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Le Projet Orion - Réalité parallèle de ABE



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Informations

» Auteur : ABE - Voir le profil
» Créé le 10/07/2009 à 18:48
» Dernière mise à jour le 09/11/2009 à 13:29

» Mots-clés :   Aventure   Fanfic collective   Présence d'armes   Région inventée

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Chapitre 39: Perte de temps [Alecx]
Le groupe était de retour dans la salle de réunion que Lady Sybille avait mise à leur disposition. Après la bataille, chacun avait aidé les soldats à se relever, tournant autour du manoir et tendant la main à qui en avait besoin. Malgré le nombre impressionnant d'hommes à terre, celui des victimes était beaucoup plus faible. Les soldats qui n'étaient pas armés avaient eu la présence d'esprit de se faire passer pour morts, s'allongeant au sol au milieu d'autres corps. Hélas, peu ne veut pas dire aucun, et il fallait tout de même compter, parmi les deux-cents hommes qui avaient combattu, une trentaine de défunts. La tristesse marquait le visage des survivants, qui voyaient là partir, plus que de simples collègues, de véritables amis. Elle s'installait dans leurs yeux, creusait leurs rides et ternissait leur teint. La guerre durait depuis longtemps, mais jamais ils ne s'y habitueraient. Au nombre de morts, il fallait aussi ajouter celui des blessés, supérieur d'une dizaine. Ceux-ci, après avoir été secourus, attendaient dans l'infirmerie de l'installation, parfois agonisants. Leur inattention leur coûtait cher…

Et donc, après un appel de Louka, tous ceux qui le désiraient s'étaient réunis au même endroit qu'un peu plus tôt dans la journée, avant l'attaque. Ainsi, étaient présents Louka, Zeronos, Pluton, Sahra, Drayke et Roland. À la suite de ces événements, Lilian avait ressenti un besoin urgent de se reposer et Marine avait réussi à murmurer « Ponyta… » alors qu'elle quittait le petit groupe dans lequel elle s'était trouvée.

« Bien, commença Louka. D'abord, je suis vraiment content de vous voir tous en bon état malgré le fait que nous ayons tous combattu. Et c'est à ce sujet que je vous ai demandé une réunion. Comme vous le savez, commença-t-il à exposer avec une pointe de lassitude, Lady Sybille d'Azrad a revendiqué notre aide dans cette guerre. Nous avions décidé de reporter la question à plus tard dans l'attente d'informations supplémentaires. Afin des recueillir ces informations, nous nous sommes donc divisés en deux groupes, dont l'un a passé des heures entières dans la bibliothèque. Nous en savons maintenant beaucoup plus sur la géographie d'Harmonie et celle de ses trois continents et, sur ces bases, nous avons de quoi élaborer une stratégie d'attaque. Durant cette bataille, nous avons hautement participé à la victoire, ce qui témoigne de nos bonnes intentions envers Hyméria.
-Merci, j'avais oublié, lança Zeronos.
-Excusez-moi. La question maintenant est de savoir si, oui ou non, nous sommes prêts à nous engager dans cette guerre, dont vous avez pu avoir un bref aperçu il y a de cela une demi-heure. Je ne veux pas vous presser, seulement une délégation officielle, comme vous avez pu le comprendre tout à l'heure, est censée arriver bientôt, et je pense qu'il est bon pour nous de préparer la réponse que nous comptons donner au seigneur d'Hyméria, qu'elle soit ou non positive.
-Donc ne perdons pas de temps à tergiverser, conclut Sahra. »

Un silence pesant s'installa. Il était l'heure de prendre un choix difficile, un choix qui, s'il était pris à la légère, aurait un impact sur plusieurs vies. Peut-être même plus encore que ce que les membres du groupe ici présents ne pouvaient imaginer… D'un côté, un non les mettrait dans une situation délicate ; de l'autre, un oui revenait à mettre leurs vies en jeu. Louka prit la parole :

« Bien… Que tous ceux qui sont pour une alliance temporaire avec Hyméria lèvent la main. »

À cet instant, les regards, hésitants, se croisèrent. Pour donner l'exemple, Louka leva la main.

« Des p'tits soldats à volonté ? Deux fois plutôt qu'une ! s'écria Zeronos en levant la main lui aussi. »

Les autres demeuraient incertains. Sahra ne voulait pas faire la guerre. Mais comment se débrouillerait-elle dans un monde dont elle ne connaissait rien ? Si elle choisissait de rester ici, n'y aurait-il pas un jour où, de gré ou de force, elle serait impliquée dans ce conflit ? Pouvait-elle vraiment y échapper ? Bien qu'à contrecœur, elle devait admettre qu'en y réfléchissant, le plus sage était encore de se battre.

