Montre…
– Ce ne sont que des blessures superficielles…
– Fais voir ! »

Le jeune homme ôta son tee-shirt, conscient que son amie ne renoncerait pas. Le corps du garçon était parsemé de griffures. D'un mouvement de la tête, Célinda lui fit signe de se rhabiller.

« Comment se fait-il que ton tee-shirt ne soit pas déchiré ?
– Éliana avait prévu des vêtements de rechange… »

Éliana. Évidemment. Comment avait-elle pu l'oublier ?

« Tu ne demandes pas si nous avons profité de cette occasion ?
– Quand bien même vous l'auriez fait, ça ne me regarde pas.
– Co… Comment ?
– Tu m'as très bien comprise, Vitalio ! dit la jeune fille en levant les yeux au ciel.
– Non, justement, j'ai peur d'avoir mal compris…
– Vous faîtes bien ce que vous voulez tous les deux, j'en ai rien à faire !
– Qu'est-ce qui ne va pas encore ? »

Célinda fut frappée par la soudaine perspicacité du jeune homme. De plus, il avait utilisé l'adverbe "encore" ; n'avait-elle donc jamais eu de secrets pour lui ? Était-ce justement ça qu'Éliana avait de plus qu'elle pour que Vitalio s'y intéresse tant ?

« Tu le sais très bien, Vitalio, ne fais pas l'ignorant…
– Si je le savais, je ne te poserais pas cette question…
– Ne fais pas comme si tu ne savais pas…
– Comme si je ne savais pas quoi ?
– Comme si tu ne savais pas que ta vie est en danger !
– Tu préférerais que je vive dans la crainte de la mort ?
– Tout le monde vit dans cette crainte ! Tout le monde sauf toi, Vitalio !
– Et alors ? Il faut bien mourir un jour…
– Mais il y a tant de choses à vivre…
– Pour un homme, pas pour un Poké-homme !
– Tu n'en sais rien !
– Je le sens comme ça, c'est tout. Et sentir me suffit.
– Tu as tort.
– Vraiment ?
– Oui. Être un Poké-humain, c'est à la fois être un humain et un Pokémon. Un Poké-humain possède donc, en plus des possibilités d'un humain, celles d'un Pokémon…
– Qui te dit qu'il n'en perd pas en chemin ?
– Ce serait illogique.
– Et alors ? Depuis quand illogique est-il un synonyme d'impossible ? Depuis quand l'impossible est-il illogique ? »

Célinda resta silencieuse un long moment, en quête d'arguments. Mais elle devait se rendre à l'évidence ; Vitalio avait raison. Plus elle y pensait, plus le fait de mélanger quelques – et non toutes les – possibilités humaines et Pokémon lui semblait logique.

« Tu as sans doute raison… » céda finalement la jeune fille en baissant la tête.

Elle sentit alors un immense désarroi s'emparer de Vitalio. Il s'était visiblement attendu à une répartie cinglante de la part de la jeune fille. Célinda entendit d'ailleurs ses pensées :

« Où est donc passé sa vivacité d'esprit ? Son esprit combattif ? Son désir de convaincre ? Sa confiance inébranlable en ses convictions ? Son caractère si fort, si bien trempé ? Ses réparties tranchantes ? »

Il la connaissait sur le bout des doigts. Elle n'avait jamais eu aucun secret pour lui. Célinda fut prise de tremblements. Elle ferma les yeux pour mieux se contrôler. Une larme perla au coin de l'œil, qu'elle retint malgré elle ; elle ne savait pas où était passée l'autre Célinda, celle qui était si gaie, si joyeuse, si pleine d'esprit… Pourquoi, comment était-elle devenue si différente ?

« Célinda ? »

L'interpellée demeura coite.

« Célinda ? » répéta Vitalio, inquiet.

