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Justice, gloire et Graffias. de illapa



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Informations

» Auteur : illapa - Voir le profil
» Créé le 24/04/2010 à 00:50
» Dernière mise à jour le 24/04/2010 à 00:50

» Mots-clés :   Aventure   Humour   Région inventée

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4 - Voyage, voyage...
On en fut quitte pour un retour au patelin de départ. Le voyage fut aussi inintéressant qu'ennuyeux.
Je voulais de l'action, enfin... Plus que d'envoyer valser rongeurs et piafs minables en une attaque. Au village, ce fut l'étonnement général.
Le prof Micocoulier était bouleversé. Ikse lui, était furieux.
-J'espère au moins que quelqu'un est mort, pour oser me faire revenir ici !
-Oh non, non, j'ai juste oublié de te donner ton pokédex.
-Vous m'avez fait revenir juste pour ça !?
-C'est très important, tu sais ! Et très utile !
Le prof tendit au jeune un objet plat et bleu qui s'ouvrait un peu comme un livre.
-Et regarde, si tu fais ça...
Une voix s'éleva du bidule. Digitale, neutre et agaçante au possible.
-Rapion, pokémon scorpion. Type poison, insecte. Vivant dans le désert, il se cache dans le sable et attend patiemment qu'une proie lui tombe dans les pinces. Lorsqu'il en tient une, il lui injecte un poison avec sa queue, et la retient le temps qu'il agisse. Les dards sur ses pattes avant contiennent aussi du venin, mais il est moins virulent que celui de sa queue. Il peut survivre un an sans manger.

-Un an !? Je comprends pourquoi il est toujours malade... Et c'est tout ?
-Heu... non, tu peux aussi connaître son poids, sa taille, son régime alimentaire le plus adapté...
-Du caramel !
Mais ma remarque résonna dans le vide.
-Et c'est aussi tes papiers d'identité. Alors ne le perds pas.
-C'est tout ?
-Oh, et il peut aussi te permettre de connaître les attaques de ton rapion !
-C'est nul, je connais déjà mes attaques...
Mais il m'ignorèrent.
-C'est nul, je connais déjà ses attaques...
-Voleur de réplique !
Le prof était à fond dans son truc :
-Rapion, montre-nous tes attaques !
Ikse lui arracha le machin des mains :
-Il s'appelle Graffias ! Et je connais déjà ses attaques !
Le prof parut étonné.
-Vraiment ? Comment tu le sais ?
-J'ai acheté un livre à Bourg-Don. Il y avait un descriptif des attaques dedans.
-Qu'il s'appelle Graffias je voulais dire.
-C'est un type en noir qui me l'a dit. Et apparemment, mon rapion a l'air d'accord avec ça.

Il y eu un instant de silence.
-Un... un type en noir ? Ikse, il ne faut pas fréquenter des inconnus !
-Il m'a sauvé la vie !
-Il t'a... Nom d'un légendaire, Ikse, tu dois être prudent ! Extrêmement prudent !
-Je le suis, qu'est-ce que vous croyez !
-Je te crois, mais...
-Professeur, je suis fatigué. Je vais repartir tôt demain. J'ai assez perdu de temps. Et rangez ce paquet de caramel, vous allez encore rendre Graffias malade !

Ikse passa une partie de la soirée à bidouiller son pokédex. Il ne l'avouerait probablement jamais en public, mais ce machin lui plaisait énormément. Il prit un certain temps pour me le montrer.
-Tous les grands dresseurs en ont un ! On peut pas être un vrai dresseur sans pokédex !
-Je doute que ce truc te fasse grandir. Laisse-moi dormir !
-Merci, maman aussi sera contente pour moi ! Je vais l'appeler de suite !
Quel crétin. Je l'imaginais, chef de team, en train de mobiliser ses hommes à la recherche d'un cadeau pour l'anniversaire de sa môman chérie. Mais il fallait se rendre à l'évidence, il était plus difficile de l'imaginer chef de team qu'avec une boîte rose en forme de lovdisc et pleine de caramels. Ou en train de jouer avec une petite machine pleine de boutons et ricanant bêtement derrière un bureau. Visions d'horreur. Pourquoi avais-je un dresseur pareil, pourquoi monde cruel !?

