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L'écriture

Maintenant que vous avez précisément votre idée, vous pouvez commencer à écrire. C'est loin d'être la partie la plus facile.
Je parlerai ici de tout ce que vous devez savoir avant de commencer.

Tout d'abord, vous devez savoir que tout récit se compose de passages narratifs (qui racontent ce qui se passe, ce que les personnages font), de passages descriptifs (qui expliquent à quoi les personnages et les lieux ressemblent), et de dialogue (ce que les personnages disent). Il est indispensable qu'on trouve de la narration, de la description et du dialogue dans votre récit, vous ne pouvez pas faire passer un des trois à la trappe. La narration est indispensable, sinon il n'y a pas d'histoire. Même si vous voulez donner le moins de descriptions possible, il doit y en avoir un minimum. Enfin, sans dialogue, un récit devient vite rébarbatif à lire (bien sûr, quand votre personnage est seul, vous en êtes dispensé).

La description

J'en ai déjà un peu parlé tout à l'heure quand j'ai dit que vous deviez vous représenter précisément les personnages, les Pokémon, les lieux. Pour que le lecteur "voie" la même chose que vous (ce qui doit, sauf exception, être votre objectif), vous devez tout décrire.

Bien sûr, ce n'est pas parce que j'ai dit qu'il fallait tout décrire que vous devez ajouter trop de détails inutiles (couleurs du maquillage, des coutures du jean de votre personnage, nom de chaque arbre devant lequel les personnages passent...). Tout cela ne changera pas beaucoup la représentation que les lecteurs auront de la situation.
De même, évitez de vous apesantir sur les personnages secondaires. Plus un personnage, et c'est pareil pour un objet ou un lieu, est important, plus vous devez détailler sa description. Et inversement.

La description des Pokémon est un peu délicate : vous avez le choix entre supposer que tout le monde sait à quoi ressemble, mettons, un Pikachu, et le décrire comme vous feriez pour un personnage qu'on découvre. Pour un Pokémon inventé, en revanche, vous devez absolument décrire au maximum.

Veillez aussi à respecter le point de vue (la focalisation), j'y reviendrai en détail plus tard. Ce que je veux dire, c'est que vous ne devez pas décrire ce que le narrateur ne sait pas (si vous racontez l'histoire du point de vue de votre personnage principal, il ne peut pas décrire les gens qui se trouvent derrière lui, par exemple, parce qu'il ne les voit pas).

La technique de la description à proprement parler... ce n'est pas mon point fort, alors je risque de rester assez vague sur ce sujet.
La façon dont vous décrivez dépend bien sûr de votre style. Sachez seulement que vous devez éviter tant que c'est possible d'arrêter complètement la narration pour décrire quelqu'un ou quelque chose, et vous devez aussi éviter de faire des descriptions trop longues, car cela ennuie votre lecteur qui, bien souvent, veut "de l'action !". Vous devez trouver le juste milieu entre aucune description et une description à rallonge. La description doit aussi être intégrée dans votre récit, au sens où vous devez absolument éviter de faire un chapitre du style :
"Laissez-moi vous présenter nos 460 personnages : Un tel est grand, il a les cheveux bruns coupés court, il a un jean et un t-shirt blanc, il a un Machoc et un Hariyama. Une telle est assez petite, elle est blonde, elle est habillée en rose parce que c'est sa couleur préférée, elle a un Mélo et un Toudoudou..." et allez hop, on décrit TOUS les personnages, même ceux qui n'apparaîtront que pour deux phrases et n'apporteront strictement rien à l'intrigue. Premièrement, ce genre de chose est rébarbatif, et ensuite on confond vite les personnages entre eux. Même la description doit être "vivante".

Bons et mauvais dialogues

Forme du dialogue

Par pitié, EVITEZ les dialogues de types théâtre. Un exemple :
"Pierre : C'est qui lui ?
Paul : Je sais pas.
??? : Bonjour tout le monde !"
Pourquoi il faut éviter ça ? Pour plusieurs raisons :
- d'abord, ce genre de dialogue vous incite souvent à laisser de côté la narration, c'est-à-dire que le dialogue à lui seul va raconter l'histoire. Dans l'exemple ci-dessus, par exemple, on ne comprend qu'un inconnu vient d'arriver que par le dialogue (les personnages ne savent pas qui c'est) et par le fait que l'inconnu soit désigné par "???". Aucune narration.
- de plus, même si vous insérez de la narration dans votre dialogue théâtral (ce qui est une aberration en soi, mais après tout j'ai dit moi-même qu'il fallait être original), ce mode de dialogue enlève la possibilité d'expliquer le ton des personnages, ce qui est très important.
Si on réécrit ce passage correctement, on obtient donc quelque chose comme :
"Un inconnu s'avança devant les deux garçons.
- C'est qui lui ? interrogea Pierre avec étonnement.
- Je sais pas, répondit Paul.
C'est alors que le mystérieux personnage prit la parole :
- Bonjour tout le monde, dit-il"
Vous voyez ce que je veux dire ? Avouez que ça fait moins "figé".

