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Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS



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» Auteur : Don d'ARCEUS - Voir le profil
» Créé le 02/08/2010 à 10:18
» Dernière mise à jour le 10/10/2010 à 16:25

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Une longue soirée
Vitalio était assis sur le canapé du salon et avait la tête dans les mains. Célinda s'assit à côté de lui. Ce dernier s'écarta imperceptiblement. Célinda perçut tout de même son recul.

« Je… Vitalio, ça va ?
– Ça a l'air d'aller ? marmonna-t-il.
– Je… je suis désolée…
– Désolée ? répéta le garçon, en relevant la tête, surpris.
– Je me comporte comme une gamine… jalouse…
– Et ?
– Et quoi ?
– Chacun a ses défauts, tu sais ; personne n'est parfait… Tu es jalouse, d'autres mentent, d'autres…
– Oui mais…
– Écoute-moi bien Célinda, lui enjoignit le garçon, tu n'es pas parfaite, un point c'est tout ! Je ne le suis pas plus que toi, et pourtant, est-ce que je m'en plains ? Non. C'est ainsi, on n'y peut rien ! On peut tous changer quelque chose, mais ça, c'est au-dessus de nous. De plus, ce n'est pas le physique d'une personne qui fait sa véritable beauté, mais ses actes… Accepte-toi déjà telle que tu es, ça sera déjà une bonne chose. D'accord ? »

Célinda se leva du fauteuil où ils étaient tous deux installés, si proches l'un de l'autre, et pourtant si loin… La jeune fille se rendit dans la salle de bain et fit face à son reflet dans le miroir. Elle ne s'aimait pas. Personne n'aurait pu s'aimer avec une physionomie pareille ! Aucune courbe affolante, aucune sensualité, aucune grâce… Bien sûr, il fallait que quelqu'un trinque pour les autres, et, bien sûr, c'était elle qui y avait eu droit, à ce physique de cauchemar ! Comment alors s'accepter ? Elle était loin de posséder la beauté de Vitalio, c'était facile pour lui de s'accepter tel qu'il était ! Que dire alors de celle de sa mère ?

Cela rappela à la jeune fille qu'un certain nombre de questions se bousculaient dans sa tête ; sans un regard supplémentaire à son reflet, elle sortit de la salle de bain et se dirigea vers le salon. Elle allait commencer son interrogatoire lorsque le regard de Vitalio la contourna pour se fixer sur quelque chose derrière elle. Éliana.

« Je… Quelle heure est-il ? demanda-t-elle.
– Dix-neuf heures… répondirent en chœur Célinda et le jeune homme.
– Dé… Déjà ? »

Célinda resta silencieuse et immobile tandis que Vitalio hochait la tête.

« Il va falloir que je parte, alors…
– Tu plaisantes ? Tu ne vas pas rentrer chez toi dans cet état-là ?
– J'ai une mine si affreuse que ça ? » l'interrogea Éliana en se hâtant vers la salle de bain tandis que le jeune homme éclatait d'un rire sonore.

Un rire nouveau. Un rire qui n'avait jamais retenti dans les oreilles de Célinda. Un rire qui se grava à jamais dans sa mémoire comme une promesse de jalousies intenses à venir. La jeune fille s'évanouit.


Lorsque Célinda s'éveilla, elle découvrit la tête de ses amis penchée sur elle. Elle s'assit rapidement sur son lit pour ensuite reculer jusqu'à cogner contre le mur auquel était acculé son lit. Elle lança un regard haineux à Vitalio qui tressaillit.

« Célinda, ça va ? s'inquiéta Éliana.
– Bien sûr que ça va ! Pourquoi voudrais-tu que ça n'aille pas ? répliqua l'intéressée, sans daigner accorder le moindre regard à son amie, contrairement au jeune homme.
– Célinda ! s'exclama Éliana en saisissant l'épaule de l'interpelée pour qu'elle tourne la tête vers elle.
– Quoi ? » s'écria Célinda.