Il me réveilla aux aurores le lendemain. Après avoir passé la journée à marcher et à taper des idiots en série, on ré-arriva à Bourg-Don.
Et le surlendemain, on put enfin continuer notre aventure. Ce qui se résumait à avancer et taper des idiots en série jusqu'à la prochaine ville. On croisa quelques dresseurs qui nous défièrent en combat. Une série de gamins idiots fanas d'insectes. Et d'autres qui étaient adultes, idiots, et insecto-maniaque. Et en série !
Heureusement pour moi, ils se firent de plus en plus rares, et on put voyager à peu près peinards. Et en tapant des idiots en série, pour changer. Mais petit à petit, le paysage se modifia, passant des forets de pins à des prairies, des collines et des prairies sur des collines. Les pokémons qui nous attaquaient parfois changèrent aussi, mais ils ne furent pas une grande menace pour autant. A l'exception de ces crétins de piafs qui finirent par m'obliger à prendre la fuite. Une fois, et à l'usure, parce que je commençais à être fatigué. Ils ne perdaient rien pour attendre. Ma vengeance serait terrible !

Et en fin d'après midi, on atteignit une ville. Elle commença d'abord par se détacher au loin, derrière ces foutues collines, semblables et ennuyeuses. Elles me rappelaient un peu le décor artificiel de la boîte du PC. Je les détestais. Puis la cité se rapprocha, ses bâtiments sombres se détachant sur le ciel bleu. Et enfin, nous y fûmes.
Enfin, nous fûmes surtout surpris. La ville était déserte, en ruine et fantomatique. Ikse, lui, était béat. J'avoue que c'était impressionnant. Et angoissant. Il y avait un vieux panneau en bois pourri à l'entrée. Ikse le lut :
- « B... ve... à Six-thés, cité des inf..., ...sanes et autres... és !» . Alors tout ces champs qu'on a vu, c'est du thé ? J'aimerais bien savoir ce qui est arrivé...
-Moi aussi, mais de préférence sans avoir à tomber dessus.
-Allons voir !
-T'es malade ! Je rentre pas là-dedans moi ! C'est glauque !

Mais il ne me laissa guère le choix. Saleté de dresseur indigne ! M'obliger à aller dans cet horrible endroit... Et si on tombait sur de gros pokémons balèzes impossible à battre, hein ? Tous ces bâtiments vides et délabrés, qui nous contemplaient de toute leur hauteur, ces masses grises et inanimées qui nous dominaient...
Et finalement pas si déserts que ça... Il y avait des pokémons qui se cachaient là. Des tas. Qui nous encerclaient. Qui nous observaient. Je les percevait fugitivement, mais leur odeur était claire. Une odeur de gaz. Une odeur de spectre. J'avais la trouille.

