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Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 03/08/2010 à 11:51
» Dernière mise à jour le 05/07/2012 à 10:48

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Des cauchemars plus vrais que nature
Célinda fut brusquement réveillée par son amie qui la secouait.

« Allez, réveille-toi Célinda ! »

« Ainsi, je n'ai pas rêvé ? » songea l'intéressée.

« Bon, tu te rappelles du plan, au moins ?
– Euh...
– Tu rigoles, là ? Va prendre une douche ! Allez, et plus vite que ça !
– Et... toi ?
– On en a déjà discuté, non ?
– Hum... il ne me semble pas, non...
– Moi, je reste la plus pudique possible, je ne respecte exceptionnellement aucune de ces règles de séduction dont nous avons fait l'inventaire la veille, aussi élémentaire soit-elle... »

Célinda la contempla, bouche bée ; elle n'en croyait pas ses oreilles. Lui laissait-elle réellement le champ libre pour conquérir Vitalio ?

« Assez discuté, maintenant ! Va prendre ta douche !
– Je... Ok, d'accord. Je... Tu m'attends ?
– Bien sûr, c'est ce qu'on a convenu, non ?
– ...
– J'espère qu'une bonne douche va, en plus de te rafraîchir les idées, te rendre la mémoire, sinon, et ben... on n'est pas sorties de l'auberge ! Et arrête de me regarder avec des yeux ronds, tu devrais déjà être dans la douche ! »

Célinda s'exécuta, après un dernier regard incrédule à son amie. Lorsqu'elle revint dans sa chambre, elle découvrit son lit recouvert d'habits neufs en tous genres.

« Tu as fait ta toilette ? l'interrogea Éliana.
– Euh... bah non, on la fait après manger, normalement, non ?
– Oui, mais aujourd'hui n'est pas un jour ordinaire, tu le sais bien ! Allez, va te laver le visage et te brosser les dents... et profites-en pour me coiffer ces cheveux ! Tu veux attirer Vitalio, pas le repousser, pas vrai ?
– Oui, bien sûr...
– Célinda, Célinda, Célinda, dis-le tout de suite si tu veux abandonner Vitalio à la première fille qu'il croisera !
– Mais je... Non ! Pas du tout !
– Alors rappelle-moi ce que tu dois faire une fois après t'être lavée le visage.
– Ben, je dois aller dans la cuisine pour petit-déjeuner, où il se trouve normalement, en train de préparer nos bols et nos tartines, et... et je lui sors le grand jeu. »

Éliana soupira.

« Euh, ce... ce n'est pas... pas ça ? balbutia Célinda, terrorisée.
– Aie un peu confiance en toi, veux-tu ? C'est bien ce qu'on a prévu, mais je te sens tendue à tel point que je me demande si le plan que j'ai prévu est si bien...
– Fais-moi confiance, je suis sûre que ton plan est parfait... C'est moi qui suis un peu plus stressée que d'habitude...
– Ça, pour être stressée...
– Bon, je file, on se retrouve dans cinq minutes au salon, d'accord ?
– D'a... d'accord. » conclut Éliana le souffle court tandis que son amie quittait la pièce.

Célinda se précipita dans la salle de bain qu'elle venait tout juste de quitter. Une fois en face de son reflet, elle s'appuya sur le rebord du lavabo et calma sa respiration haletante et les battements saccadés de son cœur affolé. Que lui arrivait-il donc ? Elle avait pourtant passé sa nuit à comploter avec son amie et elle ne se souvenait de rien ! DE RIEN ! Pourquoi ? La réponse qu'elle avait servie à son amie avait été pure invention de sa part, pas une quelconque soudaine réminiscence de sa part ! Comment allait-elle pouvoir sortir le grand jeu, elle qui ignorait tout de ces stratégies de séduction qu'elle avait pourtant passé la nuit à réviser avec son amie ? Elle devait se calmer. Se calmer. Mais elle était tendue comme un arc. Impossible de se détendre. Non. Elle n'y arrivait pas. Pourquoi n'y arrivait-elle pas ? Son destin dépendait-il à ce point du succès de l'opération qu'elles avaient, avec son amie, planifiée avec tant de soins et dont, elle ne savait pourquoi, elle avait oublié le déroulement ? Célinda en avait presque les larmes aux yeux.