La jeune fille resta de marbre tandis que le garçon s'approchait lentement d'elle. Elle sentit qu'il sentait sa détresse. Elle se haït de ne pas avoir su garder ses pensées et ses émotions pour elle. Elle sentit les bras du garçon commencer à l'entourer. Célinda se dégagea de l'étreinte à peine esquissée du jeune homme. Ce n'était pas elle qui voulait être réconfortée. Ce n'était pas elle qui voulait de sa tendresse, de son réconfort. Les bras du garçon se firent plus rapides, plus pressants. Pas suffisamment. La jeune fille repoussa violemment Vitalio qui tomba en arrière.

« Je… je ne comprends pas… » balbutia le jeune homme.

« Moi non plus, Vitalio, moi non plus… » fut tentée de répliquer Célinda au lieu de quoi elle dit :

« Tout simplement parce qu'il n'y a rien à comprendre, Vitalio ! Nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre, inutile de se faire des illusions…
– Quelles illusions ? D'où sors-tu ça ? Ne me dis pas que tu fais confiance à tes cauchemars ?
– Puisque tu y tiens tant, je ne te le dirais pas…
– Depuis quand prends-tu tes cauchemars pour la réalité ?
– Depuis que j'ai compris que les rêves ne sont pas faits pour se réaliser.
– Et qui te dit que les cauchemars sont faits pour se réaliser, eux ?
– Écoute, je préfère prendre les cauchemars pour la réalité parce qu'au moins, de cette manière, je ne serais pas surprise s'ils venaient à se réaliser et que si, au contraire, ce n'était pas le cas, je serais surprise de manière positive, alors que si je croyais en mes rêves, je serais également surprise si la réalité ne se passait pas comme ce qu'ils contiennent, d'accord, mais de façon négative. Terriblement logique, non ? »

Le garçon resta silencieux un instant, le temps de se relever et de s'épousseter tout en réfléchissant à ce que venait de dire son amie.

« Effectivement, c'est plutôt logique… Cependant…
– Quoi ?
– Je ne sais pas si la façon que tu as choisie d'envisager les choses t'apporterait plus de bonheur que l'autre…
– Explique-toi, pria Célinda à son ami.
– Eh bien… Si tes rêves se réalisaient, tu serais surprise… et heureuse, sans aucun doute. Mais serais-tu plus heureuse si tu t'étais attendue à ce qu'ils se réalisent, ou si au contraire tu ne t'y étais pas attendue, envisageant l'avenir sous un jour beaucoup moins… lumineux ?
– D'une, je doute très fortement du fait que mes rêves puissent encore se réaliser – et crois-moi, mes raisons sont plutôt solides –, et si jamais c'était le cas, comment pourrais-je le savoir à l'avance ? Non, je préfère me préparer au pire que de m'attendre inutilement à l'improbable et l'impossible… Et puis d'abord, depuis quand te soucies-tu de mon bonheur ? »

Vitalio s'avança vers la jeune fille ; cette dernière le soupçonna d'avoir une idée derrière la tête car elle ne lisait rien dans son esprit – de toute évidence, il lui cachait quelque chose. Le garçon se trouvait à présent si près de son amie qu'il n'avait qu'à pencher un peu la tête pour l'embrasser, ce qu'il ne tarda d'ailleurs pas à faire… Ou du moins à essayer de faire. En effet, Célinda l'avait repoussé, moins violemment qu'avant, certes, mais elle l'avait repoussé. Le jeune homme poussa un soupir entendu que la jeune fille choisit d'ignorer.

« Laisse-moi deviner, tu penses que si je t'embrasse, je vais définitivement perdre mon statut d'homme, n'est-ce pas ? se moqua Vitalio.
– Pas seulement ton statut d'homme, mais aussi le contrôle de ton corps, et tes sentiments.
– Mais ce n'était qu'un cauchemar, Célinda ! Un cauchemar !
– Il sonnait trop juste pour n'être qu'un mauvais rêve, Vitalio, beaucoup trop juste… »