On arriva sans encombre sur la place centrale, une grande place circulaire, où trônait une fontaine tarie et défoncée, dans laquelle stagnaient de l'eau croupie et de la mousse. Insidieusement, nos observateurs se rapprochèrent.
-Ikse... on ne devrait pas rester là...
-Qu'est-ce qu'il y a, Graffias ? Tu sens quelque chose ?
Je tournais comme une toupie sous l'effet de la panique, et il ne remarquait vraiment rien ? Mais quel imbécile heureux ! Il se baissa et me tapota la tête de façon rassurante.
-Tout va bien Graffias ! Il ne nous est rien arrivé jusqu'à présent, non ?
-Vous feriez quand même mieux de vous réfugier au centre pokémon avant la tombée de la nuit.
Surpris par cette voix qui surgit soudainement derrière lui, Ikse sursauta, manqua de m'écraser, trébucha et se retrouva bêtement sur son séant.
-Oh mon Graffias ! Je ne t'ai pas fait mal ?
-Miraculeusement.
-Hé vous ! Ça va pas de surgir comme ça derrière les gens ! … O... oh, c'est vous... Vous m'avez fait peur !
« Vous » était l'homme sombre qui nous avait sauvé de la noyade. Il se contenta de hocher la tête. Sa présence en imposait plus que l'aura de cette ville et de ces fantômes. Curieusement, je me sentais rassuré auprès de lui. Quasiment instinctivement, je me collai contre lui.
-Bonjour Graffias.
-Vous nous sauvez encore ! Les pokémons ont reculés !
-Ah, tu les as senti. Vous feriez mieux d'aller au centre pokémon. Les spectres n'aiment pas se montrer le jour, mais la nuit ils n'hésiteront pas à vous attaquer.
Mais Ikse s'en fichait. Une seule chose l'intriguait :
-Excusez-moi, mais qu'est-ce qui est arrivé à cette ville ?
« Vous » ne répondit pas, il remit juste le dresseur sur pied et déclara « Suivez-moi. ».

M. « Vous » Mystère nous conduisit jusqu'au centre pokémon. Le seul bâtiment allumé et en bon état de la ville. Prenant mon courage à deux pinces, j'osai lui demander :
-Dites !
Son regard turquoise tomba droit dans le mien, ce qui me fit hésiter.
-C... C'est quoi, votre nom ?
-Tu veux connaître mon nom ?
Par chance, Ikse vint à ma rescousse.
-C'est vrai ça ! Vous nous sauvez, et on ne sait même pas par qui !
L'inconnu nous contempla successivement, avec nos petits airs, indignés mais pas trop. Il eut un sourire imperceptible, et répondit :
-Appelez moi... « Zhède ». A bientôt.
Profitant de notre surprise, il tourna les talons et disparu dans une rue plus loin. Ikse voulut lui courir après, mais je le retins en lui pinçant le bas du pantalon. Pas question d'aller se fourrer au milieu de ce dont on venait de nous sauver. Et puis, le temps qu'il arrive à la ruelle, l'autre se serait certainement déjà volatilisé.

Par conséquent, je me ruais dans dans le centre chaleureux. Ikse me suivit, quoiqu'en se retournant une dernière fois. Aussi, il ne vit pas l'infirmière se précipiter sur lui. Il ne se rendit compte de sa présence que lorsqu'elle fut sous son nez en demandant :
-Nom d'une tisane, vous allez bien !?
Ce qui eut pour effet de refaire sursauter le jeune homme qui manqua de se retrouver sur le derrière une fois de plus.
-Mais qu'est ce que vous avez tous dans cette ville, à surgir de n'importe où ?
La jeune femme eut l'air de ne pas comprendre.
-Pardon ? Je suis seule dans cette ville...
-Vous ne savez pas qui est ce « Zhède » ?
-Heu... Je ne connais aucun « Zhède ». Mais ne restez pas dans l'entrée, le voyage à dû être pénible.

