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Smirnoff de Domino



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» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 02/06/2008 à 22:38
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 05:17

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance

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002 - Des élèves égarés
« Ce chagrin si haut, que je porte, beau comme un drapeau »
Le lendemain, après avoir passé une bonne nuit au Centre Pokémon, Smirnoff décida de commencer la formation activement. Une fois que tout le monde fut préparé, ils se dirigèrent vers la sortie du Centre Pokémon.
-J'espère que vous avez passé une bonne nuit ! Salua gentiment l'infirmière Joëlle
-Et moi j'espère qu'un jour vous aurez une vie… Marmonna Smirnoff.
Une fois dehors, Adam regarda l'enseignant, assez décontenancé.
-Qu'est-ce qu'il y a, ma barbe a poussé ? Je la rase tous les samedis si ça t'intéresse…
-Vous avez été méchant avec elle…
-Pas méchant, juste.
-Eh bah moi ça m'a déplu ce que vous lui avez dit !
-Pourquoi, parce que tu aimes mater les jambes de ces jeunes filles ?
-Non, parce que ma mère travaille dans un Centre Pokémon en tant qu'infirmière !
-Et alors, je m'en suis pris à ta mère, là, peut-être ?
Jennifer soupira.
-Pourquoi vous ne voulez pas qu'on vous appelle Etienne ?
Smirnoff sortit son dictaphone rose.
-Mémo personnel de la chiarde, page 3 - Elle veut déjà qu'on s'appelle par nos prénoms, j'attends l'invitation à diner avant la fin de la semaine au moins, si j'ai un peu de chance, demain…
-Excusez-moi de m'intéresser à vous….
-Oh mademoiselle veut faire connaissance… Très bien, je suis né le 21 décembre 1978, j'ai trente ans, je suis diplômé de la faculté de Mérouville d'un BDS (Brevet de dressage supérieur) en stratégies du combat, et si je n'aime pas qu'on m'appelle Etienne c'est à cause de cette odieuse chanson de Guesch Patti.
-Etienne ? Ah oui… Se souvint Adam
-Etienne, Etienne, Etienne, oh tiens le bien… Si un jour j'attrape cette femme…
-Vous avez une petite amie ?
-Et toi tu portes des sous-vêtements en coton ?
Jennifer se retourna, gênée
-Si vous ne voulez pas répondre, ne répondez pas !! Cria t-elle, ulcérée
-Si tu ne veux pas de réponse vacharde, ne pose pas de questions idiotes.
-C'est quoi la leçon d'aujourd'hui ? Demanda Adam pour calmer le jeu
Smirnoff regarda les Caves Jumelles qui se tenaient devant eux.
-Oh cet endroit est nul… On ne peut pas aller ailleurs ?! Demanda sarcastiquement le professeur à ses élèves
-… C'est vous qui nous avez amenés ici… On n'a fait que vous suivre !
-D'accord. L'exercice du jour ça va être… De traverser cette grotte, mais avec un seul Pokémon.
Adam haussa les épaules.
-D'accord, pas de problème.
-Seulement vous devrez le faire sans perdre un seul combat. Donc vous devez prendre un Pokémon polyvalent, à même de surmonter deux types de problèmes différents.
-C'est-à-dire ? Demanda Adam
Smirnoff soupira et sortit son dictaphone bleu
-Mémo personnel du gosse, Page 3 – Il ne m'écoute pas et feint de plus en plus l'ignorance, j'ai peur d'être tombé sur un réel idiot.
-Je voulais dire, vous pourriez préciser ?
-J'allais le faire avant d'être interrompu par un "C'est-à-dire" hors de propos ! Apprenez à anticiper même dans les conversations. C'est la clé de la réussite, anticiper les mouvements, les moindres palpitations du corps du Pokémon adverse sont une carte vous donnant accès à la victoire si vous arrivez à utiliser ces informations avec parcimonie. Je vous donne un exemple.
Il sort son Capidextre, Erwan.
-Voici Erwan, mon Capidextre. Il va chercher à toucher un d'entre vous. Rassurez-vous, Erwan est aussi gentil que moi je suis ingérable.
Jennifer regarda le singe s'amuser avec ses queues de droite à gauche.
-Ok, qui va-t-il toucher ? Adam ?
Le garçon regarda le singe et il regarda Smirnoff.
-Répondez-moi sous forme de lettres. A c'est toi, Adam, B c'est Jenny.
Jennifer leva les yeux au ciel, la voilà gratifiée d'un diminutif.
Capidextre agita ses pattes de droite à gauche, l'une après l'autre. Son regard se focalisa sur Jennifer.
-C'est moi qu'il va toucher ! s'écria t-elle.
Capidextre toucha Adam.
-Ah mince…
-On recommence…
Cette fois Capidextre tapa dans ses mains. Il regardait Adam.
-Cette fois il va la toucher elle !
Jennifer regarda Adam
-J'ai un nom !!
-Ah tu me parles maintenant ?
Smirnoff regarda ses deux élèves se disputer. Capidextre toucha Adam de nouveau.

