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Neuf Agents pour sauver le Monde de Nates



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Informations

» Auteur : Nates - Voir le profil
» Créé le 22/02/2016 à 15:40
» Dernière mise à jour le 22/02/2016 à 15:40

» Mots-clés :   Action   Fantastique   Humour   Présence d'armes   Suspense

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004 : Quand on aime, on ne déteste pas
Deux personnes vêtues de noir et de rouge traversaient les rues encombrées de Céladopole, se fondant dans la foule qui se déplaçait comme un seul homme. Tout le monde se bousculait pour arriver le premier aux magasins. Et pour cause, il s'agissait du premier jour des soldes, et il était de notoriété publique que les soldes à Céladopole ressemblaient à un raz-de-marée d'humains pressés. Parfois, on trouvait même des blessés qui s'étaient fait piétiner par des clients survoltés. Les deux silhouettes disparurent dans une ruelle, sans remarquer qu'elles avaient été observées depuis un moment.

Assis sur le toit d'une villa dans l'un des quartiers résidentiels de la ville, Florent Villias, travaillant depuis récemment - et indirectement - pour la plus haute autorité de Kanto, rangea sa paire de jumelles dans son attaché-case et utilisa son Nostenfer pour filer, peu désireux d'être surpris en pleine violation de propriété. Il avait vu ce qu'il voulait voir, et ferait ce pour quoi il allait être payé. Il atterrit en contrebas, juste à l'entrée de la ruelle dans laquelle il avait vu disparaître ses deux proies. Le jeune homme sortit un pistolet de la mallette et le rechargea.

- Je sens que ce travail va vite m'emmerder, songea-t-il en fixant un moment l'anneau d'or très ancien qu'il portait en guise d'alliance à la main gauche.

Puis il disparut à son tour dans la ruelle, traquant ses prochaines sources d'information. Il avait toujours eu une méthode certes peu recommandable du point de vue éthique, mais très efficace sur les personnes qu'il interrogeait. Et il pourrait s'en donner à cœur joie avec ses deux cibles.


* * *


Un duo pour le moins étrange déambulait dans les rues animées de Port Yoneuve, dans la vaste région d'Unys. Cette ville, très connue pour ses relations commerciales avec d'autres régions de l'archipel de Pokéis, avait récemment été le théâtre d'une vague de touristes venant tous des quatre coins du monde pour assister ou participer au Pokémon World Tournament, une compétition rassemblant aussi bien des dresseurs débutants que les meilleurs dans ce domaine. Les effluves marins omniprésents dans la ville portuaire accentuaient le charme particulier de l'atmosphère.

Les deux jeunes gens, à savoir les Agents 005 et 006, se rendaient en mission pour le président Deling. Bien sûr, ils se connaissaient à peine, et en profiteraient pour discuter un peu et passer du temps ensemble, histoire de savoir s'ils pouvaient se supporter sans s'entretuer. Pour tous les deux, il était essentiel de bien s'entendre avec son partenaire pour pouvoir faire un travail satisfaisant.
Erwin Schreiber, jeune scientifique aux cheveux très blonds qui passait le plus clair de son temps à ignorer royalement ses congénères pour se concentrer sur telle ou telle chose insignifiante, semblait pourtant très différent de Max Vinns, une jeune adolescente à l'air maussade et aux cheveux teints dans un rouge criard.

- Tu peux m'expliquer pourquoi tu portes une blouse alors qu'on se balade en ville ? s'étonna la jeune fille, perplexe.

005 avisa sa tenue de scientifique et haussa les épaules.

- Je ne l'enlèverai pas, je n'ai qu'une chemise en dessous et j'ai peur d'avoir froid, répondit le jeune homme sur le ton le plus calme du monde.

Max plissa les yeux. Elle qui était vêtue d'un simple t-shirt noir et d'un pantalon aux motifs de camouflage avait du mal à concevoir que ce type puisse se les geler avec une température avoisinant les vingt degrés. Enfin, elle savait bien qu'il existait des gens avec une tolérance variée au climat. Elle ne se posa pas plus de questions et continua à avancer aux côtés du jeune homme. Bien qu'elle aurait très certainement refusé de l'admettre, l'Agent 006 se sentait un peu nerveuse vis à vis de la mission qu'ils allaient bientôt accomplir. Sur le papier, ça semblait relativement aisé, mais elle était certaine qu'il en serait autrement sur le terrain. Ayant constaté un léger frisson chez elle, Erwin haussa un sourcil.

