Kaminari no Kage de Raidemo

Note de l'auteur :

Le résumé, en bref : En fait, cette fanfic retrace l'enfance et l'enrôlement de deux personnages dans la Team Rocket. Ce sont les deux membres de la TR qui apparaissent dans le film "Raikou : Legend of Thunder". Je n'ai vu ce film qu'en Japonais (et je n'ai donc pas tout saisi des dialogues ^^"), il est donc possible que quelques éléments de mon histoire ne collent pas avec le film, j'en suis navrée.
Je voudrais aussi signaler que les chapitres suivants seront pour certains assez violents, et je parle d'une violence qui dépasse peut-être certaines limites de par une certaine cruauté.

Prologue

Le grognement s'amplifia jusqu'à devenir assourdissant. La terre brûlante se mit à trembler, de fines particules de poussière s'élevèrent dans l'air cuisant de cette aube chaotique. L'enfant frémit. Les charognes le fixaient ; elles hurlaient. Leur chant lui apparut, le chant des chairs calcinées, profond, infini. Elles hurlaient leurs souffrances, leurs brûlures, leurs vieilles carcasses déchirées par les rats. Le char se rapprochait, mêlant son grincement sinistre aux cris inhumains. Les lourds sabots de l'attelage suintant se détachèrent du requiem des damnés, les enveloppant de leur tempo pervers.
Le cortège freina. Le démon descendit. Il semblait flotter sur cette brise mortuaire. Son visage, son corps n'étaient que pourriture sans forme, sans âme, sans limites. Son masque invisible semblait doux, serein et d'une immense quiétude. Il avait le savoir absolu. Il connaissait l'être humain. Il connaissait son œuvre. Il connaissait l'heure de sa déchéance.
« Proche, dit-il, si proche. »
Un rugissement sourd s'échappa de la gueule du monstre, grondant comme le tonnerre tel un rire satanique. Puis l'ombre se dressa de toute sa hauteur, couvrant de sa masse immense les cadavres encore fumants.

L'enfant ouvrit les yeux. Ce souvenir, ces odeurs putrides, ces chants d'agonie, tout... tout lui revenait. Le jeune garçon se recroquevilla au milieu du groupe d'enfants reniflant et geignant. Le camion sautait sur le vieux sentier, ballottant ses passagers de droite à gauche. Plusieurs fois les gosses s'étaient écroulés aux pieds de ces hommes bizarres qui étaient venus les récupérer. Ceux-ci les repoussaient violemment en leur disant de la fermer, qu'ils arriveraient bientôt dans un endroit où l'on s'occuperait seulement des plus braves et des plus forts, qu'ils avaient intérêt à arrêter de pleurnicher.
L'enfant ne dit rien. Il ne dirait jamais rien à ces hommes ; et surtout pas ce qu'il avait vu là-bas, au milieu du charnier où reposaient à présent ses souvenirs et son enfance.

Chapitre 1

_ Tous en rang !
Les gamins terrorisés obéirent et vinrent se placer en tremblant devant le véhicule couvert de boue. Un homme aux allures de brute leur gueulait les instructions en les fixant d'un œil mauvais. Il parlait fort mais lentement, comme s'il craignait que les cerveaux des gosses ne soient pas assez développés pour comprendre ses beuglements mêlés de haine et de menaces.
_ Un par un, vous viendrez me voir devant cette table ! Vous me direz votre nom, votre âge et la ville d'où vous venez ! Je formerais ensuite des groupes de deux en fonction de votre âge et de votre taille. Magnez-vous, on a pas qu'ça à foutre !
Les gosses s'avançaient, hésitant et lançaient leur nom d'une voix tremblante. Son tour arriva finalement.
_ Et toi ?
_ Basho, 7 ans, village d'Ihuma...
_ Basho comment ?
_ Basho tout court.
_ Tu te fous de ma gueule, grogna le garde, ton nom complet !
L'enfant recula légèrement face au visage menaçant de l'homme. Un sbire s'approcha de celui-ci pour lui murmurer quelque chose à l'oreille. Le type sembla se calmer et ajouta le nom du jeune garçon à sa liste.
_ C'est bon, dépêche-toi de rejoindre le groupe !
L'enfant obéit et vint se placer aux côtés de ses camarades qui l'observaient d'un air implorant. Sa brève altercation avec le garde avait du les impressionner et ils avaient décidé de placer en lui un espoir chimérique. Le garçon baissa la tête pour échapper à ces regards pitoyables.
_ Tu vas répondre sale mioche !
La voix de la grosse brute s'éleva à nouveau, il venait de frapper l'un des gosses qui refusait de parler. Les enfants se remirent à geindre en voyant le mioche en question cracher un long filet de salive ensanglanté. Il se releva néanmoins pour faire face à l'homme furieux.
_ Ton nom ! cria-t-il à nouveau.
Le garçon grimaça, puis cracha à la figure du garde. Ce dernier entra dans une colère noire et frappa violemment le gosse. Il essuya son visage et ordonna à ses hommes de ramasser le gamin et de le mettre avec les autres. Deux sbires s'emparèrent du garçon en sang qui continuait malgré tout de se débattre en marmonnant des insultes. Tous les enfants s'éloignèrent du nouveau venu, de peur d'être traités de la même façon. Le gamin, a genoux dans une mare de sang, leur lança un regard noir. Basho observa le jeune garçon aux cheveux blonds ; il semblait plus vieux que la plupart des gosses présents et sa carrure était
presque deux fois supérieure à la leur. Ses yeux clairs et profonds aux pupilles rétractées laissaient ressortir un sentiment de colère et de mépris.
_ Bon ok, maintenant vous me suivez ! Et pas d'histoire !
Basho sursauta sur les cris du sbire qui entraînait tous les jeunes vers l'une des portes du hangar. Il s'apprêtait à les suivre lorsque le garde posa une main énorme sur son épaule. Le gamin se retourna vers l'homme dont le sourire cruel dévoilait des dents blanches.
_ On dirait bien qu'on t'a trouvé le partenaire idéal...