Soudain on frappa à la porte de la salle de bain, puis Éliana entra.

« Je... Finalement, je ne crois pas que ce soit une si bonne idée que ça, ce plan...
– Non, ton plan est génial, c'est moi qui suis nulle, c'est tout ! Laisse-moi me reprendre et je t'assure que ton plan va rouler comme sur des roulettes...
– Tu n'y arriveras pas...
– À quoi ?
– À te reprendre. Tu es trop trop trop trop tendue. Et tu n'arriveras pas à te détendre.
– Comment ça ?
– Tu es si tendue que je devine que tu n'arrives pas à décompresser, pas vrai ?
– Oui. Mais il doit bien y avoir un moyen pour que je me détende...
– Je ne sais pas faire de massages, désolée...
– Non, ton plan ne tombera pas si facilement à l'eau ! Laisse-moi ! Je me reprendrais ! Je te promets !
– Si tu le dis... » soupira Éliana en sortant de la salle de bain, pas convaincue le moins du monde.

Célinda se passa un coup de gant de toilette sur le visage après s'être soigneusement brossé les dents, se regarda dans la glace pour constater qu'elle devrait se surpasser pour séduire Vitalio.

« Enfin, je préfère essayer de le séduire que rester les bras croisés à rêver de lui... »

Elle sortit de la salle de bain puis se dirigea vers la cuisine, vêtue d'un peignoir en soie vert émeraude qu'Éliana avait acheté – elle ne savait depuis quand ni comment – exprès pour l'occasion.

Quand Vitalio, qui attendait, à son habitude, près du micro-ondes où chauffaient deux bols, tourna la tête dans sa direction, Célinda lui adressa un sourire éblouissant puis, en prenant soin de mettre en valeur ses courbes graciles, elle s'assit à la table qu'avait soigneusement préparée le garçon. Ce dernier avait immédiatement détourné la tête dès qu'il avait remarqué la tenue un peu trop translucide que portait son amie.

« Je... je rêve ou il a rougi ? » songea la jeune fille, tandis que son amie entrait en scène.

Éliana n'était quant à elle vêtue que d'un pyjama classique – même pas d'une robe de chambre ! Célinda la contempla, honteuse ; après tout, c'était à cause d'elle si elle était obligée de porter pareil habit. Elle eut alors une réminiscence auditive :

« Ne t'en fais pas pour moi, je peux bien faire une exception de temps à autre... Si je ne le mets pas, je risque de diminuer tes chances de le séduire... Et assez sérieusement pour qu'il s'intéresse plus à moi qu'à toi, ce qui n'est pas du tout le but recherché, n'est-ce pas ? »

Elle était certes moins attirante dans pareil pyjama, et pourtant...

« Bien dormi, Vitalio ? demanda Éliana.
– Je... oui mais... À quoi vous jouez toutes les deux ?
– À rien, pourquoi ?
– Pourquoi Célinda est-elle vêtue de ce... peignoir ? s'enquit Vitalio, sans accorder le moindre regard à l'objet en question.
– Quel peignoir ?
– Tu vois très bien de quoi je parle, alors arrête de...
– Non, je ne vois pas du tout de quoi tu parles ! s'écria Éliana.
– Mais de ce peignoir-ci, bon sang ! répliqua le jeune homme en désignant du doigt Célinda sans la regarder.
– Je ne vois pas de peignoir, moi ! »

Vitalio tourna alors la tête vers Célinda, qui était bel et bien vêtue de ce peignoir émeraude un peu trop translucide à son goût...

« Ça t'amuse de te moquer de moi ?
– Mais qu'est-ce qu'il a ce peignoir, à la fin ? s'énerva Éliana tandis que son amie se recroquevillait sur elle-même, terrifiée du tour que prenait la situation.
– Mais... mais ce n'est pas le peignoir qu'elle porte d'habitude !
– Parce que tu as déjà visionné toute sa garde-robe, peut-être ? »

Le jeune homme s'empourpra.