Soudain, Fouineur bondit sur le jeune homme et s'engouffra sous son tee-shirt sans raison apparente. Célinda se précipita vers son ami avant même qu'il ait bougé et tenta d'attraper son Pokémon ; mais ce dernier était plus rapide qu'elle, étant plus libre qu'elle dans le sens où il pouvait tourner autour du buste du garçon sans avoir à tourner autour de Vitalio, contrairement à sa dresseuse. Cette dernière hésitait à demander à son ami de retirer son tee-shirt pour attraper plus facilement son Pokémon. Elle allait le faire quand une idée qu'elle jugea plus brillante lui passa par la tête : elle bouscula avec suffisamment de force le garçon pour qu'il tombe à terre ce qui força le Fouinette à quitter le dos de Vitalio pour son torse. Mais il ne fut pas pour autant plus facile à attraper. Célinda finit par relever le tee-shirt du jeune homme, passa rapidement sa main au ras du buste du jeune homme – le Fouinette fut éjecté par le choc, auquel il ne s'était pas attendu –, baissa le tee-shirt de son ami puis se redressa et attendit que le garçon fit de même, sans lui adresser un regard, la mine honteuse. N'entendant pas qu'il se relevait, Célinda posa rapidement ses yeux sur le jeune homme pour finalement les y fixer ; si le visage de Vitalio n'avait été tordu par l'effort, Célinda n'aurait pas pris la sueur pour le combat qui se déroulait actuellement entre la volonté de son ami et du Pokémon qui l'habitait. Elle se maudit de ne pas avoir songé à ce qu'elle faisait en voulant séparer son ami de son Pokémon. La jeune fille porta Vitalio sur le canapé, plaça un coussin sous sa tête et s'assit en face de lui, le contemplant d'un air soucieux. Le Pokémon qui l'habitait ne semblait pas encore être capable de prendre le contrôle de son corps, à moins qu'il ne puisse pas encore le faire aussi rapidement que Célinda l'ait vu en cauchemar. Après une longue attente, le jeune homme ouvrit des yeux qui, au grand soulagement de son amie, étaient de leur habituelle chaude couleur améthyste. Lorsque les regards des deux amis se croisèrent, Célinda détourna le sien et s'empressa de s'excuser :

« Je… Désolée de t'avoir… touché.
– Ne t'excuse pas. Du moment que tu y as pris du plaisir, je n'y vois pas d'inconvénients…
– Je n'ai pris aucun plaisir à te voir souffrir, Vitalio !
– Ce n'est pas ce que j'entendais par là !
– Et qu'entendais-tu par là ?
– Tu le sais aussi bien que moi ! Tu es juste un peu longue à la détente… »

Célinda s'empourpra en comprenant ce que voulait dire le jeune homme, ce qui ne l'empêcha pas de s'emporter :

« Quand bien même j'aurais pris du plaisir à te toucher…
– Ne nie pas que tu y as pris du plaisir…
– … il a vite été remplacé par les remords en te voyant souffrir de la lutte qui s'est engagée entre toi et le Pokémon que tu abrites par ma faute ! Et crois-moi, le plaisir de t'avoir touché est bien maigre à côté de ces remords…
– Tu veux passer à la vitesse supérieure, si je comprends bien… » dit Vitalio d'un ton désinvolte en s'asseyant sur le canapé sans quitter son amie des yeux.

La jeune fille rougit de plus belle, autant devant l'audace des propos du garçon que devant leur signification.

« Ce… ce n'est pas ce que j'ai voulu dire…
– C'est pourtant ton rêve le plus cher, non ?
– Qu'est-ce que tu en sais ? répliqua Célinda, contente de ne pas pouvoir rougir plus.
– Je lis dans tes pensées, l'aurais-tu oublié ?
– Les pensées ne sont pas toujours très fiables, tu le sais aussi bien que moi, Vitalio…
– Dans ce cas, quel est ton rêve le plus cher ?
– Ça ne te regarde pas !
– Dois-je comprendre par là que je n'en fais pas partie ?
– Tu lis dans mes pensées… » dit Célinda, d'un ton railleur.

Elle lut dans les pensées de son ami qu'il vérifiait ses dires et sentit un chagrin immense envahir le jeune homme en se rendant compte qu'elle ne lui avait pas menti, qui s'évanouit presque aussitôt après être apparu. La jeune fille observa attentivement le visage de Vitalio ; il était inexpressif. Cette peine qu'elle avait ressentie venait-elle donc d'elle ?