Contenu du dialogue

Votre dialogue doit être réaliste. C'est-à-dire que vos personnages doivent s'exprimer comme quelqu'un de même âge et de même caractère le ferait dans la réalité. Vos personnages parleront donc différemment selon que ce soient des adultes ou des enfants, selon qu'ils soient intimidés, hésitants, ou au contraire très sûrs d'eux...
Pour un enfant ou un adolescent, vous avez donc le droit (et presque l'obligation) de faire des fautes de grammaire dans ce qu'il dit : les "Je sais pas" (au lieu de "je ne sais pas"), par exemple, seront de mise.
De la même façon, vous avez, dans une certaine mesure, le droit au langage vulgaire : "Merde" et "C'est chiant" par exemple. Evitez quand même d'écrire "Putain de connard de chiottes" à chaque ligne, surtout si le personnage qui dit ça n'est pas spécialement énervé contre qui que ce soit. Ca serait exagéré, et donc pas réaliste.

Les temps de narration

Bien souvent, on voit des fan-fics avec une phrase au passé simple, la suivante au présent, celle d'après à l'imparfait. Désolée, mais non. Il faut choisir.

Présent

"Il trébuche, et se fait mal en tombant. Il ne pense pas que ce soit grave, mais il rentre tout de même chez lui."
Voilà un exemple. Le présent de l'indicatif n'est pas aussi utilisé que le passé, mais on en trouve parfois. Ce temps peut rendre l'histoire plus "vivante" qu'au passé, mais ce n'est pas une condition non plus.

Passé

Je regroupe sous ce terme l'imparfait et le passé simple. En effet, il est impossible d'écrire un récit en utilisant seulement l'un ou seulement l'autre. Si je réécris mon exemple du dessus, cela donne ça :
"Il trébucha (passé simple), et se fit (passé simple) mal en tombant. Il ne pensait (imparfait) pas que ce fût (imparfait du subjonctif, mais on peut laisser le subj. présent "soit") grave, mais il rentra (passé simple) tout de même chez lui."
De manière générale, on utilise l'imparfait pour raconter une action longue ou pour décrire, et le passé simple pour une action courte.
L'inconvénient du passé simple est qu'il est difficile à conjuguer, mais si vous ne maîtrisez pas la conjugaison, vous n'êtes de toute façon probablement pas capables d'écrire une fanfic.

Alors, présent ou passé ? En réalité, tout dépend de ce que vous voulez raconter, de votre narrateur aussi. Si vraiment, vous ne parvenez pas à choisir, réécrivez un passage de votre fic au présent et au passé, comparez, et gardez le temps qui donne le meilleur effet. Mais choisissez bien, car vous ne devez jamais changer de temps au cours de votre fic.

Les points de vue (focalisations)

Le point de vue, c'est justement d'où votre histoire est vue, à travers quels yeux. Cela détermine les informations que vous donnerez au lecteur : si vous choisissez le point de vue d'un personnage, vous ne pourrez pas expliquer au lecteur ce que le personnage ne sait pas. je vais détailler les différents points de vue.

