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Misanthropie, mon Amour. de HamsterNoeliste



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Informations

» Auteur : HamsterNoeliste - Voir le profil
» Créé le 22/08/2010 à 21:54
» Dernière mise à jour le 13/12/2010 à 19:10

» Mots-clés :   Drame   Présence de personnages du jeu vidéo   Romance

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Chapitre 7 : Adaptation
~Grass~
-The Legend Of Zelda : Ocarina Of Time - Village Cocorico
-Jacques Brel - Ces gens-là
-Barbara - L'aigle noir

-Je suis de garde mais je crève de soif. La route est fermée, dégagez ! dit machinalement un policier préposé à la surveillance de Safrania.
Ils reprirent donc leur direction initiale, vers le Souterrain.
-Je te l'avais dit, c'est fermé ! Pas la peine de vérifier tout ce qu'on dit ! fit remarquer Laël.
-Si, puisqu'on nous cache tout et qu'on vit dans le doute. Tu vois, si hier j'avais eu une preuve concrète que Pyronca était au Niveau 14 et non 17, j'aurais été préparé ! lui répondit Kafei.
-Premier exemple, murmura Zelda.
-Exactement. Je donne des exemples à ta place, je suis bien brave, non ? Faut dire que je te donne tellement après tout, je suis pas à ça près ! dit-il nerveusement.
-De toute façon, tu savais très bien que l'accès était fermé, je sais que tu fais confiance à mon père.
-Je te faisais confiance à toi aussi. Je t'aimais, aussi. conclut-il monotone.
Zelda posa doucement sa main sur l'épaule de Kafei et l'accompagna pendant le trajet, jusqu'à ce qu'il la repousse avec son bras droit peu avant la fin et avance devant les filles. Il fit quelques pas dans l'herbe, regarda autour de lui et pénétra dans la cité auprès d'elles.
De là où ils étaient, ils pouvaient voir de grands bâtiments alignés autour des routes en pierre, dans un milieu décoré où fleurissait un air de bien être.
Au Sud se trouvait un lotissement d'habitations entre deux rangées d'arbres, ainsi que l'Arène. Au fur et à mesure de la visite, ils perçurent deux immeubles proches l'un de l'autre. Leur mitoyenneté semblait paradoxale, l'un étant une belle construction en pierre ayant traversé les ans, et le plus à l'Ouest un imposant symbole commercial tout de verre et d'acier.
Kafei se sentait épié par ces colossaux gardiens, mais se contraignant lui-même de peser le pour et le contre, il déclara :
-Pour une société de consommation, ça n'a pas l'air si mal.

Un peu plus tard, une femme vêtue d'une robe aux couleurs estivales et au parfum exotique sortit de l'Arène et arrêta son regard sur les Dresseurs.
-Bien le bonjour en cet étrange endroit, dit-elle pour saluer.
-Étrange ? J'avoue que lorsqu'on est habitués à la nature et aux petites bourgades, l'on se sent vite étouffé ici, mais la ville semble... éclectique, remarqua Kafei, surpris de revoir son professeur de littérature.
-C'est le mot. Quand on dirige une Arène, on peut choisir ce que l'on fait de sa ville, tu sais.
-Donc la nature de la ville est influencée par une seule personne ? demanda Laël, intéressée par l'idée.
-Non, il y a toute une association qui en décide et qui se concerte pour savoir si l'idée est réalisable. C'est tout un travail de groupe !
Laël hocha de la tête en signe de compréhension, en dépit d'une certaine déception.
-Sauf pour Cramois'île, où l'affaire est malheureusement à l'opposée de mes valeurs... Et surtout de celles de l'ancien champion, poursuivit Érika.
-Remarquez, nous vivons dans une région équilibrée, rajouta Zelda poussée par son optimisme.
-Oui. Mais la situation est critique.
-Décidément, entre professeur et championne engagée, vous redonnez confiance ! souligna Kafei.
-J'en suis ravie. Et je sais que tu aimes le contact de la nature, la vie au milieu des plantes et des éléments intemporels, Kafei. Sais-tu ce que tu y cherches ?
Kafei réfléchit un instant, et répondit :
-La nature. Elle se suffit à elle-même et aucune pensée ni texte ne saura la décrire.

Après avoir esquissé un sourire, Érika remarqua leurs badges. L'acceptation du combat et la procédure habituelle s'ensuivirent.
Le sol de l'Arène était recouvert d'herbe et de fleurs mordorées à la manière d'une véritable forêt vierge, tous les éléments s'alliant parfaitement avec les autres. Une fois entré, l'on se sentait indéniablement happé par cet univers si vaste d'où émanait un irréel parfum. Kafei s'émerveillait. Il était charmé par la passion et l'engagement de la Championne, qui paraissait si fragile au premier regard, et se sentait dans un milieu où il ne pouvait jamais se lasser. Là-bas.
Mais il redescendit vite lors du combat. Se rendant compte de la situation et n'accordant plus de confiance qu'à lui-même, il se vit obligé d'agir seul avec un désir de victoire et d'achèvement. Ce combat passionné se déroula en citant des vers à chaque tour, mais cela ne suffit pas à la Championne pour gagner. Une fois sortis, la rengaine inhérente aux combats terminée, tous trois se fusillèrent du regard.
-Qu'est ce qui t'a pris ? La dernière fois s'est pourtant bien passée ! cria Zelda à Laël.
-La dernière fois, répondit Laël. De toute façon je peux très bien jouer seule, la preuve, j'ai gagné sans problème. Je vois pas en quoi ça te dérange !
-Ça me dérange car on est un groupe ! Et qu'on doit s'aider mutuellement !
-Qui a dit que l'on était un groupe ? On est trois, c'est tout. On avance comme on veut.
-Et toi, tu t'en fous d'être aidée et de pouvoir compter sur les autres !
-Oui.