Éliana gifla son amie, qui la regarda étonnée, sans comprendre.

« Ça y est ? Ça va mieux maintenant ?
– Je… Tu n'étais pas obligée de me gifler ! la réprimanda Célinda, les larmes aux yeux.
– Je crois malheureusement que tu en avais besoin…
– Vraiment ?
– Ça fait deux fois que tu t'évanouis dans la même journée, c'est normal que tu sois un peu patraque. Cette gifle avait seulement pour but de t'éclaircir un peu les idées… répondit Éliana, en adressant un clin d'œil à son amie.
– Je… Qu'est-ce que j'ai raté ? »

Cette jalousie maladive. Encore.

« Non, je voulais dire… que fais-tu encore là ?
– C'est bon, c'est réglé, je reste dormi chez toi ce soir…
– Chez moi ? Avec…
– Seulement toi et moi, Célinda, seulement toi et moi… »

Que n' aurait pas donné Célinda pour que ce soit Vitalio qui prononce ces mots… La jeune fille l'observa en quête d'explications, mais le garçon resta silencieux. Elle reporta alors son attention sur Éliana qui lançait un regard insistant au jeune homme. Célinda remarqua alors à quel point son amie avait changé. Comment avait-elle pu être aveugle à ce point ? Pas étonnant que le courant passe mieux entre elle et Vitalio…

« Eh bien… Vitalio comptait visiter un peu les alentours, au cas où des personnes hostiles se cacheraient quelque part… » dit finalement Éliana.

« Chercherait-il à m'éviter ? » s'interrogea pensivement Célinda.

« Oui, il est temps que j'y aille, d'ailleurs… approuva le jeune homme. À demain les filles !
– À demain Vitalio ! » répondit Éliana, en donnant un coup de coude à son amie qui ne broncha pas.

Lorsque la porte d'entrée claqua violemment, Éliana se tourna vivement vers son amie :

« Mais qu'est-ce qui te passe par la tête, bon sang ?
– Que… Que veux-tu dire ?
– Ne me dis pas que tu n'as rien vu !
– Voir quoi ?
– Et moi qui croyais que même une aveugle aurait remarqué que… enfin bon… ce n'est que partie remise…
– Mais… De quoi parles-tu ?
– Laisse tomber, il est trop tard, de toute façon…
– Trop tard pour quoi ?
– Mais pour le rejoindre, voyons !
– Pour…
– Mais tout simplement et tout bêtement pour être seuls, voilà pour quoi !
– S… seuls ?
– Ne me dis pas qu'en plus d'être aveugle, tu es sourde ?
– Je… je ne comprends pas du tout ce que tu veux dire…
– Du tout ?
– Du tout.
– Eh bien quand il a dit qu'il devait y aller, il attendait tout simplement que tu lui demandes si tu pouvais venir !
– Tu te fais des idées, là…
– Pas du tout ! Si tu avais lu dans son regard, tu saurais de quoi il retourne ! »

Célinda regarda intensément son amie, incrédule.

« Mais… et toi ?
– Ce n'est pas de moi dont il est question ! Il attendait que tu proposes de l'accompagner, pas que je lui propose de l'accompagner !
– Comment as-tu pu laisser passer pareille occasion ?
– Non, comment as-tu pu, toi, laisser passer pareille occasion ?
– Tu m'en veux ?
– Tu ne t'en veux pas toi ?
– Non.
– Vraiment ? fit Éliana, interloquée.
– Ce n'est pas à moi que j'en veux, mais à lui !
– Je… comment ça ?
– Ne me dis pas que tu n'as pas vu son manège ?
– Quel manège ?
– Quelle aveugle tu fais ! la taquina Célinda. Non, je plaisante, je fais mieux, d'accord.
– Quel est ce manège dont tu parles ?
– Il cherche à me rendre folle !
– …
– Il m'a dit que j'étais de nature jalouse, mais il fait exprès de me rendre jalouse !
– Où vas-tu chercher ça ?
– Il… il n'a jamais aussi bien ri qu'avec toi ! Il ne m'a jamais souri, à moi !
– Tu plaisantes, là, j'espère !
– Pas du tout ! Je t'assure !
– Je suis pourtant sûre qu'il cherche à te séduire, alors de là à dire qu'il cherche à te rendre folle… Il y a un problème. Soit il ne sait pas s'y prendre, soit… il ne sait pas s'y prendre avec toi.
– C'est-à-dire ?
– En d'autres mots, tu lui fais perdre ses moyens. Quand tu es "absente", tu le gênes peut-être moins…
– Qu'est-ce que ça veut dire alors ? Que je dois être constamment "absente", comme tu dis ?
– Tu n'es pas sérieuse ?
– La plus sérieuse possible.
– Tu es complètement désespérée !
– Tu ne l'avais pas encore remarqué ?
– Écoute ma vieille, il va vraiment falloir t'y mettre !
– Me mettre à quoi ? »