Point de vue interne

C'est-à-dire que vous (et le lecteur par la même occasion) voyez l'histoire à travers les yeux d'un personnage en particulier. La plupart du temps, il s'agit du personnage principal. Vous pourrez donc utiliser la première personne du singulier ("Je") ou la troisième personne du singulier ("Il" ou "Elle"), mais dans les deux cas le lecteur obtiendra les informations, les révélations, etc. EN MEME TEMPS que le personnage qui raconte.
Exemple :
"Derrière moi, un tueur fou à l'air sinistre s'avançait à pas de loup. Il voulait me surprendre et me tuer à coups de couteau, parce qu'il était déprimé."
J'ai choisi la première personne pour qu'on voie plus facilement ce qui ne va pas. Bien sûr, ce que j'ai écrit n'est pas possible. Deux choses : premièrement, si le tueur fou est derrière le narrateur, celui-ci ne le voit pas, vous ne pouvez donc pas écrire qu'il est là. Vous ne pourrez signaler sa présence que lorsque le personnage s'en apercevra. Deuxièmement, le narrateur ne sait pas que le tueur fou est déprimé, puisqu'il n'est pas dans sa tête. Vous ne pouvez parler que des pensées du narrateur, pas de celles des autres.
Attention : cela n'implique pas que le personnage principal vous ressemble. ce n'est pas parce que vous allez écrire "je" que c'est vous qui vivez l'histoire. Il y a deux personnes : l'auteur (vous) et le narrateur (le personnage). A moins que vous ne faisiez votre autobiographie, mais ça n'a rien à faire sur un site Pokémon.
On peut aussi alterner les points de vue (interne à chaque fois de plusieurs personnages). Cela peut être utile lorsque vous voulez raconter ce que plusieurs personnages font alors qu'ils se trouvent à des endroits complètement différents. Cependant, vous devez faire en sorte que le changement de point de vue soit visible, sans quoi le lecteur s'y perdra vite.

Point de vue externe


Là, c'est complètement le contraire. Votre narrateur est externe, il n'a rien à voir dans l'histoire. Ce n'est donc pas un personnage, ce n'est personne en particulier. Imaginez quelqu'un qui regarde la scène du dessus, sans comprendre ce qui se passe. Il décrit ce qu'il voit, mais il n'essaie pas de comprendre pourquoi un tel fait ci ou ça. Pour reprendre mon exemple du tueur fou :
"L'homme à l'air sinistre s'avançait à pas de loup vers l'autre, qui ne semblait pas se rendre compte de sa présence".
Ici, vous remarquerez qu'on ne connaît les pensées de personne. Ce point de vue peut être assez délicat à manier, parce qu'on est souvent tenté de donner des informations sur ce que pense tel ou tel personnage.

Point de vue omniscient

Le terme "omniscient" vient du latin. Un narrateur omniscient est un narrateur qui sait tout. Il peut donc connaître les pensées de plusieurs personnages qui se trouvent l'un à côté de l'autre, et donner des informations que les personnages ignorent. Bien sûr, c'est un narrateur extérieur à l'histoire, car aucun personnage ne peut tout savoir. Là encore, imaginez quelqu'un qui regarde la scène du dessus, mais cette fois-ci ce quelqu'un sera un peu comme un dieu : il regarde en sachant tout, donc il comprend et peut interpréter ce qui se passe. Cela vous permet des commentaires du type "Il avait raison" ou "Bien sûr, elle se trompait". Le narrateur omniscient sait tout ce que vous, l'auteur, vous savez : il sait potentiellement comment l'histoire va continuer et finir.
Attention : le fait que le narrateur sache tout ne signifie pas qu'il va tout dire ! Il est donc possible de conserver le suspense jusqu'à la fin, même avec un narrateur omniscient.

Quel point de vue choisir ?


Tout dépend de quelles informations vous voulez donner au lecteur, et à quel rythme. Si vous ne savez pas à l'avance, commencez sans réfléchir, et identifiez ensuite le point de vue que vous avez adopté pour vous y tenir jusqu'à la fin. Changer de type de point de vue au milieu d'une histoire est complètement illogique.