« Rougit-il de honte ou de colère ? »

Vitalio se détourna finalement des deux amies pour reporter son attention sur le micro-ondes, visiblement dérouté. Célinda observa avec attention son amie tandis que celle-ci s'asseyait – non sans difficultés – le plus simplement du monde sur sa chaise. Elle posa sa serviette sur ses cuisses, saisit sa cuillère, tout ça avec une banalité effarante qui ne lui correspondait pas du tout, puis adressa un clin d'œil à son amie qui l'observait bouche bée, sans rien faire. Bien sûr, Célinda l'imiterait tôt ou tard, mais avec des manières autrement plus étudiées, et surtout lorsque le garçon se retournerait pour leur donner leurs bols. Celui-ci ne se rendit pas tout de suite compte du fait que le micro-ondes avait sonné tellement il était absorbé dans ses pensées. Célinda jeta un œil inquiet à son amie qui tapota alors des doigts sur la table en signe d'impatience.

Vitalio émergea de ses sombres pensées, lança un regard derrière lui. Un regard indescriptible. Puis il sortit les bols du micro-ondes et les servit à ses deux amies sans les regarder et prit place entre elles.

« Un problème, Vitalio ?
– Je... Il... il arrive !
– Qui ça ?
– L'homme... »

On frappa à la porte d'entrée.

« Je... qu'est-ce que je fais ? demanda timidement Célinda.
– Va leur ouvrir... » lui intima calmement Vitalio.

La jeune fille obéit, un drôle de nœud au ventre. Elle ouvrit la porte derrière laquelle se tenait l'homme aux ténèbres et quelques agents sans doute chargés de sa protection.

« Euh... Désolé de vous déranger de si bon matin, mais avez-vous avancé dans votre enquête ? demanda-t-il.
– Je... j'aurais bientôt toutes les réponses... Quoique, à mieux y réfléchir, je les ai déjà... Mais je veux savoir ce que vous mijotez d'abord...
– Je peux entrer ?
– Non... Il est là... murmura la jeune fille.
– Ah... je vois. Hum... dans ce cas, je préfère éviter de te parler de ça ici. Peut-être une autre fois, d'accord ?
– Et les réponses à vos questions ? Elles ne vous intéressent plus ?
– Au contraire, jeune fille ! Seulement, ton esprit me les a déjà livrées ! Tu as fait du bon boulot, et je t'en remercie du fond du cœur ! ricana sombrement l'homme aux ténèbres en s'éloignant.
– Il faudrait déjà que vous en ayez un ! » siffla Célinda entre ces dents, furieuse, en refermant la porte.

Lorsqu'elle se retourna, elle se retrouva face à ses deux amis. Elle avait conscience de la bêtise qu'elle avait faîte en livrant, même sans le vouloir, les renseignements qui étaient très chers à l'homme ténébreux. Elle eut les larmes aux yeux tellement l'immaturité de son comportement lui pesait.

« Je... je suis...
– Enfile ça et monte sur mon dos ! lui ordonna Vitalio en détournant la tête tandis qu'Éliana lui tendait des vêtements et ouvrait la porte d'entrée.
– Mais...
– Fais ce que je te dis ! »

Célinda jeta un œil à son amie, vêtue d'un jean bleu et d'un tee-shirt jaune, qui lui fit signe d'obéir avec un hochement de tête. Elle s'habilla donc puis grimpa sur le dos du jeune homme qui se mit alors à courir... Éliana devant lui !

« Que... qu'est-ce qui se passe ? s'interrogea pensivement Célinda.
– J'ai perçu les intentions de cet homme, lui avoua Vitalio par la pensée, et elles ne sont pas très... bonnes si tu vois ce que je veux dire.
– Il sait que tu connais ses projets ?
– Il y avait des Pokémons Spectres qui rôdaient alentour et qui luttaient pour lui dans le but de protéger ses pensées... Éliana a heureusement réussi à les dénicher et à les mettre hors combat et j'ai pu déchiffrer ses sombres desseins sans qu'il s'en aperçoive. Mais le temps presse, il va essayer d'imiter Éliana pour devenir un Poké-homme... Puis ce sera au tour de ses agents... Et ce sera la fin. »

Une évidence frappa soudain Célinda de plein fouet, alors qu'ils pénétraient dans cette forêt si familière.

