Des vacances mouvementées... de Don d'ARCEUS

Elle s'était brusquement réveillée. Une certitude avait résonné dans son esprit. Il était en danger. Elle avait frissonné. Si lui était en danger, et s'il ne pouvait s'en tirer tout seul, qui l'aurait pu ? Elle s'était tout de même levée, se rendant compte par la même occasion à quel point ses muscles étaient endoloris. Elle avait lutté. Elle devait lui porter secours.

Elle avait saisi sa Pokéball où était enfermé son Fouinette. Au cas où... Elle n'aurait pas hésité à le jeter dans la gueule du loup, s'il l'avait fallu, pour sauver le jeune homme. Elle s'était ensuite traînée jusqu'à l'entrée de sa maison, avait ouvert la porte, avait franchi le seuil, avait refermé la porte à clé puis avait inspiré une grande bouffée d'air... pollué. Elle avait toussé puis s'était dirigée vers la forêt, certaine d'y trouver ce qu'elle s'était mise en tête de chercher.

Elle avait à peine emprunté le sentier de la forêt qu'elle avait vu des silhouettes s'agiter au loin. Elle avait obligé ses jambes à accélérer, ignorant la douleur qui en avait émané. Le jeune homme était entouré de formes spectrales. Des Pokémon Spectre, sans aucun doute. Et elle qui n'avait qu'un Pokémon Normal en stock ! Tant pis. Elle avait sorti sa Pokéball puis l'avait lancée :

« Fouineur ! En avant ! »

Elle esquissa un nouveau sourire. Elle l'avait appelé comme cela parce que, justement, il fouinait partout. Si, dans un premier temps, cette manie l'avait plutôt agacée, à présent, Célinda voyait en elle une capacité très utile.

Les Pokémon Spectres avaient tourné la tête, intrigués. Le Fouinette était sorti de la Pokéball et, sans attendre d'ordres de sa dresseuse, il s'était mis à creuser frénétiquement le sol.

« Mais qu'est-ce que tu fais ? Ce n'est pas le moment de te cacher ! Et encore moins de chercher quelque chose dans le sol ! Arrête et attaque ! » s'était exaspérée Célinda.

Les Pokémon Spectres avaient sinistrement ricané. Fouineur n'avait pas pour autant obéi à sa dresseuse qui, les bras ballants, impuissante, avait regardé les Pokémon Spectre reprendre leur besogne, sans plus se préoccuper des deux individus. Célinda n'avait pas osé intervenir : en effet, si ces Pokémon avaient cessé de faire attention à eux, n'était-ce pas justement parce qu'ils n'avaient présenté aucun danger ? Vu son état, ça ne l'avait pas vraiment étonnée. Elle avait donc observé les Pokémon Spectre faire souffrir le jeune homme puis, n'en pouvant plus de contempler le spectacle sans agir, avait décidé d'intervenir. Ç'avait précisément été à ce moment que son Fouinette avait surgi de terre, juste sous le Pokémon Spectre le plus imposant, celui avec des bras et des pieds, pour ensuite replonger dans le sol et en ressortir presque aussitôt juste sous le Pokémon Spectre qui ne possédait que des mains. Fouineur avait alors de nouveau creusé rapidement pour resurgir du sol sous le Pokémon Spectre qui n'avait été constitué que d'une boule noire entourée d'une aura violette malfaisante. Le dernier. L'attaque n'avait duré qu'une seconde. Les Pokémon Spectre avaient alors fui, alors qu'ils auraient sans doute été de taille à affronter le Fouinette de Célinda. Le jeune homme si mystérieux s'était alors évanoui et Célinda avait glissé à l'attention de son Pokémon :

« Ouais… pas mal… »

Puis elle l'avait rappelé avant de s'approcher du garçon allongé sur le ventre pour l'étendre sur le dos.

« Bon, je fais quoi maintenant ? Je ne vais pas te ramener à la maison, tout de même... »

Son portable avait alors vibré dans sa poche de jean – depuis sa rencontre avec le jeune homme, elle n'avait arrêté de demander à sa mère de lui préparer des jeans, au cas où elle devrait se remettre à l'escalade. Elle avait sorti le téléphone de sa poche, pour y lire un message provenant du portable de sa mère :

« Ce soir, ton père et moi avons décidé de dormir à l'hôtel, donc inutile de nous attendre. Prépare-toi ton repas toi-même, tu es assez grande ;-) À demain. Bisous. »

Belle soirée en perspective... Célinda s'était résolue à porter le garçon jusque chez elle. Et tant pis si ses parents avaient changé d'avis en cours de route. Elle n'avait pas remarqué qu'il faisait déjà presque nuit. Ignorant le fait que ses muscles avaient déjà protesté à l'aller, elle avait porté le jeune homme jusque chez elle, puis l'avait installé dans le lit de ses parents. Elle avait pensé à se préparer un dîner, mais au vu du jeune homme allongé sur le lit, si confortablement installé, la fatigue l'avait emporté sur la faim. Elle n'avait même pas eu le courage d'aller jusqu'à sa chambre, si bien qu'elle s'était allongée près de lui, en priant pour qu'elle se réveille avant lui, puis elle s'était endormie, bercée par la respiration régulière du jeune homme.