Les deux amis attendirent dans le silence et dans l'immobilité les plus totales l'arrivée d'Éliana. Le soleil commençait à décliner et Célinda se demandait pour la énième fois la nature des derniers détails que son amie devait régler – elle n'osait interroger Vitalio à ce sujet – lorsque la porte d'entrée s'ouvrit à la volée, découvrant une Éliana épuisée mais satisfaite ; un sourire énigmatique étirait effectivement ses lèvres. Sourire qui disparut dès que ses deux amis se trouvèrent devant elle pour laisser la place à un autre plutôt malicieux. Célinda se jeta dans les bras de son amie et s'enquit de son état.

« Ça va plutôt bien, merci, mais la journée n'est pas encore finie… »

Vitalio et Célinda lancèrent à leur amie un regard interrogateur qui se posa bientôt sur ce que leur tendait la jeune fille à bout de bras : des maillots de bain.

« Enfilez-moi ça ! » leur enjoignit-elle, sur un ton sévère.

Les deux amis se regardèrent un long moment ; ils ne comprenaient pas. Qui l'aurait pu ?

« Allez, dépêchez-vous ! On n'a pas que ça à faire !
– Et pourquoi devrait-on enfiler ces… maillots de bains ? demanda le jeune homme.
– Parce que nous allons à la plage, voilà pourquoi !
– À… la plage ? s'étonna le garçon.
– Oui, à la plage ! Allez, enfilez votre maillot ! » ordonna Éliana en jetant à la figure de ses deux amis leur maillot respectif.

La jeune fille entraîna son amie incrédule vers sa chambre pour laisser Vitalio se changer en paix.

« À quoi joues-tu ? interrogea Célinda quand elle eut repris ses esprits.
– Désolée, je n'ai pas trouvé mieux pour te voir en tête à tête…
– En… tête à tête ?
– Vous avez les oreilles bouchées ou quoi, ce soir ? plaisanta Éliana.
– Pourquoi voulais-tu me voir en tête à tête ?
– Mais je le veux toujours…
– Pourquoi ?
– Parce que… parce que tu vas mal.
– Comment tu le sais ?
– Je suis ta meilleure amie. Alors, dis-moi, qu'est-ce qui ne va pas ? »

Célinda resta silencieuse, se demandant si Vitalio entendait ce qu'elles se disaient et pourraient se dire.

« Tu ne veux pas en parler ?
– Si mais… fit Célinda en désignant d'un signe de tête la porte fermée de sa chambre qui donnait sur le couloir.
– Vitalio. Que t'a-t-il encore fait, celui-là ?
– Non ! Il n'a rien fait !
– Comment ça, "non, il n'a rien fait" ?
– Il n'a jamais rien fait, en fait…
– Célinda, qu'est-ce qui ne va pas ? Tu ne lui as tout de même pas dit que tu ne l'aimais pas ?
– Tu n'es pas très loin de la vérité, en fait… avoua la jeune fille au creux de l'oreille de son amie.
– Quoi alors ?
– Tu… tu crois qu'il nous entend ?
– N'essaie pas de détourner la conversation, Célinda !
– Mais…
– C'est si grave que ça ? »

La jeune fille acquiesça, honteuse.

« Je me disais aussi… Vitalio avait une triste mine… marmonna Éliana. Bon, tu as une idée pour arranger ta bêtise ou il va falloir qu'on s'y mette à plusieurs pour trouver une solution ? »

Célinda sauta au cou de son amie.

« Tu es trop… trop gentille… je ne mérite pas ton aide ni même ton amitié…
– Dois-je comprendre par là que tu as besoin de mon secours ? »

La jeune fille murmura un oui à peine audible tellement elle était heureuse que son amie l'aide.

