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Informations

» Auteur : Nates - Voir le profil
» Créé le 15/03/2016 à 19:10
» Dernière mise à jour le 05/04/2016 à 17:15

» Mots-clés :   Absence de poké balls   Action   Présence d'armes   Suspense

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006 : Sombre conspiration ?
Helenia Dawkins, bien au chaud et en sécurité dans l'appartement du militaire Robert Flynn, observait, nerveuse, les rues de Neverton par la grande fenêtre de l'habitacle. Elle se sentait, étrangement, à la fois bien et mal à l'aise dans les vêtements trop grands que l'homme avait accepté de lui prêter. C'est qu'ils avaient bien quinze centimètres de différence, tous les deux. Malgré cela, elle lui serait éternellement reconnaissante de l'avoir sauvée, même si cet acte avait signifié l'abandon de son propre camp, Fort Derrigg, qui ne devait plus être qu'à l'état de ruines à l'heure actuelle. La jeune adulte aux cheveux bruns-roux manqua de sursauter lorsque son affectueux et adorable Ponchiot se frotta contre ses jambes.

- Arrête, tu vas froisser ce pantalon qui n'est pas à moi ! chuchota-t-elle, quoiqu'à demi amusée.

- Ce n'est pas si grave, lui répondit la voix parfaitement calme du militaire, qui ne semblait pas se soucier outre mesure de l'état de ses vêtements.

Il avait bien raison, de toute manière ; il y avait bien plus urgent que cela dont il devait se préoccuper. Helenia se demandait comment diable cet homme, qui devait avoir, allez, vingt-cinq ans, pouvait se montrer si serein alors qu'ils venaient tout juste d'échapper à un groupe de natifs à l'esprit vengeur - à dos de Pokémon volant, en plus -, et tout ceci sur son Luxray qui était désormais tellement épuisé qu'il somnolait en permanence dans l'appartement spacieux et confortable, en plein centre-ville de Neverton.

- Dis, qu'est-ce qui va se passer, une fois que les choses se seront calmées ? questionna-t-elle, les yeux dans le vague, son Pokémon jappant joyeusement dans ses bras.

L'officier aux cheveux blonds-roux, maintenant dans une tenue moins militaire, haussa simplement les épaules en scrutant ce qu'il appelait une radio portative. C'était tout nouveau dans le coin, et apparemment, ça couvrait une sacrée distance, ce qui rendait l'outil particulièrement utile aux soldats de l'armée Helorienne. Helenia n'en avait jamais vue avant, mais étant donné l'éducation rigoriste qu'elle avait reçu de ses parents jusqu'à lors, ce n'était pas étonnant.

- Je crois bien que je n'ai aucune chance de recevoir un signal.

- Parce que tu t'attendais à en avoir un ? Je suis désolée, mais ton camp doit ressembler à un tas de ruines fumantes à l'heure qu'il est !

Robert hocha la tête.

- Je me doute bien. Ou alors il est aux mains des natifs, ce qui s'avèrerait encore plus frustrant, stratégiquement parlant. Mais bon, ils ne sont pas extrêmement évolués et n'ont pas encore leurs propres radios, alors peut-être bien que tu as raison... et puis merde, alors, pourquoi je me tracasse pour ça ?

Elle avait beau ne pas le connaître depuis longtemps, elle se sentait peinée de le voir comme ça, dans un état de vulnérabilité encore plus flagrant que le sien. Mais elle n'allait pas trop en faire non plus ; il pourrait mal interpréter son attitude bienveillante, et bien que cela ne lui déplaise pas autant que cette histoire de mariage arrangé par ses parents, elle avait d'autres priorités en tête.

- Si on quittait la région ? Je veux dire, pour un moment, histoire que les choses se tassent un peu dans le coin.

Robert esquissa un sourire non convaincu et ricana, presque sarcastique.

- Les choses ne se tasseront pas avant que l'un ou l'autre des camps ne soit totalement annihilé. Et connaissant les forces de Johto, ils attendront longtemps avant de nous aider. Nous ne sommes pas leur priorité, tu comprends ?

- Oui, je peux concevoir que ces politiciens gras et égoïstes se fichent de notre sort, mais ça ne change rien au fait que nous deux, on puisse s'en aller un moment histoire de survivre.

Le militaire rajusta le col de sa chemise blanche et pencha la tête sur le côté, comme il faisait lorsqu'il réfléchissait. Son silence commençait à rendre Helenia plutôt nerveuse, à vrai dire. Elle était beaucoup moins sûre d'elle à présent, et elle s'inquiétait.

- Je suis désolé, mais je ne peux pas laisser tomber mes compagnons d'armes comme ça.

Voyant qu'elle allait répliquer, il s'empressa de poursuivre.