- Tu vois, toi aussi tu as froid. Hors de question de te plaindre, hein.

Max plissa les yeux. Ce mec, elle le trouvait totalement bizarre. Comme s'il ne voyait pas les émotions et les sentiments chez les autres humains. Il devait avoir une conception bien particulière du monde, si en plus de cela il était totalement indifférents au ressenti de ses congénères. Elle songea qu'elle n'allait pas l'apprécier, mais choisit de lui laisser une chance. Après tout, elle n'avait pas encore détruit la carapace qu'il s'était forgé pour se préserver du monde extérieur. Une carapace qui devait être bien blindée, au vu de l'attitude totalement désintéressée du blond.

005, les mains dans les poches de son pantalon de costume gris, paraissait comme absent cérébralement. Il marchait là où il devait marcher, bien sûr, mais son regard restait fixé sur un point invisible à l'horizon, comme s'il réfléchissait à quelque chose que le commun des mortels ne pourrait certainement jamais comprendre. Et c'était plus ou moins le cas, car des formules chimiques et des équations en tout genre tournaient dans son cerveau. Cela faisait plusieurs jours qu'il était sur un projet grandiose avec ses collègues du labo, et il n'arrivait plus à se concentrer sur le travail. Sans doute à cause de cette affaire de secte qu'il devait aider à résoudre pour le président.

En un point, Max et Erwin étaient identiques ; ils haïssaient au plus haut point le gouvernement. Elle, car elle était une anticonformiste depuis toujours, qui détestait se plier aux conventions et qui ne supportait pas sa famille. Elle adorait la solitude, qu'elle trouvait réconfortante, et avait maintes fois maudit ses riches parents qui l'avaient envoyée dans un pensionnat de Sinnoh au règlement très strict. Elle en était à sa huitième fugue, et elle tenait une occasion de ne plus jamais y retourner avec ce nouveau boulot. Bien qu'elle ne porte pas le président dans son cœur...
Lui, car il adorait expérimenter. Sur tout et n'importe quoi. Malheureusement, la science était très réglementée sur l'archipel de Pokéis. Les expériences sur les Pokémon n'étaient autorisées que dans une certaine mesure et sur une poignée d'espèces. Mais celles sur les humains étaient tout bonnement interdites. Lui, qui avait soif de savoir et de connaissance, ne voulait pas s'y résoudre. Il méprisait ce gouvernement mollasson qui préférait l'éthique au progrès.

- Elle ne te semble pas bizarre, notre mission ? demanda Max au bout d'une longue période de silence qu'ils passèrent à errer sur les quais de Port Yoneuve.

Le blond repoussa une mèche de cheveux qui retombait une énième fois sur son front pâle, et haussa les épaules.

- On ne le saura qu'une fois arrivés. Pourquoi tu trouves ça étrange ?

- Bah, on est censés aller dans un entrepôt désaffecté, ça je veux bien, mais on sait pas pourquoi. Il nous prend vraiment pour des cons.

- Le président ? C'est un con lui-même. Alors qu'ils prennent les autres pour des cons, c'est plutôt normal.

Le jeune homme soupira et reprit :

- Je te l'ai dit, on verra une fois arrivés.

L'adolescente sortit un paquet rectangulaire de sa poche et en tira une cigarette.

- Mouais. Une clope ? proposa-t-elle.

Erwin déclina. Il n'avait jamais compris pourquoi autant d'êtres humains appréciaient les cigarettes, qui n'avaient pourtant aucun véritable avantage ; ça sentait mauvais, ça détériorait grandement la santé, en particulier les poumons, et il y avait des tas de trucs immondes à l'intérieur comme du goudron ou Arceus savait quoi encore. Mais il ne dit rien, faisant pour une fois preuve de bon sens. Même lui, qui pouvait être qualifié de plus grand asocial du siècle, savait quand il ne fallait pas froisser quelqu'un. Et critiquer était très malvenu dans ce cas-là.