-D'accord, vous êtes nuls à cet exercice. Je vous explique ou se situe votre erreur…
-De toute façon t'es qu'un pauvre abruti ! Ca me débecte qu'il t'ait choisi pour élève avec moi !
-T'aurais préféré l'avoir pour toi toute seule c'est ça ?
Smirnoff regarda Erwan qui se grattait la tête d'une queue, l'air intrigué.
-T'as raison, on va les laisser.
Il alla s'asseoir sur un rocher et mit des écouteurs tout en caressant son Capidextre qui attendait à ses côtés. Il n'entendait pas les deux adolescents s'enguirlander. Il regarda Capidextre et chuchota « S'ils en viennent aux mains, tu interviens. »
Au bout d'un moment ils s'arrêtèrent et se dirigèrent vers leur professeur.
-En plein entrainement vous arrêtez tout ?
-Vous nous avez pas expliqué…
Smirnoff regarda ses deux élèves d'un air noir. Il éteignit son iPod ou une chanson d'Edith Piaf, « Sous le ciel de Paris », avait résonné, et il sortit ses Dictaphones en même temps.
-Mémo personnel Mixte comme les toilettes d'un Pokémarché de province, Page 4 – J'enseigne aux deux plus gros crétins que la terre aie jamais porté. Faisant fi de la chance qui leur est donné d'être éduqués par un professeur mandaté par l'Etat, Adam Merridew et Jennifer Scoresby n'arrêtent pas de se disputer comme deux Goelise pour un Magicarpe, sauf que j'ignore quoi que puisse être le Magicarpe. En plus ils se foutent complètement de ce que j'ai à leur dire, ce qui est évidemment une preuve de respect irréfutable. Pour finir si ça ne tenait qu'à moi je les planterais ici, tous seuls, en emportant les vivres, malheureusement j'ai une éthique, moi, pauvre mortel !
Il éteignit ses appareils et regarda les deux adolescents.
-Je veux connaître la raison de votre différend maintenant sinon je vous renvoie à l'académie en vous radiant des listes de toutes les grandes écoles, et je vous jure que vous ferez six ans de théorie de plus, ça va vous calmer !
Ils s'aperçurent que depuis qu'ils connaissaient Smirnoff c'est l'une des rares fois ou sa mauvaise humeur était pleinement justifiée.
-Je… Euh… Je fais partie d'une bande de garçons qui se moque d'elle et de ses copines régulièrement…
-Et moi je suis dans la bande des intellos quoi… J'ai toujours des bonnes notes, et ils me taquinent.
-La fameuse hiérarchie scolaire… La guerre des clans… La grande bataille opposant Gens cools à Pauvres nazes… Star Wars Episode 7 : La revanche des moqueries sur le physique… C'était une période de trouble. Les mecs cools sortaient avec les filles nulles… On ne servait plus de riz à la cantine et les filles étaient aspergées de boulettes de papier mâché… Une émeute eut lieu… Fin !
Ils hochèrent la tête.
-Bon, vous allez commencer par vous serrer la main avec amour.
Ils se regardèrent, pas trop tentés. Smirnoff soupira.
-C'est un exercice noté !
Ils se serrèrent la main.
-Voilà qui est mieux... Maintenant je vais vous expliquer là ou vous faisiez erreur. Mon Capidextre Erwan est très intelligent. Quand je lui demande quelque chose, il sait lire entre les lignes. De plus vous vous désigniez entre vous de façon trop explicite, sans avoir suivi ma directive AB. Il n'avait qu'à toucher l'autre pour que vous ayez tort. C'est intelligent, un Pokémon. Ca sait tromper ses adversaires. Vous avez cru qu'il fallait vous focaliser sur les mouvements d'Erwan alors qu'en réalité il fallait vous focaliser sur vos propres réactions. Ne pas réagir c'est laisser votre adversaire sans informations, sans aucun recours donné. Il se retrouve à agir le premier.
Smirnoff regarda ses deux élèves qui semblaient avoir compris. Pour une fois.
-On traverse cette grotte ennuyeuse sans aucun intérêt et après, une fois à Ecorcia, on va commencer l'entrainement global. Et je vous interdis de vous chicaner sur le chemin. N'oubliez pas, un seul Pokémon pour traverser la grotte.
Jenny choisit Lippouti, et Adam prit Cacnéa.
-En route, mauvaise troupe. En espérant qu'il ne vous arrive rien sur le chemin, ou qu'une nouvelle hystérie collective ne s'empare de vos corps…

