http://www.youtube.com/watch?v=t-WnjVUBDbs
Le texte est plus long que la musique : il faut l'écouter 2 fois pour que ça colle bien
Spoiler :
Era The mass http://www.youtube.com/watch?v=t-WnjVUBDbs >> ouvrir dans un nouvel onglet
LE MUR
« Et bien, ma Ninette chérie... c'est une histoire un peu longue et difficile pour une petite Nidoran de ton âge, mais...je crois que le moment est venu pour toi de l'entendre...
Viens t'assoir près de moi... Là... Installe-toi confortablement...
Il y a très longtemps - tu n'étais pas encore née - notre beau pays n'était pas exactement tel que tu le connais aujourd'hui. Pour des raisons politiques, trop complexes à t'expliquer maintenant, les dirigeants humains avaient décidé de le partager en deux parties, chacune gouvernée de manière très différente.
La région de Johto, à l'Ouest, n'était pas reliée à celle de Kanto, à l'Est, comme c'est le cas de nos jours. On n'était pas libres de passer de l'une à l'autre comme on le souhaitait.
Un mur, immense, honteux, s'étirait d'un bout à l'autre du pays, défigurant le paysage telle une gigantesque balafre. Séparant du même coup notre peuple.
Des Sbires patrouillaient jour et nuit le long de la double enceinte, accompagnés de terribles Demolosse dressés au combat. Le sommet du mur était hérissé de barbelés et du haut de leurs miradors, des gardes armés avaient l'ordre de tirer à vue sur quiconque tentait de traverser, Hommes ou Pokémon.
Ton grand-père Nidoking et moi vivions à Kanto, sur un petit lopin de hautes herbes bien caché des regards. Jusque-là, nous ne nous en sortions pas trop mal, mais c'est devenu plus difficile quand ta maman est venue au monde.
Le gouvernement humain de l'Est gérait mal l'approvisionnement en nourriture et en produits de première nécessité. Les gens faisaient la queue pendant des heures pour un bout de pain ou un morceau de savon.
Du coup, poussés par le manque, ils ont commencé à cueillir les baies, sans en replanter. Nous privant à notre tour de notre principale source de nourriture. Ils ont défriché sans discernement des prairies entières de hautes herbes. Nous condamnant à reculer vers les zones montagneuses, beaucoup moins hospitalières.
La situation était critique.
Bravant le blizzard mordant, ton grand-père arpentait inlassablement la montagne, jour après jour, à la recherche de la moindre trace de nourriture. Je l'attendais, à la fois inquiète et impatiente, blottie au creux d'un rocher et serrant bien fort dans mes bras ta petite maman grelottante. J'étais heureuse quand il revenait avec une racine ou quelques feuilles ! Mais je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes couchés le ventre vide, tentant de réchauffer de nos corps notre bébé Nidoran.
Malgré tous nos efforts, notre unique enfant - ta mère - dépérissait lentement...
C'est alors que ton grand-père a pris la décision la plus difficile de sa vie : quitter sa région natale pour se réfugier à l'Ouest. Il avait examiné le problème sous tous les angles et la seule solution pour sauver sa famille était l'exil.
Nous avons minutieusement préparé notre fuite. Pendant deux jours, nous avons amassé toute la nourriture que nous avons pu dénicher, puis nous avons rendu visite à un vieux Triopikeur solitaire qui avait lui aussi trouvé refuge dans la montagne, non loin de notre abri.
En échange de notre nourriture, il a accepté de creuser un tunnel sous le Mur et a même décidé de suivre notre exemple.
Une fois de l'autre côté, nous estimions pouvoir nous en sortir seuls : les rumeurs affirmaient que la vie était bien moins difficile à l'Ouest. On pourrait y trouver un lopin de hautes herbes vierge et repartir à zéro.
Le voyage jusqu'au Mur s'est passé sans incident. On se déplaçait la nuit et le jour, on se reposait dans de vastes terriers que Triopikeur creusait pour nous cacher.
On est rapidement arrivés au pied de l'imposante frontière de béton. Et c'est là que j'ai perdu ton grand-père...