« Célinda ?
– Ou... Oui ?
– Qu'y a-t-il ?
– Je... je ne suis pas une Poké-femme. » confia pensivement la jeune fille.

Vitalio s'arrêta sous le poids de la révélation – pourquoi n'étaient-ils pas déjà arrivés, d'ailleurs ? Tenaient-ils à ne pas se faire repérer à tel point qu'ils regardaient constamment autour d'eux pour s'assurer qu'on ne les suivait pas ou que l'on ne les épiait pas ? –, si brusquement que Célinda lâcha prise et roula sur quelques mètres devant le garçon qui la releva pour lui assener une claque monumentale.

« Décidément, c'est ma journée... » pensa ironiquement Célinda.

« Ne fais pas la même erreur que moi ! lui dit le jeune homme, de vive voix.
– Je...
– Au... au début, j'ai moi aussi cru que tu n'en étais pas une... Mais tu mérites plus que tous ce statut.
– Et pourtant, je n'ai aucun pouvoir... se lamenta Célinda.
– Ça, c'est ce que tu crois...
– Mais c'est la vérité !
– Qu'est-ce que vous faîtes ? leur demanda Éliana, qui s'était finalement rendue compte qu'ils ne la suivaient plus.
– Elle dit qu'elle n'est pas une Poké-femme... »

Éliana eut un bref sourire.

« Bon, ce n'est pas vraiment le moment de discuter de ça, si vous voyez ce que je veux dire, alors on se remet en route, d'accord ?
– Ok, approuva Vitalio tandis qu'Éliana reprenait sa course.
– D'accord... » consentit également Célinda.

Vitalio courut à la suite d'Éliana. Sans Célinda sur son dos. Ils l'avaient laissée derrière eux. La jeune fille, guidée par son instinct, se mit alors à courir et les rattrapa presque instantanément après s'être mise en mouvement.

« Qu'est-ce que tu disais ? demanda pensivement le jeune homme à Célinda.
– Toi, tu ne perds rien pour attendre... »

Le reste du trajet s'effectua dans le silence. Se rendant compte qu'elle ne savait pas précisément où ils allaient, Célinda resta un peu en retrait. Une sensation de bonheur l'avait envahie depuis qu'elle s'était mise à courir, et qui ne l'avait pas quittée. Liberté. Ce mot renfermait en fait un trésor de bonheur. Célinda fut prise d'une soudaine envie de sauter à pieds joints, ce qu'elle fit sans plus attendre. Elle décolla littéralement du sol, se rapprochant dangereusement du feuillage des arbres environnant. Guidée par son instinct, Célinda ouvrit les bras. Elle volait ! Quel bonheur que d'être libérée de toutes ces limites que la nature imposait aux hommes !

« Reviens sur terre, nous ne sommes plus très loin... Ils se sont arrêtés... » l'informa Vitalio.

En effet, quelques dizaines de mètres plus loin, Célinda aperçut la silhouette sombre de l'homme aux ténèbres et, postés aux endroits stratégiques, les quatre agents qui étaient chargés de sa sécurité, aussi entama-t-elle sa descente, presque à contrecœur.

« Vous vous occupez des agents et moi de notre homme, d'accord ? chuchota Célinda à ses deux amis.
– Oui, acquiescèrent-ils tous les deux.
– Bien. J'attends votre signal. »

Vitalio et Éliana s'élancèrent chacun de leur côté. Célinda n'eut qu'à attendre quelques secondes pour que Vitalio lui dise pensivement qu'elle pouvait agir. Elle s'approcha alors de l'homme aux ténèbres qui ne semblait pas avoir remarqué ce qui se passait ; comment pouvait-il, en effet, s'apercevoir de quoi que ce fut puisque ses yeux étaient fermés, et son esprit occupé à toute autre chose que s'inquiéter de sa sécurité ? Célinda projetait de l'assommer puis de l'emmener avec eux pour le livrer à la police. Elle n'eut pas le temps de faire un geste : les paupières de l'homme ténébreux s'étaient levées et, se rendant compte – elle ne savait comment – de la précarité de sa situation, il avait agi. Une douce torpeur envahit soudain Célinda, bien plus attirante que la précédente qui avait pourtant été le fruit de trois individus – des Pokémons Spectre, qui plus était... –. Elle plongea dans un sommeil agité. Un cauchemar commença à se dérouler devant ses paupières closes...