Ce jour là, dix ans auparavant, Smirnoff marchait à travers une forêt avec deux de ses élèves. Dix ans chacun. A l'époque il était autorisé à encadrer des élèves de cet âge. En fait c'est par eux qu'arriva l'affaire, et qu'arrivèrent des tas d'autres choses.
A vingt ans, Etienne Smirnoff est un jeune homme heureux, fringuant, gentil, compréhensif, respectueux des administrations. Et il est amoureux aussi.
A cette époque l'espoir ne l'avait pas encore quitté. La vie lui tendait encore les bras. Le ciel était encore bleu avec un grand soleil.
Et il n'avait pas de barbe.
-Bon, on va s'arrêter un moment pour manger, ok ?
Les deux enfants s'appelaient Christopher Wanless et Laetitia Blanche. Le premier portait le nom d'un personnage de Charlie, de Stephen King, la seconde avait pour nom le prénom d'une héroïne d'Amélie Nothomb.
Ils s'arrêtèrent pour manger. Smirnoff vit que Laetitia avait oublié sa gourde. Il lui donna la sienne.
-Merci monsieur Smirnoff !
Ils échangèrent un sourire.


Au bout de nombreux combats dans la cave, ils s'arrêtèrent dans une encoche et prirent place sur des rochers.
-Très bien, bon entrainement pour le moment, mais franchement Jenny, utiliser Poudreuse à tout bout de champ ça devient lassant !
-Désolée…
-Mémo personnel de la poulette Page 5 – Elle s'excuse face à mes sarcasmes…
Jenny fit comme si elle n'avait rien entendu. Elle fouilla son sac et semblait étonnée.
-Oh zut… Je… J'ai perdu ma gourde !
Smirnoff regarda Jennifer
-Pas du tout ma grande, Adam est là, en face de toi… Tu es aveugle ?
-Je… Est-ce que vous pourriez me prêter votre…
Smirnoff cracha dans sa gourde.
-Nan.
Jennifer regarda le professeur d'un air abasourdi.
-V… Vous êtes un vrai gamin ! Vous nous faites un serment tout à l'heure comme quoi on est stupides de se disputer et là vous…
-Tiens…
Adam lui tendit sa gourde.
-Tiens prends la mienne. Je m'en fiche.
Jennifer prit la gourde.
-Merci. C'est gentil de ta part. Et ne t'inquiète pas, je vais utiliser un VERRE !
Elle avait crié ça sur Smirnoff qui continua de couper son pâté sans la regarder, avec une expression concentrée et indifférente.