Éliana soupira. Un soupir si empreint de désespoir que Célinda crut qu'elle allait craquer. Elle prit une grande inspiration.

« Bon. Primo, tu l'aimes ou tu l'aimes pas ?
– Eh bien, pour tout t'avouer, je ne suis plus très sûre de l'aimer…
– Mauvaise réponse !
– Ah ? Et quelle était la bonne réponse ?
– Que tu l'aimes, bien sûr !
– Mais… Que sais-tu des sentiments que j'éprouve à son égard ?
– Hého ! Je suis ton amie, tu as oublié ? Bon, je reprends. Est-ce que tu aimes Vitalio ?
– Oui.
– Est-ce que tu as déjà cherché à le séduire de quelque manière que ce soit ?
– Euh… non, pourquoi ?
– Est-ce que lui a déjà cherché à te séduire de quelque manière que ce soit ?
– Euh… je ne crois pas, non…
– Ahlalalalalala, vous faîtes un bien timide couple… Heureusement que lui l'est un peu moins que toi…
– Comment ça ?
– Eh bien, il s'est surpassé ce soir pour… pour rien en fait, mais c'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ?
– …
– Bon. Tu es sûre de ne jamais l'avoir séduit ? Je veux dire…
– Non.
– Comment ça "non" ? Tu n'as même pas respecté les règles les plus élémentaires en matière de séduction ? »

Célinda secoua négativement la tête, ignorant que de telles règles existaient.

« Ohlala, c'est bien pire que ce que je pensais ! Je comprends mieux pourquoi il te semble aussi froid et distant, comparé à moi. On a du pain sur la planche…
– Tu me fais peur là, qu'est-ce que tu manigances ?
– Eh bien… je compte sauver votre amour, bien sûr ! Bon, il rentre demain matin, donc on a jusqu'à demain matin pour échafauder tout une stratégie de séduction qui…
– Une quoi ?
– Une stratégie de séduction, voyons ! Tu devrais un peu sortir la tête de tes livres de temps en temps…
– Mais… Justement ! Dans les livres, ils ne disent pas qu'il faut une stratégie quelconque pour séduire !
– Dans les livres, ils ne disent même pas comment séduire tout court ! Et puis, tu sais, les livres, ce n'est jamais rien qu'une réalité masquée…
– D'où tu sors ça ?
– De moi-même, pourquoi ?
– Menteuse ! Tu le sors d'un livre ! Alors comme ça, tu n'as pas la tête toujours dans les livres comme moi ?
– Oui, bon, on ne va pas s'attarder là-dessus ! Tu as grand besoin d'aide pour séduire le garçon que tu aimes et…
– Et… s'il ne m'aimait pas ?
– À trop anticiper, on finit par ne plus rien faire ! Et puis, crois-moi, tu ne prends pas beaucoup de risques…
– Si tu le dis… Alors, on l'élabore, cette stratégie de séduction ? »

Lorsqu'elles se couchèrent, les deux amies sombrèrent presque immédiatement dans un profond sommeil sans rêves. Épuisées mais satisfaites.