Elle ne savait pas où elle était. Cela lui importait peu, après tout. En effet, la seule véritable chose qui comptait à ses yeux se trouvait devant elle. Un jeune homme aux yeux d'un violet intense, éblouissant. Si proche et pourtant si inaccessible. Elle avait beau déployer des trésors d'ingéniosité pour le séduire, il se révélait toujours indifférent à ses charmes. Elle avait pourtant revêtu toutes les apparences possibles, adopté toutes les mentalités possibles et imaginables... Non, à mieux y réfléchir, il lui restait une carte à jouer. Une carte qu'elle avait rechigné à jouer. Depuis le début. Mais elle n'avait plus le choix. C'était sa dernière carte. Elle était habillée d'une multitude de vêtements, ce qui lui tira un sourire ironique. Elle aurait préféré ne porter que très peu d'habits, et pourtant, cet accoutrement excessif pourrait bien se révéler utile... Elle mettrait le temps qu'il faudrait mais elle y arriverait. Il le fallait. Elle se dénuda lentement, usant de la plus grande sensualité possible dans chacun de ses gestes, faisant preuve d'une lascivité sans précédent, provoquant plus que jamais auparavant le garçon qui restait pourtant imperturbable...

Vint enfin le moment de retirer les derniers sous-vêtements, seuls obstacles à la nudité complète de la jeune fille. Elle regarda le garçon droit dans les yeux, et, usant des manières les plus suggestives, retira ses derniers effets. Le garçon soupira, lui assena deux-trois phrases bien senties qui se fichèrent profondément dans le cœur de la jeune fille telles des flèches parfaitement ajustées puis il s'éloigna, laissant la jeune fille complètement nue... et désespérément seule. La jeune fille. Célinda.



Célinda se redressa brusquement sur son lit – elle se trouvait effectivement dans sa chambre. Elle était en nage, avait les larmes aux yeux, la gorge serrée, l'estomac noué. Ce cauchemar n'avait beau être qu'une illusion, il lui semblait si réel ! Soudain, on lui enserra la taille. Célinda tourna la tête et vit son amie Éliana qui sanglotait.

« Je... je suis désolée, c'est... c'est ma faute... je n'aurais jamais dû demander comment devenir une... une Poké-femme... Rien de tout cela ne serait arrivé... Je... Excuse-moi Célinda...
– Tu n'as pas à t'en vouloir... Si tu n'avais pas demandé, d'accord, je ne me serais pas... endormie mais je n'aurais pas non plus découvert qui je suis vraiment...
– Je... je... Que veux-tu dire ?
– Quand tu as posé ta question, je ne savais pas que j'étais une Poké-femme... Mais grâce aux éclaircissements de V... Vitalio, et à son... aide, j'ai pu découvrir ma véritable identité...
– Oui mais... est-ce que ça n'aurait pas été mieux de s'ignorer toute sa vie et de ne pas subir ce que tu viens de subir ?
– Mais encore ?
– Ne... ne fais pas l'innocente Célinda ! Tu as pleuré dans ton sommeil, tu as forcément fait un cauchemar horrible ! »

Célinda planta son regard dans celui de son amie. Devait-elle partager ce cauchemar avec elle ? Peut-être... peut-être pas...

« Je... Sèche tes larmes Éliana, elles n'ont pas lieu d'être... Bon, je... peux-tu me dire ce que Vitalio me trouve ? Sans rien me cacher ?
– Je... Je te demande pardon ?
– Sur quoi Vitalio pose-t-il en premier son regard quand il s'intéresse à moi ?
– Où veux-tu en venir ?
– Je... Il faut que je sache ce qui lui plaît chez moi...
– Mais... Pourquoi ?
– Je suis sensée le séduire, tu ne te rappelles plus ?
– Euh... si, si bien sûr mais...
– Mais ?
– Mais je n'ai pas vraiment la tête à ça, là... Vitalio est parti depuis assez longtemps pour que je m'inquiète et...
– Tu... Il est parti où ?
– Livrer l'homme au commissariat le plus proche...
– Et tu l'as laissé s'en aller seul, comme ça ?
– Je n'allais tout de même pas t'abandonner ! »

Célinda acquiesça. Son amie avait raison. Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit à la volée. Des pas se dirigèrent vers la chambre où se trouvaient les deux amies. Ceux de l'homme aux ténèbres.