« J'en suis, grommela-t-elle en imitant le geste des deux autres. »

Après une courte réflexion, Drayke donna son accord aussi. On ne gagnait pas sans se battre.
Pluton se posa la question plus longuement. Non pas celle de savoir si oui ou non, elle voulait s'engager dans la bataille, mais plutôt si elle était prête à faire équipe avec ces humains « normaux ». Ils n'étaient pas comme elle. Mais ils n'étaient pas non plus comme ceux de son monde. Ils n'étaient pas construits sur ces préjugés. Ils l'accepteraient. Et elle les accepterait aussi. Une voix de plus.
Quand Pluton expliqua la situation à Roland, un voile assombrit son visage. Non, il n'était définitivement pas question qu'il se batte. Faire couler le sang était contre sa nature. C'était la Vie qu'il voulait voir, pas la mort. S'il fallait, il aiderait en soignant les blessés, mais il n'avait pas l'intention de tuer ne serait-ce qu'un insecte.
Cependant, les membres du groupe étant neuf, et cinq ayant donné leur accord, le verdict fut sans appel : ils se battraient. Ils s'allieraient à Hyméria jusqu'à ce qu'ils puissent rentrer chez eux. Chacun semblait abattu. Personne ne le voulait réellement.



Avant la bataille, dans la bibliothèque du manoir.

« Ici votre commandante. Les hélicoptères qui arrivent sur notre position ne sont pas ceux de la délégation. Je répète, les hélicoptères qui arrivent sur notre position ne sont pas ceux de la délégation. Code rouge ! Tout le monde à son poste, code rouge ! »

Lilian leva promptement la tête, les sens aux aguets. Roland l'observait. Il n'avait pas compris ce qui avait été dit, mais selon l'intonation de la voix de la femme, il était capable d'affirmer que quelque chose de grave allait arriver.

« Nous allons être attaqués, lui fit Lilian en réponse à son air perplexe (ou peut-être était-ce à ses pensées ?). Sais-tu te battre ?
-Ia'j sed snoiton, lui répondit-il. Ut-siarruop em resopéd snad nu tiordne ne ruetuah ?
-Arc ? se renseigna Lilian.
-Tcaxe, confirma Roland.
-Accroche-toi. »

Et, perdant leur état physique, ils s'évanouirent peu à peu pour ne plus devenir que deux boules de lumière pure qui s'envolèrent à pleine vitesse. Laissant Lucas seul.
Lui aussi avait entendu l'appel de Lady Sybille. Mais il n'était pas en état de se battre. Depuis quelque temps déjà, il se sentait mal. La tête lui tournait, il lui semblait qu'il allait tomber dans les pommes. Il percevait les sons comme s'ils étaient amplifiés, voyait les mouvements des autres comme s'ils eussent été d'immenses tornades dévastatrices. Les lettres du livre qu'il avait commencé paraissaient danser, devenaient floues… Dehors, il entendait des cris, des bruits, ceux d'armes, ceux d'hélicoptères. Les pas des soldats qui couraient dans tous les sens. Il devait aller aider.

Il se leva. Trébucha.

Il n'allait pas. Accroupi au sol, il finit par s'étaler sur le ventre. Que lui arrivait-il ? Des couleurs passaient devant son regard perdu. Des couleurs vives, violentes. Des couleurs qui lui heurtaient la rétine. Comment avait-il pu apprécier cela ? Enfin, un noir apaisant apparut. Un noir plat, calme, constant. Bientôt interrompu par une lueur. Celle de sa main.

Le symbole sur sa main se mit à luire fortement. Très fortement. Une lueur intense qui éclaira totalement la bibliothèque, envoyant au sol les ombres allongées des étagères qui l'entouraient. Darkrai se manifestait ? Pourquoi ? Un violent mal de tête s'empara de lui. Par réflexe, il s'agrippa au tapis, retenant un cri. Darkrai apparut devant lui dans ses habituelles volutes de fumée noires. Ou du moins à quelque chose qui s'y apparentait. Il se mit à faire très froid. L'air était glacé.

Attrapant un tabouret près de lui, Lucas s'en servit pour se relever difficilement. L'effort lui parut surhumain. Darkrai le regardait.
« Qu'est-ce que tu veux ? lui demanda Lucas, maintenant inquiet. Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Darkrai le regarda, ses yeux bleu électrique le dévisageant froidement. Lucas perdit toute notion de temps. Le Pokémon leva sa main aux longs doigts crochus vers le jeune homme. Partant, l'air se flouta, comme si une onde puissante en émanait. Lucas sentit un courant d'air chaud qui le fit reculer d'un pas. Il connaissait cela. Et il ne voulait pas connaître la suite, qui ne tarda pourtant pas à venir. Une vague de sensations et de souvenirs l'assaillit brusquement, le prenant au cœur, mais aussi en son âme. Les images, horribles, défilaient dans sa tête. Il ne pouvait le supporter. Il vivait en une seconde ce qu'il avait vécu en une vie. Il reprenait tout depuis la naissance. Puis ses dix ans. Sa première rencontre. Seize ans, l'âge d'entamer un voyage. La Team Galaxie. Torture. Vieillard. Darkrai. Giratina. Giratina. L'attirer ici. Non, là-bas. Au sommet du Mont Couronné. Ici, à Hyméria. Encore un autre monde. Le Monde Distorsion ? Cela n'avait pas de sens… Rien n'était à l'endroit ! Sa tête… Il avait mal à la tête ! Encore plus loin. Il avait fait ça ? Son voyage. Les badges.