Les figures de style

Maintenant je laisse la parole à ma chère collaboratrice Urd-Sama :
Comme je l'ai promis depuis quelques temps déjà, voici une petite présentation des figures de style utilisée dans le langage écrit en français. Pourquoi une telle présentation ? Et bien en tant que responsable du comité de lecture, j'ai souvent constaté que les écrits que je lisais manquaient de figures de style, qui enrichissent considérablement les écrits, en permettant de donner d'autres sens aux mots, de modifier l'ordre des mots dans une phrase, ou de donner de grands sens cachés à ce de que l'on écrit. Ces figures sont surtout utilisées dans les descriptions, et oui, ces mêmes descriptions que l'on peut trouver très barbantes à lire sont cependant indispensables et, utilisées avec les figures de style, en deviennent plus intéressantes.
Ne voyez pas là une leçon que je vous donne, ni un mépris quelconque. Beaucoup d'entre vous sont sûrement trop jeunes pour connaître et maîtriser ces figures, car non apprises à l'école. Le but ici est surtout de vous faire connaître ces figures de style pour que vous les reconnaissiez, et c'est à force d'en voir qu'on apprend à en faire. D'ailleurs, beaucoup de ces figures sont utilisées dans le langage courant sans qu'on s'en rende compte, vous verrez, c'est très simple !
Cette petite présentation est bien entendue incomplète. Je me suis arrêtée aux figures les plus simples et les plus courantes. Vous en apprendrez (ou avez appris) certainement plus à l'école, mais il était inutile que je m'étale trop. De plus, j'ai fais pratiquement tout de tête, alors pardonnez-moi des fautes éventuelles, je n'ai pas mes anciens livres de français sous la main pour tout contrôler. Bien évidemment, si vous trouvez qu'une figure de style manque, qu'il y a trop, que vous ne comprenez pas bien, bref, toute remarque possible, écrivez-moi à urd-sama@mangaclub.ch et on pourra en discuter. Sur ce, bonne lecture ! Et un merci à Zach pour des corrections d'orthographe et l'ajout de la prétérition.

La métaphore
La figure de style la plus utilisée, et ce, même dans le langage parlé ! Tout d'abord quelques exemples :
- Il a pris ses jambes à son cou
- Une faucille d'or illumine le ciel
- Il avait un esprit brillant
En simplifié, disons que la métaphore prise au sens propre ne veut rien dire (on ne prend pas littéralement ses jambes à son coup) mais il est nécessaire de la « traduire » pour comprendre sa signification. Elle est également utilisée pour décrire un objet d'une autre façon (la faucille d'or représente la lune).

La comparaison
Comme son nom l'indique, elle sert à comparer un objet par rapport à un autre. Exemples :
- Il était chargé comme un âne
- La lune est comme une faucille d'or
- Elle zigzaguait dans l'herbe, tel un serpent effrayé
On reconnaît facilement cette figure de style par le mot de liaison (comparatif) utilisé (le plus souvent « comme », « tel », etc).

L'euphémisme
Cette figure de style est utilisée pour atténuer une expression qui risquerait de choquer.
- Il nous a quitté (pour il est mort)
- Un demandeur d'emploi (pour un chômeur)

L'hyperbole
C'est le contraire de l'euphémisme, elle accentue une expression. On parle d'exagération.
- Mourir de soif
- Briller de mille feux
- Avoir trois tonnes de boulot
Comme la métaphore, littéralement, ces expressions ne veulent rien dire. On peut donc en dire que l'hyperbole est une variante de la métaphore.

La prétérition
Cette figure de style consiste à dire qu'on ne parlera pas de quelque chose pour mieux en parler.
- Je n'ai pas besoin de vous redire l'importance de la ponctualité dans une entreprise et...
- Je ne voudrais pas que tu croies que je n'aime pas ton chapeau mais...
- Je ne citerai pas de noms, mais si Mr Dupont, pour ne pas le nommer, m'entend, qu'il sache que je dirai toute la vérité

Antithèse et oxymore
Elle regroupe dans une même phrase des termes de sens opposé.
- Dans son élan de fureur, son amour reprit le dessus
- Certains aiment la nuit comme d'autres vénèrent le jour
- Cette obscure clarté
L'oxymore est simplement une antithèse mettant côte à côte les mots de sens opposé (obscure clarté).

La gradation
Elle se caractérise par une suite d'éléments, qui deviennent de plus en plus forts.
- Va, cours, vole, et nous venge
- Il pris son couteau, le dégaina, puis trancha
Cette figure de style permet de soutenir la dernière action de la suite d'éléments, et la rend encore plus imposante et importante. Il faut cependant faire attention de ne pas trop utiliser cette figure, sous peine d'alourdir l'écrit.

La personnification
Elle donne à un objet, un sentiment, ou un animal un aspect humain.
- L'énorme machine haletait de toute part (haleter)
- L'habitude venait me prendre dans ses bras, comme un petit enfant.
On peut constater également que cette figure est une variante de la métaphore ou de la comparaison.

Hypallage
Cette figure de style permet d'attribuer des adjectifs qui ne se rapportent pas au mot directement (hum, c'est mal expliqué donc regardez les exemples)
- Le chevalier leva une main vengeresse
- Ce marchand accoudé sur son comptoir avide
Dans le premier cas, c'est le chevalier qui est vengeur mais on rapporte cet adjectif à sa main. Je pense que c'est plus clair maintenant.

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