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Le Projet Orion - Réalité parallèle de ABE



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Informations

» Auteur : ABE - Voir le profil
» Créé le 18/01/2009 à 17:19
» Dernière mise à jour le 19/02/2009 à 17:11

» Mots-clés :   Aventure   Fanfic collective   Présence d'armes   Région inventée

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Chapitre 28: La division [Alecx]
Tout le groupe était maintenant tourné vers Lucas, les yeux résolument fixés sur sa main droite, au centre de laquelle se trouvait, comme gravé, un symbole représentant un point surmonté d'un éclair. Ce symbole qui liait l'Élu au Pokémon Noirtotal. Ce symbole qui, par sa simple présence, avait tracé tout un destin. La Marque de Darkrai. Quelques semaines plus tôt (mais que signifiait réellement une semaine ici ?), Lucas n'aurait jamais fait une telle remarque. Mais maintenant, il savait qu'il avait en sa possession un Pokémon capable non seulement de faire venir Giratina mais aussi de le battre.

« Si je comprends bien tu voudrais te servir de ton Darkrai pour appâter Giratina ? demanda Lilian.
-On peut voir les choses comme ça, répondit Lucas. Enfin... fit-il, hésitant. Si ça ne vous dérange pas, je préfèrerais quand même utiliser cette solution en dernier recours.
-Mais s'il s'avère que l'on n'a pas d'autre choix, tu penses au groupe, hein ? insista Roxanne.
-Et aussi à ce que pourraient te faire les membres de ce groupe si tu n'acceptais pas, ajouta Zeronos en faisant craquer ses doigts.
-Pour tout vous dire, ce qui me fait hésiter, c'est que je ne suis pas sûr que nous puissions battre aussi facilement un Pokémon légendaire et lui demander de tous nous ramener chez nous bien gentiment, vous ne croyez pas ?
-A nous tous, nous avons assez de Pokémon pour venir à bout d'une armée, alors pourquoi pas d'un simple Pokémon, aussi puissant soit-il ? fit Louka. De plus, nous avons tous certaines « particularités » qui nous facilitent la tâche, non ?
-Écoutez, les interrompit Rachid, c'est pas que votre conversation m'ennuie, mais si l'on déguerpissait avant qu'autre chose ne nous tombe dessus ? »

La décision approuvée à l'unanimité, ils prirent la route, Louka aux devants, Zeronos à ses côtés. Apparemment, bien qu'il fût contre l'idée de sociabiliser un tant soit peut avec les autres, il témoignait envers Louka une certaine marque de respect, sans doute pour ses petites démonstrations précédemment accomplies. Pluton, elle, restait un peu à l'écart. Bien sûr, après ce qui était arrivé à Rachid, personne ne la laissait s'éloigner du groupe, mais personne ne s'approchait d'elle non plus. Même les filles, qui avaient essayé tous les sujets de conversation possibles, avaient finalement baissé les bras. Lilian, Lucas et Rachid étaient tous les trois plongés dans une grande conversation sur les Pokémon légendaires et les possibilités qu'offrait leur existence dans chacun de leurs univers. Enfin, au milieu de ce groupe, Roland, qui marchait tête baissée, Shaymin sur son épaule. L'handicap de la langue le réduisait au statut de sourd-muet. Mais si tel était le prix à payer pour vivre, alors il ne se plaignait pas. Ses nouveaux compagnons étaient dix fois préférables à ceux de son ancienne vie…

Avait-il dit de son « ancienne » vie ? Ne devait-il pas y retourner un jour ? Car c'est ce que Shaymin lui murmurait tout bas dans l'oreille. Il ne comprenait rien à ce que disaient les autres, mais Shaymin si. Ou au moins sentait-il leurs intentions. Et lui, comment savait-il ce que ce Pokémon lui disait ? Peut-être n'avait-il fait que le deviner, car en réalité il ne se souvenait pas avoir jamais vu Shaymin dire quelque chose de compréhensible.