Chaque Dimanche une fois par mois, Smirnoff allait rendre des rapports à une centrale d'éducation dans un village pendant que ses élèves passaient un test hebdomadaire, part d'un contrôle continu sur le trimestre. A l'époque il enseignait à Hoenn avec son groupe d'enseignants itinérants, comprenant Cumberdale et Trautmann.
Il énervait le premier, car Smirnoff était jeune et talentueux, promis à un grand avenir.
Quand à la seconde, il en était terriblement amoureux. Il aurait voulu oser tenter quoi que ce soit envers elle, mais à cette époque il était timide et trop sage, de plus la beauté de la jeune femme le paralysait, lui le romantique. Il vint à sa rencontre, ayant rassemblé assez de courage. Elle était assise sur une chaise, brossant un Grodoudou. A ses côtés il avait son Capidextre, Erwan.
-S… Salut, Linda.
-Etienne ! Tu vas bien ?
-Oui, ça va… Je suis de plus en plus motivé par ce travail.
-Je vois ça, oui. Tu es radieux !
-Dis-moi, ça te dirait qu'on… qu'on aille diner un de ces quatre ? Je t'invite si tu…
-Volontiers, Etienne ! Ca me ferait très plaisir !
Ils convinrent d'une date et Etienne repartit saluer des collègues, un sourire désormais permanent aux lèvres. Linda le regarda partir. Une de ses amies ricana.
-Dire que les responsables à l'académie veulent le promouvoir…
Linda sourit.
-C'est vraiment un type bien… Il… Il me fascine vraiment… Si seulement il n'était pas aussi timide…
-Parce que t'es un exemple d'exubérance toi peut-être ?
-Oh ça va Cathy !
Etienne aperçut son collègue Sherman Cumberdale. Sept ans auparavant, ils étaient amis. A la suite d'une dispute, ils étaient devenus antagonistes. Sherman buvait dans une fiole couleur fonte grise.
-Sh… Sherman, tu ne devrais pas… Tu ne devrais pas boire avant d'aller rejoindre tes élèves…
-Quoi ? Qu'est-ce que t'as, le grand manitou ? Hein ?
Sherman se leva et passa sa main dans les cheveux d'Etienne Smirnoff.
-Regardez-le, le petit Smirnoff ! Il ressemble à une bouteille ! Avec ses cheveux en cul de bouteille !
Les collègues se mirent à rire. Etienne recula et rajusta ses cheveux. Linda arriva.
-Sherman, laisse-le tranquille…
-Eh bien quoi ? On s'amuse, moi et mon pote la bouteille ! C'est ma petite Smirnoff ! Hein ?
Linda attrapa la main de Sherman qui rangeait la bouteille, la révélant au grand jour.
-Ca aussi, c'est la classe ! Et ça n'embête personne ???
Les gens se retournèrent pour se détacher de toute responsabilité.
Smirnoff allait en être la victime.


-Lippouti, Poudreuse !
Nosferapti fut gelé.
-Parfait on aura à manger pour ce soir ! Commenta Smirnoff.
-Cacnéa ! Poing Dard !
Le Pokémon Plante frappa Racaillou.
-Classique mais efficace ! On fait une pause.
Les deux dresseurs étaient épuisés.
-Il faut que… J'aille aux petits coins ! Soupira Adam.
Smirnoff secoua la tête.
-Requête refusée. Tu te retiens jusqu'à Ecorcia.
-… Ok…
Jennifer s'étonna d'un tel refus. Smirnoff était vache mais là ça atteignait un point assez conséquent.
-On continue mais cette fois il vous faut des adversaires de valeur. Simon !
Le Foretress apparaît. Les deux adolescents observaient le ver caché.
-C'est le moment de prendre des risques ! Explosion !
Foretress sauta jusqu'à un rocher et explose, causant une terrible secousse. Les deux élèves commençaient à se demander avec quel genre de frappé ils étaient. Smirnoff regarda les Nosferalto et les Gravalanch sortir. Il fit signe à ses garnements d'aller les combattre. Après une hésitation, les deux se lancent.

Etienne Smirnoff était ressorti fragilisé par ce dimanche à rédiger ses rapports en compagnie de ses collègues. La scène avec Sherman, Linda qui l'avait vu, et qui l'avait défendu devant tout le monde. Il s'en sentait quelque peu déshonoré. Smirnoff n'avait jamais attaché beaucoup d'importance à son honneur. C'était la première fois qu'il lui prêtait attention, à cet étranger qu'on appelait honneur.
-M'sieur, ça va ?
-Ca va bien ?
-Oui oui les enfants. Tout va bien.
-Vous êtes stressés à cause des rapports ?!
-Oui voilà. Les rapports.
-Faut que j'aille aux petits coins !
Etienne regarda Christopher avec un air stressé.
-Vas-y. On t'attend sous cet arbre.
L'enfant partit faire ses besoins.
Peu après il plut à verse.
Et l'enfant ne revint jamais vers Etienne et Laetitia. Il avait disparu. Et le cauchemar commença…