Le Pokémon taupe avait déjà bien avancé son ouvrage et je m'étais engagée derrière lui, le bébé plaqué contre moi pour le protéger de la poussière et des éventuels éboulis.
Ton grand-père fermait la marche et surveillait nos arrières. Soudain, un énorme Demolosse a bondi à notre suite dans le tunnel. Ses aboiements furieux allaient très vite attirer tous les sbires du coin. Nidoking m'a alors serrée une dernière fois dans ses bras , puis est retourné sur ses pas pour le combattre. Il l'a facilement mis hors d'état de nuire, mais des gardes arrivaient déjà et ton grand-père a choisi de rester pour les retarder et nous permettre ainsi de passer à l'Ouest.
Dans les mois qui ont suivi mon installation à Johto, j'ai pu obtenir des nouvelles de mon mari. Un Bekipan a courageusement survolé les miradors et nous a délivré un message de sa part : il allait bien, il avait réussi à échapper aux sbires et se cachait à nouveau dans la montagne où il attendait des jours meilleurs. Il me promettait également qu'on serait à nouveau réunis, tôt ou tard...
Les années ont passé, avec de temps en temps un message des montagnes de l'Est nous demandant de garder espoir. Ta mère est devenue une belle Nidorina.
Et puis, il y a tout juste 20 ans, presque jour pour jour, le Mur est tombé...
Ce jour-là, l'atmosphère de Johto était très particulière, indéfinissable.
Dès le matin, la radio avait interrompu ses programmes habituels et diffusait en continu des informations sur la situation politique du pays. Il semblait que les gouvernants s'étaient enfin mis d'accord.
Au fur et à mesure que la journée s'avançait, les Hommes de l'Ouest sortaient de chez eux , quittaient leur travail, comme attirés par l'électricité qui saturait l'air ambiant. De petits groupes de trois ou quatre personnes se formaient spontanément, au coin d'une rue, au pied d'un immeuble, au hasard d'une rencontre.
On parlait peu. On attendait.
A partir de 18 heures, le code de Buena s'est mis à passer en boucle un message annonçant la chute imminente du Mur de Kanto...
Les Pokémon ont à leur tour quitté leur nid, leur grotte, leur arbre et ont commencé à affluer des quatre coins de la région, comme s'ils répondaient à un appel secret que tous ressentaient au plus profond d'eux-mêmes. Tout ce qui volait, galopait, rampait, bondissait, convergeait vers un point unique de Johto. Le Mur.
A la nuit tombée, on s'est retrouvés des milliers au pied des plaques de béton et des miradors. La foule était presque silencieuse.
Soudain, perçant le brouillard et l'obscurité, quelques notes de musique se sont élévées au-dessus des barbelés. On a tout de suite reconnu le musicien, un célèbre Melokrik virtuose, connu également pour être un défenseur de la liberté. Tout un symbole... On s'est écartés pour former un cercle autour de lui. Et on a écouté, dans un silence presque religieux.
La musique montait, légère, ronde, pure. Libre. Elle se jouait de la hauteur impressionnante du Mur, franchissant sans peine les barbelés. Libre...
Quand les dernières notes ont atteint nos compatriotes de l'Est, un concert de vivats est parvenu jusqu'à nous. En face aussi, il y avait du monde !
La foule rugissante s'est alors massée de part et d'autre du mur...
Ta mère a été la première à l'escalader, se dressant de toute sa hauteur sur le chemin de ronde, en signe de victoire.
De l'autre côté, des visages heureux, des mains tendues pour la recevoir quand elle a sauté. Et puis le torse chaud, puissant et rassurant, si longtemps espéré de ton grand père Nidoking.
Ce fut comme un raz-de-marée.
Chacun essayait de passer de l'autre côté, en improvisant des échelles avec tout ce qui tombait sous la main, en grimpant sur les épaules des plus grands...Mais ce n'était pas assez rapide. Ce n'était pas suffisant.
Alors, les Pokémon de part et d'autre ont commencé à détruire le Mur.
