DA DINOSAURRR
1- Des fruits qui poussent sur un animal, DAFUQ IZ THAT ?
2- Le fait que 100 kilos de graisse arrive à apprendre la sacro-sainte CS Vol.
I. Oh look, a banana !
La description de Tropius dans le Pokédex est sans appel : «A force de manger son fruit préféré, il a fini par pousser autour de son cou.». Lesdits fruits sont d’ailleurs visibles sur la bestiole et ressemblent aux bananes de chez nous. Ainsi donc un être fait de chair et de sang serait capable d’absorber les gènes d’une plante pour se l’approprier et faire naturellement pousser sur son menton une grappe de fruits de cette même plante ? Force nous est de reconnaître que oui, mais ne vous en faite pas, il y a une explication à tout et je vais vous le prouver en trois points.
a) Un organisme mi-végétal, mi-animal
Oui vous avez bien lu le titre. A l’instar de la Mesodinium chamaeleon, un protozoaire aquatique, Tropius possède un génome à la fois animal et végétal. Ainsi donc, la formation de l’embryon dans l’œuvre se divise en trois parties, distinctes :
- La formation de l’animal en lui-même : à savoir les parties organiques où le sang coule, soit près de 95 % du volume de la bête.
- La « pousse » préliminaire de minuscules feuilles sur le dos, le collet et la tête du spécimen. Pour permettre cela, la mère du petit a du utiliser un autre mécanisme particulier de son métabolisme que l’on va voir dans deux minutes.
- La liaison des deux parties par un bricolage au niveau des couches supérieures de l’animal, permettant aux réseaux de cellules végétales et aux veines de se livrer à un commerce d’énergie sur lequel on reviendra.
Ainsi donc le décor est planté, le fruit ingéré par Tropius peut trouver chaussure à son pied dans les différentes « zones vertes » de l’animal.
b) Un double-estomac sélectif
Évidemment, une plante a besoin des nutriments naturels contenus dans la terre pour pousser, voilà pourquoi le bidon du dinosaure imite celui de la vache en se séparant en deux compartiments bien distincts. L’un sert à digérer les plantes et les petits insectes dont notre ami fait sa pitance quotidienne, en bon omnivore. L’autre à un rôle plus atypique : il ne peut traiter que le terreau que Tropius lui envoie (on suppose que, par instinct, la bête contracte sa gorge pour rediriger la terre qu’elle avale). Ce concentré de nutriment va se dissoudre dans des sucs gastriques prévus à cet effet et envoyés dans le sang. Comme le concept de circuit fermé n’existe pas dans le monde animal, les nutriments vont finir par se retrouver dans les zones « de contact » avec la partie végétale de Tropius. Ils vont ensuite y être attirés pour être équitablement consommé par toute la feuille. Une bonne métaphore serait de considérer le bestiau comme une racine mobile. Notez que cette relation est à double-sens, l’énergie solaire accumulée par la chlorophylle des plantes passant dans l’organisme du Pokémon.
Avant de concevoir, la femelle Tropius (la Tropiette ?) ingère de grandes quantités de terreau qu’elle intégrera dans son œuf, afin de permettre à son petit de développer sa partie végétale. Le développement des plantes et des futurs fruits de l’organisme est donc assuré.
c) Une assimilation progressive des aliments ingérés
« Tu es ce que tu manges » dit le proverbe. Il a été récemment démontré que l’ADN d’aliments tels que le grain de riz passait dans notre organisme lors de la digestion. Pour Tropius, ce phénomène se retrouve grandement amélioré. Pendant les premières années de sa vie, l’enfant va se nourrir quotidiennement de fruit, et très généralement de bananes. Pourquoi ce fruit en particulier ? Tout simplement parce qu’il se retrouve en grande quantité dans les régions tropicales où des troupeaux de Tropius vivent, et qu’il est de tradition pour un parent de faire goûter sa banane à son gosse. Toutefois, des cas d’animaux ayant assimilés d’autres fruits tels que les pommes, ou les raisins ont déjà étés observés.