- Je sais, c'est stupide de privilégier sa fierté plutôt que sa propre vie. Ce n'est pas ce que je fais. J'ai des intérêts dans cette guerre, moi aussi. Si Heloria vient à retomber aux mains des natifs, je peux dire adieu à mon fric en pokédollars de Johto ; ils brûleront tout, je les connais assez pour te l'affirmer. Et j'ai des raisons de m'inquiéter pour mes économies assez conséquentes.

La jeune femme retint un petit rire.

- Ouah, tu m'impressionnes ! Venant de toi, je m'attendais à quelque chose de plus... "noble", je sais pas, une histoire de vengeance passionnante, comme dans les livres...

- Il y a bien une autre, raison, c'est vrai...

Au même moment, la voix du présentateur radio coupa la musique jazzy qui donnait cette atmosphère si particulière à l'appartement, pour énoncer, d'une voix paniquée, les dernières nouvelles de la région.

"Mesdames et messieurs, nous sommes face à une attaque terrible, à l'ouest de notre belle région ! Oui, vous avez bien entendu ! Lyseria croule en ce moment sous les bombardements d'attaques Pokémon en tout genre ! Des hordes de créatures, aussi bien sauvages que dressées, assiègent désormais la ville. Quelques survivants ont été repérés dans le disctrict nord, et si tout va bien, ils s'en sortiront indemnes. Nous vous tenons au courant !"

Les deux jeunes gens semblaient vraiment surpris par cette nouvelle, qui ne faisait qu'ajouter plus de stress encore à leur vie plutôt mouvementée ces derniers temps. L'une était tétanisée et caressait machinalement son Ponchiot, qui sentait toute sa détresse, tandis que l'autre faisait les cent pas dans la pièce, les mains derrière le dos, et la tête baissée vers le sol de son salon.

- Merde, merde, merde, ça n'est pas possible... ils nous auront, ces malades, si ça continue ! grommela le lieutenant-colonel Robert Flynn, brisant le silence pesant qui s'était progressivement installé entre Helenia et lui.


* * *


La jeune femme ne restait pas en place ; elle avait beau être âgée de vingt-et-un ans, elle tenait plus de l'adolescente que de l'adulte responsable. Ce que son ami et partenaire ne manquait pas de lui faire remarquer. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de gambader un peu partout dans les rues ensoleillées de Mannix, la grande ville portuaire au sud-ouest d'Heloria. Elle n'avait jamais eu l'occasion de venir, malgré le fait qu'elle soit une native de la région, et cela l'enchantait de pouvoir enfin visiter cette cité festive où il n'y avait pas l'ombre d'un paranoïaque craignant de tomber sur un ennemi de Johto.

- Kay, ne marche pas aussi vite. J'ai toujours eu un mal fou à te faire comprendre que nous ne sommes pas ici pour faire du tourisme... soupira un homme, qui devait avoisiner la trentaine, et qui marchait derrière elle.

La dénommée Kay, aux longs cheveux noirs attachés en une queue de cheval haute et ses yeux émeraude étincelants, tira cérémonieusement la langue à son ami et trottina de plus belle, son foulard rouge se balançant au gré du vent. Malgré la température assez élevée, elle portait des gants en cuir aux mains, ce qui ne manquait pas d'attirer l'attention des passants. L'homme, lui, aussi, était pourvu d'un foulard gris, et ne semblait pas avoir chaud le moins du monde. Sans doute des habitués du désert. C'est ce que tout le monde penserait en voyant ces deux-là déambuler, chacun à leur rythme, dans les rues pavées de Mannix.

Ils finirent par s'arrêter non loin d'un café, car la jeune femme avait désespérément besoin d'un rafraîchissement, selon ses dires. Mais elle fut vite dissuadée par son compagnon, qui lui suggéra plutôt de retirer ses gants et son foulard si elle souffrait autant de la température.

- Allez, Miles, sois gentil ! geignit-elle. J'en peux plus, moi, de me consacrer au "travail" !

Le fameux Miles soupira, passa une main dans ses cheveux rouges, courts et en bataille, puis finit par lui donner un billet pour qu'elle aille s'acheter un truc à boire. Malgré ses airs sévères, il ne parvenait jamais à lui résister. Ils étaient comme père et fille, tous les deux. Bien qu'ils n'aient que sept ans de différence. Lui raisonnait comme un homme plus vieux que son âge, et Kay, c'était l'inverse. Lorsqu'elle revint, ils reprirent leur marche, plus lentement cette fois.

- Ils ont déjà commencé les festivités, à Lyseria. Tout le monde en parlait au café, souffla la jeune femme en sirotant un soda. Y'a plein de victimes.

Miles hocha la tête.

- Bien. Je suppose que l'effet de surprise a bien fonctionné, alors. Je regrette d'ôter autant de vies, mais on est obligés d'en arriver là si l'on veut récupérer ce qui nous appartient de droit.

Kay acquiesça vigoureusement. Du moment qu'elle pouvait rester avec son ami et s'amuser un peu, elle le suivrait même en Enfer.