« Que... Comment vous êtes-vous enfui de... bégaya Célinda.
– L'agent Jenny est une vieille amie à moi...
– Qu'avez-vous fait de Vitalio ?
– C'est donc ainsi qu'il s'appelle ? Ne vous inquiétez pas tant pour lui, il est en sécurité là où il est...
– Où est-il ? Dans la forêt ?
– Ravi de voir que vous êtes aussi perspicace qu'à l'accoutumée, mademoiselle... Suivez-moi, je vous prie...
– Pourquoi vous suivrait-on ? s'opposa Célinda. Nous savons parfaitement où se trouve Vitalio, nous n'avons pas besoin de votre aide !
– Croyez-moi, vous feriez mieux d'obéir sans rechigner... »

Les deux jeunes filles restèrent immobiles.

« Très bien, puisque vous ne voulez pas me suivre, je me vois dans l'obligation de vous réduire à l'impuissance... »

Une douce léthargie s'empara peu à peu des deux jeunes filles. Elles avaient beau s'être attendues à cette réaction, elles ne luttèrent pas longtemps ; l'homme aux ténèbres était plus fort qu'elles deux réunies. Son pouvoir avait augmenté en intensité de manière effrayante ; la torpeur à laquelle il voulait les soumettre toutes les deux était en effet infiniment plus envoûtante que la précédente. Impossible d'y résister. La jeune fille eut tout juste le temps de voir son amie s'évanouir avant de s'effondrer à son tour.


Elle ne savait pas où elle était. Elle était plus seule que jamais, malgré les apparences. Ses deux amis les plus chers discutaient tranquillement, à côté d'elle, presque inconscients de sa présence. Non. Ils n'avaient pas du tout conscience de sa présence. Elle n'existait plus pour eux. N'avait peut-être même jamais existé à leurs yeux...

Soudain, les deux amis se retrouvèrent face à face. La fille commença à se dévêtir de la manière la plus sensuelle qui ait jamais existé au monde tandis que le garçon la dévorait littéralement du regard, la faisant rougir jusqu'aux oreilles. Une fois dénudée, elle s'allongea avec des manières extrêmement lascives – Célinda avait beau tourner la tête, fermer les yeux, ils étaient toujours là – sur un lit que Célinda ne peina nullement à reconnaître, vu qu'il s'agissait du sien. Après un rituel tout à fait inconnu de Célinda, la fille tendit les bras vers le garçon, prête à se plier au moindre de ses désirs, implorant ses caresses, ses baisers, sa bouche, ses mains. L'implorant lui. Célinda voulut courir afin de ne pas assister à leurs ébats, qui, d'ailleurs, n'allaient pas tarder à avoir lieu. À sa plus grande horreur, elle ne s'éloigna pas le moins du monde des deux amis, bien au contraire : elle se rapprochait du lit où le garçon venait de rejoindre la fille. Célinda ferma les yeux, mais ils étaient inexplicablement toujours là. Elle fut donc obligée de voir le garçon accéder à chacune des requêtes, aussi bien explicites qu'implicites, de la jeune fille. Les baisers et les caresses remplis d'amour qu'ils échangèrent donnèrent à Célinda une envie de vomir irrépressible. De même, Célinda assista, impuissante, à leur union d'où se dégageait un tel amour que la jeune fille voulut reculer pour en fait s'avancer, à sa plus grande frustration. Cet amour véritable lui était insupportable. Un amour qu'elle n'avait pu vivre avec le garçon. À cause de son incapacité à le séduire. Le garçon. Vitalio. À cause de méthodes peu efficaces que lui avait pourtant enseignées sa meilleure amie. La fille. Éliana.