Ainsi donc, à force de manger le même type de fruit, l’organisme va complètement mémoriser l’ADN et va donc envoyer ces informations dans une zone bien précise du corps : la base du menton. Cette zone facilite la garde des fruits par le Pokémon et protège donc ce dernier des vols des Insectes trop aventureux. Là, l’ADN va lentement s’installer dans des cellules sans noyau, va peu à peu se dupliquer, grandir… pour finalement donner une petite grappe de fruit grandeur nature !
d) Résumé pour les feignasses
Comme je sais que les histoires les plus courtes sont les meilleurs et que la moitié d’entre vous auront abandonnés au bout du deuxième paragraphe, voici un rapide bilan en quelques points de ce qui a été dit pour expliquer les bananes scotchés à notre Pokémon préférés :
- Un organisme mi-végétal, mi-animal
- Un double-estomac permettant la venue de nutriments naturels dans les cellules végétales, et un don d’énergie solaire dans l’autre sens.
- Une assimilation de l’ADN d’un fruit particulier en raison d’un régime quotidien de ce dernier ingéré.
Pas le temps de souffler, on passe direct à la deuxième partie.
II. I believe I can fly
L’une des particularités qui font de Tropius un dinosaure kick-ass c’est que, en plus de servir de bananier mobile pour les fêtes à thème tropical, il puisse également soulever sa centaine de kilos pour s’envoler gracieusement. Nul besoin de démonstration scientifique dans ce cas-là, on préféra le récit d’un membre de La T.S.T. (Tropius Secourism Troup), spécialisé dans le vol à dos de Tropius dans le cas d’intervention rapides en milieu hostile.
Il serait barbare de dénaturer ce témoignage en le réduisant à quelques lignes froides écrites dans une optique de science pure, ainsi je vous invite à le lire au complet afin de vous mettre dans la peau d’un de ces secouristes de la T.S.T. qui ont fait de leur passion pour ces glorieuses créatures leur métier.On vient de recevoir un appel de niveau 2 : un petit groupe de Dresseur se voit dans l’incapacité de rallier le gîte le plus proche dans la forêt de Cimetronelle pour cause de destruction de leurs bicyclettes par un troupeau de Zigzaton en migration. Il s’agit de leur apporter couvertures et vivres afin de leur permettre de passer la nuit sans encombre. J’embarque un kit de survie et je me dirige vers les enclos pour voir les bêtes à disposition, et je tombe sur un spécimen en pleine possession de ses moyens, parfait pour une mission d’intervention rapide. Je l’emmène avec moi vers la piste.
Je checke la direction du vent, sud-sud-ouest, c’est plutôt bon. Ca évitera d’utiliser le matériel artificiel de propulsion pour décoller. J’accroche la selle sur le dos du Tropius sélectionné et je grimpe dessus. Devant moi, 500 mètres de pistes dégagées. Je fais une rapide vérification des capacités de ma monture en lui pinçant les tendons reliés à ses « ailes ». Il réagit en pliant légèrement le bout de ses feuilles, tout semble OK, je suis prêt à décoller. D’une petite tape sur l’encolure, je lui fais savoir qu’il peut foncer, le vent souffle toujours. Il commence à trottiner.
Plus les mètres défilent, plus je sens que notre vitesse accélère. Du coin de l’œil j’aperçois les feuilles dorsales bombées afin d’obtenir plus d’aspiration. Je regarde le compteur de vitesse intégré dans la selle : le Tropius est prêt de sa vitesse de pointe, 75 km/heure. Son cou se tend pour faciliter l’aérodynamisme, et je me colle à son dos pour ne pas le ralentir. Les vibrations engendrées par chacun de ses pas se répercutent dans mon corps, jusqu’à ce que je ne les sente plus. Je me penche pour vérifier ma pensée, et je constate que l’on a quitté le sol et que l’on plane à 3 mètres du sol. La phase la plus difficile est passée. Ma monture détecte les courants ascendants avec ses cinq sens et s’incline légèrement pour gagner de l’altitude. En moins de deux minutes, on plane à près de 500 mètres du sol.
C’est à mon tour d’entrer en scène. J’exerce une pression sur les rênes pour signaler à mon partenaire de virer vers la gauche, et je déclenche mon GPS afin de détecter les Pokédex passés en mode « détresse ». Trois points rouges s’affichent sur la mini-carte, à quelques kilomètres d’ici. J’y serais en quelques minutes en m’abaissant à une hauteur de 50 mètres afin de leur lancer le matériel de survie, j’ai été entraîné à cette manœuvre que je réussis maintenant à chaque fois.
L’objectif est rempli, je fais savoir au Tropius qu’il peut regagner de l’altitude et se remettre en direction du QG, mon service est terminé. »
Il est de bon goût de finir sur une note humoristique, ainsi je vous invite à lire ce condensé d’information qui vous expliquera pourquoi Tropius et un Pokémon incontournable dans cet univers :