L'infirmière nous entraîna jusqu'à la salle de repos.
-Leveinard ! On a des invités ! Prépare-nous un bon repas, tu veux bien ? Et une bonne gamelle pour rapion ! Vous avez d'autres pokémons à soigner ?
-Non.
Curieusement, elle était excitée comme un dynavolt.
-Oh, vous avez du courage d'être venu jusqu'ici.
-Justement, qu'est-ce qui est arr...
-Vous avez du linge à laver ? Je vais faire une machine.
-On verra ça après, non ? Qu'est-ce qui...
Il fut une nouvelle fois interrompu par un « leveinaaaaard ! », traduisible par :
-Et voilà ! Bienvenue au centre pokémon! Thé chaud devant !
Leveinard arriva joyeusement avec un plateau à la main, sur lequel il y avait une bouilloire, des tasses et des sachets de thé.
-Merci Leveinard. Caninos et Lixy ne sont pas encore rentrés ?
La pokémon ronde et rose hocha la tête.
-Non, pas encore, je commence à m'inquiéter.
Comme si elle avait compris ce que son pokémon venait de dire, la fille dit :
-Pourvu qu'il ne leur arrive rien.
Évidemment, Ikse se sentit le besoin de mettre son grain de sel.
-Mais qu'est-ce qu'il se passe ici, à la fin !?
-Oh, rien de grave, ne vous en faites pas.
Il prit un air renfrogné et agita un doigt.
-Ce n'est pas beau de mentir.
-Écoutez, il va faire nuit. On ne peut rien faire de plus.
-Et si vous me disiez ce qu'il se passe ?

L'infirmière soupira. Le dresseur l'encouragea d'un geste de la main.
-Cette ville était autrefois la capitale mondiale du thé. On en produisait de six sortes différentes dans les champs qui nous entourent ! Et puis, les teams sont arrivées. Elles se sont implantées dans la ville, ont gagné en importance et ont fini par en prendre le contrôle. La police n'a rien pu faire. Et ils devenaient de moins en moins capable d'agir au fur et à mesure que la violence devenait la seule loi.
Les gens ont alors commencé à fuir. Et plus il fuyaient, plus les teams avaient le champs libre pour se battre. Jusqu'à la guerre totale. Elles se battaient entre elles et contre la police. La ville a été ravagée. Et quand il a commencé a y avoir des morts... à ce moment là, ils se sont rendus compte que ça allait trop loin, mais c'était trop tard. Ils ont alors déménagés ailleurs, et comme ils étaient les derniers habitants...
Puis la ville a été envahie par les spectres, et la cité a été désertée définitivement. Certains prétendent que ce sont les esprits de ceux qui sont tombés durant les batailles. Ils évitent de se montrer le jour, mais la nuit...
Heureusement, ils n'osent pas s'attaquer au centre pokémon, il y a trop de lumière. Mais en revanche, ils sont très agressifs envers ceux qui tentent de traverser la ville.
-C'est donc ce qui s'est passé...
Quel idiot. Évidemment, elle venait juste de le lui dire ! Il avait quand même l'air béat et choqué. La jeune femme repris son récit.
-Durant la guerre, l'inspecteur Arbracames, qui était le chef de la police, a été tué. C'était un grand homme, très admiré et respecté même par les teams. Après sa disparition, son caninos et le petit lixy qui les suivait partout se sont retrouvés orphelins. Par la suite, ils ont refusé de quitter la ville. Ils vivaient avec moi au centre. Évidemment, ils ont besoin de se défouler, donc ils sortent jouer durant la journée, quand ils ne risquent rien, mais la nuit arrive, et ils ne sont toujours pas rentrés.

Comme je le craignais, Ikse reprit sa pose de vainqueur à la noix.
-Dans ce cas, il est de notre devoir d'aller les chercher !
=Quoi ?
Visiblement, l'infirmière était aussi étonnée que moi.
- « Notre » !? Vas-y tout seul ! Je plonge pas dans ce nid de spectre !
-Je savais que je pouvais compter sur toi, Graffias !
-Je viens aussi !
Leveinard arriva, coiffé d'un tricorne ridicule.
-Leveinard vous guidera là ou les deux petits vont jouer habituellement.
-Ok, allons-y !
-Mais j'ai pas fini de manger !
Sourds à mes protestations, Ikse partit joyeusement, droit vers le danger. Leveinard (puisqu'elle ne semblait pas avoir d'autre nom) m'encouragea.
-C'est pour la bonne cause ! Et il vaut mieux y aller avant que la nuit tombe. Je te préparerais un super, truc après ! Et si tu es blessé, je pourrais te soigner !
-Je préfèrerais éviter...