Il tomba à genoux.

Darkrai. Regigigas. Regi Magibus ? La Team Galaxie. Julien. Darkrai… Il ne voulait pas…
« STOP !! hurla-t-il tandis que les images disparaissaient. »

Darkrai était en face de lui. Il n'avait pas bougé. Lucas était nauséeux. Combien de temps était passé ? Il… Il ne se sentait plus le même. Il était toujours lui mais… Il avait l'impression de ne pas être celui qui était arrivé dans ce monde. Il passa la main à sa ceinture. Toutes ses balls étaient là. Bien. Ses six balls. Il ramassa son béret. Darkrai disparut.

Prénom : Lucas
Sexe : Masculin
Âge : Entre seize et dix-sept
Signe particulier : A très largement développé ses capacités liées à Darkrai. Notons les facultés de passer d'une ombre à une autre, de créer un « dôme de protection » genre bouclier, et d'autres qui se montreront éventuellement plus tard. Il cache le symbole qui orne sa main à l'aide d'une mitaine de cuir noire.
Fic d'origine : Le Nœud de Regigigas
Pokémon : 7 après l'intervention de Darkrai : Brasegali, Musteflott, Roserade, Elekable, Etouraptor, Rhinoferos et Darkrai.

Lucas tendit l'oreille. La bataille devait être terminée s'il en jugeait par le silence qui régnait à présent. Avec ses compagnons, l'affaire avait dû être vite réglée. Il fallait qu'il les rejoigne. Il allait quitter la salle quand la porte s'ouvrit. Réagissant par instinct, il se dissimula dans l'ombre d'une étagère, devenant invisible aux yeux de quiconque. Il vit Marine entrer.

« Ah, c'est toi, fit-il en sortant de sa cachette. Tout le monde va bien ? »
-Oui, nous avons chassé les ennemis hors du manoir.
-Toi aussi ? hésita-t-il en se souvenant de son départ précipité. »

Ce coup-ci, la jeune fille resta silencieuse. Puis, arborant un sourire sous son regard triste, elle lui répondit :
« Oui oui, ne t'en fais pas pour moi.
-Très bien… Je vais chercher les autres. »

Marine hésita un instant en le regardant puis lui demanda :
« Lucas… Tu n'aurais pas… changé ?
-Si, mon t-shirt commençait à sentir la transpiration si tu vois ce que je veux dire… »

Il remarqua que le regard de son interlocutrice se posait fréquemment sur la PokéBall posée sur la table à côté de lui.
« Bonne chance avec Ponyta, dit-il avant de sortir de la pièce. »



Lucas l'avait laissée seule. Et quelque part, c'était ce qu'elle préférait. Elle appréhendait ses « retrouvailles » avec sa jument, aussi n'avait-elle rien contre un peu d'intimité. Intimidée, elle approcha sa main de la ball. L'objet métallique était froid, pourtant sous sa peau le contact lui parut brûlant.
« Te voilà enfin ? Tu daignes finalement me retrouver ? »
« Ne commence pas ! Je suis sincèrement désolée… Ne crois pas que c'est facile pour moi ! »
« Parce que c'est difficile d'appuyer sur un simple bouton peut-être ? »
« Ne recommence pas ou tu y resteras plus longtemps encore ! »
« Voyez-vous ça ! Madame se donne des airs ! Arrête, tu me fais rire ! »
« Nous allons dehors, je vais te laisser sortir, fit froidement Marine. Mais ne m'oblige pas à te renfermer ! »


Ponyta ne répondit pas. Comme Lucas quelques minutes auparavant, Marine quitta la bibliothèque.



Dans la chambre qui lui avait été mise à disposition, Lilian tentait de se reposer du mieux qu'il le pouvait. Tentait seulement, car il ne pouvait s'empêcher de réfléchir à plusieurs choses à la fois. Une délégation importante devait arriver sous peu. Les autres s'étaient réunis et, à l'heure qu'il était, avaient certainement pris une décision pour la suite des événements. Qui ne pouvait être que celle qu'il voulait éviter à tout prix. Pas besoin de lire dans les pensées pour s'en douter. Les souvenirs d'une guerre semblable s'inséraient de forces dans son esprit. Et avec eux, les souvenirs des victimes, des blessures…

Couché dans son lit, les mains sous la nuque, Lilian regarda le plafond, propre, blanc, immaculé…

Et soupira…