Le bruit des rangers de la jeune femme claquant sur le béton froid et sale du quai principal était le seul son qui atteignait leurs oreilles. Bizarre. D'habitude, il y avait foule au port. Sans doute qu'un tournoi grandiloquent avait lieu au Pokémon World Tournament, et que les braves marins s'étaient accordés un peu de bon temps devant des combats extraordinaires. Ou alors il y avait autre chose, mais les Agents ne purent dire quoi. De toute façon, ça arrangeait grandement leurs affaires. Il était après tout mal vu que de parfaits étrangers pénètrent dans les hangars du port, réservés aux stocks de marchandises destinés à l'exportation dans tout l'archipel.

- J'en ai ma claque de marcher, il est encore loin ce garage de merde ? grommela la jeune femme aux cheveux rouges, passablement irritée par le silence oppressant et la fatigue qui commençait à pointer le bout de son nez.

- Non, c'est juste au bout de la prochaine allée à gauche. Une petite centaine de mètres.

Max soupira de soulagement et suivit son partenaire dans l'allée sombre, entre deux grands entrepôts. Alors qu'ils étaient tous en très bon état sur le quai principal, la peinture de ceux-ci commençait à être un peu défraîchie et les portes en tôle semblaient un peu rouillées. Plus personne ne s'en occupait depuis plusieurs années, c'était évident. Les deux jeunes gens s'arrêtèrent devant un hangar, pas spécialement grand, marqué du numéro 19.

- C'est celui-là, tu crois ?

Erwin acquiesça.

- Pas de doute possible.

- Et comment on est censés rentrer là-dedans ?

Elle avisa la grande porte de tôle qui ne pouvait sans doute être activée qu'à l'aide d'une télécommande ou d'un quelconque dispositif électronique. Le blond lui désigna une porte ordinaire sur le côté, mais elle était verrouillée.

- Peut-être qu'en utilisant un Pokémon...

- Non, ça ferait trop de bruit, le coupa Max. Laisse faire la professionnelle.

L'adolescente acquiesça.

- Ouais, j'ai du matos pour ça. A ce propos, c'est quoi ta valise là ?

En effet, le jeune homme avait avec lui un attaché-case dans lequel il devait transporter quelque chose. Il ne répondit pas à son acolyte, qui était de toute façon trop occupée à tenter de crocheter la serrure de la vieille porte rouillée.

- Eh là, qu'est-ce que vous faites ici ?! demanda une voix forte.

Un employé du port costaud, habillé de l'uniforme de marin caractéristique, arrivait dans leur direction, l'air mécontent. Il devait avoir fait un effort physique, car il était en sueur et respirait plus ou moins difficilement, mais Erwin se doutait qu'il serait à même de leur donner une correction quand même.

- Magne-toi, Max ! geignit le scientifique.

- J'fais que ça, crétin, t'as pas emmené une arme ?

Il secoua la tête mais se reprit bien vite. Il ouvrit sa mallette et en sortit une seringue remplie d'un liquide transparent. Le marin fondit sur lui, mais comme Erwin était plus rapide du fait de sa constitution plus fine, il parvint à éviter et eut l'opportunité de planter l'aiguille dans l'épaule du colosse, qui s'écrasa au sol dans un bruit étouffé. Il avait bien dû se casser une ou deux dents en tombant ainsi face contre terre, mais le blond n'en avait cure. Il rejoignit Max, qui en avait terminé avec la serrure récalcitrante.

- Ouais. Un vrai travail de professionnelle, admit le jeune homme en entrant à la suite de l'adolescente aux cheveux teints. J'espère au moins qu'on trouvera un truc intéressant ici.

- Calme tes ardeurs, Einstein, je te rappelle qu'on est ici en mission officielle pour cette tapette de président, pas pour s'amuser.