Roland fut soudainement sorti de ses pensées lorsqu'il percuta Lucas. Le groupe venait de s'arrêter. Que se passait-il ? Il ne le saurait pas.

« Il faut que nous fassions autre chose que de marcher sans but, dit Louka.
-Tiens, mais c'est que ça serait presque intelligent comme idée ça ! cracha Zeronos, narquois.
-Mais où pourrions-nous aller ? demanda Lucas.
-Et si on se séparait ? suggéra Louka. Nous sommes assez pour faire trois groupes de trois. On se donne rendez-vous ici dans trois heures. Je ne sais pas quand les soleils se couchent – s'il se couchent – mais ils n'ont pas l'air de vouloir le faire avant un moment, nous devrions avoir le temps de revenir ici à la lumière du jour. Qui part avec qui ? »

Tout le monde se regarda longtemps, comme pour choisir qui serait la personne la plus apte à les protéger en cas de problème.

« Je propose que l'on nomme trois « chefs de groupe », dit Louka. »

Après un débat vigoureux, il fut décidé que Lilian, Lucas et Louka prendraient chacun la tête d'un groupe.

« Quitte à devoir faire route avec l'un de vous, fit Zeronos en se plaçant à côté de Louka, autant le faire avec le moins débile. »

Rachid, qui avait dû privilégier la sécurité aux relations, se mit aussi avec Louka. Roxanne alla se placer à côté de Lilian et, par amitié ou simplement par solidarité féminine, Marine la rejoignit. Pluton et Roland se placèrent dans le groupe restant, celui de Lucas.

« Bien, fit Louka. On part chacun dans une direction différente et, dans une heure et demi, tous les groupes font demi-tour pour se rejoindre ici. Vous avez tous des montres ? »

Sept personnes levèrent leur poignet, faisant glisser la manche de leur pull, veste ou blouson pour laisser apparaître une grosse Pokémontre. Rachid, qui était arrivé dans une tenue plutôt légère, n'avait pas grand-chose avec lui et Roland devait certainement ignorer jusqu'au fonctionnement de ces étranges bracelets que les autres portaient.

« Bien, je vous invite à régler votre montre sur midi ou démarrer un compte à rebours. »

Après quelques dernières indications, tous les groupes partirent dans les directions qu'ils avaient choisies. Tous s'enfoncèrent dans la forêt, la peur au ventre. Personne ne savait alors que l'un des groupes ne réussirait pas à revenir. Personne n'aurait accepté s'ils avaient su ce qui allait se passer…

Cela faisait maintenant une demi-heure que les groupes s'étaient séparés. Au début, on avait continué d'entendre des murmures, de voir des ombres bouger à travers les arbres. Puis petit à petit, le son s'était affaibli, les couleurs assombries. Finalement, au bout d'un quart d'heure, plus aucun des autres groupes ne fut visible. Lilian, Roxanne et Marine, toujours enfermée dans son mutisme, la main serrée sur la ball de Ponyta, avançaient à travers les feuillages touffus. Ils n'avaient jusqu'alors rencontré personne et les arbres semblaient ne jamais vouloir s'arrêter de défiler. Le bruit étouffé de leurs pas cadencés brisait le silence angoissant qui régnait en ces lieux sans pour autant ôter cette horrible impression que tout pouvait arriver à n'importe quel moment. Et c'était vrai.

« Au moins, essaya tristement Roxanne, c'est joli dans le coin. Je me demande où vivent les gens ici.
-S'il y a des gens, nota Lilian.
-Tu ne te souviens pas des enfants que l'on a vu nager lorsque nous étions encore dans la grotte ?
-Mais oui ! Comment ces gamins pouvaient-ils avoir l'air heureux alors que les seules choses que nous voyons depuis que nous sommes arrivés sont les feux généreusement nourris de nos assaillants ?
-On doit être dans une zone interdite ? suggéra Roxanne.
-Possible… »

Et ils avaient vu juste. Ils étaient cependant loin de se douter qu'il marchait en plein cœur d'un forêt qui fut autrefois l'abri de milliers de Pokémon vénérés par les hommes. Ils ne savaient pas que plusieurs mètres en-dessous d'eux se trouvaient des vestiges perdus d'anciennes civilisations oubliées.