Zelda cacha sa rage et vint se coucher auprès de Kafei dans l'herbe entourant une
charmante fontaine, tandis que Laël partait en direction du centre commercial.
-Je vous ramène quelque chose ? demanda-t-elle.
-Profites-en pour me ramener de quoi former mon équipe, demanda Kafei en envoyant une liste d'objets stratégiques sur son iPoke. Et toi Zelda ?
-Rien, j'en achèterais si besoin, plus tard, répondit-elle.
-C'est dommage, tant qu'on est là, prévois !
-Je n'ai besoin de rien maintenant, c'est clair ?
-Maintenant non, mais peut-être que plus tard, si !
-Et bien j'improviserais.
Laël était déjà partie. Une larme perlait aux paupières de Zelda, elle se rapprochait de Kafei. Il tentait de lui faire partager un peu de douceur et de calme.
-Salope, murmura-t-elle.
-Ne dis pas ça.
-Si j'en ai envie ?
-Tu en as peut-être envie mais ce n'est pas totalement raisonné.
-Raisonné ? Parce que tu crois que tout est soumis à l'intelligence, que la vie est entièrement réglée par un chemin tracé ? Tu te pervertis, mon pauvre. Tu deviens un monstre. Tu n'as pas d'affectif ! cria-t-elle en se levant d'un bond.
-Je n'ai plus d'affectif.
-Et tu en es fier ?
-Oui, répondit-il le plus calmement du monde.
-Et dire que je t'aime.
-Moi aussi j'aime Laël. Et je n'ai plus de raison de l'aimer.
-Alors tu peux t'ouvrir ! Il y a beaucoup de filles comme moi, comme toi, qui sont prêtes à partager !
-Je sais. Mais je m'attache trop à elle. Elle me hante. Elle me retient prisonnier à chaque fois que je la vois. L'once d'affectif qui me reste n'arrive pas à se détacher d'elle.
-Tu ne veux plus la voir, c'est ça ?
-Non.
-Tente de m'aimer. J'en ai besoin. Moi aussi je veux me détourner de celui qui m'aveugle ! Moi aussi je veux trouver un autre ! On se ressemble tellement, Kafei. Tu ressembles à tout le monde.
-Je sais.
-Non, tu ne peux pas savoir. Je vis seule avec mon père depuis que j'ai trois ans. Ils se sont rencontrés un jour quelconque, au hasard d'une rue à Johto. Elle était timide, fragile, et ne savait pas s'affirmer à l'époque. Comme toi. Elle semblait avoir eu de la chance de se lier avec lui. Il l'a aidé, l'a accompagné et ils ont vécu une relation parfaite ensemble. Mais mon père est misanthrope. Comme toi. Elle était son seul repère, alors qu'elle recherchait partout le contact de la nature humaine. Il était convaincu du mal qu'elle voulait côtoyer. Ils voulaient des enfants pour trouver d'autres prises et mieux s'entendre. Mon frère est né deux ans avant moi. Puis les choses ont empiré, et elle est partie avec mon frère en claquant la porte. Je ne connais pas ma mère et mon frère est son substitut. Je suis amoureuse de lui. Lui non plus. Mais les autres veulent pas, bien sur. Alors, soit on se bat contre l'image, contre le politiquement correct, soit je tente de m'ouvrir. Comme toi, conclut-elle en retenant ses larmes.

Laël revint, les mains remplies de fournitures.
-J'ai acheté de quoi faire le bonheur de Graphéris !
-Ah, je vois ! s'exclama Zelda. Tu pourrais le faire évoluer si tu travaillais efficacement avec nous, mais tu préfères le cultiver toute seule !
-Calme-toi. Vu qu'il évolue s'il se sent bien, j'agis pour ça, c'est logique. Regarde-le, il se frotte contre moi, il est pas mignon ?
-Non, déclara doucement Kafei. Il évolue s'il se sent utile à un groupe, nuance. Mais malheureusement c'est contraire à ton fonctionnement. Adapte-toi !
-Pourquoi ce n'est pas à lui de s'adapter ? Ou à vous ?
-Parce que tu apprendras à faire face à ce genre de situations et tu contenteras tout le monde. Ce n'est pas à moi non plus de m'adapter.
-Depuis le début, tu sais bien que je me débrouille seule ! Donc je n'ai rien à apprendre !
Kafei la regarda dans les yeux un moment.
-Comme moi, termina-t-il.
Il s'éloigna dans la ville et resta seul avec lui-même. Laël vint à le rejoindre, laissant Zelda dans l'herbe.
-Tu sais, si je ne veux pas m'engager dans une relation et que je reste seule, c'est parce que... Je vais partir.
-Partir quand ? demanda-t-il la voix nouée ?
-Je sais pas. Je ne sais pas quand, je ne sais pas où. Mais loin, et longtemps. Je poursuivrais mon parcours de Dresseuse là où je serais, je rencontrerais d'autres personnes, je vivrais. Et je ne pense pas te revoir. Tu me comprends ?
-Oui. J'ai tout appris de toi.