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Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 05/08/2010 à 11:38
» Dernière mise à jour le 21/01/2012 à 17:44

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La fin du cauchemar ?
Elle ne savait pas où elle était. Tout ce qu'elle savait, c'était que Vitalio cherchait son âme sœur. Célinda le vit inviter dans ce but une multitude de jolies filles – Célinda eut d'ailleurs du mal à assimiler que toutes les filles du monde étaient plus belles qu'elle – à des rendez-vous plus galants les uns que les autres qui se terminèrent tous au lit, sans exception. Parce que c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour qu'elles lui accordent sans rechigner plus d'une nuit pour mieux les connaître. Elles se fichaient en effet pas mal de savoir qui il était, contrairement à lui. Tout ce qui leur importait, c'était la beauté de ses yeux mauves, la grâce sauvage qui se dégageait de ses mouvements et, surtout, de passer une nuit avec lui pour réaliser nombre de leurs désirs.

Vitalio invitait d'abord la jeune fille à un restaurant des plus chics et lui posait un tas de questions, tantôt discrètes, tantôt indiscrètes. Mais elle répondait à toutes les questions. Elle le devait. Vitalio ne l'avait pas énoncé à voix haute, mais elle se doutait qu'elle devait répondre à toutes les questions sans exception si elle voulait avoir droit à sa nuit avec le beau jeune homme. Une fois l'interrogatoire et le dîner terminés, les deux adolescents se rendaient dans une chambre d'hôtel préalablement réservée par le jeune homme, où la jeune fille passait la nuit la plus torride de sa vie avec le garçon qui se pliait au moindre de ses désirs. Célinda ne put s'empêcher de remarquer la diversité des désirs des jeunes filles – elle était effectivement obligée d'assister aux ébats des deux jeunes gens, contre son gré ; elle n'avait même pas essayé de s'enfuir, elle se doutait qu'elle se rapprocherait des deux personnes au lieu de s'en éloigner. Le lendemain matin, la fille implorait invariablement de tout son être et de toute son âme le garçon de rester, de leur accorder plus de temps… dans le seul but de passer de nombreuses autres nuits comme la précédente. Toujours Vitalio refusait ; il l'avait complètement percée à jour, la connaissait à présent sur le bout des doigts… et s'était rendu compte qu'elle ne lui correspondait pas. Alors il abandonnait l'adolescente nue dans le lit, résignée à ne plus jamais le revoir.

Célinda ne sut pas exactement combien de fois ce manège se répéta – au moins des centaines de fois –, mais à chaque fois qu'elle voyait son ami se soumettre à la volonté de la jeune fille, elle avait un pincement au cœur. Elle avait beau en apprendre ainsi plus sur la façon de séduire le jeune homme – ce dernier n'était pas toujours indifférent aux désirs auxquels il devait se plier –, elle avait un sentiment de dégoût à chaque fois qu'il s'exécutait – le plus docilement du monde, qui plus était.

Puis, au bout d'un moment, le manège cessa. Vitalio avait invité toutes les filles à l'exception d'une seule : Célinda. Bien sûr, il ne comptait pas l'inviter le moins du monde. Célinda se demanda soudain où était son amie Éliana. Elle la découvrit à côté d'elle en train de marcher. Elle lui expliquait qu'elle s'en voulait cruellement de lui avoir volé son amour, de s'être comportée comme ça… Elle lui demanda de lui pardonner. Ce que son amie aurait volontiers accepté si le douloureux souvenir de leurs ébats ne s'était pas brusquement imposé à elle. Éliana déploya alors toute son énergie à la convaincre de lui pardonner. Elle lui promit qu'en échange, elle l'aiderait à conquérir le garçon sans rien lui cacher des méthodes les plus extrêmes qu'elle connaissait. Célinda répliqua qu'elle savait déjà tout ça. Éliana lui posa alors d'innombrables questions sur diverses méthodes de séduction. La jeune fille crut tout d'abord que son amie allait avoir réponse à toutes ses questions car elle n'arrêtait pas de répondre juste. Éliana réussit toutefois à la plonger dans la confusion en insistant sur les lacunes qu'elle avait remarquées çà et là, si bien que Célinda céda bientôt son pardon contre le savoir que pouvait lui apporter son amie. Elles passèrent ainsi des journées entières à travailler la gestuelle de Célinda, ses points faibles comme ses points forts. Cette dernière apprit qu'en fonction des vêtements qu'elle portait, des gestes bien particuliers pouvaient la mettre en avant par rapport à bien d'autres filles, pour peu qu'elles n'en fassent pas usage. Les deux jeunes filles reprenaient peu à peu goût à une complicité longuement délaissée au profit d'un amour vain. Un jour, à la suite d'une séance de gestuelle particulièrement ardue, Éliana dit à son amie :

