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Voyages d'un capitaine vers les flots de junkolusa



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Informations

» Auteur : junkolusa - Voir le profil
» Créé le 01/09/2009 à 03:12
» Dernière mise à jour le 01/09/2009 à 03:12

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Un capitaine incarcéré
Cet après midi, Carmin sur Mer était noyé sous des trombes d'eau. Le ciel était d'un noir strié d'éclairs car une tempête menaçante avait éclaté en haute mer. Avec une mer déchaînée, personne ne se risquerait à sortir son navire par un tel temps. Malgré ces conditions climatiques déplorables, beaucoup de gens étaient soulagés.
Dans un bistrot réunissant presque que des membres d'équipages, l'ambiance était au beau fixe. Les marins buvaient et jouaient des sommes folles, emportés par un tourbillon d'alégresse. Plus personne ne craignait la personne dont le visage était placardé dans de nombreux ports de Kanto et de Johto.

Sur une des affiches, on pouvait admirer le portrait d'une jeune femme aux cheveux noirs qui lui arrivaient jusqu'à la nuque. Ses yeux bleus affichaient un air hautain et suffisant, effet accentué par ses fines lèvres et son nez droit. Sous son portrait, la légende indiquait en grosses lettres: « Mara STORM, recherchée pour de multiples actes de piraterie. Récompense de 50 000 pokédollars. S'adresser aux autorités pour tout renseignement ».

Cette femme se faisait connaître depuis presque huit ans. Personne ne savait d'ou elle venait, mais tous savaient ce qu'il se passerait si ils croisaient la route de la navigatrice. A la tête de son équipage, elle écumait les mers et détroussait les navires marchands. Elle était très douée au combat, que ce soit avec une pokéball ou un fusil.

Pour un marin, la pire vision qu'il pouvait avoir était de croiser cette femme. Son navire apparaissait mystérieusement lors des nuits de brouillard et attaquait rapidement. Le seul pavillon noir, frappé d'un sabre et d'un fusil entrecroisés sur un triangle bleu mettait les équipages en état d'alerte.
Le nom de l'Esprit de l'Océan devint rapidement synonyme de terreur dans les ports. Peu de navires, qu'ils soient à voiles ou à moteur, ne parvenaient à rattraper les pirates. Très bonne tacticienne, Mara attaquait par surprise et pillait avec célérité sans subir beaucoup de pertes.

Aujourd'hui, les marins ne craignaient plus rien. Par une étrange ironie, la redoutable capitaine pirate avait été arraisonnée lors de ses achats dans un centre commercial de Doublonville. Elle s'était fait bêtement arrêter lors d'une séance de shopping car comme toute femme, elle était capable de claquer une quantité impressionnante d'argent en vêtements. Malgré la capture du capitaine, son navire était demeuré introuvable, menace toujours existante pour les autorités.

Le port de Carmin sur mer était protégé par un fort militaire en béton. Parmi les nombreuses ouvertures dans les murs de la structure, une petite fenêtre barrée d'acier retenait la jeune femme. La jeune pirate était actuellement retenue prisonnière dans la ville depuis deux jours et son procès ne devrait pas durer plus d'une journée. Il serait bâclé et elle payerait les pots cassés, les preuves si nombreuses qu'il lui serait impossible de s'en tirer.

Dans une petite cellule sombre, froide et humide, Mara, qui venait d'avoir 25 ans il y à peu, se tenait face à une petite fenêtre équipée de barreaux. La pluie tombait sans cesse, mouillant son visage strié de larmes. Elle regarda une fois de plus autour d'elle, détaillant encore et encore ces murs de pierres nues et cette simple paillasse qui devait lui servir de lit. Les gouttelettes d'eau s'infiltraient dans la maçonnerie, rendant l'endroit encore plus humide. La porte devant elle était en acier blindé et était percée d'un judas. Assise sur la planche faisant office de lit, elle soupira devant ce magnifique respect des droits élémentaires de la personne humaine alors qu'elle vivait dans le monde moderne, plus au Moyen Age.

Un bruit de grincement se fit entendre et la tira hors de sa déprime. Le gardien avait ouvert la porte pour laisser entrer un homme en costume noir. De par sa prestance, l'homme à la cravate contrastait avec la jeune femme vêtue simplement d'une chemise bleue délavée et d'un jean fermé par un ceinturon de cuir.

Il s'installa devant elle et effectua froidement son travail.
-Mademoiselle, j'ai le regret de vous annoncer que la demande d'extradition faite en votre nom vers Sinnoh a été rejetée ce matin.
-Je m'en doutais un peu. Maintenant qu'ils me tiennent, ils ne veulent pas me laisser m'échapper. En ce qui concerne le procès ?
L'avocat qui lui avait été commis d'office déglutit.
-Voyez vous, hier soir, le gouvernement de Kanto a émis un décret qui suspend le droit d'avoir un procès en cas de piraterie et a également modifié l'échelle des peines.