Cinq kilomètres plus loin avançait le groupe de Lucas, Pluton et Roland, silencieux. Pluton ne disait pas un mot et Roland ne comprenait rien. Tous s'étaient donc résignés au silence et chacun voguait silencieusement dans le flot de leurs pensées. Lucas s'inquiétait pour Sinnoh. Mais depuis qu'il était ici, sa quête lui semblait dérisoire. A quoi bon sauver une Sinnoh s'il en existe une infinité d'autres ? Pourquoi se donner tout ce mal ? Pour ceux qui y vivent, tout simplement. Mais de toute façon, ils vivaient pareillement ailleurs ? Sans en avoir conscience. Chaque vie est unique. Depuis combien de temps marchaient-ils ? Pour la énième fois, Lucas regarda sa montre. Quarante minutes. Et toujours rien en vue. Et si la forêt s'étendait sur des centaines et des centaines de kilomètres ?

Roland, Shaymin sur son épaule, suivait les deux autres personnes. D'après ce qu'il avait déduit, ils étaient en train de chercher quelque chose ? Mais quoi ? Si seulement il les comprenait… Tout à l'heure, à son grand étonnement, il avait entendu le mot Hyméria. Avait-il la même signification que dans sa langue ? Et quel rapport avec cet endroit ? SI SEULEMENT les autres le comprenaient !

« Te iot, dit-il en se tournant vers Shaymin, ut em sdnerpmoc ? »

Le petit Pokémon le regarda longtemps, ses petits yeux brillant de bonheur. Puis il hocha rapidement la tête d'avant en arrière.

« Te xue, ut sel sdnerpmoc ? demanda-t-il. »

De nouveau, le petit Pokémon confirma, tout joyeux.

« Ia'j ed al ecnahc, soupira-t-il. Nom lues etèrpretni tse nu Nomékop…
-Tu as dit quelque chose ? demanda Lucas en se retournant. »

Roland leva la tête et le regarda, sachant qu'il s'était adressé à lui sans pour autant comprendre ce qu'il avait dit. Il secoua la tête de droite à gauche pour faire signe qu'il ne comprenait pas.

« Tant pis… »

Encore quelques kilomètres plus loin, le dernier des trois groupes étaient loin d'être aussi silencieux que les deux autres.

« Putain mais qu'est-ce que c'est que cette forêt qui n'en finit pas !?
-T'as pas fini de brailler ? lui jeta Rachid.
-Si t'as pas envie que je te fasse brailler toi aussi, tu ferais mieux de la boucler, siffla Zeronos.
-Arrêtez tous les deux, se plaignit Louka. Quand je pense que les petits dialogues minables des PNJ m'insupportaient…
-Attends qu'on en croise un, de PNJ, et tu vas voir si tu préfères les PNJ !
-C'est quoi un PNJ ?
-Ça te ressemble un peu en fait…
-Ah ?
-Zeronos…
-Quoi ?
-Ta gueule ! »

Tandis que le groupe discutait joyeusement, quelqu'un, très loin derrière eux, rangeait ses jumelles longue portée. Puis la jeune femme s'empara du talkie-walkie qui se trouvait dans son sac et souffla « Okay, je les ai repérés. On commence l'opération infiltration. ». Puis la jeune femme se mit en route au pas de course, faisant un très gros crochet pour venir à la rencontre de ce groupe par devant.

Au même moment, à une grande distance de là, Lilian, Marine et Roxanne découvraient des traces de civilisation. Et ce n'étaient pas des ruines.