Alors que ses élèves amélioraient leur capacité à anticiper les actes de Pokémon adverses, Smirnoff avait une mine grave, obséquieuse. Repensant à son passé, il repensait à ses erreurs. Pourquoi ce jour là il n'a pas tenu à garder le gosse dans son champ de vision, pourquoi était-il plus préoccupé par son stress personnel, pourquoi n'avait-il pu garder Linda…
Au bout d'un moment il regarda plus activement Jennifer et Adam. En difficulté face à leurs ennemis.
-Unissez vos forces ! A deux vous pourrez les vaincre.
Le Choc Mental de Lippouti immobilisa les adversaires. Cacnéa usa de sa Tempêtesable pour les écarter. Une autre rangée de Pokémon des grottes arriva en renfort. Smirnoff sortit ses Pokéballs.
-Ca, ce n'était pas prévu…

Bien coiffé, bien rasé, bien habillé, mais avec de gros cernes, Smirnoff se tenait devant le tribunal administratif du ministère de l'éducation, trois semaines plus tard. Le verdict allait tomber
-Monsieur Smirnoff… Lundi 14 Septembre 1998, vous avez laissé le jeune Christopher Virgile Dylan Wanless, partir remplir des besoins naturels, puis n'est pas revenu. Après des recherches effrénées qui ont du, nous le reconnaissons, être traumatisantes pour vous, l'enfant a été retrouvé cinq jours plus tard dans une cabane de forestiers, recueilli par la famille qui y vivait. Reconnaissez-vous ?
-Je reconnais, votre honneur.
-Monsieur Smirnoff, votre irresponsabilité nous a, au premier abord, encouragé à vous radier de la profession. Il y a eu dix-sept témoignages à votre défaveur, qui nous ont laissé penser que vous étiez un cas désespéré. Ils ont notamment fait état d'une personnalité influençable, faible, souffre-douleur de vos collègues, trop doux à l'encontre des élèves voire enseignant de basse facture, manquant de professionnalisme. Nous avons cependant reçu UN témoignage en votre faveur. La ferveur de ce témoignage nous a convaincu de réduire votre peine suite à cette faute lourde qui a bien failli faire couler le ministère en entier… vous enseignerez durant au moins cinq ans, tout en continuant à suivre en parallèle des formations et des stages encadrés. En outre, vous devrez payer les dommages-intérêts à la famille de la victime par vos propres moyens. Avons-nous été clairs ?
-Très clairs, votre honneur.
-Etienne Smirnoff, nous espérons un jour re-prononcer votre nom avec fierté et reconnaissance. Vaquez.
Il repartit. En ouvrant la porte, Linda arriva à ses côtés.
-Etienne…
-Linda, je… Je dois encore te remercier, je crois…
Linda baissa la tête.
-Il le fallait, Etienne, je ne pouvais pas les laisser te radier définitivement, tu ne l'aurais pas supporté !
Il hocha la tête, regarda Linda et approcha son visage du sien. Elle recula.
-Etienne, écoute, je… Je préfère qu'on reste amis. J'ai… J'avais juré de ne jamais faire inscrire mon nom sur les registres d'un tribunal, et je l'ai fait pour toi mais… Je crois qu'il vaut mieux qu'on reste seulement amis.
Etienne parut un peu secoué, il hocha la tête, prêt à éclater en sanglots.
-Je t'en prie, Etienne, ne m'en veux pas, c'est juste que... On se ferait du mal à se rappeler toute cette histoire. Toi comme moi.
Elle partit. Il soupira car elle avait raison et rentra chez lui sans verser une larme.
Lorsqu'il referma sa porte derrière lui, il s'adossa lourdement à la battante, et son jeune visage se crispa, puis il éclata, comme de rire, un rire grinçant qui ne trouvait pas son souffle, puis il retomba, assis contre sa porte d'entrée, sanglotant comme un enfant, les larmes coulant sur son visage dévasté par l'émotion. Il regarda son salon avec des yeux remplis de crainte et de douleur. Son corps convulsait sous l'émotion intense qui le prenait.
Ainsi, Smirnoff subit la terrible déchéance qui fut la sienne. Mais plus jamais on ne lui ferait les critiques qu'il avait reçues là bas, au tribunal administratif...Plus jamais.