La jeune fille était encore sous le choc de cette nouvelle. Si elle comprenait bien, ce serait un jugement donné sans recours et elle n'aurait pas le droit d'assurer sa défense.
-C'est impossible. La rétroactivité des peines me donne droit à un procès. J'exige que l'on me traite plus dignement que ça. Nous sommes au XXIème siècle ! Les droits de l'homme, ça vous dit quelque chose ?
-Ecoutez. Ce …
L'avocat s'interrompit et regarda autour de lui avec suspicion. Paranoïaque, il surveillait ses arrières pour voir si quelqu'un pouvait l'entendre. Après s'être assuré que ses paroles resteraient confidentielles, il se mit au niveau de sa cliente et murmura la suite, loin d'oreilles indiscrètes.
-Ce gouvernement se moque des libertés élémentaires. Cette dictature m'interdit de défendre de plus en plus de clients, vous compris désormais.
-Alors que faites vous encore là ?

La jeune Mara regarda l'avocat dans les yeux. Celui ci décida de tout lui dire.
-C'est à moi qu'il incombe de vous dire cela et j'en suis navré, mais votre sort à déjà été fixé par ce décret.
-Qu'est ce que je risque ? Vingt ans de réclusion criminelle ou bien finir ma vie dans cette pièce puante ?
-Non. Je suis désolé de devoir vous l'annoncer. Demain matin, vous serez condamnée à mort en étant pendue jusqu'à ce que mort s'en suive. Adieu.
Mara le regarda s'en aller, incrédule. La porte se referma dans un horrible grincement, la laissant seule dans cette pièce minuscule. Stupéfaite, elle se laissa glisser le long du mur humide de sa cellule, encore sonnée par la nouvelle. Son avocat était parti, tout était maintenant fini. Elle n'avait plus d'espoir à avoir, le lendemain elle serait amenée en place publique et exécutée. Elle ne pouvait pas croire que cela lui arriverait. Elle ne voulait pas mourir à vingt-cinq ans !

La jeune femme regarda par la fenêtre et aperçut la mer, si attirante, comme au premier jour de sa vie sur les flots, mais désormais inaccessible. Son rêve secret ne se réaliserait jamais et elle retint difficilement ses larmes. Son regard se portait sur la place bordant le port ou l'Océane était amarré. La seule chose qu'elle apercevait sur la place pavée, c'était l'estrade ou se dressait un gibet, celui ou elle mourrait étranglée par la corde.

Mara vit le soleil se coucher, ce serait la dernière fois de sa courte existence qu'elle admirerait le crépuscule. La pirate s'effondra soudainement, hystérique et pleurant sur son infortune. Elle n'était pourtant pas destinée à devenir pirate, étant née dans une famille respectable. Malgré tout l'amour qu'elle avait reçu, sa soif d'indépendance et son désir secret l'avait amenée à se lancer comme capitaine de navire.
Elle avait tourné le dos à sa famille qui jugeait son projet trop fou. Elle haïssait sa mère qui lui avait toujours interdit de s'approcher de la mer. Peine perdue, cet inconnu mystérieux l'envoûtait et lui cachait un mystère qu'elle voulait résoudre.
Comment son père avait il pu se rallier à l'avis de sa mère et lui interdire de réaliser ses chimères ? Son frère était tout aussi attiré qu'elle par un mythe aussi fantomatique.

Un soir, elle s'était violemment disputée avec ses parents et avait fait le mur. Haïssant sa famille plus que tout, sa fugue l'avait amenée à voler un yacht de luxe et tenter sa chance avec une bande malfamée recrutée sur les quais en urgence. Elle avait changé de vie et pour quelle raison ? Pour finir au bout d'une corde sans avoir réalisé son rêve.
Si seulement elle avait pris ses pokémon avec elle. Comment avait elle pu croire ne rien risquer dans un centre commercial ? Comment avait elle pu se croire à l'abri des traqueurs, des Services Secrets et des multiples délateurs ?

Ce qui lui fit le plus mal, c'est qu'elle n'avait pas pu faire ses adieux à son équipage. Elle était probablement écœurée de savoir que plus jamais elle ne serait au milieu de ses hommes, à fendre les flots. Sa poitrine cognant douloureusement tandis que ses yeux la brûlaient.
La jeune fille s'assit dans un recoin pour se prendre la tête entre les mains avant de pleurer de nouveau. Epuisée, elle finit par s'endormir sur les pierres dures. Elle passa toute la nuit allongée ainsi.