Il trouva cela amusant que ce soit cette punk qui le rappelle à l'ordre, mais elle avait raison. Ils avaient plus important à faire que de se divertir. Le hangar était sombre, et ils mirent bien deux bonnes minutes avant de trouver l'interrupteur qui allumait la lumière. Heureusement que le générateur était encore en état dans ce vieil entrepôt, sinon ils auraient peiné à trouver quoi que ce soit d'intéressant.

- Quel garage merdique, ce truc...

Elle observa d'un regard circulaire ce qui l'entourait, pour soupirer. Il n'y avait que quelques caisses dans un coin, rien de plus. Tous deux s'en approchèrent pour constater qu'il s'agissait d'explosifs. Il y avait même un détonateur au-dessus du tas de caisses. Le président voulait-il qu'ils fassent sauter ce hangar ? Cela ne semblait pas faire montre d'une logique quelconque, mais enfin, il n'y avait pas trop d'autre possibilité.

- Euh... on fait quoi, là, du coup ? hésita la jeune femme.

Le blond semblait tout aussi paumé qu'elle, voire plus.

- Aucune idée.

Il commença à tourner un peu dans l'entrepôt, histoire de voir si rien ne lui avait échappé. Il trouva, épinglé au mur du fond, un morceau de papier datant de huit ans et qui semblait traiter de la fermeture de ce hangar. Huit ans ? Pourquoi diable n'avait-il pas été réaménagé pour en faire autre chose ? Ils le faisaient bien, à Maillard. Visiblement, le recyclage n'était pas monnaie courante à Port Yoneuve...

- C'est quoi ton papier ? s'étonna Max en voyant le jeune homme avec.

- Un truc à propos de la fermeture des hangars 15 à 20. Rien d'important.

Elle haussa les épaules. Après tout, qu'est-ce qu'elle en avait à foutre ? Elle jeta son mégot par terre et l'écrasa, puis elle consulta son acolyte du regard. Pas très causant, ce 005, et pas franchement très utile non plus. Il ne foutait presque rien.

- Tu crois qu'on doit faire sauter ce truc ?

Erwin haussa un sourcil.

- Sûrement, mais je vois pas le rapport avec la secte. Peut-être bien que le président se sert aussi de nous pour son sale boulot. Y'aurait rien d'étonnant à cela...

Max plissa les yeux. Elle n'avait pas pensé à cette éventualité, et n'aimait pas l'idée de servir de boniche au président Deling. Si elle n'encourait pas trop de risques, elle l'aurait volontiers massacré, mais se retrouver en prison ne lui plaisait pas trop. Elle retourna voir les caisses d'explosifs et inspecta le détonateur sous toutes les coutures. Un objet métallique gris et froid, muni d'un petit écran digital. Sans doute pour le compte à rebours. Elle n'avait jamais eu l'occasion de toucher un explosif aussi perfectionné, quand bien même elle avait pu manipuler des bâtons de dynamite avec une bande d'amis délinquants quelques années plus tôt.

- Erwin, viens-là une seconde.

Il s'exécuta et l'interrogea du regard.

- Tu saurais faire marcher ce truc ?

Pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, elle vit son acolyte sourire franchement. Oh oui, il savait faire fonctionner ce type de détonateur, et il ne s'en priverait pas. Il intima à sa collègue de sortir du hangar et de s'éloigner le plus loin possible, après quoi il la rejoindrait. Il examina un moment toutes les charges dans les caisses, puis régla le chronomètre sur dix minutes. S'ils s'en allaient en courant, ils auraient toutes les chances d'en réchapper. Il y avait trop peu de charges pour provoquer une explosion dans un grand périmètres, mais mieux valait être prudent.

Il rejoignit Max au niveau de l'entrée des quais, essouflé. Il allait dire quelque chose, mais au même moment, une explosion assourdissante se fit entendre. C'était comme si leurs oreilles, voire même leur cerveau, allait exploser. Un son très désagréable qui, une fois estompé, laissa place à un grand silence, et enfin, à une vague de panique chez les habitants de Port Yoneuve et les touristes. Erwin songea un moment au type qu'il avait assommé avec une seringue tranquilisante et sourit. Il devait être réduit à l'état de rien du tout, à présent.