Les Rhinocorne et les Donphan ont d'abord chargé sans relâche, sapant les fondations. Relayés ensuite par les Rhinoferos et les Onix forant les premières brèches. Les Machopeur les ont élargies à coups de poings, les Keunotor à coups de dents, les Sablaireau à coups de griffes. Les ailes des Etourmi, des Piafabec et des Roucool dispersaient la poussière suffocante. Les gravats étaient évacués vers l'arrière par une noria de Gravalanch et de Kraknoix. Chacun contribuait selon ses moyens à accélérer la chute du Mur.
A l'Est, un énorme Nidoking, impressionnant de force et de détermination, abattait, à lui tout seul, des pans entiers de béton à grands coups de queue rageurs ! C'était ton grand-père...
La jonction a été inoubliable : à travers chaque partie éboulée, des bras se tendaient, des mains se serraient. Beaucoup de Pokémon de Kanto passaient à l'Ouest, sautant au cou du premier venu, embrassant l'un et l'autre sans distinction de taille, de couleur ou d'espèce.
Des amis, des familles, jusque-là séparés par le Mur, étaient enfin réunis, après des années d'attente.
C'était notre cas.
J'ai retrouvé mon mari. Vieilli, usé par la séparation, l'incertitude et les privations, mais en vie et heureux !
Les chants, les danses et les cris de joie ont retenti jusqu'au petit matin.
Tard dans la nuit, on entendait encore la musique de Melokrik s'égrener par-dessus les gravats de ce qui avait été pendant si longtemps le Mur de la Honte...
- C'est pour cette raison que j'écoute si souvent les mélodies de ce vieux musicien...Voilà, Ninette. J'ai répondu à ta question ?
- Oui Mamie Nidoqueen... Et Grand-Père, qu'est-ce qu'il est devenu ?
- Hélas, il n'a pas pu profiter bien longtemps de nos retrouvailles...Il était malade, certainement affaibli par toutes ces années dans la montagne. Il est mort quelques mois plus tard...
- Oh ! Pauvre Papi ! J'aurais bien voulu le connaître...Et je voudrais encore savoir...
- Je t'écoute...
- Des murs comme celui de Kanto, il en existe d'autres ?
- Malheureusement oui ! Dans des endroits très loin d'ici, au Proche-Orient par exemple. Mais ceci est une autre histoire...»
LE MUR
« Et bien, ma Ninette chérie... c'est une histoire un peu longue et difficile pour une petite Nidoran de ton âge, mais...je crois que le moment est venu pour toi de l'entendre...
Viens t'assoir près de moi... Là... Installe-toi confortablement...
Il y a très longtemps - tu n'étais pas encore née - notre beau pays n'était pas exactement tel que tu le connais aujourd'hui. Pour des raisons politiques, trop complexes à t'expliquer maintenant, les dirigeants humains avaient décidé de le partager en deux parties, chacune gouvernée de manière très différente.
La région de Johto, à l'Ouest, n'était pas reliée à celle de Kanto, à l'Est, comme c'est le cas de nos jours. On n'était pas libres de passer de l'une à l'autre comme on le souhaitait.
Un mur, immense, honteux, s'étirait d'un bout à l'autre du pays, défigurant le paysage telle une gigantesque balafre. Séparant du même coup notre peuple.
Des Sbires patrouillaient jour et nuit le long de la double enceinte, accompagnés de terribles Demolosse dressés au combat. Le sommet du mur était hérissé de barbelés et du haut de leurs miradors, des gardes armés avaient l'ordre de tirer à vue sur quiconque tentait de traverser, Hommes ou Pokémon.
Ton grand-père Nidoking et moi vivions à Kanto, sur un petit lopin de hautes herbes bien caché des regards. Jusque-là, nous ne nous en sortions pas trop mal, mais c'est devenu plus difficile quand ta maman est venue au monde.
Le gouvernement humain de l'Est gérait mal l'approvisionnement en nourriture et en produits de première nécessité. Les gens faisaient la queue pendant des heures pour un bout de pain ou un morceau de savon.
Du coup, poussés par le manque, ils ont commencé à cueillir les baies, sans en replanter. Nous privant à notre tour de notre principale source de nourriture. Ils ont défriché sans discernement des prairies entières de hautes herbes. Nous condamnant à reculer vers les zones montagneuses, beaucoup moins hospitalières.