« Si au moins ce jour là, elle m'avait embrassé… »
Il secoua la tête et envoya Debra, son Flagadoss et Timothy, son Scarhino. Il observa les Nosferalto et les Gravalanch qui le fixaient désormais. Il les regarde comme autant d'yeux accusateurs sur lui. Les yeux de Smirnoff, eux, s'injectèrent de sang. Un sang bouillonnant, comme autant de colère refoulée pendant des années contre TOUT et TOUT LE MONDE.
Parce que personne ou presque ne mérite le respect ou même l'indulgence ! Tout le monde vous rendra un jour non pas la monnaie de votre pièce mais la monnaie de la pièce que vous avez toujours dans votre portefeuille ! Les gens s'en moquent de votre existence, pourquoi leur accorder de l'attention ?
Flagadoss envoya un Pistolet à O précis sur les adversaires. La plupart s'enfuirent, voyant les autres Pokémon tomber. Scarhino frappa avec Tranche Nuit les Nosferalto, les faisant tomber un par un. Jennifer et Adam voyaient leur professeur faire preuve d'un sang froid et d'une technique à toute épreuve. Il laissa s'enfuir les Gravalanch et les Nosferalto.
-On y va, j'aimerais qu'on soit à Ecorcia avant midi.
-C'est un échec, hein…
Smirnoff regarda Adam
-De quoi tu parles ?
-De l'entrainement…
Smirnoff hocha la tête.
-C'est pas très glorieux en effet… On va passer à quelque chose de plus théorique.
Adam soupira.
-De la théorie, encore…
-Oui, monsieur, de la théorie.
-Je croyais que vous aviez un programme à suivre… Demanda Jennifer
-Les programmes c'est pour les conservateurs et les frustrés. Le professeur du futur fera n'importe quoi dans ses cours. En fait celui du présent commence déjà….
Ils sortirent de la grotte, et Smirnoff paraissait troublé.
-Vous ne vous sentez pas bien ?
Il regardait vers Ecorcia.
-Ca ne marche pas comme prévu, hein ?
-Quoi ?!
-Votre cours. Vous ne savez pas quoi nous faire faire.
-Adam, ce n'est pas très…
-Tais-toi… En fait nous sommes vos premiers étudiants, c'est ça ?
-… Très bonne déduction. Vous êtes mes premiers étudiants depuis 10 ans, en effet.
Jennifer s'étonna
-Ca fait dix ans que vous n'avez pas exercé ?!
-… Je ne suis pas votre cas de psychologie du jour, alors…
-Mais vous auriez au moins pu nous le dire que vous étiez un débutant ! Ca change radicalement…
-CA NE CHANGE RIEN !
Les deux adolescents ont un sursaut. Smirnoff pouvait paraître impressionnant quand il voulait.
-Ca ne change rien, quoi que vous fassiez, quel que soit votre niveau, quels que soient les efforts que vous ferez vous serez toujours JUGES sur tout, sauf sur la réalité de vos COMPETENCES ! Vous voulez apprendre quelque chose ? D'accord : Ce monde est régi par des cons ! Des cons qui croiront toujours que votre comportement INFLUE, AGIT SUR ET REGIT votre savoir-faire ! Et ces mêmes cons tiennent votre vie entre leurs mains ! La vie est instable quand vous êtes bon. Par contre si vous êtes un alcoolo libidineux, moche et que votre passe temps favori est de vous FOUTRE de la gueule de vos gentils collègues travailleurs…. La vie vous sourira et votre hiérarchie vous encensera ! Ainsi est la vie, telle qu'imaginée par les cons !
Adam et Jennifer balbutiaient.
-Je n'ai pas beaucoup enseigné à des étudiants en semi-individuels depuis 10 ans, mais croyez-moi, j'ai assez chié de la théorie pour vous faire la meilleure formation qui soit. J'ai du mal à trouver mes marques mais croyez-moi quand je serais dans mon rouleau, la vague va s'écouler d'elle-même. Je suis désolé que vous soyez tombés sur moi…
Adam et Jennifer se regardèrent.
-…Mais vous auriez pu tomber sur pire.
Adam leva la main.
-Qu'y a-t-il ?
-Est-ce que… Vous êtes un des cons que vous décrivez ?
Smirnoff regarda Adam. Jennifer recula, mais Smirnoff sortit son dictaphone bleu.
-Mémo personnel du petit con en devenir, Page 5 – Au début j'ai cru qu'Adam Merridew était un gamin stupide, arrogant et sans aucune personnalité…
Smirnoff hocha la tête avec répétition.
-Je me trompais. Ce petit est très perspicace.