- Mec... j'ai plus jamais envie de faire un truc comme ça ! souffla Max, avec un sourire sincère cependant. Elle aimait bien ce goût du risque, à vrai dire.

- Ne m'en parle pas. J'ai presque envie de vomir en repensant au marin de tout à l'heure, admit le blond.

La jeune femme plissa les yeux mais ne dit rien. Finalement, il valait mieux être un Agent du gouvernement - quand bien même elle le détestait - que d'être réduite à étudier dans un pensionnat merdique aux règles tout aussi merdiques. Erwin semblait plutôt grisé par cette sensation de danger, lui aussi.

- Toi aussi, t'as trouvé ça cool, hein ? sourit l'adolescente.

Il fut forcé d'admettre qu'elle avait raison. Il avait trouvé ça cool.


* * *


L'un haletait, complètement assommé par ce qu'il venait de subir, tandis que le second tremblait comme une feuille, tétanisé par la peur. Ils avaient en face d'eux un type sans scrupules que leur dieu Giratina n'aurait pas hésité à encourager.

- P-pitié... gémit le premier homme.

Florent Villias haussa un sourcil et fit tourner son pistolet dans sa main.

- Pitié ? Je croyais que votre dieu, le terrible Giratina, ne connaissait pas la pitié. Vous me l'avez dit vous-même tout à l'heure.

En toute circonstance, il gardait cet air noble et bien élevé. Même après avoir explosé les rotules d'un homme en costume-cravate noir surmonté d'un long manteau rouge, l'uniforme des membres du Saint Culte de Giratina. Il n'en avait absolument rien à faire que ce type meure ; de toute façon, du temps qu'il était au service du gouvernement de Kanto, celui-ci se portait garant de tout ce qu'il ferait. Le second homme s'était mis à pleurer. Florent se tourna vers lui, un sourire avenant aux lèvres.

- Et toi, alors, tu n'as rien à me dire sur ton organisation ?

Au vu de son expression, le pauvre fanatique était prêt à mouiller son pantalon. Visiblement, il existait des types ayant rejoint le culte de Giratina uniquement pour frimer. Ils n'étaient pas prêts à suivre leur dieu jusqu'aux enfers - quoi qu'il y demeure déjà, logiquement. L'informateur trouvait cela un peu idiot.

- Je... peux pas...

Florent se tourna de nouveau vers l'homme aux genoux complètement en miettes.

- Que dis-tu ? J'espère bien que c'est intéressant, parce que ton ami est incapable d'ouvrir la bouche pour autre chose que des sanglots.

Le second pleura de plus belle, alors que le premier tentait difficilement d'articuler quelque chose, la bouche complètement en sang.

- ...anneau... l'Archevêque... il... vengera...

Il ne termina pas sa phrase. Tout ce sang perdu avait fini par causer sa mort. Le trentenaire ne s'en étonna pas et ferma les yeux encore écarquillés du fanatique.

- Qu'Arceus te guide vers le repos éternel.

Il exécuta ensuite le signe traditionnel de la prière arcésienne ; il plaça la paume de sa main gauche sur son cœur, et le dos de sa main droite sur son front, tout en récitant à nouveau sa phrase. Il se tourna enfin vers l'autre fanatique, qui n'avait pas assez de courage pour faire bouger ses jambes flageolantes, et l'abattit d'une balle dans le crâne.

- Bon.

Florent sortit un petit calepin de sa poche, ainsi qu'un crayon, et nota quelques informations.

- Ainsi donc, il serait question d'un anneau, et je suppose que celui qu'il a appelé l'Archevêque est leur chef...

Satisfait, il rangea ses affaires dans son attaché-case, et s'autorisa une cigarette.

- Je crois bien que je mérite un peu de repos, après cette journée de travail éreintante.

Il ferait son rapport à Sully Winshaw, le numéro 004, plus tard. Pour l'instant, il avait mieux à faire ; sa fille sortait de l'école et, pour une fois qu'il en avait l'occasion, il irait la récupérer. Il soupira en songeant à quel point il passait peu de temps avec elle, et se promit d'y remédier, sans un regard en arrière pour ses deux victimes.