La situation était critique.
Bravant le blizzard mordant, ton grand-père arpentait inlassablement la montagne, jour après jour, à la recherche de la moindre trace de nourriture. Je l'attendais, à la fois inquiète et impatiente, blottie au creux d'un rocher et serrant bien fort dans mes bras ta petite maman grelottante. J'étais heureuse quand il revenait avec une racine ou quelques feuilles ! Mais je ne compte plus le nombre de fois où nous nous sommes couchés le ventre vide, tentant de réchauffer de nos corps notre bébé Nidoran.
Malgré tous nos efforts, notre unique enfant - ta mère - dépérissait lentement...
C'est alors que ton grand-père a pris la décision la plus difficile de sa vie : quitter sa région natale pour se réfugier à l'Ouest. Il avait examiné le problème sous tous les angles et la seule solution pour sauver sa famille était l'exil.
Nous avons minutieusement préparé notre fuite. Pendant deux jours, nous avons amassé toute la nourriture que nous avons pu dénicher, puis nous avons rendu visite à un vieux Triopikeur solitaire qui avait lui aussi trouvé refuge dans la montagne, non loin de notre abri.
En échange de notre nourriture, il a accepté de creuser un tunnel sous le Mur et a même décidé de suivre notre exemple.
Une fois de l'autre côté, nous estimions pouvoir nous en sortir seuls : les rumeurs affirmaient que la vie était bien moins difficile à l'Ouest. On pourrait y trouver un lopin de hautes herbes vierge et repartir à zéro.
Le voyage jusqu'au Mur s'est passé sans incident. On se déplaçait la nuit et le jour, on se reposait dans de vastes terriers que Triopikeur creusait pour nous cacher.
On est rapidement arrivés au pied de l'imposante frontière de béton. Et c'est là que j'ai perdu ton grand-père...
Le Pokémon taupe avait déjà bien avancé son ouvrage et je m'étais engagée derrière lui, le bébé plaqué contre moi pour le protéger de la poussière et des éventuels éboulis.
Ton grand-père fermait la marche et surveillait nos arrières. Soudain, un énorme Demolosse a bondi à notre suite dans le tunnel. Ses aboiements furieux allaient très vite attirer tous les sbires du coin. Nidoking m'a alors serrée une dernière fois dans ses bras , puis est retourné sur ses pas pour le combattre. Il l'a facilement mis hors d'état de nuire, mais des gardes arrivaient déjà et ton grand-père a choisi de rester pour les retarder et nous permettre ainsi de passer à l'Ouest.
Dans les mois qui ont suivi mon installation à Johto, j'ai pu obtenir des nouvelles de mon mari. Un Bekipan a courageusement survolé les miradors et nous a délivré un message de sa part : il allait bien, il avait réussi à échapper aux sbires et se cachait à nouveau dans la montagne où il attendait des jours meilleurs. Il me promettait également qu'on serait à nouveau réunis, tôt ou tard...
Les années ont passé, avec de temps en temps un message des montagnes de l'Est nous demandant de garder espoir. Ta mère est devenue une belle Nidorina.
Et puis, il y a tout juste 20 ans, presque jour pour jour, le Mur est tombé...
Ce jour-là, l'atmosphère de Johto était très particulière, indéfinissable.
Dès le matin, la radio avait interrompu ses programmes habituels et diffusait en continu des informations sur la situation politique du pays. Il semblait que les gouvernants s'étaient enfin mis d'accord.
Au fur et à mesure que la journée s'avançait, les Hommes de l'Ouest sortaient de chez eux , quittaient leur travail, comme attirés par l'électricité qui saturait l'air ambiant. De petits groupes de trois ou quatre personnes se formaient spontanément, au coin d'une rue, au pied d'un immeuble, au hasard d'une rencontre.
On parlait peu. On attendait.
A partir de 18 heures, le code de Buena s'est mis à passer en boucle un message annonçant la chute imminente du Mur de Kanto...