« Et voilà… Tu es fin prête pour affronter l'impassibilité de Vitalio…
– Tu… tu es sûre ? Je ne trouve pas que j'ai tant changé… J'ai l'impression d'être aussi banale qu'à mes commencements…
– N'en sois pas si sûre. Tu es une redoutable prédatrice maintenant ! La plus redoutable du monde, même !
– Mais…
– Crois-moi Célinda, je n'ai plus rien à t'apprendre en matière de séduction…
– Tu en es sûre ?
– Certaine !
– Si tu le dis… Et… Et si jamais il refusait mes avances ?
– Alors tant pis pour lui. Il n'aura qu'à aller pleurer dans les bras d'une autre fille lorsqu'il se rendra compte de ce qu'il a raté…
– Et… sérieusement ?
– Mais je parle sérieusement, Célinda ! Si jamais il refuse tes avances, alors tu n'auras plus qu'à le rendre vert de jalousie…
– Et si je ne voulais pas… séduire les autres garçons ?
– Tu plaisantes, là ?
– Pas du tout !
– S'il reste impassible devant le succès de tes approches avec les autres garçons, eh bien… il ne reste véritablement rien à faire…
– Vr… Vraiment ?
– …
– Que me caches-tu Éliana ?
– Tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire…
– Dis toujours…
– Alors promets-moi de ne pas mal réagir, d'accord ?
– …D'accord.
– Eh bien il ne nous restera plus qu'à s'y mettre à plusieurs pour le séduire définitivement…
– À plusieurs ?
– Oui, à plusieurs. D'abord toi et moi pour commencer… et toutes les filles du monde pour finir…
– Je vois mal toutes les filles du monde dans une chambre…
– On n'aura qu'à louer une gigantesque chambre…
– J'espère ne pas devoir en arriver là… »


Elles en étaient pourtant arrivées là. Mais ça n'avait pas suffi. Chacune des filles avait pourtant appris sur le bout des doigts chacune des façons de faire rougir le garçon. Il avait bien rougi, ce soir-là, dans cette vaste chambre. Beaucoup, même. Mais il n'avait fait que ça. Les jeunes filles du monde entier s'étaient peu à peu retirées devant l'indifférence du jeune homme. Il ne restait à présent plus que Célinda et Éliana. Depuis le lit où elles étaient allongées, elles observaient le jeune homme accoudé à la fenêtre qui soupirait.

« C'est fou ce à quoi sont prêtes des filles quand elles veulent quelque chose… ou quelqu'un. Heureusement pour elles qu'elles sont parties, un peu plus et j'explosais… » pensa Vitalio, oubliant que Célinda captait ses pensées.

Le garçon fit volte-face.

« Vous ne partez pas, vous deux ?
– Non…
– …et pourquoi ?
– …
– Vous savez ce qui me ferait plaisir ? Que vous soyez heureuses.
– Mais il n'y a qu'avec toi que je peux être heureuse… dit Célinda tandis que son amie s'empourprait devant la déclaration si sincère de son amie.
– Vraiment ? Vous m'aviez pourtant l'air de former un beau couple, toutes les deux… Vous sembliez en parfaites symbiose et osmose lorsque vous vous êtes alliées pour me séduire…
– Pour qui nous prends-tu ? s'indigna Célinda alors qu'Éliana, révoltée elle aussi, rougissait de plus belle malgré elle.
– Eh, doucement, je plaisantais ! » la tempéra le jeune homme.

Célinda resta silencieuse, pas convaincue le moins du monde.

« Bon, vous comptez rester encore longtemps ici ?
– N'as-tu pas compris que je t'aimais ou…
– J'ai dit que je veux votre bonheur à toutes les deux. Or, si nous… si je… enfin, tu vois ce que je veux dire…
– Non, pas vraiment…
– Eh bien si l'on se met ensemble tous les deux – pour peu que ce soit possible –, il n'y aura que l'une d'entre vous qui sera heureuse…
– Et si on se mettait tous les trois ensemble ? proposa Célinda en espérant de tout cœur que le jeune homme refuserait.
– Loin de moi l'idée de la polygamie ! Et puis, je ne crois pas que tu apprécierais qu'elle soit toujours entre nous deux…
– On n'a qu'à faire comme ça : tu es avec moi un jour sur deux et avec elle les autres jours, comme ça tout le monde est content ! fit Célinda en se demandant si c'était réellement elle qui venait de parler ainsi – ne cherchait-elle pas au début à avoir le jeune homme pour elle toute seule ?
– Supporterais-tu éternellement de me laisser aux griffes de ton amie ?
– Éternellement est un bien grand mot…
– Toute la vie, alors ?
– S'il le faut vraiment, je le ferais… » répondit Célinda après une brève hésitation.

Le garçon fixa tour à tour les deux amies. Il ne s'était visiblement pas attendu à cette réponse.