« Bon… Commençons par le commencement : quel est le problème ?
– Tu ne crois pas que Vitalio risque de surprendre notre conversation ?
– Tu n'as qu'à parler au creux de mon oreille…
– Oui mais je vais penser à ce que je vais dire et comme il lit dans mes pensées…
– La distance l'empêchera-t-il de lire tes pensées ?
– Je n'en sais rien…
– Peut-être qu'en t'occupant à quelque chose pendant que l'on parle, ton esprit sera suffisamment focalisé sur cette activité pour que Vitalio ne perçoive pas l'objet de notre conversation…
– Ça pourrait peut-être marcher… Mais à quoi veux-tu que je m'occupe ?
– À mettre ce bikini, pour commencer… répondit Éliana en désignant le maillot de bain que portait toujours son amie dans ses mains.
– Mais…
– Ne t'inquiète pas, je me retourne… assura la jeune fille en faisant volte-face.
– Oui, mais…
– Qu'y a-t-il encore ? s'exaspéra Éliana en s'efforçant de ne pas tourner la tête.
– Je… non, je ne le mettrais pas.
– Et pourquoi tu ne le mettrais pas ? fit l'amie de Célinda en se retournant.
– Je… je ne sais pas si j'en suis capable…
– Mais encore ?
– Enfin, je veux dire… On ne va tout de même pas aller à la plage à cette heure-ci ?
– Il n'est pas si tard que ça… ce n'est pas l'heure qui te pose problème, c'est le fait d'y aller, n'est-ce pas ?
– C'est-à-dire que… Si on y va, ce sera pour enlever nos vêtements…
– Évidemment…
– Oui mais… cette robe me va si bien…
– Il suffit que le bikini te siée au moins aussi bien que ta robe…
– J'ai déjà des sous-vêtements qui me siéent très bien !
– Et si ce bikini t'allait encore mieux ?
– Non…
– Tu ne l'as même pas regardé ! »

C'était la vérité. Célinda n'avait accordé aucun regard au maillot de bain que son amie lui avait lancé à la figure.

« Puisque tu n'y jettes pas un coup d'œil, dois-je en déduire que le problème ne vient pas du maillot ?
– Pas vraiment, non…
– D'où vient-il, alors ?
– Mes parents ne vont pas tarder à rentrer et…
– Et alors ? Tu leur auras laissé un petit mot comme quoi tu es avec moi. Allez, enfile ce maillot de bain et on y va !
– Non… enfin… Cette robe n'est pas la mienne, elle appartient à ma mère… et si jamais elle remarque que je la lui ai empruntée, elle va me tuer !
– Il ne s'agira jamais que d'un emprunt ! Arrête de dramatiser, veux-tu ! En plus, elle te va super bien ; ta mère – qui est si raffinée – le remarquera quand tu reviendras et crois-moi, elle ne t'en voudra pas de l'avoir empruntée… ou alors elle te passera juste un savon pour ne pas avoir demandé la permission de l'emprunter… Et encore, il faudrait vraiment qu'elle soit de mauvaise humeur…
– Tu… tu crois ? dit la jeune fille qui avait rougi aux compliments qu'Éliana lui avait faits.
– Je t'assure ! Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais…
– Non, pas la peine de jurer, je te crois maintenant ! s'empressa de dire Célinda.
– Si tu le dis… »

Célinda daigna enfin baisser les yeux sur le bikini qu'Éliana lui avait lancé.

« Hum… Éliana ? dit-elle. Ce… ça ne ressemble pas vraiment à un bikini ça, mais plutôt à des sous-vêtements ordinaires… »

L'interpellée ne put retenir un sourire devant l'incompréhension de son amie.