Les Pokémon ont à leur tour quitté leur nid, leur grotte, leur arbre et ont commencé à affluer des quatre coins de la région, comme s'ils répondaient à un appel secret que tous ressentaient au plus profond d'eux-mêmes. Tout ce qui volait, galopait, rampait, bondissait, convergeait vers un point unique de Johto. Le Mur.
A la nuit tombée, on s'est retrouvés des milliers au pied des plaques de béton et des miradors. La foule était presque silencieuse.
Soudain, perçant le brouillard et l'obscurité, quelques notes de musique se sont élévées au-dessus des barbelés. On a tout de suite reconnu le musicien, un célèbre Melokrik virtuose, connu également pour être un défenseur de la liberté. Tout un symbole... On s'est écartés pour former un cercle autour de lui. Et on a écouté, dans un silence presque religieux.
La musique montait, légère, ronde, pure. Libre. Elle se jouait de la hauteur impressionnante du Mur, franchissant sans peine les barbelés. Libre...
Quand les dernières notes ont atteint nos compatriotes de l'Est, un concert de vivats est parvenu jusqu'à nous. En face aussi, il y avait du monde !
La foule rugissante s'est alors massée de part et d'autre du mur...
Ta mère a été la première à l'escalader, se dressant de toute sa hauteur sur le chemin de ronde, en signe de victoire.
De l'autre côté, des visages heureux, des mains tendues pour la recevoir quand elle a sauté. Et puis le torse chaud, puissant et rassurant, si longtemps espéré de ton grand père Nidoking.
Ce fut comme un raz-de-marée.
Chacun essayait de passer de l'autre côté, en improvisant des échelles avec tout ce qui tombait sous la main, en grimpant sur les épaules des plus grands...Mais ce n'était pas assez rapide. Ce n'était pas suffisant.
Alors, les Pokémon de part et d'autre ont commencé à détruire le Mur.
Les Rhinocorne et les Donphan ont d'abord chargé sans relâche, sapant les fondations. Relayés ensuite par les Rhinoferos et les Onix forant les premières brèches. Les Machopeur les ont élargies à coups de poings, les Keunotor à coups de dents, les Sablaireau à coups de griffes. Les ailes des Etourmi, des Piafabec et des Roucool dispersaient la poussière suffocante. Les gravats étaient évacués vers l'arrière par une noria de Gravalanch et de Kraknoix. Chacun contribuait selon ses moyens à accélérer la chute du Mur.
A l'Est, un énorme Nidoking, impressionnant de force et de détermination, abattait, à lui tout seul, des pans entiers de béton à grands coups de queue rageurs ! C'était ton grand-père...
La jonction a été inoubliable : à travers chaque partie éboulée, des bras se tendaient, des mains se serraient. Beaucoup de Pokémon de Kanto passaient à l'Ouest, sautant au cou du premier venu, embrassant l'un et l'autre sans distinction de taille, de couleur ou d'espèce.
Des amis, des familles, jusque-là séparés par le Mur, étaient enfin réunis, après des années d'attente.
C'était notre cas.
J'ai retrouvé mon mari. Vieilli, usé par la séparation, l'incertitude et les privations, mais en vie et heureux !
Les chants, les danses et les cris de joie ont retenti jusqu'au petit matin.
Tard dans la nuit, on entendait encore la musique de Melokrik s'égrener par-dessus les gravats de ce qui avait été pendant si longtemps le Mur de la Honte...
- C'est pour cette raison que j'écoute si souvent les mélodies de ce vieux musicien...Voilà, Ninette. J'ai répondu à ta question ?
- Oui Mamie Nidoqueen... Et Grand-Père, qu'est-ce qu'il est devenu ?
- Hélas, il n'a pas pu profiter bien longtemps de nos retrouvailles...Il était malade, certainement affaibli par toutes ces années dans la montagne. Il est mort quelques mois plus tard...
- Oh ! Pauvre Papi ! J'aurais bien voulu le connaître...Et je voudrais encore savoir...
- Je t'écoute...
- Des murs comme celui de Kanto, il en existe d'autres ?
- Malheureusement oui ! Dans des endroits très loin d'ici, au Proche-Orient par exemple. Mais ceci est une autre histoire...»