« Non. Ce n'est pas la bonne solution…
– Dis plutôt que tu ne m'aimes plus !
– Que je ne t'aime
plus ? Mais je ne t'ai jamais aimé !
– Vraiment ? Que signifiait alors cette étincelle qui s'est allumée dans ton regard la première fois que nos regards se sont croisés ?
– Il n'y a jamais eu de lueur que dans ton regard ! Ce que tu voyais dans mes yeux n'était que le reflet de ce que je voyais dans les tiens !
– Hinhin, fit Célinda en baissant la tête puis la secouant. Tu peux me faire gober tout ce que tu veux, mais pas ça ! Pas ça, Vitalio !

Le jeune homme resta silencieux tandis que Célinda se levait du lit pour s'approcher de lui.

« J'ai très nettement vu cette lueur dans tes yeux, et ce n'était pas du tout le reflet de celle qui brillait dans mes yeux ! Comment a-t-elle pu disparaître aussi vite ?
– Je… J'ai beaucoup changé, depuis notre première rencontre… Je ne suis plus le même depuis qu'on s'est rencontrés… Je… Le Pokémon qui sommeille en moi cherche à prendre possession de mon corps et de mes sentiments et, jusqu'ici, j'ai réussi à garder le contrôle, mais combien de temps je tiendrais comme ça ? Aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que je ne suis même plus à moitié humain. Rester humain est un combat de chaque instant… duquel je sors peut-être toujours vainqueur – enfin, pour le moment –, mais toujours épuisé… Alors que le Pokémon que je suis récupère beaucoup plus vite que moi…
– Quel est ce Pokémon ? C'est à cause de moi s'il agit comme ça ? s'inquiéta Célinda.
– Disons qu'il agit comme ça depuis que je t'ai vue. Et je ne sais rien du Pokémon qui sommeille en moi.
– Le mot que tu as entendu quand il s'est révélé à toi ne t'a pas aidé à en savoir plus sur lui ?
– Tu parles. Le ou les mots qui te sont offerts à ce moment qualifient la portée des pouvoirs qui sont les siens, ou sa mentalité. Comment peux-tu déterminer à partir de ça l'identité du Pokémon que tu es censé représenter ? Tu as réussi, toi ? »

Célinda secoua négativement la tête. La jeune fille ouvrit la bouche, la ferma presque aussitôt pour finalement la rouvrir ; elle hésitait à dire ce qu'elle pensait, mais elle devait savoir…

« Je… Vitalio, est-ce qu'il n'y a pas un moyen pour que ton humanité prenne définitivement le dessus ? »

Elle avait quelque chose en tête, et le jeune homme savait à quoi son amie pensait. Il hésita lui aussi à répondre à sa question puis, prenant son courage à deux mains, se lança :

« L'amour ne possède pas cette force que lui attribuent les livres…
– Un amour secret, oui, sans doute…
– C'est-à-dire ?
– C'est-à-dire que tu… que nous n'avons pas exprimé cet amour que nous ressentons l'un pour l'autre de quelque façon que ce soit… pour l'instant.
– Parce que… tu… tu… »

Vitalio tremblait de tout son corps. Célinda acquiesça à la question à moitié formulée du jeune homme en s'approchant de lui. Ils étaient à présent si près l'un de l'autre que la jeune fille en frémit. Elle plongea son regard dans l'univers violet vif que présentaient les yeux du garçon. Ce dernier ferma les yeux, gêné de l'attention que lui portait Célinda. Il sentit alors une légère pression sur ses lèvres. Célinda l'embrassait ! À cette constatation, un mécanisme hors de contrôle du jeune homme se mit en marche. Ce dernier ne put qu'attendre le moment où il exploserait. Car c'était bien
ça, le mécanisme qui s'était déclenché ; le Pokémon qu'il hébergeait semblait tout à fait contre le fait de les voir s'embrasser. L'explosion eut alors lieu ; Célinda et Éliana furent projetées contre le mur derrière elles. Éliana s'effondra suite au choc. Célinda était, quant à elle, au bord de l'évanouissement. Elle contempla le jeune homme, abasourdie. On ne voyait plus l'iris ni le blanc de ses yeux ; ceux-ci étaient d'une couleur bleu électrique, comme lors d'une attaque psychique. Ainsi, le Pokémon qui sommeillait en lui avait fini par gagner. Vitalio était vaincu. Définitivement. Célinda s'effondra.

Célinda se redressa brusquement sur son lit. Un cauchemar. Ça n'avait été qu'un cauchemar ! S'il était moins cruel, dans un sens, que les deux précédents, le degré de réalité de la scène à laquelle la jeune fille venait d'assister en songe était époustouflant. Elle calma sa respiration en même temps que les battements de son cœur bien qu'une inquiétante certitude pulse en elle ; les jours de Vitalio étaient comptés…