« Qu'est-ce qu'il y a de si drôle ?
– Il est vrai qu'à première vue, on serait tenté de dire qu'il s'agit de banaux sous-vêtements…
– Parce que ça n'en sont pas, peut-être ?
– Non, pas vraiment…
– Qu'ont-ils de spéciaux, alors ?
– Tu te rappelles de ce qu'est un Metamorph ?
– Euh… Oui, bien sûr, pourquoi ?
– Récite-moi un peu de ce que tu sais d'eux pour voir…
– Eh bien… dès qu'un Pokémon attaque un Metamorph, celui-ci prend l'apparence et les attaques de son adversaire.
– Contente de voir que tu n'as pas perdu la main.
– Mais qu'est-ce que ça a à voir avec…
– Tu ne devines pas ?
– Je n'ai pas vraiment le cœur à ça, en ce moment…
– Pour faire court, ces sous-vêtements ont en fait la même capacité que les Metamorph, à savoir qu'ils peuvent se transformer et copier les atouts de l'objet copié… Des scientifiques travaillent actuellement sur une nouvelle recherche pour améliorer les propriétés du tissu pour qu'ils prennent l'apparence de ce à quoi on pense sans que ce à quoi on pense existe et aussi pour qu'ils soient aptes à prendre l'apparence d'une seule pièce de tissu comme de plusieurs… Mais c'est déjà un bon commencement…
– Tu es sérieuse ?
– Pourquoi ne le serais-je pas ? Et puis, tu m'as déjà vu plaisanter ?
– À la réflexion, non… Mais ce n'est pas parce que je ne te vois pas plaisanter que tu ne plaisantes jamais… Et comment est-ce que ça fonctionne ces…
– Metavêts. Ça s'appelle des metavêts.
– Et comment ils fonctionnent ?
– Il faut d'abord les enfiler… Et après, il te suffit de penser aux sous-vêtements que tu souhaites qu'ils deviennent ou au bikini désiré dans notre cas. Tu peux même ne penser que « Je veux posséder le bikini qui me sied le mieux » et tu te trouveras habillée du bikini qui te convient le mieux. »

Célinda contempla son amie, incrédule.

« Eh bien, qu'attends-tu ? Vas-y, essaie !
– Mais je croyais qu'ils ne pouvaient pas prendre l'apparence de quelque chose qui n'existe pas…
– En fait quand tu penseras « Je veux le bikini qui me sied le mieux », les metavêts chercheront dans un catalogue – non-exhaustif pour le moment – le bikini le mieux adapté à ta physionomie et qui mettra le plus tes formes en valeur.
– À t'entendre, je croirais presque que c'est toi qui les as inventés…
– Oh, j'en ai juste eu l'idée… laissa échapper Éliana.
– Co… comment ça ?
– Un jour, pendant une séance d'essayage qui n'en finissait pas, j'ai soupiré en disant « Ah, s'il y avait des vêtements qui nous allaient toute la vie et prenaient l'apparence des vêtements auxquels on pense comme ces Metamorph qui prennent l'apparence du Pokémon qui les attaque… ». Ma mère m'a entendue, en a parlé avec mon père et ont tous deux projeté de créer ces vêtements. Ils m'en ont parlé après avoir obtenus plusieurs résultats satisfaisants et voilà comment sont apparus les metavêts…
– Que font tes parents, déjà ?
– Mon père est un scientifique et ma mère travaille dans une maison de couture…
– Je comprends mieux… fit Célinda d'un air malicieux. Et tu veux faire styliste, plus tard ? Tout s'explique… »

Éliana rougit en évitant de croiser le regard de son amie, flattée.

« Je suis prête à parier que tu n'as pas pu t'empêcher de modifier quelques détails par-ci par-là, pas vrai ? »

La jeune fille acquiesça toujours sans regarder son amie en disant :

« Les activités qui développent la créativité me sont irrésistibles…
– Et qu'as-tu modifié dans l'ouvrage de tes parents ? l'interrogea Célinda.
– Pas grand-chose, pour le moment. Je me suis surtout intéressée au procédé de création des metavêts…
– Tu ne me feras pas croire que tu n'as rien touché…
– Bon, c'est vrai, j'ai rajouté quelques articles au catalogue du metavêts et j'ai un peu amélioré le jugement du sélecteur automatique de sous-vêtements ou de bikinis…
– Quels articles as-tu rajouté à la collection ?
– Des articles de mon invention… mais je te laisse les découvrir par toi-même.
– Tu as également donné un metavêts à Vitalio ? »

Éliana fit oui de la tête, honteuse.

« Tu… tu as également rajouté des articles de ton invention à la collection masculine ? »

La jeune fille s'empourpra de plus belle.

« Allez, tourne-toi que j'enfile mes metavêts… »

Éliana s'exécuta sans un mot, trop heureuse que son amie mette un terme à la conversation.

« Bon, tu veux sans doute savoir le cœur du problème qui est le mien…
– Évidemment, ce serait plus facile pour t'aider…
– Eh bien je… j'ai menti à Vitalio…
– Tu lui as… menti ? Je croyais que tu disais toujours la vérité !
– Disons que mes habitudes se sont retrouvées un peu perturbées depuis son arrivée…
– Et quel genre de mensonge as-tu fait ? Tu ne lui as pas dit que tu ne l'aimais pas, quand même ?
– C'était tout comme…
– Mais encore ?
– Je… je lui ai dit qu'il ne faisait pas partie de mes rêves…
– J'aurais préféré que tu me dises que tu lui avais dit que tu ne l'aimais pas, finalement… Enfin bon, il y a toujours un moyen de s'en sortir… il faut juste être assez astucieux pour trouver l'issue et assez courageux pour la franchir…
– J'ai comme l'impression que tu as une idée en tête…
– Oui… et le fait d'aller à la plage se trouve être un excellent moyen d'arranger ton affaire…
– Comment ça ?
– Il est trop tôt pour que je te dévoile mon plan ; il n'est pas encore complètement au point…
– C'est pourtant maintenant que l'on va à la plage, pas demain…
– Crois-moi, il y a encore suffisamment de temps entre maintenant et notre départ pour la plage pour que je puisse penser à tous les détails de mon plan…
– Si tu le dis… Enfin, je viens de me rendre compte que tu avais raison, alors je ne sais pas pourquoi tu n'aurais pas encore raison…
– J'ai déjà eu raison à propos de quoi ?
– Ce bikini est magnifique… »

Éliana se retourna et contempla longuement son amie, une lueur de fierté dans le regard.

« Qu'y a-t-il, Éliana ?
– Je suis tout simplement heureuse de t'entendre dire que ce bikini est à ton goût ; je l'ai créé spécialement pour toi… Rien n'aurait pu me faire plus plaisir…
– Bon, on va à la plage ?
– Tu crois que Vitalio est prêt ?
– Je n'en doute pas une seconde… » fit Célinda en adressant un clin d'œil à son amie tout en enfilant sa robe par-dessus son nouveau bikini.

Les deux jeunes filles sortirent bientôt de la pièce, aussi joyeuses l'une que l'autre. Elles se dirigèrent vers le salon où devait s'être changé Vitalio ; il n'y était pas.

« Vitalio ? » appelèrent-elles en chœur.

Aucune réponse. Célinda lança un regard inquiet à son amie.

« Tu… tu crois qu'il a entendu notre conversation ?
– Non… ce n'est pas dans ses habitudes de s'en aller comme ça, sans prévenir… il aurait au moins laissé un… »

Le regard d'Éliana et celui de son amie se posèrent en même temps sur la table basse du salon, où se trouvait une feuille de papier.

« …mot. »

Célinda la saisit et lut à haute voix les quelques mots qui y figuraient.

« Si vous tenez à revoir votre ami, rendez-vous immédiatement dans la forêt. »

Bien qu'il n'y ait aucune indication sur la forêt dont il était fait mention, les deux amies ne doutaient nullement qu'il s'agisse de la forêt où elles se rendaient régulièrement. Elles ne doutaient pas non plus de l'identité de l'écrivain, bien qu'il n'y ait aucune signature. Célinda et Éliana se concertèrent à peine du regard ; elles avaient la même idée en tête. Elles sortirent de la maison et coururent jusqu'à perdre haleine jusqu'à la dite forêt. Célinda profita de son avantage sur la vitesse pour aller chercher Fouineur. Son instinct lui avait soufflé qu'il avait un rôle à jouer, dans toute cette histoire, et que ce rôle allait commencer ce soir-là.